Notre quotidien national « de référence » (alias « Tout va mal ») a raison de critiquer à mots couverts la politique universitaire indigente de nos gouvernants. Néanmoins, notre jeunesse universitaire (et EW le reconnaît) est relativement bien formée et ceux qui les forment aussi. C’est l’environnement des études et l’insertion professionnelle qui ruine l’effort des étudiants et de leurs familles et décourage le corps enseignant.

Je passe sur les conditions de la recherche scientifique et de sa valorisation. On y reviendra une autre fois.

On se demande si l’avenir de la jeunesse, du pays, de son économie, de son industrie… intéresse vraiment ces cocos coincés dans la résolution d’une équation impossible entre la chute des prix du pétrole, celle des recettes extérieurs, des réserves de change, les pressions exercées par les importateurs (pour qu’ils continuent à vendre ce qu’ils ne produisent pas), les régionalistes « makés » (sous le contrôle de qui vous devinez), le partage – très inégal- de la rente, les bruits de bottes aux frontières, l’état de l’opinion publique…

En vérité, EW n’a que peu d’intérêt pour nos étudiants et nos universités. Ce qui lui importe c’est de régler ses comptes avec le « système », les « décideurs »… enfin les schtroumpfs qui nous dirigent à la manière que vous savez. C’est ce qui le porte à se fourvoyer à se placer sur le terrain de la polémique politique au lieu (et certains de ses journalistes s’en acquittent fort bien) de faire son métier de médiateur, de témoin et d’observateur aussi impartial qu’il est possible de l’être.

L’insupportable Djeha et son parti pris maladif et obsolète, peut se le permettre, pas un auguste quotidien national qui se pose double décimètre du professionnalisme journalistique.

Pour ce qui concerne la situation des étudiants algériens, son information est incomplète. Pour que le message soit clair: « Les étudiant algériens n’ont qu’un but, fuir leur pays ». Et ce n’est pas la responsable locale de Campus France opportunément interviewée  (qui a tout compris) qui le démentira.

Effectivement le nombre d’étudiants algériens qui veut joindre la France est de 20 000.

Cependant, les Algériens arrivent en 3ème position, après la Chine (29 700) et surtout bien après le Maroc (en tête – avec plus de 35000 étudiants- et cela depuis très longtemps). Le gouvernement de sa Majesté M6 veut se débarrasser de toute intelligence qui remet en cause sa politique, avec la complicité de sa Majesté Hollande 1er, roi des rigolos devant l’Eternel, bientôt remplacé par un autre courant d’air.

Mieux, si le nombre d’étudiants marocains augmente (entre 2010 et 2014) de près de 10%, celui des Algériens diminue lui de 6.7%. Et il n’y a pas que les étudiants qui quittent la France…

Ces chiffres cependant sont trompeurs.

La France n’est plus la destination la plus prisée d’Europe et d’Occident. Son niveau est similaire à celui des pays méditerranéens les moins attractifs.

Certes, la France arrive en seconde position après la GB dans le classement des pays les plus attractifs. Mais l’essentiel des arrivées vient d’Afrique (40%) et moins d’Europe, d’Amérique ou d’Asie. Dans le total des étudiants étrangers, les étudiants allemands représentent 2.9%, les Etats-Unis 1.9%, les Britanniques 1.3%.

S’il y a plus d’étudiants étrangers qui viennent en France que d’étudiants français qui quittent leur pays, le bilan de la mobilité Erasmus avec les pays Européens est, lui, déficitaire.

Pour qu’il n’y ait aucun malentendu: que des étudiants algériens aillent là où le vent les porte, ne fait pas problème. Bien au contraire. Le voyage des étudiants est un phénomène qui date (au moins) du Moyen Âge européen.

Ce que notre journaliste émérite n’a pas vu, c’est que les étudiants algériens vont désormais partout. On en trouve sous toutes les latitudes et sur tous les continents. Elle n’a pas intégré l’idée que la dépendance du système universitaire français, c’est irréversiblement fini. Et il n’y a pas que les étudiants algériens qui s’en sont aperçus…

Bien sûr, il y a toujours les c… Ceux-là n’ont besoin ni de visas, ni de passeports.

Je vous joins ci-après le papier d’El Watan et pour que vous soyez exactement et complètement informés, j’y ajoute le dossier de Campus France.

Bonne lecture,

Djeha
18 mars 2017

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Selon Campus France: 21 000 Algériens ont postulé auprès des universités françaises en 2016

Fatima Aït Khaldoun-Arab, El Watan, le 18.03.17

Après avoir passé des heures à attendre pour passer le test de connaissances du français à l’Institut français et fourni le dossier complet à Campus France pour prétendre à une inscription dans une université de l’Hexagone, des milliers d’étudiants algériens sont actuellement en période de préparation des entretiens oraux, une dernière étape avant la validation du dossier.

Le master algérien en poche pour la plupart, ils sont chaque jour des centaines à faire le déplacement pour effectuer les différentes étapes d’inscription en vue d’études dans une université française. «Actuellement, ce sont les établissements de ce pays qui offrent des opportunités d’inscription sans frais supplémentaires et avec Campus France, les démarches sont plus faciles», témoigne Thiziri, une étudiante qui a décroché son master en architecture l’an dernier et qui ambitionne de poursuivre d’autres études dans le même domaine dans une université française.

L’Institut français et ses cinq antennes à travers le pays connaissent un mouvement ininterrompu depuis l’automne. Après les préinscriptions et le test de connaissances de la langue française, des milliers d’étudiants ont présenté leur choix d’universités et pris connaissance des conditions d’inscription, des avantages, mais aussi des frais dont il faut s’acquitter.

