Je titube dans les ténèbres et je crains le pire
Les marches s’élèvent et montent et moi je vire
Mon regard aux larmes qui refusent de se taire
Car la blessure est immonde et mes chagrins sur terre

Blessure de mes propres tripes
J’attends tes prochaines vaillantes répliques
Où tu m’enduiras de tes suppliques
De tes viatiques et de tes reliques

Blessure de ma chance rance
J’attends les vagues de ton silence
Qui m’arracheraient au néant de ton absence
Car ligoté à la pirogue de ta semence
Je meurs de froid et de somnolence

Blessure de mes intimes aveux
Mes forces m’ont livré leurs adieux
Et mes râles ont sonné le glas radieux
Pour ces espoirs qui voguent fongueux
Dans la tourmente de mes rêves furieux

Blessure de ma profonde douleur
J’attends mon destin dans ta chaude humeur
Qui cicatrisera les flots de ma froide sueur
De ma crasse déchirure et de ma vilaine rancœur
Où je couperai court à la vague rumeur
Et laisserai libre cours à ma sage gageure

Blessure de ma dernière espérance
J’attends ta brise rafraîchissante
Qui me rendrait la vie si appétissante
Où la nature qui fleurit resplendissante
Dans son étreinte quasi ahurissante
M’accueillera sous sa férule adoucissante

Kamal Guerroua
pour Campesina Ángel
19 avril 2011

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