Reuters l’annonce : « Le groupe allemand de défense Rheinmetall devrait signer dans les semaines qui viennent un contrat de 2,7 milliards d’euros pour la production de véhicules blindés pour l’Algérie, rapporte mercredi le quotidien économique Handelsblatt sans citer ses sources.

Le programme, qui porte sur 980 blindés de transport de troupes Fuchs 2, fait partie d’une série d’accords de livraison de matériel militaire à l’Algérie, d’un montant total de 10 milliards d’euros, ajoute le quotidien économiques.

Parmi les autres entreprises allemandes concernées figurent ThyssenKrupp, qui doit livrer deux frégates, et Daimler, retenu comme partenaire technologique pour la production de véhicules militaires, toujours selon Handelsblatt. »

L’Algérie maintient sa coopération militaire avec la Russie (jusqu’à quel point ?) et diversifie ses relations avec des partenaires sérieux et fiables. Une politique apparemment raisonnable, au moment où notre pays est menacé de toutes parts.

Naturellement, les liens anciens avec une France proche géographiquement et culturellement auraient été opportuns. Mais qui serait assez fou pour faire confiance à un pays qui n’a plus de politique étrangère, qui place ses forces armées sous commandement américain, qui confie sa diplomatie à Israël, sa monnaie à Francfort, son budget à Bruxelles… et met son industrie et coupe réglée et en solde sur les marchés internationaux.

La France est gouvernée par des formations politiques à légitimité douteuse qui représentent moins de 10% de l’électorat exprimé. C’est un pays à souveraineté discutable, de plus en plus un pion parmi d’autres sur l’échiquier mondial où les requins font et défont les nations selon leurs intérêts : en Ukraine, au Venezuela (qui subit une subversion continue), en Afghanistan, Pakistan, Irak, Syrie, Libye, Tchad, Centrafrique, Niger, Nigeria, Argentine (menacée par des « vautours de la finance »), Egypte…

L’Algérie a donc intérêt à consolider ses liens avec ceux qui demain compteront le plus et sur cette base ouvrir un dialogue clair et franc avec les Etats-Unis, l’agitateur ultime de tous ces pantins européens qui parfois prétendent nous parler en maîtres.

Négocions directement avec l’Empire et ses transnationales au lieu de tergiverser avec ses sous-fifres et ses supplétifs.

Cependant, avoir des partenaires fiables ne suffit pas. Il faut l’être aussi soi-même.

Ce qui ne semble malheureusement pas être le cas de ceux qui dirigent notre pays au coup par coup, opportunistes qui louvoient au grès des vagues et des rapports de forces. Créditant ainsi ceux qui pensent que seuls priment les intérêts d’une poignée de profiteurs, accrochés à la rente. L’Algérie serait le cadet de leurs soucis. Concédant de temps à autres quelques signes renvoyant à une époque qui n’est plus pour divertir et brouiller les cartes.

Il est vrai qu’à observer ce que le FLN est devenu, dirigé par un yeti sorti de je ne sais quelle zoologie politique, on peut légitimement s’interroger (et certains n’hésitent pas longtemps à répondre – qui leur en voudraient ?) sur la « qualité » des schtroumpfs qui pilotent le pays.

Dimanche dernier (lendemain de la date anniversaire de la 86ème année de naissance du Che), le Sommet des 77 s’est tenu à Santa Cruz de la Sierra (une très jolie ville au pied des Andes de Bolivie que Djeha recommande à tous ses amis, car y ayant séjourné il y a quelques temps).

Le Sommet a réuni 135 pays rejoints par la Chine pour fonder un « Nouvel ordre international ».

L’Algérie y était-elle représentée (comme elle fut aux origines du mouvement, jusqu’à la fin des années soixante-dix) ? Oui et non.

* Oui, car Alger – à défaut d’un président dans l’état que vous savez et un premier ministre aussi sympathiquement sérieux que vous savez aussi – y a envoyé un courant d’air appelé Bensalah qui a grenouillé par-ci, par-là entre la poire et le fromage, et a été tranquillement rangé sur un strapontin pour la photo finale où l’Algérie a été inodore, incolore et sans saveur.

Qui sait où la délégation a passé ses nuits et avec qui au juste elle a négocié… (Ces remarques ne relèvent pas de la malveillance sordide, mais de l’observation circonstanciée…)

* Non, (et le communiqué officiel le précise), l’honorable président du Conseil de la Nation n’a pas représenté l’Algérie : il a représenté son président de la République. Nous savons donc comment pèse notre pays à l’étranger…

Résumons-nous.

