Quelle terrible épreuve pour les Arabes !

Comment exister quand on aura tout perdu ?

Lorsqu’au début du 16ème siècle, l’Iran a décidé de tourner le dos aux Arabes, pour suivre seule la voie du chiisme et abandonner majoritairement le rite sunnite, les Arabes ont été pris de court car ils n’étaient pas à préparés à assumer la relève. Jusque là, l’Iran avait produit et animé la galerie du sunnisme. Les savants iraniens entretenaient l’ambiance intellectuelle de la région du Moyen Orient. Chiraz était la capitale du rite chafiite et ses savants se rendaient souvent au Caire où ils résidaient parfois de longues années, le Caire étant alors la seconde ville du rite chafiite. L’université d’al-Azhar, fondée par les Fatimides, était devenue et demeure le centre principal de la théologie sunnite. Les shaykhs azharites ont proclamé que le chiisme était une école de l’islam, et que les débats concernant l’appréciation des compagnons ne relevaient pas des fondements de la religion, usûl al-dîn, et ne sauraient constituer un critère pour la définition de la foi musulmane. Les grands savants sunnites de la Perse et de l’Empire ottoman étaient honorés à la Mecque lors du pèlerinage annuel, d’où ils se rendaient généralement au Caire.

On ne pouvait pas reprocher aux Iraniens de manquer d’intelligence en embrassant le chiisme, car ils avaient, pour ainsi dire, prouvé leur compétence en créant l’armature idéologique du sunnisme (Boukhari, Muslim, Tirmidhi, etc.).

Pas plus qu’on ne pouvait reprocher aux Arabes demeurés sunnites de ne pas les imiter.

Il y eut un grand vide qui se fit sentir. Pour pouvoir continuer à rester sunnites les Arabes allaient devoir forcément se mettre à penser… la religion.

Après deux siècles, ils produisirent un savant théologien nommé Abdelwahhâb, fondateur de l’école juridico-théologique qui porte son nom, le wahhabisme.

Les ulémas ottomans ne reconnaissaient pas le wahhabisme comme une des écoles du sunnisme.

Cette école semble avoir répondu aux besoins intellectuels à vrai dire frugaux, des Arabes qui cultivent plus l’ambition « politique » que la recherche de la science pure ou de la spéculation philosophique.

Et de fait, le wahhabisme va servir de justification idéologique à la famille des Saoud qui va s’arroger le pouvoir politique, laissant la gestion de la dimension religieuse à la famille du shaykh ‘Abdelwahhab.

Politiquement, le « pouvoir » n’a pas pu grand-chose. La famille saoudienne n’a pas eu l’ambition de s’étendre jusqu’à la frontière iranienne, en occupant le territoire irakien par exemple.

Au 20ème siècle, les Arabes ont soudainement pris conscience de leur identité et ont créé une idéologie propre, le baathisme qui a rassemblé au-delà des clivages du sunnisme-chiisme. Ainsi la Syrie est toujours un pays baathiste, tout comme ce fut le cas de l’Irak sous le régime de Saddam Hossein. Le baathisme n’a pas empêché les divisions entre les arabes. Il y eut même des Algériens berbères qui ont adhéré au baathisme. Comme si un turc ou un iranien pouvaient se revendiquer arabes.

Les Saoudiens, gardiens des Lieux Saints de l’islam n’avaient aucun intérêt à adhérer à une « doctrine » jâhilienne.

Les Arabes ont ainsi traversé le 20ème siècle sans aucune grandeur digne d’être relevée. Ils n’ont jamais su quoi faire exactement pour s’assurer une place honorable dans le monde.

La nature les a favorisés en mettant le pétrole sous leurs pieds. Des occidentaux sont venus l’extraire du sol, le commercialiser en contrepartie de quelques poignées de dollars dont les Arabes se satisfaisaient, s’estimant encore heureux qu’ils soient payés en retour.