Selma, qui a décroché son baccalauréat l’année dernière, espère pouvoir rejoindre sa sœur aînée, installée depuis une année en France. «Je ne veux pas continuer mes études ici en Algérie, puisque je partirai après la licence. Donc, pourquoi ne pas entreprendre les démarches à l’avance et gagner du temps ?» dira-t-elle.

La précarisation de l’emploi fait fuir les jeunes cadres

L’absence de débouchés professionnels aux différents diplômes et la précarisation de l’emploi semblent les rasions majeures poussant ces jeunes diplômés à braver les difficultés et à partir. Le cas de Camélia employée comme architecte depuis presque une année avec un salaire de 20 000 DA et sans aucune couverture sociale renseigne sur la situation des jeunes cadres qui veulent tenter leur chance ailleurs. Hassan, qui a le même diplôme et qui est chargé de dossiers de régularisation de constructions, touche 12 000 DA mensuellement dans le cadre d’un contrat ANEM (prémploi).

Campus France est un intermédiaire entre les universités françaises et les étudiants pour trouver la bonne formation et les aider à se préparer pour les études en France. «Nous ne sommes pas un service consulaire», tient à préciser Flora Stienne, responsable de Campus France Algérie et France Alumni, rencontrée dans les locaux de l’Institut français à Hydra. Cet espace organise depuis une année des ateliers d’orientation pour aider les étudiants à se préparer et à fournir des dossiers complets afin d’augmenter leurs chances d’être acceptés par l’université de leur choix.

Ces ateliers, organisés 4 fois par semaine, sont gratuits et sans inscription. Une aide est également fournie aux étudiants intéressés par la préparation de l’entretien oral dont l’objectif, précise la même responsable, est «de définir en quelque sorte les motivations de l’étudiant et ses capacités à affronter la vie estudiantine une fois en France, ce que les notes ne révèlent pas d’ailleurs». Les dossiers de candidature sont ensuite envoyés aux universités. «Campus France ne choisit pas, ne décide pas du rejet ou de la retenue d’une candidature. Les décisions sont faites par les universités dans le cadre de commissions pédagogiques», souligne Mme Stienne.

Dans son dossier de candidature, l’étudiant algérien fournit un seul dossier que Campus France transmet aux universités ciblées par l’étudiant, qui doit valider son choix après la réponse des universités sollicitées. L’étudiant paie 6000 DA, qui s’ajoutent aux frais d’inscription du test de connaissances du français. Si la plupart des étudiants jugent ce coût élevé, à commencer par les frais de déplacement au financement du voyage et du séjour en France. «La prestation de Campus France Algérie est la moins chère au monde. Le prix est stable depuis 3 ans. Ces frais sont 2 fois moins élevés que chez Campus France Maroc», souligne la responsable de Campus France Algérie.

Le rôle de Campus France est également de vérifier les dossiers, d’alerter l’étudiant sur les pièces manquantes dans les délais. Et, à partir de juin, il offre des séances de préparation et d’information pour guider les étudiants à préparer les documents indispensables pour leur séjour en France. Il s’agit également de faire connaître aux étudiants les démarches à entreprendre dès l’atterrissage en France en vue d’obtenir les autorisations nécessaires pour travailler. «Nous n’influençons pas la décision des universités auxquelles nous nous contentons de transmettre les copies des dossiers», explique Mme Stienne. «Il peut y avoir des rejets de visa si l’étudiant ne fournit pas un dossier complet au consulat ou ne prouve pas qu’il dispose de ressources nécessaires pour financer ses études et vivre correctement une fois installé», explique la même responsable.

Les titulaires de Master privilégiés

Selon Mme Stienne, 21 000 dossiers ont été transmis aux universités françaises en 2016. Sur 8000 candidats inscrits dans ces universités, 7431 d’entre eux ont effectivement validé leur inscription en France. Car il faut compter ceux qui renoncent à la dernière minute et les dossiers rejetés par l’ambassade pour manque de ressources et n’ayant pas pu justifier de 6000 euros sur leur compte. Les détenteurs de master et de licence sont ceux qui sollicitent les universités françaises. 60% des inscrits sont titulaires de master ou de licence et sollicitent une spécialisation dans une filière non disponible en Algérie, explique Mme Stienne.

«Ces étudiants ont généralement fait l’expérience des études universitaires et font preuve de maturité, de capacité à vivre à l’étranger, beaucoup plus que les nouveaux bacheliers ou les lycéens qui ne sont pas la première cible de Campus France», explique Mme Stienne. Le nombre d’étudiants inscrits a doublé ces deux dernières années. «Le système d’études en France est positif pour les étrangers qui ne payent pas de frais supplémentaires d’inscription au niveau des 83 universités publiques.»

Aussi, le réseau France Alumni Algérie, mis en place l’année dernière, vise à mettre en valeur l’expérience des études en France pour les demandeurs d’emploi, que ce soit en France ou ceux de retour au pays, «le problème de l’équivalence des diplômes ne se posant plus». Campus France a mis également en place l’annuaire des associations estudiantines qui fournit des contacts et des relais pour les aider dans les démarches pour une autorisation de travail.

Avec 300 000 étudiants étrangers, la France est le quatrième pays qui accueille le plus grand nombre d’étudiants étrangers après les Etats-Unis, l’Angleterre et l’Australie. Campus France est un intermédiaire obligatoire pour postuler à des études dans ce pays «qui compte doubler les effectifs des étudiants étrangers à horizon 2020/2025», précise Mme Stienne.

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