Apports de la civilisation musulmane à l’Occident

Par : Mohamed Mustapha HABES, Genève (Suisse)
Aujourd’hui, dans le monde dominé par le matérialisme, où des guerres et des conflits éclatent aux quatre coins du monde, alors que les Etats parlent de dialogue et de tolérance, des problèmes importants sont soulevés et attendent leur réponse. Le jeune musulman, né dans une famille musulmane, connaît mal la grandeur et la force de la religion, il s’interroge sur les causes qui l’ont poussé au déclin, il voit dans les pays occidentaux un modèle (matériel) et la réponse à tous ses problèmes. L’Occidental sent le malaise de sa société rongée par la violence et la perte de valeurs morales, il ne sait pas résoudre foncièrement les maux de sa civilisation, il n’a que des clichés négatifs sur l’Islam.

Qu’est-ce que le terme Charia veut dire aux yeux des gens, surtout en Occident (1) ?
Ces derniers temps, le mot Charia est devenu de plus en plus familier. Un peu partout sur la planète, nombreux sont ceux qui l’utilisent sans vraiment comprendre de quoi il s’agit. Certains médias et groupes d’extrême-droite aiment à présenter la Charia comme un ensemble de lois barbares visant, entre autres, à amputer des mains et à trancher des têtes.
Le terme Charia signifie, littéralement, un sentier battu menant à une source d’eau et, islamiquement, c’est un terme utilisé pour décrire l’islam comme un mode de vie complet. L’eau est essentielle à la vie et l’islam est essentiel à un bien-être spirituel complet. La Charia est donc un ensemble de lois menant à un chemin clair et droit et visant à l’épanouissement dans cette vie et au succès dans l’au-delà.
La Charia est composée de commandements, de lois et de règles créées par Dieu pour protéger l’humanité et assurer son bien-être. Il est vrai que la Charia inclut un code pénal et un système de lois, mais ce n’est qu’une de ses facettes. Elle fournit également une structure encadrant le fonctionnement de la société, avec des codes de conduite moraux, éthiques, sociaux et politiques. La Charia permet à chaque individu de fonder une relation durable avec Dieu et ses lois guident les êtres humains de façon à ce que le bien triomphe du mal.

La Charia couvre deux domaines principaux : l’adoration et le code de vie .
Dans ces deux domaines, les érudits musulmans s’entendent pour affirmer que la miséricorde prime. Dieu dit, dans le Coran, que le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a été envoyé comme une miséricorde à l’humanité (Al Anbiyâ,107). وَمَا أَرْسَلْنَاكَ إِلَّا رَحْمَةً لِّلْعَالَمِينَ- الأنبياء – الآية 107
Le Prophète a réitéré ce concept lorsqu’il a dit à ses fidèles : « Dieu est miséricordieux envers ceux qui le sont envers les autres. Soyez miséricordieux envers les créatures de la terre et Celui qui est au-dessus du ciel sera miséricordieux envers vous. »[Hadith]

La Charia est basée sur le Coran et les hadiths :
La Charia est basée sur les deux sources de savoir en Islam : le Coran et les hadiths (enseignements du prophète Mohammed). Le Coran fournit les principes généraux, tandis que les hadiths nous présentent en détail la façon de les appliquer. Par exemple, quand le Coran nous dit d’accomplir les cinq prières quotidiennes, nous devons consulter les hadiths pour savoir de quelle façon nous devons les accomplir.
La Charia inclut également les consensus des érudits, les analogies légales et les interprétations. Ces deux dernières permettent à la Charia de demeurer à jour et de s’adapter aux changements sociaux et culturels.
La loi sur la famille, dans la Charia, inclut, entre autres, le mariage, le divorce, la garde et le traitement des enfants et l’héritage. Le droit commun inclut les achats et les ventes, les contrats commerciaux et les affaires financières. Le code pénal inclut le vol, le meurtre, l’adultère, le viol et la diffamation.

Les cinq objectifs par lesquels la Charia préserve les droits humains :
مقاصد الشريعة الخمس / الكليات الخمس
Il y a cinq objectifs par lesquels la Charia préserve les droits humains. Ces droits sont la foi, la vie, la famille, l’intellect et les richesses. Ibn al-Qayyim, un érudit du 14ème siècle, a écrit que le fondement de la Charia est la sagesse et la sauvegarde des droits de l’homme :
1. La foi (religion) : Dieu a rendu obligatoires la religion et l’adoration. Le 1er objectif de la Charia est donc de faire respecter le droit de Dieu à être adoré de la façon qu’Il a ordonnée. La Charia contient également des lois et des règlements relatifs à l’apprentissage et à la transmission du savoir religieux.