Les Arabes ont roulé pour l’Occident qui les a bien roulés pendant tout le 20ème siècle. Ils ont accepté la « palestinisation » de la question palestinienne qui fut originairement proclamée d’abord comme une cause arabe. Ils ont laissé les Palestiniens se débrouiller tout seuls face aux occupants de leur pays. Et du coup, il ne reste plus que quelques arpents aux Arabes de Palestine qui continuent de jouer aux dominos aux terrasses des cafés de Ghaza…, en attendant que des Iraniens ou des Turcs viennent faire le travail : les libérer du joug.

Les Arabes ont appelé les USA à intervenir en Irak pour renverser Saddam, sans en mesurer les conséquences. Et lorsque l’Irak est tombé dans l’escarcelle iranienne, ils se sont mis à regretter Saddam, oubliant que ce fut la suite logique de leur choix. Ils n’ont pas de mémoire. Ils n’ont que des désirs, des désirs d’enfant qui veut tout sans rien faire.

Ils ont attaqué un pays frère, la Syrie, pour abattre le seul arbre qui tenait bon, pour désertifier davantage leur horizon politique.

Et maintenant, ils viennent de découvrir un nouveau hobby. Ils déferlent de partout, dans des quatre-quatre blindés, et une grosse artillerie, rasant tout sur leur passage, mus par une folie meurtrière qu’ils qualifient de jihâd, pour « créer un Etat islamique du Levant », « lutter contre le chiisme », comme au temps unglorious de Laurence d’Arabie, sans avoir la moindre idée de ce qu’ils vont faire au juste, ni de ce que sera la conséquence de leurs actes.

Et quand ils auront fini de massacrer ceux qu’ils tiennent pour les responsables de leur mécontentement, ils se tourneront contre leurs propres frères, ceux qui les ont pourvus en joujoux militaires, et qui les ont rémunérés pour leur triste effort. Et rebelote !

En somme, les Arabes, sûrs de leur bon droit, ont perdu trois siècles à ne rien faire qui vaille, à ne se montrer entreprenants que lorsqu’il est question de nuire à leurs frères ou voisins de race ou de religion. Au-delà du sunnisme des uns, du chiisme des autres, de tout le baratin…

De quelle grandeur ont-ils fait preuve pour que « leur sunnisme » soit rendu préférable au « chiisme » des autres ? Sont-ils un modèle de réussite ? Qui les autorise à juger des peuples, à les condamner à raison de leur croyance ?

Nous avons longtemps attendu que les pays arabes fassent de la politique du développement économique et social, assurant les libertés individuelles et collectives. Il semble qu’ils ne sont sensibles qu’à la dialectique puérile des querelles antiques. Pourtant, le bon sens nous guide bien quand nous apprécions d’instinct la civilisation occidentale qui n’est ni sunnite ni chiite, et que nous la préférons à ces prétendus Etats islamiques qui « appliquent » l’islam aux dépens des croyants atterrés. Nulle part dans le Coran il n’est écrit que le sang d’un sunnite est licite pour un chiite, ni l’inverse. Par contre, il est bien écrit qu’il n’y a « point de contrainte en religion ».

Tout cela révèle la faillite consommée de l’esprit musulman.

Quand donc ce cauchemar prendra-t-il fin ?

Abû al-Atâhiya
18 juin 2014

9 commentaires

  1. Tahour inch’Allah!
    Je vous conseil cher frère Abû Al-Atahiyiya le Prozac® ou le Tranxene® beaucoup plus efficace que de se défouler sur une race car le désarroi des perses, des kurdes, des berbères, des pachtounes, des ouzbeks et j’en passe …n’encourage guère à relever la tête …ou le nez comme on l’appel chez nous !

  2. Abdelkader Dehbi on

    RE: Le désarroi des Arabes
    [rtl]الـغـريـب فـي الأمـر، أنٌ أبـا الـعـتـاهـيـة هـو صـاحـب الـبـيـت الـمـعـروف :  » مـا كـلٌُ نـُطـْـق لـه جـوابُ،..جَـوابُ مـا يُـكـرَهُ الـسٌـكـوتُ[/rtl]

  3. RE: Le désarroi des Arabes
    Sallamou Allaykum

    أَعْرِضْ عن الجاهلِ الَّـسَّفِيهِ ، فكُلُ مـا قـالَ فهو فيهِ
    ما ضَرَّ بحْرَ العَرَب يومـاً، أنْ خاضَ بعضُ الكِلابِ فيهِ

