On a beau dire, mais l’Algérie reste liée, qu’elle le veuille ou non, directement ou indirectement, aux affaire de notre continent.

Ci-jointes toute une série d’informations que les médias de notre temps, muselés très démocratiquement comme il se doit, ont pris soin de verrouiller.

La femme de Ouattara nouvelle « Première dame » de Côte d’Ivoire est née à Constantine et de là quelle carrière cette femme a échaudée… ! Vous y trouverez des révélations croustillantes sur les fantômes qui peuplent les placards malodorants de la République… et permet de mieux comprendre les événements de Côte d’Ivoire. Allons, je n’ai pas de preuves (qui en aurait?), mais si on m’apprenais plus tard que le Mossad était derrière cette petite sépharade de Qaâ echchareâ… je n’en serai pas plus étonné que cela.

Cela me donne l’occasion de revenir sur les gloires de l’Algérie coloniale que certains d’entre nous, pris dans les mailles tortueuses et confuses de l’histoire, mêlent et entremêlent imprudemment. Cela sans doute reflète les confusions de notre actualité et la mauvaise administration de nos intérêts passés, présents et futurs.

Des nostalgiques de chez nous en mal de présence française se glorifient de Nobel qui ne leur doivent rien. Ils nous rebattent les oreilles avec un Camus qui préférait sa maman à la justice (cependant que les membres du Comité de Stockholm réglaient leurs comptes avec un Sartre qui n’était ni de leur bord ni de leurs valeurs, les invitant à aller se faire voir avec leurs lauriers).

Les Constantinois, de leur côté, affligés de ne plus voir Papon à la préfecture (édifice historique abandonné à un gargotier-aubergiste sûrement pour « services » rendus), se gargarisent régulièrement et festoient « leurs » deux prix Nobel de la ville (celui d’Alphonse Laveran*, Nobel de physiologie-médecine 1907, et Claude Cohen-Tanoudji – du « terrain » bien connu, Nobel de physique 1997).

* Le cas de Laveran illustre jusqu’à la caricature une attitude qui confine à la mauvaise éducation.

Le centenaire de la découverte des « miasmes de la fièvre des marais » a été fêté en catimini en novembre 1980 par une théorie de complexés et la commémoration du décernement du prix l’a été publiquement le 22 mars 2007 par un opportuniste club de réflexion et d’initiative (CRI) : des gens qui célèbrent et s’approprient une mémoire qui ne leur appartient pas, au nom d’un universalisme mal digéré à l’usage des ploucs et des parvenus.

On déplore le mot malheureux du brave docteur Lefgoun, représentant alors du syndicat des médecins de la ville, lors du centenaire de la naissance de Laveran, en compagnie de Bachagha Salah Ameziane : « La tâche immense remplie par Laveran est la preuve de la part que nos confrères militaires ont prise dans la conquête combien salutaire et pacifique de ce pays » (en juillet 1945 à Constantine).

Rappelons que Laveran (et pas « Lavran » comme le prononcent et l’écrivent quelques fois ces indécrottables incultes) était un médecin militaire – comme son papa – qui avait soutenu sa thèse à Strasbourg et son agrégation au Val de Grâce, était seulement de passage en Algérie et, en l’occurrence, à Constantine où il ne resta que 4 à 5 ans. Il n’était pas constantinois et n’avait jamais désiré l’être. Seuls les hématozoaires et les anophèles étaient algériens. De plus, des membres de sa famille jurent (discrètement) qu’il avait un profond mépris pour les culs terreux pieds noirs du coin avec lesquels il n’avait eu que très peu de contacts. Cela ne lui a pas facilité la vie à l’hôpital militaire de Constantine.

Néanmoins, la communauté pied-noir, surtout constituée de Juifs (qui nous ont abandonnés en 1870) et de descendants d’Espagnols, de grecs, d’Italiens, de Maltais… et éventuellement de Hongrois en quête de patrie de rechange, cherchait à se dorer la pilule pour se faire plus française que française en mettant en valeur leurs Nobel.

Je ne m’explique toujours pas les pique-assiettes qui essaient de s’inviter à cette transaction éventée qui ne les concerne pas…

Au reste, Laveran comme raison sociale a été rapatrié : L´hôpital d´instruction des armées de Marseille a repris son nom après celui de Constantine fermé le 1er mars 1963.

En sorte que ceux qui avaient la bonne idée de débaptiser le lycée de jeunes filles pour lui donner le nom de notre collective liberté, ont été bien inspirés.

Quoi que nous en ayons fait par la suite est une autre histoire… La nôtre !!! Avec les bons et (surtout) les mauvais côtés. TTC.