2. La vie : la Charia est conçue pour préserver la vie humaine. La vie est sacrée car elle est un cadeau de Dieu. Tuer une personne équivaut à tuer toute l’humanité. De même, sauver une vie équivaut à sauver toute l’humanité. (Coran, Al Mâida, 32 المائدة ) مَنْ قَتَلَ نَفْسًا بِغَيْرِ نَفْسٍ أَوْ فَسَادٍ فِي الْأَرْضِ فَكَأَنَّمَا قَتَلَ النَّاسَ جَمِيعًا وَمَنْ أَحْيَاهَا فَكَأَنَّمَا أَحْيَا النَّاسَ جَمِيعًا

3. La famille : le mariage entre homme et femme – uniquement – est réglementé par la Charia et les relations sexuelles hors mariage sont interdites. Chaque enfant a le droit de grandir en sécurité au sein d’une famille. C’est pourquoi s’occuper de sa famille et pourvoir aux besoins des orphelins est une partie essentielle de la Charia.

4. L’intellect : la Charia met l’accent sur le concept d’un esprit sain dans un corps sain. C’est pourquoi tout ce qui est susceptible de corrompre l’esprit, tels les drogues et l’alcool sont strictement interdits. Un intellect fort est un bienfait pour l’humanité et c’est pourquoi la Charia encourage l’éducation des filles autant que des garçons.

5. Les richesses : les gens ont le droit de posséder des richesses et de chercher à les protéger. Le vol est évidemment interdit, les transactions sont réglementées et l’intérêt usuraire est interdit. La Charia offre des lois encourageant la justice et les transactions justes et équitables. Par le biais de la charité obligatoire (zakât), les richesses de la communauté sont redistribuées à ceux dans le besoin.
La Charia est un ensemble de lignes directrices décidées par Dieu qui, lorsque suivies correctement, assurent à chaque croyant le succès ultime dans l’au-delà. Dieu a dit, au sujet de la Charia : « Et maintenant, Nous te faisons suivre, (ô Mohammed), la voie claire de Notre commandement. Alors suis-la et ne suis point les passions des ignorants, car ils ne te seront jamais d’aucune utilité contre Dieu. » (Al Jâthiya, 18) ثُمَّ جَعَلْنَاكَ عَلَىٰ شَرِيعَةٍ مِّنَ الْأَمْرِ فَاتَّبِعْهَا وَلَا تَتَّبِعْ أَهْوَاءَ الَّذِينَ لَا يَعْلَمُونَ -الجاثية-18

Des prédicateurs autoproclamés qui n’hésitent pas à prononcer divers décrets au nom de l’islam ?
La Charia encourage donc la justice, la compassion, la sagesse et la vertu.
Ces dernières années ont vu augmenter le nombre de savants autoproclamés qui n’hésitent pas à prononcer divers décrets islamiques. Il est important de toujours garder à l’esprit que le comportement d’un musulman ne reflète pas forcément l’esprit de la Charia et que son opinion n’est pas forcément basée sur la Charia. De même, les actions d’un groupe de personnes se réclamant de l’islam ou d’un « Etat » s’autoproclamant « islamique » n’ont souvent rien à voir avec la Charia, peu importe ce qu’ils affirment haut et fort. La Charia est définie par les objectifs moraux et les principes éthiques établis dans le Coran et les hadiths authentiques du prophète Mohammed. Toute interprétation qui va à l’encontre de ces doctrines ne peut être considérée comme faisant partie de l’islam.

Un ouvrage qui a le mérite d’analyser les problèmes de façon objective et de répondre à de nombreuses questions d’actualité :
Cet ouvrage je l’ai étudié, lu et relu, il y a plus de 30 ans, dans mon pays natal. Après toutes c’est années, je le trouve toujours d’actualité, avec plus d’insistance à nous aider à éclairer notre communauté en Occident, génération après génération. Il s’agit de :
L’islam et le monde : la montée et le déclin des musulmans et leurs effets sur l’humanité est l’œuvre d’Abu Al-Hassan Ali Nadwi (ou Nadawi, 1914-1999), un éminent érudit musulman indien, penseur, écrivain, prédicateur, réformateur et auteur de nombreux ouvrages de haute qualité, entre autres Apports de la civilisation musulmane à l’Occident, intitulé en arabe Mâdhâ khasira al-‘âlamou bi inhitâti al-mouslimîn
( لصاحبه أبو الحسن الندوي- ماذا خسر العالم بانحطاط المسلمين).