    Sallamou Allaykum
    DZiri45

  4. Affligeant
    Il n’y a pas plus affligeant que l’ignorance de celui qui croit savoir. Abû al-Atâhiya glane par ci par là quelques éléments épars dans l’histoire et dont la plupart sont faux pour nous donner son sentiment de berbériste chiite. Il agit en militant chiite qui estime que le statut des Compagnons du Prophète ne relève pas des fondements de la religion alors que l’écrasante majorité des musulmans peut lui rétorquer que le statut que le chiisme accorde à ses Imams n’en fait pas partie non plus. Il agit en militant berbériste qui s’étonne faussement que l’Algérien à qui il accole l’adjectif de berbère soit un Arabe. Il ne comprend pas que l’Arabe se comprend dans la sphère culturelle quand lui est resté dans le domaine ethnique.
    Abû al-Atâhiya est un historien de pacotille qui torture l’histoire pour lui faire dire ce que son égarement lui dicte. Il décide souverainement que l’armature du sunnisme a été forgée uniquement par les traditionnistes qui sont effectivement issus géographiquement du monde persan bien qu’ils soient Arabes selon les critères culturelles de ces derniers. Il oublie que trois des quatre fondateurs des écoles juridiques du sunnisme sont géographiquement et culturellement des Arabes ainsi que celui qui va donner les arguments rationnels aux moutakalimoun du sunnisme.
    Abû al-Atâhiya est encore pire en géopoliticien et tout aussi partial dans ses considérations.
    La volonté de certains et en particulier des Séoudiens de vouloir détruire le pouvoir alaouite en Syrie montre que ces derniers travaillent objectivement pour Israël, l’ennemi déclaré de tout le monde musulman et leur peur de la montée en puissance de l’Iran ne peut en aucun cas justifier leur trahison.
    La destruction du pouvoir arabe sunnite en Irak par les Américains aidés par la plus haute autorité chiite d’Irak, l’ayatoallah iranien Ali Sistani qui vivait à Nadjaf en « imam caché » et qui a accepté de recevoir le proconsul américain Paul Bremer pour mettre en œuvre ce plan qui encore une fois est pain bénit pour Israël. L’effondrement premier de l’armée chiite irakienne ajouté au chaos de l’Etat irakien brisé dans sa colonne vertébrale arabe sunnite par le licenciement de tout ce qui avait quelque compétence administrative montre à l’envi que le but de la trahison est qu’aucune puissance de la région ne puisse s’opposer à Israël. Comme les Séoudiens, les Iraniens sont aveuglés par leur haine des Irakiens sunnites et nous voyons un président iranien, modéré envers les Occidentaux et sévères envers les Arabes sunnites, prenant ainsi le contrepied du verset coranique. Il ne se rend même pas compte qu’il donne du grain à moudre aux Séoudiens en invoquant le droit de protéger les lieux saints chiites irakiens.
    Tout ce beau monde est au diapason de l’état d’esprit d’Abû al-Atâhiya qui méconnaisse profondément l’esprit islamique qui est venu pour détruire tout esprit tribal et construire une unité réelle tout en permettant les divergences d’opinion.
    Je voudrai ajouter une remarque, en dehors du pamphlet d’Abû al-Aahiya, qui concerne le rôle de la Russie. Elle a beaucoup à apprendre du machiavélisme occidental si bien personnifié par Zbigniew Brzezinski qui été la cheville ouvrière de l’alliance des USA et des moudjahidine afghans infligeant sa première défaite à l’URSS qui allait en mourir. La Russie vit encore dans le souvenir de sa soumission jusqu’au seizième siècle des Tatars musulmans et n’arrive pas à oublier le traumatisme de sa défaite dans la première guerre contre la Tchétchénie. Elle en oublie que son véritable adversaire les USA veulent la briser en s’attaquant avec ses supplétifs européens à son pré carré en Ukraine et en l’humiliant en édictant des sanctions à son encontre comme si elle était un vulgaire pays musulman. Elle aide son ennemi pour que sa défaite en Afghanistan ne soit pas aussi vive que la sienne et vient de se porter secours au pouvoir chiite irakien mis en place par Washington. Quelles inconséquences!