Djeha
14 avril 2011

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Quand Paris boudait Ouattara à cause de sa femme française

By Augustin Scalbert, mercredi 06 avril 2011 – 18:00

Selon un câble de WikiLeaks révélé par Rue89, une rumeur aurait éloigné Chirac des Ouattara, jugés proches de Sarkozy.

Une Française est la Première dame de Côte d’Ivoire [3] depuis l’élection de son mari, il y a quatre mois. Aux côtés d’Alassane Ouattara [4], voilà son épouse Dominique, née Nouvian, veuve Folloroux, bientôt au sommet d’un Etat africain. Depuis presque quarante ans, la Côte d’Ivoire est son troisième pays.

Photos : Dominique Ouattara lors d’un meeting du Rassemblement des républicains de Côte d’Ivoire, à Aboisso, le 30 septembre 2010 (Thierry Gouegnon/Reuters) ; Henri Konan Bedié (extoz.com/Wikimedia Commons [21]).

Née à Constantine dans l’Algérie française il y a 57 ans, cette femme d’affaires à succès fut très liée au père de l’indépendance ivoirienne, Félix Houphouët-Boigny [5] (1905-1993), à qui elle doit le lancement de sa fortune.

Dominique Folloroux Ouattara reste accusée, par les opposants de son mari, Premier ministre d’Houphouët quand elle l’a épousé en 1991, d’avoir été la maîtresse de ce dernier. Ce qui n’est qu’une rumeur aurait été décisif pour Jacques Chirac, en 2005, selon un des câbles diplomatiques américains de WikiLeak [6], révélés par Rue89 [2].

Les drôles de confidences d’un diplomate français aux Américains

Un diplomate français a raconté à un homologue américain que les relations des Français avec le camp Ouattara étaient rompues parce que Chirac n’acceptait pas son mariage avec « la femme » d’Houphouët.

Ces confidences, qui ont manifestement déconcerté les Américains, sont rapportées dans un télégramme envoyé au Département d’Etat par l’ambassade US à Paris.
Le câble est classé « SECRET/NOFORN », le plus haut degré de classification possible (« NOFORN » signifie « non communicable à des citoyens étrangers »).

A l’époque, Bruno Foucher est le sous-directeur pour l’Afrique de l’Ouest au Quai d’Orsay. Le 20 avril 2005, il rencontre le diplomate de l’ambassade américaine à Paris chargé du dossier Afrique – « Africa Watcher », dans le jargon de Washington.

Chirac opposé au mariage de Ouattara

Après différents échanges sur les développements de la crise ivoirienne à l’époque, l’Américain questionne le Français sur les relations de son gouvernement avec l’opposant Alassane Ouattara : « Interrogé sur l’éventuel maintien de contacts du gouvernement français [GOF, “government of France”, ndlr] avec Ouattara, Foucher a dit qu’il n’y en avait plus.

Demandant que ses observations soient traitées en confidence, Foucher (protéger strictement) a dit que la raison pour laquelle le gouvernement français n’avait pas maintenu le contact avec Ouattara était l’opposition du président Chirac au “mariage à Paris” de Ouattara avec “la femme” [en français dans le texte, ndlr] de Houphouët-Boigny.

Foucher a répété ce commentaire quand nous lui avons demandé si nous l’avions correctement compris.

Foucher a indiqué que les sentiments de Chirac vis-à-vis de Ouattara étaient tels que personne, au ministère des Affaires étrangères ou à la présidence, ne cherchait le contact avec Ouattara. Le contact, a-t-il dit, est maintenu à travers “d’autres canaux” (NFI) [National Foreign Intelligence, la DGSE, ndlr]. »

Le rédacteur américain poursuit en résumant les recherches effectuées dans des sources ouvertes [8], qui montrent que la femme de Ouattara est française, qu’elle possède « des contacts politiques et une influence étendus », et qu’elle a géré des intérêts d’Houphouët-Boigny en France.

Les Américains perdus dans « La Carte du tendre » ivoirienne

Arrivée en 1973 en Côte d’Ivoire, Dominique Folloroux était l’épouse d’un professeur au lycée technique d’Abidjan, qui est décédé en 1983, la laissant avec deux enfants. Entre-temps, elle a fondé AICI, une société de gestion immobilière à qui Houphouët a confié tous ses biens dans la pierre, et pas seulement en France. C’est aujourd’hui un groupe prospère, en France et en Afrique [9].

La suite du câble tourne au cocasse, bien que rédigée avec le même sérieux : « Il n’y a pas d’indication que Mme Ouattara ait été mariée avec M. Houphouët-Boigny.

Il n’est donc pas clair, quand on se base sur la remarque de Foucher, si Chirac désapprouve certains aspects de la relation de Ouattara avec sa femme en raison d’une relation (non maritale) antérieure qu’elle a pu avoir avec Houphouët-Boigny, d’une relation que Ouattara a pu avoir avec la veuve d’Houphouët-Boigny, ou d’une autre relation entre les parties. »

A l’époque, le président Chirac soutenait Henri Konan Bédié [10], rival de Ouattara dans l’opposition à Laurent Gbagbo [11]. Rien n’indique, dans les 8 000 câbles américains en possession de Rue89 [2], que les Américains connaissaient ce soutien.