Contributions de l’écrivain indien dans la création de la 1ere mosquée de Genève:
D’après notre maitre, Cheikh Mahmoud Bouzouzou ( 1918 – 2007), 1er Imam de Suisse (3), l’écrivain indien a contribué avec eux, dans les années 60, non seulement dans la création du centre islamique de Genève (1ere mosquée de Genève et l’une des premières mosquées d’Europe), mais surtout avec sa plume, pour le compte de la revue Al-Muslimoon, une revue mensuelle portant sur la pensée islamique et l’actualité courante, organe du Centre Islamique de Genève (CIGE), dont le directeur de rédaction n’est autre que Cheikh Dr Said Ramadan, père de notre frère Hani, actuel directeur du CIGE.

Apports de la civilisation musulmane à l’Occident
Cet ouvrage – Apports de la civilisation musulmane à l’Occident – a le mérite d’analyser les problèmes de façon objective et de répondre à de nombreuses questions. L’auteur revient à la situation du monde avant l’arrivée de l’Islam, puis montre le rôle que l’Islam a tenu dans la reconstruction de l’humanité. Ensuite, il décrit les raisons du déclin matériel et spirituel des musulmans, la dépravation qui en résulta dans le monde entier et combien l’humanité a souffert en perdant le commandement des affaires mondiales par les musulmans. Abu Al-Hassan Ali Nadawi remet à sa juste place l’importance des musulmans dans l’histoire du monde et n’oublie pas de critiquer ces musulmans qui ont oublié leurs devoirs.

Le rôle de l’islam et sa mission de réinstaurer l’espoir d’un renouveau du leadership mondial :
C’est un livre IMPORTANT qui a suscité l’admiration, en particulier dans le monde arabe, où il a été publié pour la première fois en 1951 en Égypte. Le livre est une analyse précise de l’histoire de l’âge de l’ignorance de l’Arabie à l’âge moderne. Ce travail de Nadawi vise à inciter les musulmans à apprécier le rôle de l’islam dans l’histoire du progrès humain, à les promouvoir et, par-là, susciter leur désir de se regarder en eux-mêmes, en vue de découvrir jusqu’où ils ont été vrais, ainsi que leur devoir et leur mission envers le monde. Il présente l’islam comme une réalité éternelle et un programme de vie, qui ne pourra jamais devenir obsolète. Nadawi par ce travail réinstaure l’espoir d’un renouveau de l’islam au niveau du leadership mondial.

Pourquoi décadence de l’Islam ?
Par son introduction, le Prof. Abu Al-Hassan Ali Nadawi entre dans le vif du sujet, en évoquant cette histoire : un écrivain a noté qu’il y a dans la vie humaine deux événements pour lesquels on ne peut jamais prévoir l’instant précis où ils se produiront. L’un est lié à l’existence individuelle, l’autre à l’existence collective; l’un est la venue du sommeil, l’autre le déclin ou la chute des nations. Personne ne peut dire à quel moment exactement un être passé de l’état de veille à celui de sommeil, ni quand une nation a commencé à décliner.
Pour l’empire islamique, cependant, il en fut autrement. Si nous devons tracer une ligne entre sa montée et son déclin, il nous est facile de la placer à la date qui sépare le Califat bien guidé (Al Khilâfa al-râshidah) الخلافة الراشدة
et la naissance de l’impérialisme arabe.
Le Califat était, à l’origine, une institution religieuse. Son caractère politique était secondaire. Le Califat trouva son orientation spirituelle sous le régime des quatre premiers Califes, car le terme de ‘’miracles vivants’’ du Prophète peut être employé fort à propos à l’égard des hommes qui guidèrent alors son destin.
Ils menaient une vie ascétique, conduisaient les prières, prêchaient, rendaient la justice, disaient le droit. Ils étaient tout à la fois ministres des finances, généraux, administrateurs et hommes d’Etat. Dans l’Empire, tout le pouvoir – spirituel et temporel – reposait ainsi entre les mains d’un seul homme, le Calife, qui s’entourait de conseillers façonnés, modelés par le maître-artisan qui avait formé le Calife. Le Calife agissait en consultation avec ses conseillers, et l’esprit de ces élèves idéaux pénétrait la vie entière du millat, ne laissant place pour aucun heurt entre les sphères spirituelle et temporelle de son activité.