  5. Abû al-Atahiya on

    Réponses à Si Kaddour et Si Dehbi
    Salam cher Si Kaddour

    J’ignore les deux drogues dont vous parlez. je me contente de me soigner avec des tisanes, comme mon arrière-grand-père. Mais si vous y trouvez réconfort, tant mieux pour vous. A chacun sa maladie. Comme dirait le poète: si vous saviez ce qu’était ma maladie, vous la préféreriez à votre bonne santé ».

    Salam Cher Si ٍDehbi
    le vers le plus célèbre du poète Abû al-Atahiya, est
    و في كل شيء له آية
    تدل على أنه واحد
    On dit qu’Abû Nuwwâs, le poète de l’ivresse, ayant lu ce vers dans la boutique d’un copiste qui travaillait aussi pour lui, aurait exprimé son admiration en ces termes:  »Je suis prêt à échanger ce vers contre toute mon oeuvre »

    Sahha ramdankum à tous les deux et à tous les visiteurs du site

  6. Abû al-Atâhiya on

    Réponse à Dib
    Salam Si Dib

    Je n’ai pas répondu… au mois de Ramadan. Et en vous souhaitant la bonne fête de Fitr ainsi qu’à tous les croyants, je me permets de vous adresser ces remarques.

    Je ne vois pas pourquoi vous vous en prenez à ma personne, en disant qu’abû al-Atâhiya est chiite. vous semblez vouloir alerter les lecteurs contre un danger. or vous ne me connaissez pas. Et vous aurez à répondre devant Dieu de vos paroles.

    Cela prouve que vous sentez que vos arguments ne sont pas suffisamment étayés, parce qu’en fait d’invective je peux tout aussi bien vous dire que je soupçonne dans la confusion qui règne dans votre écrit, un parfum de khalouta d’ancien journaliste communiste reconverti en urgence dans un islamisme mal digéré et qui laisse transparaître les vieilles méthodes décrites par Serge Tchakhotine. Ce n’est qu’un exemple; je me garderais de porter le moindre jugement sur votre personne.

    Ce que je suis ne regarde que moi.

    Pour revenir au sujet, je vous signale qu’avec l’actualité musulmane que vous avez du voir (ayez une pensée pour Ghaza) que je suis même loin d’avoir dit tout le mal des (dirigeants, puisque certains ont encore besoin qu’on leur précise) Arabes.

    En 1979, lorsque l’Iran à la surprise générale avait renversé le chah et proclamé la république islamique, nos dirigeants se sont tous convertis au sunnisme. Du jour au lendemain. On nous a « rappelé » que nous étions sunnites, eux qui pendant des décennies se fichaient pas mal de l’islam et entretenaient les meilleures relations avec le Chah d’Iran. Je ne veux nommer aucun état, parce qu’aujourd’hui tout le monde sait de qui il s’agit. il y eut des fatwas contre le chiisme, contre l’Iran alors même que tous les peuples musulmans suivaient avec intérêt ce qui se passait à Téhéran.

    Quant aux dirigeants qui étaient jusque là des communistes, des socialistes, des baathistes ou des « protecteurs de lieux saints », ils avaient pris soudainement peur. Des trônes commençaient a vaciller. Ils voulaient transférer au plus vite la peur à leurs peuples. Il savaient que l’exemple iranien allait faire des étincelles. Ils ont décidé (en fait ils ont reçu l’ordre) de prendre les choses en main. C’était là le premier printemps arabe véritable qui a été désamorcé à temps.

    Tout le monde est devenu « sunnite », pas en pensant à imiter le Prophète (S) mais à s’opposer à l’Iran qu’on a accusé de tout et devenu le pire ennemi.

