La dernière initiative en date, une marche nationale pacifique le 12 février prochain, émanant d’une « coordination nationale pour le changement démocratique » vient de se voir signifier une interdiction en violation des droits et libertés garantis par la Constitution.
Un pouvoir, déconnecté de son peuple et sourd aux aspirations des populations, semble décidé à employer tous les moyens répressifs pour empêcher toutes expressions et manifestations populaires et notamment celles de la jeunesse dépossédée de son présent et de son avenir. Ira-t-il jusqu’à l’irréparable comme ce fut le cas en octobre 1988 et avril 2001 ?
L’Algérie et les Algériens, non encore remis d’une guerre civile qui a causé des centaines de milliers de morts, des milliers de disparus, des blessures physiques et psychologiques profondes doivent pouvoir retrouver la paix, jouir de conditions d’existence décentes.
Nous appelons tous les patriotes où qu’ils soient pour agir et peser de tout leur poids afin d’en finir avec la répression et d’engager l’Algérie dans une véritable transition démocratique.
Cette transition démocratique veillera à la mise en place des institutions nécessaires à l’établissement et au fonctionnement de l’Etat de droit et définira les politiques pour la réalisation d’une société plus juste, plus égalitaire et plus solidaire.
Le contexte exige que s’engage un véritable débat national qui associera toutes les sensibilités politiques et culturelles pour une refondation de la République algérienne.
Cette refondation, tout en tenant compte des sacrifices et de l’héritage de la lutte de libération nationale, ouvrira la voie au respect effectif des droits et des libertés garantis par les différents pactes internationaux que l’Algérie a ratifiés.
Paris le 9 février 2011
Mohammed Harbi(Professeur d’histoire)
Madjid Benchikh (Professeur de droit)
Aïssa Kadri (Professeur de sociologie)
Ahmed Dahmani (Maître de conférences en économie)
Source : www.la-laddh.org