En réponse à l’article intitulé « l’angoisse de l’Arabie face à son passé immangeable » de Kamel Daoud intitulé, auteur de la chronique « Raïna Raïkoum » du « Quotidien d’Oran » (voir copie annexée)

Votre article intitulé « l’angoisse de l’Arabie face à son passé immangeable » n’a pas manqué de susciter mon attention d’abord piquée, puis interloquée et enfin franchement indignée. Certes, en vous estimant arabe, il vous est permis d’évoquer un patrimoine civilisationnel incarné par la Sublime Porte, les fastes de Bagdad et l’épopée abrahamique. Un passé aussi glorieux a enthousiasmé tant de monde qu’il serait superflu d’en rebattre outre mesure les oreilles du lecteur. L’Occident si ingrat vis-à-vis de ceux qui lui ont appris à compter (il le faisait avec les doigts comme en témoignent les chiffres romains), à se laver avec du savon, à sucrer l’arabica, à déguster des bananes en se prélassant sur les sofas des alcôves, devrait surmonter sa haine, son mépris de ce nomade venu de nulle part, de ce barbare lui ayant transmis le flambeau qui lui permit de retrouver le chemin le sauvant ainsi de la perdition. Ô qu’il est ardu pour le fat d’être redevable pour son sauveur. Un véritable matamore (massacreur de maures) arborant de grands airs de seigneur, indécrottable raciste, européocentriste, digne fils d’Olympie, tout droit sorti de la cuisse de Jupiter. Ses qualifiants vils et avilissants pleuvent ; il en distribue à tours de bras, à tout bouts de champ : ratons, bicot, négro, bougnoule, noiraud, maure, moricaud, barbare, plutôt berbère (euphémisme qui ne trompe personne)… Bref l’ennemi, on le connaît, il ne peut leurrer que ceux qui se bercent de douces illusions.

Mais ce qui est vraiment navrant, c’est de constater que notre élite intellectuelle se prenne au jeu de l’ennemi implacable et se livre à une auto flagellation en règle. Faire son mea culpa peut constituer une preuve de courage et valoir des circonstances atténuantes. Mais courir vers le banc des accusés, et s’autoproclamer coupable d’un crime imaginaire, sournoisement suggéré par une presse, une intelligentsia furieusement tendancieuse, voila une conduite aussi incompréhensible que peu glorieuse, une attitude foncièrement masochiste.

Monsieur le chroniqueur, pensez vous que l’on puisse être plus royaliste que le roi ? Votre avis peut-il être le nôtre ?

Les Arabes « chameliers fiers et exclus… pour séduire les cohortes de Dieux (sic) »  ont-ils plagié la tradition juive pour sortir de l’anonymat, pour émerger du « Quart vide » ? Mohammad le Messager a-t-il, comme vous le dites, tenté de « réparer une histoire » qui a ignoré son peuple en prenant « les livres des autres, les pages volantes, les petites ratures de leurs manuscrits, leurs chants liturgiques tronqués et transformer le tout en une épopée qui n’attend plus que le bon peuple pour se déclencher comme un effet de dominos » ?

Ainsi, si j’ai bien lu votre texte mon cher « coreligionnaire », « les Arabes ont rejoué en deux siècles (seulement !) les épopées (les sagas) vagues et millénaristes (vous vouliez dire Zarathoustra, Hammourabi, Bouddha, les védas…) des autres peuples. » Plus mortifiant, on ne peut pas en faire.

Votre titre évocateur lève le voile sur un trouble profond, presque pathologique, telle une nausée saisissant un « réveillonneur » ayant ingurgité des huîtres polluées, oui il vous donne des haut le cœur ce passé, immangeable (c’est votre titre), vous n’arrivez pas à le gober, la ficelle est trop grosse, nos historiens nous ont tellement abreuvés de légendes, de mythes, de contes des mille et une nuits bricolés à partir de Gilgamesh, d’épopées hébraïques, de récits grecs arabisés. Et c’est maintenant que vous en prenez conscience ; après avoir tété au sein de Marianne, absorbé goulûment le fiel de cette culture si splendidement laïque, débarrassée de la gangue catholique qui la tenait enracinée au Ciel. Séculier, l’esprit affranchi, humaniste, jusqu’au bouts des « orteils », vous volez dans les cimes de la lucidité et de proclamer haut et fort votre mépris de la chose sacrée. On ne peut s’empêcher songer à Taha Hussein revenant dans son Saïd Natal tout ébloui par les « Lumières » de Paris déclamant à tue tête « c’est le pays des djinns et des anges », à Ali Abderrazek cet sommité « az’harienne » proposant prescrivant une bonne dose de laïcité française au monde musulman terrassée par une décadence carabinée, à Youssef Seddik ce bon « philosophe tunisien » faisant le parallèle entre la sourate de « Joseph » avec les aventures incestueuses d’Oedipe le parricide, à Benzine, Arkoun, Meddeb, à l’auteur du « Dictionnaire amoureux de l’Islam », à « nos » anthropologues de France 2, de la Cinquième et d’Arte, à toute cette cohorte d’intellectuels autoproclamés « nouveaux réformateurs » se proposant d’apporter un regard neuf sur l’Islam, un Islam désacralisé, l’Islam de « France » tel qu’en rêvent les Bayrou, Sarkozy et autres chroniqueurs du Nouvel Obs. ; « un islam sans le Ciel », vraiment terre à terre, aseptisé, facile à « digérer », sans contraintes, une religion rendue « tolérante » s’accommodant de Bacchus, de la fornication, assortie d’un jeûne modéré proscrivant uniquement la viande à la table diurne d’un Ramadhan devenu Carême.

