Confidences du général-major Beloucif

Des youyous poussés en coeur par de nombreuses femmes qui ont aussi applaudi pour entonner ensuite « Min djibalina talaâ saout el-ahrar», un chant patriotique qui rappelle une page glorieuse de l’histoire du pays et de la Nation.

Non, cet air de fête n’a pas été pour célébrer un événement heureux ou commémorer une date d’anniversaire. Des youyous, des applaudissements et des paroles de ce célèbre chant patriotique ont été entonnés lorsque, vendredi, sous un ciel pluvieux, les éléments de l’Armée nationale populaire ont sorti la dépouille mortelle du général-major à la retraite, Mostafa Beloucif, couverte de l’emblème national et l’ont placée dans l’ambulance pour l’amener à sa dernière demeure, le cimetière d’El-Alia, à l’est d’Alger. «Si Mostfa» a été donné pour mort avant même qu’il ne rende l’âme. Erreur de diagnostic médical ou empressement d’une presse qui tenait à être la première à la faire paraître, la nouvelle du décès du général-major n’en était pas vraiment une. Il était malade depuis longtemps. Son heure était attendue par sa famille, qui aurait quand même préféré qu’on ne lui compte pas les dernières secondes de sa vie.

«Imaginez un moment si mes enfants n’étaient pas au courant, ils auraient pu faire une arrêt cardiaque», nous avait dit son épouse, «El Hadja», pour reprendre le terme par lequel il nous l’avait présentée lui-même au début des années 2000. Ce jour-là, elle se plaignait des problèmes d’eau qu’elle endurait quotidiennement. Curieux, ce destin qui nous avait mise face à une famille qu’on donnait pour être très bien lotie mais qui avait des coupures d’eau comme le commun des mortels ! Mais ce problème d’eau a été, pensions-nous, l’un des derniers et des plus simples auxquels la famille a été confrontée depuis la révocation du général-major des commandes du pays.

Nommé général-major en 1984, Mostafa Beloucif a été mis à la retraite, deux ans plus tard, c’est-à-dire en 1986. Il avait à peine 45 ans. Beloucif, tout autant que le défunt Yahia Rahal, tous deux enfants bien légitimes de l’Armée de libération nationale (ALN), ont été évincés de leur poste à un âge où ils avaient toutes leurs capacités physiques et morales pour rester encore au service de ce pays après l’avoir libéré du joug colonial. Le général Yahia Rahal, premier pilote de chasse algérien, a appris qu’il devait partir à la retraite lorsque, alors en poste au MDN, il avait ouvert le parapheur pour signer le courrier. La lettre de sa mise à la retraite lui avait été signée par Khaled Nezzar.

«Les enfants de l’ALN»

Le général-major Mostafa Beloucif l’a appris lui par Chadli Bendjedid, alors président de la République, qui l’avait convoqué dans son bureau pour le lui faire savoir en présence du même Khaled Nezzar. Pour tous les deux, Rahal, décédé le 29 février 2008 et Beloucif décédé le jeudi dernier, c’est le général Metidji qui a été chargé de lire l’oraison funèbre et souligner que «vous êtes partis à un moment où le pays a impérativement besoin de vous ». Ironie de l’histoire d’un pays qui a toujours bégayé devant les dérives de ses dirigeants. Des échos en provenance de la famille laissent entendre que Beloucif aurait pu être enterré à Annaba, la région qui l’a vu naître. Le général à la retraite, le défunt Yahia Rahal, aurait lui aussi aimé être enterré au cimetière de Sidi Fredj, un lieu qu’il trouvait paisible. Mais dès l’annonce de leur décès, l’armée se met au garde-à-vous et insiste pour récupérer «les siens». « C’est un enfant de l’armée, il doit être enterré dans le carré des martyrs», nous a dit le général-major Hadj Mohamed Zerhouni le jour du décès du général à la retraite Yahia Rahal.

Mostafa Beloucif aimait parler de ses années en activité sur les hauts des Tagarins, siège du ministère de la Défense nationale. Son curriculum vitae, tout le monde y avait accès. Ce n’était pas une affaire d’Etat mais sa déchéance l’a bien été. Né le 12 avril 1939 à Ben M’Hidi, wilaya d’El-Tarf, Mostafa Beloucif avait occupé au sein du MDN de nombreux postes et exercé plusieurs fonctions, dont la plus haute est celle de chef d’état-major de l’ANP. Il a été avant, entre autres, secrétaire général à la Défense, commissaire chargé du service national et aussi, dans les années 70, directeur général des personnels et de la justice au MDN. Il connaissait parfaitement les rouages du pouvoir réel, l’armée, dont les membres influents étaient tous membres du Comité central du FLN ou de son Bureau politique. C’était à ce niveau, particulièrement au temps de la présidence de Chadli Bendjedid, où se concentrait le commandement suprême du pouvoir et du pays.

