Une grossière confusion existe malheureusement entre la notion de destin et celle de fatalisme qui est en fait étrangère à l’islam et dont on accuse injustement celui-ci. Le « fataliste » croit agir malgré lui, il impute la responsabilité de ses actes, tantôt au destin, tantôt à des forces extérieures.
Bien avant l’islam, le fatalisme était à la base de la doctrine stoïcienne, puis confirmé par le christianisme, notamment par la parole de Jésus Christ qui affirme : « Pas un passereau ne tombe à terre sans la volonté de mon père » Mt 10. 29
Les musulmans qui ont introduit le fatalisme dans l’Islam étaient influencés par ces doctrines et les philosophies Hindoues et persanes sur l’inaction et le renoncement sous prétexte que le sort des humains est fixé indépendamment de leurs activités et de leurs efforts.
A l’instar de Cicéron qui a jugé inutile qu’un malade appelle un médecin pour le soigner étant donné que sa guérison ou sa non-guérison est déjà fixée par le destin.
Les Omeyyades tuaient les musulmans et attribuaient leurs actes au commandement de Dieu. Leurs crimes trouvaient à l’époque des justifications dans les fatwas de savants ach’arites.

La doctrine fataliste a même servi d’alibi aux confréries soufis pour s’opposer à toute résistance au colonialisme qui était considéré comme un destin et qu’il serait inutile, voire un sacrilège de le combattre, car ce serait combattre la volonté de Dieu.
Ainsi, le fatalisme sert d’alibi à de nombreux méfaits, tels les actes immoraux qu’on attribue à la volonté de Dieu. L’homme, disent-ils, n’a aucun pouvoir propre, il est contraint par le destin et la volonté de Dieu et cette contrainte lui ôte toute responsabilité.

Aujourd’hui, des situations abominables, des dictatures, des crimes sont attribués au destin, à la volonté de Dieu et justifiés par des fatwas.

Comme on disait jadis :
« Le coupable, ce n’est pas moi, mais Zeus et le destin, qui m’ont déterminé à agir ainsi »
Le Coran rapporte les propos des polythéistes qui se servent du même prétexte pour justifier leur idolâtrie et leurs péchés :
« Ceux qui ont associé diront : « Si Allah avait voulu, nous ne lui aurions pas donné des associés, nos ancêtres non plus et nous n’aurions rien déclaré interdit. » s6 v148
Un autre verset affirme :
« Et ils disent : « Si le Miséricordieux avait voulu, nous ne les aurions pas adorés ». Ils n’en ont aucune connaissance ; ils ne font que se livrer à des conjectures » s43 v20
D’autres encore tentent d’attribuer à Dieu la responsabilité de leurs turpitudes :
« Et Quand ceux-ci commettent une turpitude, ils disent : « C’est une coutume léguée par nos ancêtres et Dieu nous l’a ordonné. » Dis : « Allah ne commande point la turpitude. Dites-vous contre Allah ce que vous ne savez pas ? » s7 v 28

L’Islam est pourtant à l’opposé du fatalisme. A propos des soins, par exemple, le Prophète (sws) a toujours recommandé aux musulmans de se soigner avec des médicaments.
Un homme demanda l’avis du Prophète s’il devait attacher sa chamelle ou s’en remettre à Dieu, le Prophète lui dit : « Attache-la et confie-toi à Dieu » Hadith rapporté par Tirmidhi
Le fait que Dieu connait à l’avance nos actes ne veut pas dire qu’Il nous les impose ou nous oblige à les commettre.

وعاشت مناصر راحت تناجي *** بوذريس شيخا وريف الجناح فردد رجـع صداه أبو عمامة *** يدني حظوظ النجاح وهڤار تزهو بآمودها *** يذود عن الشرف المستباح

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