L’analogie établie en guise de flagrant délit de plagiat prouve que Youssef Seddik et Abdennour Bidar ont fait des émules et cela ne m’étonne guère car il est maintenant prouvé que la langue habite, aliène et finit par tordre l’esprit de ceux qui s’y jettent à corps perdu. La théorie du relativisme de Sapir et Whorf trouve là sa validité et ceux qui ont semé le doute à ce propos trouveront dans ces « cas » de quoi les détromper.

Ces comparaisons bancales, tirées par les cheveux, arrangées à la Procuste, prêtent vraiment à sourire tant elles respirent la candeur (forcément calculée) de celui qui a appris sa leçon sur les bouts des doigts et éprouve une jouissance indicible, presque onanique, à étaler son immense talent de fort en thème devant les yeux ravis de son maître. Sinon que devrait-on penser en découvrant les rapprochements sidérants que vous faites entre les épreuves subies par le Messager et les Prophètes Israélites ? Ne suggérez-vous pas que Mohammed a tout copié ?

– l’Exode vers Médine étant la copie de l’Exode d’Egypte ;
– le fossé sauvant Médine étant la pâle imitation du passage à sec de la mer rouge vers la Terre Promise ;
– le triomphe de la petite armée de Badr étant le pendant de la poignée de croyants menés par David affrontant l’armada des Philistins (les Palestiniens !) de Goliath.

Sans doute a-t-on a le droit de se livrer à tous les exercices de style que la langue peut permettre pour gagner sa croûte ou épater la galerie, mais fouler au pied ce qu’il y a de plus sacré chez autrui (et surtout les siens), voilà des limites allègrement franchies car, voyez-vous, Dieu dit « Voilà les limites d’Allah, ne les franchissez pas. Ceux qui les outrepasseront seront des injustes. »

Ali Bellakehal
23 avril 2009

 

7 commentaires

  1. Le vide
    Le vide n’est pas dans le désert qui fait peur à ce scribouillard mais plutôt dans son cœur qui escamote le message de son créateur pour le remplir d’admiration d’une cité outre-mer dont il ne goûtera que les détritus et en louera les bienfaits.

    Qui a dit que l’Algérie n’a pas ses « Kouffar »? Le problème c’est qu’ils ont des rubriques et prétendent faire l’opinion.. notre opinion.. en avouant leur « Koufr »

  2. Démocratie oblige.
    Il est connu qu’en démocratie la minorité doit se plier à la majorité. En Algérie, les choses sont tout à fait inversées; c’est la minorité qui écrase la majorité. Cette minorité dénient même les droits élémentaires de cette majorité en attaquant ouvertement ce qu’ils ont de plus précieux. Les zélateurs de tout bord ne manqueront pas de crier au loup; le loup de l’intolérance parce que cette majorité, qui ne veut pas plier l’échine,ose défendre son bien précieux qui est sa religion.Les écrivaillons en mal de notoriété sont aujourd’hui légions. Alors pour sortir de l’anonymat et être sous les feux de la rampe, ils crachent leur haine de L’Islam pour être portés aux nues par Occident dépravé.

  3. A l’auteur de l’article,sans oublier les 2 commentateurs:Je ne sais pas écrire,ce n’est pas mon métier.Vous le faites si bien à ma place! Mille merci de recadrer ces judas et de vous faire les porte-voix des sans voix, c.a.d la majorité.

    A propos de ce triste sir de Daoud, cette citation:  » ils retournèrent à leurs anciens maîtres comme les chiens à leur vomissure ! ».

    • merci pour les commentaire encourageants .cette race d’écrivaillons félons pullulent tellement car il savent tels un salman rushdie , une Wafa SOLTAN , une tasleema nasrine,une aya hyrsin ,un boualem sansal ,un chebel,un sifaoui(hacha son prénom) …,qu’il suffit de cibler l’Islam pour etre portes aux nues par la critique d’outre-mer et devenir le traitre et le héros d’un jour , s’en mettre plein le gousset d’un argent mal acquis , grossir les rangs des vendus puis s’en aller crever parmo les immondices.L Daoud donne dans la provocations s’attendant à une réaction vialente qui braquera sui lui les feux de la rampe pour sonner son heure de gloire.

  4. merci
    merci!meci!merci!vous avez réussis à dire sur kamel ce que je suis incapable d’exprimer avec un vocabulaire aussi puissant!

    • merci Lina .Heureux aussi de savoir notre cause défendue par tant d’esprits impartiaux.De tels imposteurs se croient brillants puisque maniant avec « dexterité » la langue de voltaire , ce VOLTAIRE ( v miniscule) à qui l’on doit l’infame désignation de notre MessageR (QSSL) MOHOMET ? L’éQUIVALENT injurieux DU BAPHOMET et qui (MAHOMET) traduit signifie (MA homed) celui qui n’a pas été loué.Bas les masques , Haro SUR LES kHOBZISTES.

  5. HAM Abdelkader on

    La sérénité d’un musulman
    Ces plumitifs qui se croient représentatifs des intellectuels ne s’expriment en vérité que pour être portés aux nues par l’occident même au détriment de leur personnalité ,de leur histoire ,de leur peuple etc…
    Dans la société des bêtes ,quand le loup est incapable de chasser on le tue.
    lorsque vous manquez de faire plaisir à vos seigneurs ,ils vous tourneront le dos .
    Apprenez à vivre pour votre dignité o les vassaux aux occidents.

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