L’effort du Jihâd et de l’Ijtihâd : un large éventail de qualités humaines
Le royaume de Dieu et celui de César n’étant pas distincts l’un de l’autre dans l’Islam, le Califat musulman ou Imâmat fait appel à un large éventail de qualités humaines. Un Calife ou Imam doit, outre posséder un degré élevé de vertu personnelle, avoir le sentiment très vif de Jihâd et Ijtihâd. Jihâd, dans la terminologie de l’Islam, signifie tendre de toutes ses forces vers ce qui vous semble être le but le plus noble sur la terre. Il ne peut rien exister de plus noble pour un musulman que de plaire à Dieu en se soumettant totalement à Sa Volonté. Pour cela, se révèle nécessaire une lutte interne longue et soutenue aussi bien contre tous les faux susceptibles de revendiquer sa soumission spirituelle que contre les tentations et les désirs qui peuvent tenter de le détourner du bien et de la piété. Après y être parvenu, il a le devoir moral de s’employer à l’amélioration des autres êtres, et à l’établissement de la souveraineté divine dans le monde qui l’entoure. C’est un privilège aussi bien qu’une nécessité, car il est souvent impossible de rester fidèle à Dieu dans un milieu impie, désigné dans le Coran par le terme Fitna’, qui signifie calamité, sédition, perfidie, péché, tentation, et corruption.

Tout ce qui existe sur terre s’incline devant la souveraineté de Dieu et est soumis à Sa Volonté :
Il est vrai que tout ce qui existe dans le Monde – animaux, plantes ou minéraux -s’incline devant la souveraineté de Dieu et est soumis à Sa Volonté. Le Coran dit:
« Cependant toutes les créatures, dans les cieux et sur la terre, se sont, de gré ou de force, inclinées devant Sa Volonté (c’est-à-dire: elles ont accepté l’Islam) et c’est à Lui qu’elles retourneront toutes. » (Âl Imrân, 83)
﴿ وَلَهُۥٓ أَسۡلَمَ مَن فِي ٱلسَّمَٰوَٰتِ وَٱلۡأَرۡضِ طَوۡعٗا وَكَرۡهٗا وَإِلَيۡهِ يُرۡجَعُونَ ﴾
[ آل عمران: 83]
« Ne voyez-vous pas que c’est devant Dieu que s’inclinent pour L’adorer toutes choses qui sont dans les cieux et sur la terre, – le soleil, la lune, les étoiles, les collines, les arbres, les animaux ; et un grand nombre d’êtres humains? Mais un grand nombre (aussi) sont tels qu’ils méritent le châtiment. »
(Al Hajj, 18 ) ألَمْ تَرَ أَنَّ ٱللَّهَ يَسْجُدُ لَهُۥ مَن فِى ٱلسَّمَٰوَٰتِ وَمَن فِى ٱلْأَرْضِ وَٱلشَّمْسُ وَٱلْقَمَرُ وَٱلنُّجُومُ وَٱلْجِبَالُ وَٱلشَّجَرُ وَٱلدَّوَآبُّ وَكَثِيرٌۭ مِّنَ ٱلنَّاسِ ۖ وَكَثِيرٌ حَقَّ عَلَيْهِ ٱلْعَذَابُ ۗ وَمَن يُهِنِ ٱللَّهُ فَمَا لَهُۥ مِن مُّكْرِمٍ ۚ إِنَّ ٱللَّهَ يَفْعَلُ مَا يَشَآءُ ۩ ﴿١٨ – الحج ﴾
Mais ceci n’a rien à voir avec les préoccupations constantes de l’homme. Toute créature est soumise aux lois infaillibles de la nature et passe par les différentes phases qui lui sont fixées: naissance, croissance et déclin. La loi pour la mise en vigueur de laquelle les musulmans doivent lutter est celle qui a été révélée par les Prophètes. Cette loi rencontrera de l’opposition aussi longtemps que durera le monde. Il y aura toujours une force ou une autre pour lui résister et la rejeter. Jihad est donc une phase éternelle de la vie humaine. Elle peut prendre différentes formes, dont l’une est la guerre, qui peut parfois en être la forme la plus élevée, le but étant alors d’anéantir les forces du mal qui poussent le peuple à l’incroyance et le jettent dans cette lutte hautement hasardeuse qu’est le choix entre la vérité et le mensonge, afin que prévalent la Justice et la Foi de Dieu : « Et combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus ni tumulte ni oppression, et que règnent la Justice et la Foi en Dieu. » (Al Baqara, 193)
وَقَٰتِلُوهُمْ حَتَّىٰ لَا تَكُونَ فِتْنَةٌۭ وَيَكُونَ ٱلدِّينُ لِلَّهِ ۖ فَإِنِ ٱنتَهَوْاْ فَلَا عُدْوَٰنَ إِلَّا عَلَى ٱلظَّٰلِمِينَ ﴿١٩٣﴾
Il est essentiel que ceux qui participent au Jihâd aient une connaissance approfondie non seulement des enseignements et pratiques de l’Islam, mais aussi de la philosophie et des méthodes de l’incroyance pour pouvoir la reconnaître, quelle que soit la forme sous laquelle elle se manifeste. Le Calife ‘Umar a dit, «celui qui a été élevé dans l’Islam et n’a pas la moindre connaissance du paganisme désintégrera, je le crains, l’Islam même ». Il n’est cependant pas possible à tous les musulmans d’acquérir une compréhension profonde des procédés du paganisme; cependant, celui qui dirige et contrôle les affaires de l’Etat Islamique devrait être mieux informé en cette matière. Les chefs musulmans devraient aussi cultiver leur force au maximum de leurs capacités et se tenir toujours prêts à relever le défi de leurs ennemis et des ennemis de la foi. C’est un commandement immuable de Dieu :
« Contre eux, rassemblez vos forces au maximum de vos possibilités, y compris vos destriers de guerre, pour semer la panique chez (dans le cœur de) les ennemis de Dieu et vos ennemis et d’autres encore, que vous ne connaissez peut-être pas mais que Dieu connaît. Ce que vous ferez au nom de Dieu vous sera rendu, et vous ne serez pas traités injustement. » (Al Anfâl, 60 الأنفال )
وَأَعِدُّوا لَهُم مَّا اسْتَطَعْتُم مِّن قُوَّةٍ وَمِن رِّبَاطِ الْخَيْلِ تُرْهِبُونَ بِهِ عَدُوَّ اللَّهِ وَعَدُوَّكُمْ وَآخَرِينَ مِن دُونِهِمْ لَا تَعْلَمُونَهُمُ اللَّهُ يَعْلَمُهُمْ ۚ وَمَا تُنفِقُوا مِن شَيْءٍ فِي سَبِيلِ اللَّهِ يُوَفَّ إِلَيْكُمْ وَأَنتُمْ لَا تُظْلَمُونَ