«Tu es fatigué, va te reposer»

Beloucif avait tout gardé en tête, au détail près, tout ce qu’il avait enduré à partir de cette période. C’était toujours autour d’une table agrémentée d’un bon thé et d’excellents gâteaux «faits maison», comme il se plaisait à nous préciser, qu’il nous racontait sa descente aux enfers. «Quand j’étais chef d’état-major au MDN, j’avais refusé de cautionner l’achat de radars français, des systèmes clef en main, pour la sécurisation du ciel aérien algérien, parce que j’estimais qu’étant un lourd marché d’Etat à Etat, nous nous devions en tant qu’armée, responsable de la sécurité du pays, de mettre entre les mains de l’ANP une grande maîtrise de cette sécurité en faisant en sorte que l’achat des radars ne se fasse pas auprès d’un seul pays, la France, mais de plusieurs fournisseurs, comme par exemple la Grande-Bretagne et les Etats-Unis», nous raconte-t-il. S’en suit comme autre événement relevant de la «sécurité de l’Etat», la demande de la France de faire passer ces avions militaires par l’Algérie pour les faire actionner au Tchad. «J’ai refusé le survol du ciel algérien par les avions militaires français, je ne voyais pas pourquoi l’Algérie devait cautionner aussi gracieusement des frappes militaires françaises au Tchad», se demandait-il encore en 2000, pour convaincre de sa bonne foi.

Ces deux gros «couacs» avaient été consignés dans le «dossier Beloucif» au temps où la France était gouvernée par les socialistes. Au temps où François Mitterrand dirigeait à partir de l’Elysée. Un pouvoir français auquel particulièrement l’indépendance de l’Algérie est restée en travers de la gorge. Une France qui n’avait jamais accepté que les services secrets algériens des années 80, un prolongement de l’OS (Organisation spéciale) de bien avant et de bien plus tard du Ministère algérien des Liaisons générales (MALG), institution du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), étaient comparables de par leur efficacité, notamment en matière de sécurité et de protection du pays, aux services spéciaux israéliens, le célèbre Mossad. A l époque, les services étaient dirigés par Kasdi Merbah. Le président Chadli l’avait remplacé peu de temps plus tard par Nouredine Yazid Zerhouni, à qui il a donné «deux ans pour réformer ce qu’on appelait la sécurité militaire». Zerhouni fut relevé de ses fonctions pour n’avoir pas réussi à «bien casser la SM». Il a été remplacé par Lakhal Ayat (El-Medjdoub). La suite est connue.

L’impunité comme système de gouvernance

Et bien après, mais avant qu’il ne lui soit demandé de rentrer chez lui, Beloucif avait refusé de faire sortir l’armée pour faire fléchir les tristes émeutes estudiantines de Constantine. «Chadli me l’avait demandé, mais j’étais contre que l’armée se mêle de ça», nous avait-il affirmé.

Entre un événement et un autre, le général-major se montrait profondément favorable à la professionnalisation et la modernisation de l’armée algérienne. «J’interviens dans des tribunes à l’étranger, notamment en Espagne, pour défendre l’idée et donner mon approche de la professionnalisation et la modernisation de l’armée», nous avait-il confié un jour alors qu’il rentrait d’Espagne où il avait été appelé pour en parler comme spécialiste de la question.

De 1987 à 1990, Beloucif a été assigné à résidence dans sa maison à El-Biar. Les raisons se passent de commentaire. 1990 fut l’année où le pouvoir réel avait décidé de lui lever son assignation à résidence. Le général-major à la retraite pouvait circuler librement. Erreur !

Un jour où il devait se rendre à l’étranger pour assister à la soutenance de thèse de son fils, Beloucif se voit rabrouer par la police des frontières et retirer son passeport. Une autre interdiction de sortie lui fut alors signifiée. «C’est à partir de là où ont commencé les véritables problèmes», nous disait-il. Une commission militaire avait été instituée sur ordre de Chadli pour l’interroger sur la base d’un rapport qui venait d’être confectionné par des membres influents du pouvoir de l’époque. C’est ce qui a été appelé «le rapport des généraux». Ceux qui l’ont rédigé sont ceux-là mêmes qui ont composé la commission «rogatoire». C’était en effet Khaled Nezzar, Lakhal Ayat, Atalia, Hajerès et Abdallah Belhouchet qui devaient interroger Beloucif. «J’étais convoqué tous les jours que Dieu fait au MDN pour subir ses interminables interrogatoires», nous disait-il. Las d’être traîné dans la boue par ceux-là mêmes qu’il avait côtoyés dans les arcanes du pouvoir, exténué par la pression qu’ils avaient exercée sur lui, le général-major lâcha un jour de 1991 où il était convoqué pour un autre interrogatoire : «Vous m’en voulez parce que moi, je n’ai pas tété la mamelle de la France !». Les choses s’accélèrent, «le rapport des généraux» est rendu public en 1992 et transmis à la justice militaire. Mostafa Beloucif est accusé d’avoir touché aux deniers de l’Etat, d’occuper une maison par son seul bon vouloir et de l’avoir restaurée avec de l’argent puisé dans la caisse militaire. On avait appris qu’il avait acheté sa villa d’El-Biar, en 1983, à 182 millions de centimes «dans le cadre de la session des biens de l’Etat». L’équivalent à peu près de 15 milliards d’aujourd’hui, un montant qui est loin d’équivaloir le dinar symbolique avec lequel ont été cédées de somptueuses résidences aux hommes du régime.

