Si la victoire de l’équipe nationale de football, a permis à l’Algérie de se qualifier à la prochaine coupe du monde prévue en 2010, la situation sociale et politique n’est guerre améliorée, bien au contraire le bilan économique accable de plus en plus les Algériennes et les Algériens, qui se voient leurs pouvoirs d’achat se dégrader année après année, sans recevoir les garanties du gouvernement pour améliorer une situation sociale déjà détériorée.

En suivant les deux derniers matchs de football, le pouvoir Algérien a démontré l’existence d’une stratégie fabuleuse qui se résume à orienter le peuple Algérien afin de poursuivre un match de football, qui ne va rien changer sur le plan économique ni social. Comment non; surtout lors qu’on constate que pendant plus de dix jours les médias proches du pouvoir cautionnent les » notices » des dirigeants et du gouvernement, pour axer l’opinion nationale sur un match de football, quelque soit son résultat final. En même temps la pauvreté ne va guère changer de camp, alors que les « véritables » informations et décisions se préparent en douce dans les coulisses.

Le pouvoir a démontré encore une fois sa capacité de canaliser les Algériens à travers une machine médiatique » aux ordres » qui a travaillé durant des jours, pour chauffer à blanc les supporters des deux camps. Nous pouvons dans le présent contexte, imaginer les présidents Algérien et Égyptien, effectuer de longue conversation téléphonique pour discuter sur le sort d’un match de football, alors que les Israéliens continuent toujours leur politique raciste de construction de nouvelles colonies dans une Palestine plus que jamais isolée ?

Pouvons-nous aussi imaginer, que des avocats égyptiens mettent le feu sur le drapeau Algérien au moment où le président Israélien mettait les pieds au Caire ?

Assurément malgré l’importance de la victoire, rien n’a changé sur le plan économique, la pauvreté augmente dans les quartiers populaires, le chômage devient un sérieux handicap pour les jeunes Algériens en même temps que le phénomène des Harragas prend de l’ampleur au sein de toutes les couches de la société Algérienne. D’un scandale à un autre, le pouvoir Algérien refuse de reconnaître sa défaillance et son incompétence dans la gestion des affaires du pays, de l’affaire du milliardaire Khalifa, en passant par le chahut de la BCIA, ou des multiples scandales de corruption et de la justice Algérienne qui reste dépendante du système politique selon plusieurs observateurs de la scène politique.

Face à cette situation chaotique, le régime continue toujours de verrouiller le champs politique grâce à l’état d’urgence instauré depuis plus d’une décennie. Toute manifestation pacifique est interdite à Alger, plusieurs activités intellectuelles sont interdites par le ministère de l’intérieur et une simple réunion est soumise à l’appréciation des autorités Algériennes.

Durant les deux dernières années une partie de la société civile Algérienne qui se proclame en tant que courant démocratique, n’a pas pu organisé beaucoup de manifestations à cause de la répression, peu d’autorisations sont données pour organiser des séminaires, des conférences ou bien des réunions publiques.

La militante des droits de l’homme Mme Sihem Bensedrine a été refoulée de l’aéroport d’Alger, alors qu’elle a été invitée à prendre part à un atelier d’analyse et d’étude sur le rôle des médias lors des élections présidentielles du mois d’avril 2009, organisé par l’ONG « IMS » et LADDH. Pendant ce temps, l’Algérie « officielle » continue de brader les richesses du peuple Algérien, provoquant plusieurs mouvements sociaux dans différentes régions du pays, le gouvernement de Bouteflika distribue la rente pétrolière à des sociétés multinationales à des prix » métaphorique » en guise de garantie pour sauver son régime et en contrepartie du silence de l’occident sur les violations des droits les plus élémentaires du peuple Algérien.

Devant une telle situation les hommes et les femmes libres en Algérie, devraient s’organiser pour résister à l’offensive néo-libérale, que le pouvoir Algérien favorise. Cette lutte se fera au même temps d’une ample revendication pour libérer le champs politique en Algérie, la levée de l’état d’urgence demeurant désormais une revendication prioritaire pour sauver le pays d’une dictature de plus en plus tangible.

Le combat pour » une autre Algérie » sera possible, tant que le peuple Algérien continue de réagir, d’exprimer son mécontentement à l’égard de l’exclusion et de la Hogra. Nous avons le potentiel nécessaire pour construire une autre Algérie plus juste, plus démocratique en analysant et étudiant les différents mouvements sociaux déclenchés en Algérie, toute en réagissant en conséquence afin de les encadrer pour faire aboutir les luttes d’octobre 88 et celles de juin 2001 avec les émeutes du quartier populaire de » Diar Echmes » à Alger.

Khitouche Aziz
28 novembre 2009

Source: www.algerie-focus.com

Comments are closed.

Exit mobile version