Et par Ijtihâd nous entendons l’habileté à s’adapter au canevas toujours changeant des nécessités de la vie. Il requiert une pénétration immense minutieuse de l’âme de l’Islam, et une connaissance approfondie des principes de base de la jurisprudence islamique. Il implique également la capacité de mettre les trésors de la nature au service de l’Islam au lieu de les laisser tomber aux mains des matérialistes incroyants qui s’en servent pour faire triompher l’arrogance et répandre le mal dans le monde.

Des qualités faisaient grandement défaut à ceux qui succédèrent aux 1ers Califes (les Umayyades et les Abbasides).
Mais par malheur, ces qualités faisaient grandement défaut à ceux qui succédèrent aux premiers Califes. Ils n’avaient pas l’envergure morale et spirituelle qu’on serait en droit d’attendre du chef des musulmans. Ils furent incapables de détruire les attitudes et habitudes païennes de leur race. Aucun des Califes Umayyades et Abbassides, à la seule exception d’Umar Bin Abdul Aziz (décédé en 100 A.H.) ne s’éleva jusqu’au niveau de l’islam.
Il en résulta bientôt une scission entre le religieux et l’Etat dans l’ordre politico-religieux de l’Islam. Les Califes n’étant pas compétents ou ne s’intéressant pas assez à la religion, se consacraient uniquement aux questions politiques et administratives et négligeaient leurs devoirs religieux. Ainsi, l’activité séculière devint indépendante de la religion. Les Uléma, à l’exception du petit nombre qui succomba à la tentation de l’avantage matériel par lequel se traduisait un alignement avec la Cour impériale, se rangèrent du côté du parti hostile à celle-ci, et amorcèrent de temps à autre des révoltes dans l’Empire ou se retirèrent dans des établissements religieux et se consacrèrent à l’édification et la réforme individuelles.

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