Ici simplement
 
L’immonde violence permanente me semble de routine en cet immense pays d’Algérie où je vis et que je ressens malgré le soleil radieux, tel une immense prison, la véritable vie de libertés semble à jamais derrière moi ! Depuis mon retour, peinant à poser pied de nouveau en ma terre natale, cette toujours envie de fuite sans que j’y crois vraiment, mon cœur craintif, jadis m’avait blessé fort, déçu de déconvenues ; et la vaine attente donc toujours de douces folies hier en contrées permissives…

Depuis des années qui semblent l’éternité, j’ai pour compagne la tristesse, et l’impossibilité de finir avec mes gros chagrins de n’avoir pas vraiment réussi grande chose dans ma vie et d’aussi de regarder notre peuple dans ce malheur qui n’en finit pas, la vie des gens constamment contrariée par les obstacles érigés par les apprentis-sorciers. Il y a beaucoup de tristesse en moi et tout autour de moi sur les visages des adultes absents et fatigués. Ce qui n’empêche nullement les garçons occupés régulièrement les fins d’après-midis à leurs bruyantes parties de football dans les coins de rues. C’est leurs cris qui mettent un peu de vie dans ma monotonie et m’arrachent quelques peu aux mélancolies, ils me réapprennent l’insouciance de ma prime jeunesse. Ainsi parfois j’apprécie ma renaissance qui me fait garder les pieds sur terre me contentant d’écouter mon corps et sa respiration sans nulle envie de voracité ou de quête de quoi que ce soit, renonçant à un jour à cet fol espoir de conquérir la lune… je me sens dans l’acceptation de la vie d’ici, moins en vaste prison. Surtout, lorsque les regards de ces enivrantes étudiantes belles adolescentes bien en leurs corps en leurs âmes insouciantes, se posent sur moi. Et les moindres échanges sans lendemains égayent mon cœur et me ramènent à moi à mes espoirs. Leur message est l’inutilité de désespérer de la vie.et qu’importe l’absence de moyens !

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Des effets néfastes et dévastateurs de la corruption

Qu’est-ce la corruption ?

« la corruption consiste à offrir ou à promettre un avantage à un agent de l’autorité publique (ou à un dirigeant d’une entreprise privée) afin que celui-ci trahisse sa responsabilité envers l’autorité (ou l’entreprise) qu’il représente. Celui qui offre l’avantage est le corrupteur. Celui qui l’accepte et trahit les devoirs de sa charge est le corrompu. Le corrompu peut soit solliciter explicitement l’avantage, soit l’accepter facilement. Mais le lien de cause à effet entre l’acceptation de l’avantage et la trahison des devoirs de sa charge est le même dans les deux cas.La banque mondiale estime à plus de 80 milliards de dollars par an les sommes affectées aux transactions de corruption. Quant aux dommages économiques causés par la conduite des corrompus (factures surévaluées, acceptation intentionnelle de marchandises défectueuses, etc.), ils atteignent des sommes astronomiques. Ceux qui, en bout de chaîne, paient le prix de la corruption ce sont évidemment les peuples, et le plus souvent les peuples les plus pauvres » (Les Nouveaux Maîtres du Monde, Jean Ziegler éditions Fayard)

Qu’en est-il de l’Algérie ?

En Algérie régulièrement des hauts responsables sont cités dans la presse pour corruption sans qu’aucune volonté politique réelle n’existe pour combattre ce phénomène. Pour la onzième année consécutive, l’Algérie est classée parmi par les pays les plus corrompus du monde par l’ONG Transparency international. La corruption semble avoir détruit le lien de confiance indispensable entre les citoyens et l’état, depuis des décennies le sujet partout alimente les discussions : « tous des pourris répète-on dans le pays dans les cafés, les rues, les entreprises ». C’est vrai que chaque fois les sommes détournées se chiffrant en milliards d’euros donnent le tournis surtout que des masses de jeunes chôment sans même toucher d’allocations chômage dépassants rarement les trente euros… alors tous implorent de tous leurs cœurs des changements

Quel changement pour l’Algérie ?

De tous temps, l’Algérie avait subi des invasions. Et de tous temps les algériens s’étaient soulevés contre les inégalités. Et si les derniers colonisateurs, les colons français avaient fini par s’en aller, c’est parce qu’ils s’obstinaient à refuser leurs droits aux masses d’algériens dont le seul souci est de bien vivre en leur pays accédant au travail, aux soins , aux loisirs ; ce qu’ils attendaient vraiment de l’indépendance en 1962 du pays et qui semble compromis par les corrompus. Si chaque politique parle à sa manière du changement, je crois et comme l’écrivit ahmed halfaoui in sa contribution : « S’l y a un changement qu’appellent de leurs vœux, les masses populaires, c’est celui de voir les richesses du pays servir au développement économique et social du pays »

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Pourquoi ?
 
L’oubli sans cesse m’exile de mon enfance,
Et pourquoi m’interdit-il de revivre l’entente
Durant ces moments fabuleux,
Où avec si peu l’on vivait tous presque heureux ?
 
Aujourd’hui âgé et toujours naufragé,
Je rame mal dans l’océan
Des incertitudes et des insatisfactions…
 
Je me souviens d’encore à peine :
Que Je n’ai jamais envisagé un jour
En ces temps de mon adolescence
Vivre encore sous dépendance à mon âge adulte.
 
J’ai eu si mal dans mes quêtes avortées
D’une vie autre, pleine de désirs….
Et si je reste marre d’errer sans buts
Pourquoi continuer à haïr toute ambition ?
 
Oh ! Bonheur
Qu’importe si j’ai tardé à l’éveil
N’étant pas de leur engeance à trahir et marcher
Sur les têtes de nos frères
Qu’importe si j’ai tardé à l’éveil et d’ignorer
Qu’en leur monde il faut tant cogner
Pour se faire une place, se faire accepter !
 
Et, je n’en peux plus, écorché vif
Et inadapté, à ruminer et pleurer
Pourquoi pourtant continuer à croire
Qu’en ce monde de folie qu’il n’y aurait
Jamais quelqu’un pour me tendre la main
Afin de me relever ?
 
Nourdine Amokrane
30/ avril 2014

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