Non, Sarkozy n’a pas marié les Ouattara

La France a-t-elle voulu « intoxiquer » ses alliés, ou le locataire de l’Elysée a-t-il vraiment basé un choix diplomatique sur des considérations morales ? Si intoxication il y a eu, elle semble avoir fonctionné. Ce câble montre en tous cas à quel point les Américains sont dépendants des Français pour s’informer sur la Côte d’Ivoire.

Si Konan Bédié était proche de Chirac, les Ouattara, eux, sont jugés proches de Nicolas Sarkozy. Plusieurs médias ivoiriens, et parfois français (comme Le Point [12]), affirment ainsi que l’actuel président français les a mariés, alors qu’il était maire de Neuilly.

C’est faux, puisqu’ils se sont mariés le 24 août 1991 à la mairie du XVIe arrondissement de Paris. Le journaliste Antoine Glaser [13], rédacteur en chef de La Lettre du continent [14], était présent. En se replongeant dans son livre « Ces messieurs Afrique » (avec Stephen Smith, Calmann-Lévy, 1992), il se souvient : « Nicolas Sarkozy n’était pas là, pas plus que Cécilia, qui est une amie de Dominique Ouattara. Il y avait en revanche Martin Bouygues [15] et Jean-Christophe Mitterrand [16], amis des Ouattara, comme la présidente des filiales du groupe Bolloré [17] en Côte d’Ivoire.

C’est un maire adjoint de l’arrondissement qui a prononcé l’union, en excusant le maire du XVIe et le maire de Paris, Jacques Chirac. »

La « French lady » est aussi une politicienne accomplie

Le journaliste estime que sous Sarkozy, la France n’a pas soutenu Ouattara plus que Gbagbo, en soulignant que Claude Guéant [18], alors secrétaire général de l’Elysée, rencontrait le président ivoirien sortant à Abidjan quand il était probable qu’il serait réélu.

Concernant Dominique Folloroux Ouattara, Glaser confirme que la rumeur mise dans la bouche de Chirac par le diplomate français correspond à « ce que l’entourage de Konan Bédié répétait » : « C’est ce que disent tous les anti-Ouattara. Je pense qu’elle cocoonait le vieil Houphouët, mais ça n’allait pas plus loin, compte tenu de son âge. »

En gérant les intérêts immobiliers du « Vieux », Dominique Folloroux Ouattara a créé un petit empire, qui s’étend aujourd’hui à la franchise des salons de coiffure Jacques Dessange aux Etats-Unis ou à la direction de Radio Nostalgie Afrique.

Son groupe immobilier (1,3 million d’euros de chiffre d’affaires en 2009) est une affaire familiale (son fils, son mari, son frère et sa sœur en sont administrateurs) marquée par une présence nombreuse de femmes à des postes de direction [19].

La blonde et pâle businesswoman est aussi une politicienne accomplie, qui rivalisait avec Simone Gbagbo dans l’humanitaire, avec sa fondation Children of Africa [20], et dans le cœur des Ivoiriens, malgré les attaques xénophobes des opposants de son mari.

La French lady est désormais en passe de détrôner la Dame de fer.

Links :

[1] http://www.rue89.com/confidentiels
[2] http://www.rue89.com/node/198829
[3] http://www.rue89.com/tag/cote-divoire
[4] http://www.rue89.com/tag/ouattara
[5] http://fr.wikipedia.org/wiki/Félix_Houphouët-Boigny
[6] http://www.rue89.com/tag/wikileaks
[7] http://asset.rue89.com/files/CableDiplomatiqueUSChiracOuattara.png
[8] http://fr.wikipedia.org/wiki/Renseignement_d’origine_source_ouverte
[9] http://www.aici.fr/organigrammes.htm?lang=fr
[10] http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Konan_Bédié
[11] http://www.rue89.com/tag/gbagbo
[12] http://www.lepoint.fr/monde/le-match-des-presidentes-06-01-2011-127348_24.php
[13] http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Glaser
[14] http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Lettre_du_Continent
[15] http://www.rue89.com/tag/bouygues
[16] http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Christophe_Mitterrand
[17] http://www.rue89.com/tag/bollore
[18] http://www.rue89.com/tag/gueant
[19] http://www.aici.fr/orga_groupe.htm
[20] http://www.childrenofafrica.org/

URL source: http://www.rue89.com/confidentiels/2011/04/06/quand-paris-boudait-ouattara-a-cause-de-sa-femme-francaise-198714

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