Le dernier hommage au général-major

Mis en état d’arrestation et emprisonné à Blida, Beloucif fut condamné en mai 1992 à 12 ans de prison ferme. Entre-temps, sa femme et ses trois enfants furent sortis de force de leur maison. Son fils aîné, Abdeldjalil, en a été expulsé menottes aux poignets. La villa était déclarée confisquée tout autant qu’une autre qu’il avait à Bains-Romains (ouest d’Alger). Celle-là l’est jusqu’à aujourd’hui.

Sa villa d’El-Biar, de laquelle sa dépouille mortelle a été sortie vendredi dernier, est habitée par sa famille. Située dans un quartier résidentiel d’El-Biar, parallèlement à l’avenue Bachir El-Ibrahimi (ex-chemin Poirson), la villa Beloucif est toujours convoitée par de grands envieux. Beloucif passera 4 longues années en prison. Liamine Zeroual est alors élu en 1995. En 1996, il demanda à ce que le condamné soit mis dans une clinique à Bouchaoui, «non pas en tant que prisonnier mais en tant que militaire qui a des problèmes de santé». Le statut «de haut gradé» a laissé Zeroual se rétracter et le faire ramener à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja pour être soigné en «tant que VIP». Ce qui provoqué un brusque bras de fer entre lui et Khaled Nezzar. Ce dernier a réussi à s’imposer pour retirer le malade et le remettre à la prison de Blida en lui faisant porter encore une fois la tenue de «bagnard».

Comme nous l’avions signalé dans l’article écrit en hommage au général Yahia Rahal, ces lignes ne sont pas pour trahir la mémoire de Mostafa Beloucif. Elles soulignent surtout que le général-major a été puni par un système politique qui a érigé l’impunité comme pouvoir absolu de commandement. Elles lui sont aussi un hommage.

L’histoire retiendra aussi que Mostafa Beloucif a reçu, il y a près de deux ans, une «attestation de réhabilitation» paraphée par le MDN. Il aurait aimé être réhabilité par le premier magistrat du pays, le président Bouteflika, qui doit certainement bien savoir pourquoi Beloucif avait été jugé. Dès l’arrivée de Bouteflika à El-Mouradia, le général-major à la retraite a commencé à être invité à des cérémonies officielles, comme celles du 1er Novembre et du 5 Juillet. Sans plus. La République s’est vue contrainte, vendredi dernier, de lui rendre un suprême mais dernier hommage en demandant aux djounoud de lui présenter les armes au cimetière d’El-Alia

Ghania Oukazi
Le Quotidien d’Oran
18 janvier 2010

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Réponse aux pseudos confidences posthumes

En Algérie comme partout ailleurs, le décès d’un proche, d’un collègue ou d’un compagnon, provoque tristesse voire affliction. Ceci commande toujours respect et recueillement à la mémoire du défunt.

Rien d’anormal donc à ce que les obsèques du général Benloucif, donnent lieu à des oraisons et cérémonies louangeuses. Cependant, il est rare que cela soit suivi d’une publication de « confidences posthumes ». Il est même rarissime et peu être inédit que pareille publication soit diffamatoire et accusatrice. Il y a alors un piège visant les autorités et responsables des structures mises en cause par ces pseudo confidences.

Ces dernières autorités dont je suis, sont placées devant un dilemme :

Soit observer le respect dû à la mémoire du collègue défunt et se murer dans un mutisme pouvant paraitre coupable, soit relever l’outrage, le récuser avec force et indignation au risque d’apparaitre peu respectueux des usages en de pareilles circonstances.

Dans le 1er cas, ce serait laisser accréditer les mensonges et inexactitudes rapportées par l’auteure de la publication. Pour elle, le Procès intenté au général major Mostefa Benloucif pour dilapidation de biens et deniers publics, ne serait qu’un sordide règlement de compte entre clans professionnels rivaux.

Dans le 2e cas, ce serait rétablir la pure vérité des faits et participer de la sorte à ce que les décisions de la justice Algérienne ne soient pas réduites à un ersatz ou parodie de justice, au risque hélas, de paraitre irrespectueux envers la mémoire du défunt.

L’engagement des poursuites judiciaires avait été déjà décidé par le Président de la République, Ministre de la Défense Nationale, avant que je ne sois moi-même désigné à cette fonction.

M’estimant indument et injustement mis en cause dans ma qualité d’ancien ministre à l’époque, ceci en premier lieu ; en second lieu, considérant la mise en cause également d’autres autorités et structures militaires concernées par la tenue et le déroulement du procès, je me suis résolu par devoir, à réagir et à apporter les éclaircissements et précisions nécessaires afin d’une part, – que l’opinion publique puisse connaitre d’autres éléments dont la publication a fait sciemment abstraction ; et d’autre part, – préserver la crédibilité de la justice qui aurait été ternie si les choses restent en l’état.

Avènement de la période Benloucif au MDN

Après le bref interlude du Colonel Kasdi Merbah au poste de secrétaire général du MDN, le Président Chadli Bendjeddid y a désigné un officier très proche de lui, bénéficiant de toute sa confiance et même de son affection pourrait-on dire. Il s’agit du lieutenant colonel Mostefa Beloucif. Ce dernier ne tarda pas à être promu colonel d’abord et directement général major ensuite, cumulant les fonctions de chef d’étatmajor et de membre du bureau politique du Front de Libération Nationale.