Signer un contrat militaire et industriel intéressant avec l’Allemagne, soit : mais à quelques conditions élémentaires, au moins 3. Acheter des armes n’achète ni la paix, ni la prospérité.

1- Il est nécessaire que ces dépenses – des sommes considérables aussi considérables que les besoins sociaux de nos concitoyens – ne consistent pas seulement à acheter des pétaudières pour bomber le torse. Ces armes, il faut en avoir conscience ne pèsent que peu face à la VIème flotte qui fait des ronds dans l’eau dans « Mare Nostrum » et qui soutient les bottes qui piétinent à nos frontières. Bien que le peuple algérien soit d’une trempe qui fera réfléchir beaucoup, Saddam Hussein et Kadhafi l’ont payé de leur vie et de la disparition de leur pays.

Ces dépenses doivent déboucher sur le développement de notre industrie, aujourd’hui sinistrée après la période Chadli et les conséquences qui ont suivies et jetée après 1999 en pâture à des rigolos venus du Maryland, du New Jersey ou du Texas et dont on ne sait au juste auprès de qui ils émargeaient…

Quinze ans de désert industriel. Des entreprises abandonnées à des Dr Folamour qui se sont amusés avec un patrimoine qui a tant coûté au pays et à ses ressources. Et après qu’on l’ait laissé rouiller et pourrir sur pied, devenir complètement obsolète, on l’a déclaré impropre à l’économie libérale et on a tenté de le vendre par appartement et soldé aux copains et aux coquins pour tenter en vain de fabriquer sur son cadavre une économie de marché dont personne n’a voulu, car les vautours ne s’intéressent qu’à la vente de ce qu’ils ne veulent pas produire.

Seul l’accès à la rente et à ses devises qui puent le pétrole et le gaz les intéressent.

C’est pourquoi nos universités, nos enseignants, nos laboratoires, nos chercheurs et nos étudiants ne les intéressent pas.

Ils veulent juste former des vendeurs labellisés MBA pour négocier des produits importés, ces quincailleries qui coûtent la peau des f… à notre commerce extérieur et qui étouffent nos entreprises (publiques et privées).

C’est pourquoi il faut en finir avec l’import-import et avec ces parasites qui tuent l’économie nationale et qui se barrent avec le pactole (comme ce coco très entreprenant qui vient de se payer Fagor – on se demande avec quels sous et comment il a fait pour les faire sortir ?).

2- Des armes et une armée pour quelle politique ?

Avoir des armes implique un mode d’emploi et pas seulement des compétences militaires. L’Algérie n’est pas une caserne mais une nation au service de laquelle est placée son armée.

Il est nécessaire de disposer d’un mode d’emploi politique, c’est-à-dire d’une politique étrangère avec des objectifs, une méthode, des valeurs et une culture.

La diplomatie n’est pas la science de l’hypocrisie. La bienséance n’empêche aucune nation digne d’elle-même et de ses partenaires, de définir et d’identifier ses « amis » et ses « ennemis ». C’est ainsi qu’un gouvernement est respecté par ses voisins, proches et lointains, et par ses concitoyens.

A l’évidence, les dernières élections présidentielles n’ont permis de préciser et délimiter ni les choix politiques intérieurs, ni les choix politiques internationaux de ceux qui ont réclamé et obtenu les suffrages de la nation. Ni débat, ni espace de choix n’ont été au menu des dernières élections sur les questions fondamentales concernant le présent et l’avenir du pays.

Ne l’oublions pas. Les armées dépourvues d’objectifs, d’identité politique – au sens élevé du mot – de raison d’être – victimes d’une illusoire « professionnalisation » qui les rabaisse au rang d’instruments et d’outils « neutres » – font souvent leur déshonneur et le malheur de leurs peuples.

3- Il serait bien naturellement opportun de vérifier si ces contrats mirobolants n’ont pas donné lieu à des dessous de table qui ont fini sur des comptes à numéro dans des paradis fiscaux off shore, très loin de nos frontières où les rejoignent régulièrement des tristes sirs et leurs familles qui siphonnent les ressources du pays.

Djeha
Mercredi 18 juin 2014 – à la veille d’un « 19 juin » que les clowns qui nous jouent à nous diriger ont tout fait effacer des mémoires.

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