Emersion…

De mes années « studieuses »
De jeunesse, j’étais fortiche
Fan de justice pour les potiches
Et, Même sans avoir vraiment
Pris conscience d’un peu de science :
Inexistant perdu j’ai influé sur peu de
Choses…

Et toujours ma philosophie :
Ne jamais cogner sur quiconque,
A chacun son droit de signer
Sa présence, attestée de son existence.

Mais avec le temps passé
A force de revers, j’ai cessé
De trop rêver:
A quoi bon s’agiter de trop de mots
Si l’on ne peut pas aider ?

Mais s’impose l’ultime recommandation,
Avant ma totale réclusion :

Camarades, camarades,
apprenez, apprenez toujours
Et ne les écoutez pas dire :
« A quoi bon ce monde
Si on respecte que les billions
A quoi bon encore me rendre
A l’école pour apprendre ? »

***

Renaître

Si fort longtemps,
Ma chandelle n’a brillé ;
Si longtemps,
J’ai souffert Les martyrs
A ne plus jamais rire,
Comme avant
Aux temps de mes
Insouciantes jeunesses,
En venant vers moi
Elle raviva
La lumière en moi
Et j’en avais été si fier
De ses compliments…
N’y a-t-il donc
Qu’elle et ma mère
Comme la vôtre
Pour chasser chaque soir
De moi tout désespoir ?
N’y a-t-il qu’elles,
A me faire supporter
Cette vie qui va si vite
Et qui nous laisse
Ni le temps d’Aimer
D’être et de vivre ?

***

Tendresses…
 
« La tendresse est le repos de la passion » Joseph Joubert
 
– Pourquoi ne parles-tu plus d’aimer ?
– Sais –tu très chère, même Si Je ne suis pas rassasié, d’être écouté, supporté, aimé !
 La vie m’avait comblé chez eux au pays de mon exil
– regardes-tu encore toutes ces belles fleurs d’ici et d’ailleurs?
– Oui, étrangères, ma conscience de vos appétissantes douceurs et Libertés…
– Et qu’attends-tu, presse toi, vers nous
– Je n’ai plus l’âge, surtout lorsque, je sais que nul
 Ne s’attarde longtemps devant l’obscurité, et j’ai cessé de briller
 et l’espoir brisé, et de ne pouvoir plus vous épater, je me replie…sur mes beaux
 Souvenirs qui vous ravivent tant parfois en moi……
 Et si quelquefois mon cœur encore se blesse, je me réjouis que ma jeunesse, tarde à s’en aller en me souvenant de vous
– Alors ?
– Je me contente de poser mes yeux sur vos silhouettes, en guettant vos sourires, en vous volant parfois quelques mots. Et votre présence égaille tant nos villes et chasse ces mélancolies d’être seul au monde

***

Indélébile souffrance !

Ah ! Si jeunesse savait, Ah ! Si vieillesse pouvait.

Depuis l’indépendance du pays en 1962 et peut être jusqu’à aujourd’hui encore, la plupart d’entre eux n’avaient pas eu besoin de sortir de grandes écoles nationales ou planétaires pour exercer leur métier tel que fonctionnaire, économe, journaliste, enseignant à tel ou tel palier, cadre dirigeant ou je ne sais quoi encore et cela sans jamais se remettre en questions. Parfois il leur avait suffi de juste de petits stages, de même pas une année de formation pour exercer, gravir pour certains des échelons et devenir la plupart intouchables à leurs postes. On susurrait à une certaine époque que même des directeurs généraux n’avaient nulle formation… Mes fiertés c’était d’avoir enseigné en suisse, tâté au journalisme même si j’avais trimé parfois jusqu’à me perdre et perdre mon âme, mon algériannité…

Ce n’était pas les maladies qui m’avaient empêché de persévérer à mon poste chaque fois que j’étais affecté dans différents établissements scolaires à mon retour, je crois plutôt que j’étais des plus exigeants de ma petite personne. Je m’étais fixé certainement dans mon jeune âge un but à atteindre et ce n’était sûrement pas un poste d’enseignant.

Et, même si je considère aujourd’hui qu’à l’époque je n’étais pas assez conscient et sans de rapides capacités de réadaptation à mon milieu d’origine. Je souffrais encore très perdu de cette « maladie des contrastes des mondes » ; cette expression d’un célèbre auteur m’avait assez plu tant elle convenait assez bien à mon état lorsqu’il m’arrivait parfois de me questionner sur mes déconvenues et tout mon mal être…

Je me souviens que je n’avais donc jamais pensé tout jeune me retrouver un jour au bas de l’échelle, dans cet état d’oisiveté dévastatrice, je me voyais plutôt servir mon pays à un poste important, on nous avait beaucoup encouragé à l’époque à nous surpasser afin de participer au développement du pays. Il en était tant question aux lendemains de l’indépendance.

Et de m’être accroché à rien j’en souffre encore aujourd’hui à l’âge où certains songent à prendre leur retraite…

Nourdine Amokrane
29 mai 2014

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