Durant cette période, de graves irrégularités de gestion se firent jour par voies internes. Le Président de la République n’a eu d’autre choix que de désigner un Conseil d’enquête pour connaitre des atteintes au patrimoine public, durant la gestion portant sur les années 1981-1985. A ces dates, contrairement à ce qui a été allégué, le général Nezzar assurait les fonctions de chef des 3eme et 5eme Régions militaires à Bechar puis à Constantine.

C’est lors du voyage de monsieur le Président de la République dans la wilaya d’Oum El Bouaghi courant dernier trimestre de l’année 1982, alors que j’y étais chef de région militaire que j’appris que l’ANP allait se doter d’un système de défense antiaérien auprès des français. C’est au cours du trajet, Constantine Oum El Bouaghi, que j’appris de la bouche même du Président de la République, qu’il avait souhaité réserver la réalisation de ce projet aux français. Qui d’autre que le Président pouvait prendre une telle décision, si tel lui semblait être l’intérêt supérieur du pays ? J’ai reçu l’information sans émettre le moindre commentaire comme il se devait.

Pendant quelque temps, je n’entendis plus parler de ce projet.

De retour à Alger en décembre 1985, quelques mois après, j’assistais en ma qualité de sous chef d’état-major chargé de la logistique à une présentation de ce projet qui avait pris, depuis, le nom de code «CRAC». Ce fut tour à tour, le colonel Benkhoucha commandant la défense anti-aérienne chargé de l’étude du projet, du général Abderrahim Kamel en sa qualité de sous chef chargé des opérations qui intervinrent. Quand vint le tour du chef d’état d’état-major, toujours en présence des officiers cités plus haut ainsi que des colonels Abdelli commandant de l’aviation, du colonel Baghdadi, commandant les transmissions et du colonel Lamari commandant la cellule opérationnelle, le général major mostefa Beloucif, baguette télescopique en mains et sous forme de conclusion, s’adressa au président en ces termes : «M. le Président, il est impératif pour la Sécurité Nationale de procéder à la réalisation de la première tranche de la première phase du projet CRAC». En clair, un oui très souligné pour la signature avec le partenaire français seul en lice dans le projet. Ceci est loin de correspondre aux affabulations rapportées par les confidences prêtées au défunt. La mise en échec de ce projet ruineux, revient au Président de la République, sur renseignements confirmés de magouilles multiples de tous bords.

Déroulement du Procès

N’en déplaise aux contempteurs et critiques irréductibles voulant faire admettre l’idée que ce qui s’est passé au tribunal militaire ne fut qu’une parodie de justice. Il y a lieu de souligner avec force, que le procès de cette affaire s’est déroulé en parfaite conformité aux lois et procédures ainsi que dans le respect total des droits de la défense. Aussi, durant la phase d’instruction, Monsieur le Président de la République s’est prêté sans hésitation, et c’est tout à son honneur, à des questions de la part du juge d’instruction accompagné du Procureur de la République. Ceci bien sûr par souci de la manifestation de la vérité.

Durant la phase de jugement, le tribunal a décidé que le déroulement se fera en Audience Publique et non à huit clos comme demandé par le parquet.

Le P.V. d’audition du Président de la République a été lu au Prétoire en Audience Publique. Ceci constitue indéniablement un élément indiscutable du sérieux de la Procédure dans la quête de la Vérité.

Conclusion

N’eut été la publication fallacieuse parue dans le quotidien d’Oran mettant en cause des Autorités et des Structures que j’ai eu l’honneur de côtoyer ou de diriger, jamais il ne me serait venu à l’idée qu’un jour je serais amené à épiloguer sur les déconvenues judiciaires de quiconque. Le Zèle intempestif de l’auteure «des confidences du général Benloucif», m’incriminant dans le dénouement d’une affaire judiciaire extrêmement embarrassante, pesante et significative, m’a placé dans l’obligation d’y apporter les démentis selon des formes que j’aurais aimé ne pas avoir à faire, surtout s’agissant d’un compagnon de surcroit décédé. Hélas, la levée des équivoques était à ce prix ! Et c’est à regret que j’ai à me prononcer publiquement sur ce problème.

En ma qualité d’ancien Ministre de la Défense Nationale durant la période du Procès de l’ancien chef d’état major de l’ANP, je ne pouvais me permettre de m’associer à des funérailles officielles. C’eut été contraire à mes principes et à ma vision des choses.

Enfin, s’agissant de la publication en question, peut être, eut-il été souhaitable que ceci donnât lieu à un démenti de la part des autorités officielles. En l’absence de cela ma présente mise au point ; si elle ravive à regrets la douleur d’un épisode de carrière qui n’aurait jamais dut être exhumé publiquement. Pour ma part j’espère ne pas avoir à intervenir de la sorte sur cette affaire. Affaire judiciaire toujours couverte au demeurant par l’autorité de la chose jugée.

L’intéressé lui-même en a appelé à la clémence du Président comme l’attestent les extraits ci-dessous.