    CE SONT LES ARABES (les dirigeants bien sûr) QUI ONT CRÉÉ LA DIVISION SUNNITES-CHIITES. Du coup, tout le monde avait pris peur qu’on le prenne pour un chiite, alors que ce que l’on redoutait, ce n’était pas le chiisme, mais que les trônes des corrompus soient renversés. Beaucoup sont tombés dans le piège.

  7. Abû al-Atâhiya on

    Réponse à Dib (suite)
    En ce qui me concerne (et je sais que c’est le cas de la plupart des gens au Maghreb au moins), je voyais que tout ce bruit ne servait nullement à promouvoir le sunnisme, mais seulement à empêcher la contagion révolutionnaire en la désamorçant par la qualification de « chiite », comme vous le faites malheureusement, pour faire peur. mais passons. On nous avait imposé le socialisme comme option irréversible. On pouvait bien nous ramener au bercail du malékisme bien compris: dire oui oui au calife même quand il n’est pas qualifié du tout. Nous sommes connus pour être des beni-oui-oui.

    Bref, Saddam a déclenché la guerre contre l’Iran avec la bénédiction des rois arabes, alors que les peuples ne comprenaient toujours rien et continuaient à espérer que quelque chose comme une révolution iranienne se produise dans leur pays.

    Puis Saddam s’est assagi. Monsieur Dib, convenez que ce sont les Arabes qui ont appelé l’Amérique pour venir lui casser les côtes. Sitôt dit sitôt fait. Lorsque Saddam a été évacué, les Arabes ont accusé l’Iran d’avoir tiré les marrons du feu, oubliant qu’ils furent à L’ORIGINE de l’intervention américaine et du renversement de Saddam. pleurnichards!

    Pour « contenir le chiisme » (ennemi illusoire. en fait pour empêcher leur chute), les dirigeants arabes ont enfin imaginé le Printemps Arabe nt’a3na.

    Et on a vu quelles fleurs empoisonnées ont produit tous ces printemps, quelle désolation dans les cœurs et dans les paysages! La plupart de pays arabes ont fait faillite du seul fait de la haute politique des Arabes.

    Si les Arabes étaient sincères dans leur sunnisme soudain, ils se seraient mis au travail le lendemain de la révolution iranienne, pour multiplier la force des musulmans, pas pour l’affaiblir; Ils auraient emboîté le pas aux iraniens, en apprenant à ne compter que sur soi, à cesser d’appeler les USA à leur secours. Or, ils ne voulaient rien d’autre que profiter d’une misérable nouvelle combine qui consoliderait pour un temps leurs trônes.

    Les iraniens ne se sont pas mêlés d’autre chose que de leur pays.Ils savent qu’on ne peut pas avoir une politique étrangère sérieuse si on ne produit pas ses propres armes. On voit aujourd’hui que l’Iran joue dans la cour des grands, pendant que les (dirigeants) Arabes s’embourbent dans une mare boueuse.

    L’Iran a fait une seule chose, et on lui en veut: ils ont appris aux palestiniens à produire leurs propres armes, à se passer des autres. Pour moi ce sont les Ghazawis mes héros, les sahabas de notre temps. Qu’ils soient wahhabites ou kharidjites ou je ne sais quoi d’autre, je les salue du fond du cœur. Comme doit le faire tout musulman envers ceux de ses frères qui donnent l’exemple aux autres.

    Est-ce que sincèrement, vous considérez que les hommes qui continuent de mener « le printemps arabe » en Irak, en Syrie, en Libye et en Egypte au Mali, au Nigeria, sont réellement en train de faire avancer la cause du sunnisme?

    En tout cas, en tant que berbère (ça ne veut rien dire, je le sais, mais je veux que cela ne vous agace plus), je ne vois pas le sunnisme dans les massacres actuels qui sont essentiellement le fait des seuls arabes directement ou indirectement (en les finançant). Mais vous vous gardez bien de vous prononcer là-dessus.

    Dieu est témoin.

  8. Merci
    Merci, ô Abû al-Atâhiya, d’avoir démasqué ce crypto-communiste-wahabite de Dib qui ne veut pas voir que le lieu géométrique de toutes les trahisons est cette foutue Ligue arabe dominée par les régimes veules et corrompus égyptiens et saoudiens et la lâche complicité de tous les autres états arabes.
    Vous avez mille fois raison sur l’Iran et Gaza, digne héritière du soulèvement du Ghetto de Varsovie et qui l’a même surpassé car aucune Armée Rouge ne pointe à l’horizon.