Khaled Nezzar
Le Quotidien d’Oran
3 février 2010

Annexes

Décision judiciaire définitive confirmée par la Cour Suprême

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Au nom de Dieu tout clément et miséricordieux
Au nom du peuple Algérien

Arrêt

Cour suprême
Chambre criminelle

Dossier N° 115988
Répertoire N° 887

Arrêt du 10/05/1994

Affaire/
BEN LOUCIF Mustapha et consorts

Contre/
Le procureur militaire de la république de Blida

En son audience publique tenue le 10/05/1994 et après délibération légale, la Cour suprême, chambre criminelle a rendu un arrêt dans l’affaire opposant :

1- BEN LOUCIF Mustapha

Emprisonné à l’établissement militaire de prévention et de rééducation de Blida, agissant par le biais de son avocat agrée près la cour suprême maître Mustapha BELARIF dont le cabinet est sis au 64, rue Tripoli, Hussein Dey-Alger,

2- FEKKIR Mohammed El Habri

Emprisonnée à l’établissement militaire de prévention et de rééducation de Blida, agissant par le biais de son avocat agrée près la cour suprême maître Tayeb BELLOULA dont le cabinet est sis au 54, rue de Larbi BEN M’HIDI-Alger.

Demandeurs au pourvoi en cassation d’une part

Contre le procureur militaire de la république de Blida

Défendeur au pourvoi en cassation d’autre part

Après audition du président-rapporteur, monsieur Fateh Mohammed EL TIDJANI dans la lecture de son rapport écrit et de monsieur LAROUSSI Mohammed El Sadek avocat général dans ces demandes écrites,

Vu le pourvoi en cassation introduit par les inculpés BEN LOUCIF et FEKKIR Mohammed contre le jugement rendu le 10/02/1993 par le tribunal militaire de Blida condamnant chacun d’eux à une peine de prison de quinze (15) ans avec la confiscation de certains biens immobiliers du premier inculpé susmentionné et cela pour détournement et dissipation des fonds publiques et transfert de fonds et de matériel appartenant l’armée nationale populaire conformément à l’article 119 paragraphe 05 du code pénal.

Attendu que ces deux pourvois ont satisfait les conditions prévues par la loi, ils sont donc recevables en la forme.

Attendu que le premier inculpé BEN LOUCIF a déposé un mémoire soutenant son pourvoi en cassation par le biais de son avocat maître BELARIF Mustapha dans lequel il a invoqué trois aspects. Quant au deuxième inculpé FEKKIR Mohammed, il a déposé deux mémoires par le biais de ses avocats maîtres Tayeb BELLOULA et Ahmed ABECHE dans lesquels ils ont introduit respectivement trois ou quatre aspects du pourvoi.

Attendu que le procureur général près la cour suprême a présenté de son coté des demandes écrites visant à refuser les deux pourvois, car non fondés.

Au sujet du pourvoi de l’inculpé BEN LOUCIF Mustapha

En ce qui concerne le premier aspect du pourvoi susmentionné pris des violations des règles fondamentales des procédures qui se répartit sur trois sections :

Attendu qu’il résulte des propos du demandeur au pourvoi dans la première section du pourvoi susmentionné une réouverture d’une poursuite contre lui sur la base des mêmes faits qui ont déjà fait l’objet d’une instruction et dans lesquels a été déjà rendu un mandat de dépôt le 19/10/1991, ce qui expose les procédures à la nullité conformément à l’article 125 du code de la justice militaire.

Attendu qu’outre le mandat de poursuite ne peut faire l’objet de pourvoi conformément à l’article 72 du code susmentionné, le mandat critiqué comporte des charges qui n’ont pas fait l’objet d’une instruction et dans lesquels aucun jugement n’a été rendu qui s’oppose au procès comme le stipule l’article susmentionné, par conséquent ce mandat ne vise pas au renouvellement des procédures de poursuites contre le même inculpé sur la base d’anciennes charges, contrairement aux allégations de ce dernier, or cela relève des attributions du parquet général dans le cadre de l’exercice du droit d’intenter une action publique conformément à loi.

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نزار يرفع السرية عن وثائق أمن الدولة

فاجأ الجنرال المتقاعد خالد نزار الرأي العام الجزائري كعادته، بفتح ملف جديد مع الصحافة الوطنية، لكن هذه المرة، الجنرال داس على العديد من الأعراف والقوانين التي تمس أمن الدولة، حيث وبعد أن تغاضى عن مبدأ  »أذكروا محاسن موتاكم » في حديثه عن الجنرال الراحل بلوصيف، راح ينشر عبر صفحات الصحافة وثائق سرية خاصة بوزارة الدفاع الوطني، والتي يكون الجنرال يحتفظ بها في مكتبة منزله، وهو الأمر الغريب في أعراف الدولة، فإذا كان كل مسؤول في الخدمة ينسخ أرشيف المصلحة التي يشتغل فيها، أكيد أن الجزائر ستكون بخير وأسرارها ستباع في مزادات باريس ولندن…!!، والأغرب من ذلك، أن من بين الوثائق التي نشرت، رسالة من ضابط سام في الدولة ووزارة الدفاع إلى رئيس الجمهورية، وهي رسالة شخصية تعني شخصين، فكيف للجنرال المؤرخ نزار، أن ينشر مثل هذه الوثائق دون أن يراجع حساباته؟، ولم يراعِ حتى المهلة القانونية المتعلقة بنشر مثل هذه الوثائق السرية؟!!

النهار أون لاين
6 فبراير 2010

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Extraits du livre Aux origines de la tragédie algérienne (1958-2000) : Témoignage sur hizb França de Abdelhamid Brahimi (Hoggar, 2000)

8.3. L’élimination du général-major Mostefa Beloucif

Personne n’ignore que Mostefa Beloucif a toujours été l’homme de confiance de Chadli Bendjedid. Ceci remonte à 1957, lorsque le jeune lycéen Beloucif rejoint le maquis où il fait ses premières armes dans les unités placées sous le commandement de Bendjedid aux frontières algéro-tunisiennes.

Cette confiance, que d’aucuns ramènent à des considérations familiales et/ou régionales, a résisté à toute épreuve pendant une trentaine d’années. Comment expliquer la décision prise par le président Chadli de se séparer de son protégé de toujours, le général-major Beloucif, occupant alors le poste stratégique de chef d’état-major de l’armée ? Comment expliquer que Beloucif soit mis à la retraite en 1987, à l’âge de 47 ans, pour être « jugé » et mis en prison en 1992 seulement, après le coup d’Etat, alors que les griefs retenus officiellement contre lui remontent à la période 1980-82 ?

8.3.1. Les « accusations » officielles

Dans un rapport publié par la presse algérienne, le 27 mars 1992, les généraux anciens éléments de l’armée française faisaient alors état des « accusations » officielles portées contre le général-major en retraite, Mostefa Beloucif, pour justifier son incarcération à la prison militaire de Blida. Ils lui reprochaient des « dépenses irrégulières à partir du bureau militaire de Paris, (des) acquisitions illégales de biens, (l’)utilisation frauduleuse et (des) transferts irréguliers de fonds. » L’ensemble de ces fonds détournés est estimé à 70 millions de francs français. Une partie de ces fonds avait été utilisée pour l’achat et l’ameublement d’un appartement à Paris, aménagé pour accueillir des personnalités algériennes. Une autre partie avait servi à financer la construction d’une villa à Annaba, etc. Les faits incriminés se sont produits entre 1980 et 1982 puis en 1984, nous dit-on. Soit. Mais pourquoi avoir attendu 1992 pour l’arrêter et le juger ? Peut-on nous dire combien de généraux, de ministres, d’ambassadeurs, de walis, de directeurs généraux d’entreprises publiques, et de présidents d’assemblée populaire communale ont détourné des fonds publics, utilisés, entre autres, pour la construction de villas et pour leur ameublement ? Peut-on nous dire combien de responsables civils et militaires ont indûment perçu des commissions sur des contrats d’importation, prélevées sans contre partie sur des fonds publics ? Où sont-ils aujourd’hui ?

Pourtant, les sommes détournées se comptent, non pas en quelques millions de francs français, mais en milliards de dollars, et les services de sécurité disposent de dossiers accablants. Pourquoi le peuple algérien n’a-t-il pas eu droit à la vérité, toute la vérité sur la corruption ? Pourquoi alors dans cette jungle de corrompus a-t-on ciblé uniquement Beloucif ?

Dans ce cadre, il convient de rappeler que dans des pays capitalistes ou communistes, il y a eu des cas de corruption à différents niveaux impliquant parfois des ministres, voire des Premiers Ministres, présentés à la justice et condamnés. La presse internationale a fait état en son temps de tels cas au Japon, en France, en Italie, en Belgique, en Chine en ex-URSS, en Corée du Sud, etc. Ces pays en sortent grandis, car en agissant contre la corruption de cette manière, ils montrent par là même que personne n’est au-dessus de la loi.

En Algérie on préfère la politique de l’autruche. Tout le monde est au courant de la corruption qui fait des ravages. Mais les autorités n’en parlent pas. Bien mieux, lorsque quelques voix s’élèvent pour dénoncer le fléau de la corruption en illustrant son ampleur par des statistiques, comme je l’ai fait en mars 1990, on assiste à une levée de boucliers, n’hésitant pas à me traiter de traître, parce que j’aurais « porté atteinte au prestige de l’Algérie » (selon leur terminologie) en osant soulever publiquement une telle affaire.

Pourtant, la déclaration du Premier Novembre 1954 fait explicitement référence à la lutte contre la corruption. De même, la loi réprime la corruption. En principe, les hors-la-loi sont les voleurs, ainsi que leurs complices et ceux qui les protègent. Mais ce qui est curieux dans le système algérien, c’est que moi, qui ai dénoncé publiquement la corruption suis devenu hors-la-loi, j’ai été même esté en justice par le Premier Ministre de l’époque et ai été l’objet d’attaques de toutes sortes de la part des différents chefs de gouvernements qui se sont succédés entre 1990 et 1993 et de la part de la presse (136).

Ces faits ont été rappelés pour illustrer le contexte dans lequel l’élimination du général major Beloucif, fidèle compagnon du Pré-sident Chadli, ne représente qu’une machination diabolique. En fait, la mise à la retraite de Beloucif en 1987, alors chef d’état-major de l’armée, et son éloignement de la scène politique, consti-tuent une étape décisive (pour Belkheir et les anciens de l’armée française) qui conduira à l’élimination de Chadli Bendjedid lui-même.