  9. Chiisation
    Wa aleika salam si Abû al-Atâhiya et bon Aïd al-fitr à vous aussi.
    Le mois de Ramadan est certes propice au recueillement et à la méditation métaphysique mais n’empêche point la réflexion intellectuelle à condition que le débat qu’elle peut susciter soit courtois.
    Si j’ai souligné votre état de chiite, c’est pour attirer l’attention du lecteur que vos excès dans l’apologie de cette tendance de l’Islam relève surtout de votre militantisme (vous avez pris le mot chia dans son sens étymologique) loin de tout argumentaire rationnel ou historique. Vous venez de nous asséner un nouvel aspect de votre état, le fait de votre revendication berbère alors que je n’y vois qu’une régression tribal que le message coranique est venu pour l’abolir.
    Par contre, au lieu d’agir en bon musulman qui se réjouit de voir que d’autres personnes issues de tendances intellectuelles comme le communisme rejoignent la grande famille de l’Islam, vous essayez à leur encontre une ironie de mauvais aloi en faisant appel au Viol des foules de Serge Tchakhotine, menchévik russe. Cet apport de sang nouveau ramène avec lui un outil intellectuel indispensable, la dialectique, dans la controverse contre les adversaires de l’Islam. Souffrez que je vous rappelle que le Calife al-Mamoun (813-833) a demandé la traduction de l’Organon, le traité de logique d’Aristote afin de permettre aux savants musulmans d’engager des disputations avec les juifs et les chrétiens présents à la cour califale.
    Si je suis d’accord avec vous pour dénoncer la trahison des dirigeants arabes et surtout celle des égyptiens et des saoudiens qui se sont mis au service d’Israël, vous vous refusez à analyser comment ces traîtres ont pu réussir à substituer l’Iran à Israël comme ennemi de l’Islam qu’ils ont l’outrecuidance de vouloir représenter. C’est l’extrême chiisation de la révolution islamique iranienne qui leur permit de réussir leur mauvais coup. Khomeiny, dans un geste symbolique, avait voulu que la constitution iranienne permette l’élection à la magistrature suprême de tout musulman mais c’était sans compter avec le chauvinisme chiite iranien avec à sa tête le propre fils de Khomeiny qui fit reculer le fondateur de la République islamique et le résultat fut non seulement que le critère devenait que le postulant à la présidence devait être non seulement chiite duodécimain mais un iranien dont le parents devaient l’être obligatoirement. Ce n’est qu’un exemple mais vous devez certainement vous souvenir de la ferveur de la plupart des mouvements révolutionnaires musulmans non chiites à soutenir la révolution iranienne. Ou est actuellement cette ferveur ? La chiisation de la révolution les a indéniablement éloignés au grand soulagement des traîtres égyptiens et saoudiens.
    Si la révolution islamique en Iran à échoué dans on projet d’être le phare du monde musulman, elle a contribué à construire un pays solide.
    La réussite indéniable de l’Iran dans la prise en main de son destin et ses réalisations économiques et militaires ainsi que les exemples du Hezbollah dans le Sud-Liban et du Hamas à Gaza nous montrent non seulement la voie à suivre mais surtout que la volonté et la persévérance dans la dignité et l’honneur sont les préalables à notre résurrection.
    Vous mettez pêle-mêle certains conflits dans le monde musulman sous le vocable du Printemps arabe. Mais soyons sérieux et restons dans l’espace arabe. Les seuls qui méritent le nom de Printemps arabe sont la Tunisie et l’Egypte où le peuple tout entier s’est soulevé contre les rois fainéants criminels. L’Egypte a sombré à nouveau dans le système maffieux et traître d’avant la révolution à cause des maladresses et de l’angélisme des Frères musulmans.
    Vous voyez, ya Abû al-Atâhiya, que l’analyse se doit d’être précise et non un fourre-tout propice à la confusion.

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