En effet, les pièces à conviction du « dossier » Beloucif devant servir à son éviction, incluant des cassettes vidéo enregistrées lors de ses visites privées à Paris et remises au Président Chadli par Larbi Belkheir, n’étaient pas le fruit des seuls services algériens comme on voulait le faire croire. La main de la France n’y est pas étrangère. L’élimination de Mostefa Beloucif s’inscrivait en fait dans une stratégie déterminée, couronnée par le coup d’Etat de janvier 1992 qui n’a pas déplu à la France en prenant prétexte du danger de « l’intégrisme », résultant de la victoire du FIS au premier tour des élections législatives du 26 décembre 1991.

8.3.2. Les mobiles de l’élimination du général-major Mostefa Beloucif

Il est évident que la lutte contre la corruption et contre l’enrichis-sement sans cause n’a jamais préoccupé les dirigeants algériens, civils ou militaires, depuis l’indépendance de l’Algérie. L’élimina-tion politique de Beloucif relève plutôt du règlement de comptes et vise essentiellement deux objectifs :

— contrôler l’armée en s’emparant de l’état-major général et du ministère de la Défense ;
— prendre carrément le pouvoir.

La nomination de Mostefa Beloucif comme secrétaire général du ministère de la Défense, en 1980, puis comme chef d’état-major général de l’armée, en 1984, n’a pas tellement été admise par les anciens éléments de l’armée française parce que cela contrariait leurs desseins secrets. Outre qu’il constitue un obstacle pour la réalisation de leur objectif de prise du pouvoir, il les gêne dans la nomination des cadres supérieurs du ministère de la Défense et des chefs de Régions militaires ainsi que dans la promotion des officiers. De plus, en contrôlant le fonctionnement de l’administration militaire, il dérange parfois les appétits et les intérêts non déclarés de certains officiers, anciens éléments de l’armée française, intéressés par de gros contrats. Citons à ce propos un exemple édifiant pour illustrer l’ampleur de telles tentatives dévastatrices.

En 1982, en tant que co-président de la commission mixte algéro-française de coopération, alors ministre de la Planification, j’apprends que le gouvernement français et en particulier François Mittérand, alors Président de la République, font du forcing pour vendre à l’Algérie des équipements militaires liés à la « couverture aérienne » pour un montant de 36 milliards de francs français soit 6 milliards de dollars, à l’époque. J’ai aussitôt attiré l’attention du Président Chadli sur l’inanité d’un tel contrat gigantesque d’autant plus qu’il n’y a aucune menace d’agression extérieure contre le pays. Le chef de l’Etat a voulu me neutraliser en arguant que cela n’est pas de mon ressort en me rappelant que les questions mili-taires ne sont pas de la compétence du gouvernement. En tant que ministre de la Planification, chargé de la coordination économique, j’ai insisté sur l’insuffisance des ressources financières de l’Algérie qui ne peut à la foi honorer un tel contrat et poursuivre sa politique de développement. Pour trancher, la seule réponse du Président Chadli, ministre de la Défense, a été que le gouvernement n’a pas à se mêler de cette affaire. Aucun dialogue n’est plus possible sur cette affaire très grave. J’ai fini par alerter le colonel Mostefa Beloucif, alors secrétaire général du ministère de la Défense. Nous avons discuté très sereinement de la portée de ce contrat, de son incidence financière et de son impact négatif sur l’économie nationale.

Les tractations sur ce contrat du siècle entre l’Algérie et la France ont duré deux années sans aboutir.

En 1984, devenu Premier Ministre, j’apprends que le comman-dement de l’armée vient de remettre au Président Chadli, ministre de la Défense, un rapport technique circonstancié justifiant le rejet de l’offre française. Larbi Belkheir devient furieux. Il contre attaque en essayant de convaincre le chef de l’Etat de l’importance et de l’opportunité de ce contrat pour l’Algérie. Juste quelque temps après, le Président Mittérand dépêche un général (affecté à la Présidence de la République française) au Président Chadli pour relancer la signature du contrat de 6 milliards de dollars. Larbi Belkheir assiste à l’audience accordée par le chef de l’Etat à l’envoyé spécial français. Le Président Chadli conclut son entretien avec le général français en renvoyant la balle au général-major Beloucif, devenu entre-temps chef d’état-major général de l’armée.

C’est alors que Larbi Belkheir organise un déjeuner de travail dans une villa de la Présidence de la République en l’honneur du général français et y invite le général-major Mostefa Beloucif. Au cours de ce déjeuner, il n’a été question que du fameux contrat de « couverture aérienne », défendu à la fois par le général français (ce qui est de bonne guerre) et par Larbi Belkheir, alors secrétaire général de la Présidence et donc administrativement et professionnellement non concerné par ce contrat, mais dont la ferveur et l’acharnement dans cette affaire ne peuvent s’expliquer que par des motivations occultes. Mais, imperturbable, Beloucif justifie le rejet de l’offre française en s’appuyant sur une argumentation technique et professionnelle. Pour l’intimider et essayer de lui arracher une approbation, Belkheir insiste que le Président Chadli, ministre de la Défense, a déjà donné son accord pour ce contrat et qu’il ne peut lui, chef d’état-major, continuer à s’y opposer. La réponse du chef d’état-major a été cinglante. « Vous m’avez demandé mon point de vue. Je vous l’ai donné. C’est aussi l’avis du commandement de l’armée. Si maintenant vous soutenez que le Président Chadli est d’accord, vous n’avez donc pas à discuter avec moi de cette affaire » (137).

Malgré les différents assauts organisés par l’inassouvissable Belkheir pour arracher ce contrat, le général-major Beloucif, sou-tenu par d’autres généraux, a eu finalement gain de cause. Et c’est ainsi que le contrat d’armement du « siècle » a été enterré, empor-tant avec lui les projets des anciens éléments de l’armée française et les rêves des forces occultes liées à ce contrat.

Mais, rancunier et vindicatif, Larbi Belkheir n’a jamais pardonné à Mostefa Beloucif son attitude à l’égard de ce contrat et dans bien d’autres affaires d’ailleurs. Frustrée, la France dont la balance commerciale connaissait alors un déficit structurel et qui de surcroît souhaitait depuis toujours ramener l’Algérie poings et pieds liés sous son giron était convaincue plus que jamais, de poursuivre sa stratégie de présence politique, culturelle et militaire en Algérie, par Algériens pro-français interposés. L’élimination du général-major Beloucif constituait une étape déterminante dans la mise en œuvre de cette stratégie. Cette élimination a été suivie peu de temps après par l’organisation des événements d’octobre 1988.

Notes:

(136) Dans un article publié par Parcours Maghrébins du 30 avril 1990, le journaliste A. Ben-malek, loin d’avoir été tendre à mon égard sur le dossier de la corruption reconnaît ce-pendant que « il est difficile pour les Algériens, d’admettre que les autres hauts person-nages de l’Etat, présents ou passés, n’aient pas été au courant. […] Ils se demanderont même ce que faisaient, entre temps, nos services de sécurité, par ailleurs si prompts à retirer des passeports ou à ficher des citoyens qui leur « déplaisaient », ceci pour rester dans le domaine de l’euphémisme. »
(137) Source : entretien avec le général-major Beloucif.

4 commentaires

  1. les hommes et les fourmis
    هل كان يمكن للجنرال نزار أن يقول هذا الكلام حين كان بلوصيف على قيد الحياة؟

    نحن شعب يعرف الرجال و يعرف الحثالة

  2. Reposes en Paix Mr. Beloucif
    Tout le monde sait qui sont ces fameux Deserteurs de l’armee francaise qui n’ont jamais tire une balle sur l’ennemi durant la guerre de liberation nationale, mais au contraire, certains d’eux ont fait souffert le martyr au peuple Algerien, et tout le monde sait qu’ils ne sont pas des deserteurs mais des vrais harkis qui avaient pour ordre de le sieurs francais de s’infiltrer dans les rangs du pouvoir Algerien et d’occuper des postes cles pour servir leurs maitres outre mer. et tout le monde sait comment ils se sont servis du president Chadli Benjedid pour atteindre leur objectif et ecarter les bons elements tout autant de l’APN que des autres secteurs en les remplacant par leurs elements et comment qu’ils ont noyaute l’etat Algerien par des nouveau harkis et tout le monde est au courant du role qu’ils ont eu durant la fameuse decenie noire. Alors Ya essi khaled nezzar va raconter tes bobards a ceux qui ne vs(DAF)connaissent pas en dehors de l’Algerie, Wellah nous ne vous pardonerons jamais du mal que vous avez fait a l’Algerie et au peuple Algerien. W’rabi Yerhmek Ya Essi Mostafa Belocif.

    • merci
      merci pour ce que vous dites a propos d’une personne tres chere a mon coeur:mostfa benloucif.

  3. leurs demeures est la djehenne
    Nul n’est éternel sauf l’eternel lui même et Khaled(fani)Nezzar,le bourreau par excellence qui a sur sa conscience,plus de deux cents millles morts,lui et Bel(char)kheir,qui a été déjà rappelé par l’eternel.
    pour le reste,c’est question de temps.
    ce que je souhaite est que,là bas,rien ne se perd tout est transparent:la grande justice eternelle ou il n’ya pas de censure ni de traitrise ni d’infamie,seulement la justice pour almoustadh-afine fil-ard(les opprimés).
    là bas ,Belkheir,Nezzar,Smain Lamari,Fodhil cherif,Tounsi et aussi Nezzar and co,tous ceux qui continuent à nous mentir,à nous mener la vie dure,à nous prendre pour du ghachis et des troupeaux de moutons,ils seont traités comme des assassins moudjrimines,scelerats et moustakbirines.
    ils vont être jugés par l’eternel:point de mensonge,rien que la vérité,la justice et l’équité,seulement.
    ce jour,je l’attends avec impatience,je ne pense qu’à ce jour,je vois l’aube qui approche,et les criminels seront chatiés,leurs demeures est la djehenne.

    on nous a volés notre jeunesse.
    notre vie toute entiére a été détruite,par leur machinations diaboliques.
    notre bonheur d’ici bas s’est évaporé à cause de leurs gourmandises insatiables.
    ils ont tout fait,le diable est devenu leur éleve.
    ils ne se sont pas rassassiés.
    ils veulent toujours plus,à eux seuls,sans partage.

    oh Dieu des opprimés,ne leur donne pas l’occasion,une seconde fois,de prendre le dessus sur nous,ils sont comme des animaux,ou pire:ils ont commis l’irréparable.
    amine

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