La présente année 2016 marque la célébration du cinquième anniversaire de la vague contestataire qui ébranla le monde arabe. Si des processus révolutionnaires ont pu aboutir dans un premier temps à la chute des dictateurs, la contre-révolution, encouragée par les puissances impérialistes et les forces de la réaction, s’attela à contenir et à réprimer l’élan révolutionnaire ou à revenir au statut quo ante par le biais d’opération de chirurgie esthétique démocratique ou de sanglants coups d’état. Car le spectre des forces autocratiques demeurait bien présent, il revint de façon légale en Tunisie, par un massacre de masse en Egypte. Néanmoins, l’élan révolutionnaire reste une réalité incontestable dans ces pays, comme nous pouvons en être témoins chaque jour en Egypte et en Tunisie (1). Les peuples arabes, conscients que leur révolution a été confisquée demeurent malgré tout mobilisés, décidés à se battre jusqu’au bout pour concrétiser les objectifs ultimes de leurs soulèvements.

Il existe cependant deux pays pour lesquels le fameux « printemps » tant évoqué par les médias occidentaux a tourné court, l’Iraq et la Syrie. Dans les deux cas, les premières contestations pacifiques furent violemment réprimées sur fond de rivalités confessionnelles et d’esprit de revanche sectaire.

L’Iraq a toujours été une cible à abattre. Tant pour les occidentaux que pour les voisins et rivaux Perse et Saoudien. Il convient de rappeler que jamais aucun pays arabe ne fut comme l’Iraq l’objet d’un tel acharnement visant à la destruction totale et complète d’une culture et d’une histoire. Car l’Iraq n’était pas simplement le berceau de l’humanité, région où naquit l’écriture, elle fut aussi le siège de la prestigieuse dynastie Abbasside, ce fut aussi dans le nord de l’Iraq, que naquit la dynamique de résistance sunnite aux croisades avec pour figure de proue Nour al-Dine Al Zengi, et Salahedine Al Ayyoubi. Sur le plan théologique, elle fut la terre des plus grands savants sunnites et Baghdad, le centre d’un revivalisme sunnite fermement opposé à la doctrine imamite qui eut son heure de gloire sous les Buyyides.

L’invasion américaine puis la mainmise iranienne sur le pays avec l’assentiment saoudien avaient pour objectif la destruction de ce passif historique avec sa mise à mort symbolique. L’histoire récente de l’Iraq meurtrie constitue une preuve absolue de l’inanité et de l’hypocrisie du discours sur la « résistance à l’Empire » tenu par les protagonistes du dit « axe de la résistance » qui ont œuvré main dans la main pour une mise à mort de l’Iraq. La surenchère palestinienne n’avait pour but que de masquer la trahison en Iraq. Ce furent les massacres de masse, commis par le régime de Bashar al-Assad avec la complicité du Hezbollah libanais et des pasdarans iraniens, qui achevèrent définitivement ce mythe. Toutefois, si l’Iraq, ainsi que le sort fait à la minorité arabe sunnite, n’avaient pas été oubliés, jamais la propagande du dit « axe de la résistance » n’aurait pu être possible.

1. L’Iraq : Une mise à mort concertée

L’Iraq de Saddam Hussein est sortie complètement épuisée et exsangue de sa longue guerre contre l’Iran dont la révolution, sous l’égide de l’Ayatollah Khomeyni, fut perçue comme un « danger mortel » pour l’Iraq. Il a souvent été avancé de manière erronée que Saddam Hussein aurait servi les intérêts de l’impérialisme en déclenchant une guerre meurtrière contre l’Iran afin d’endiguer à l’ouest la vague révolutionnaire iranienne, le versant oriental étant confié au régime pakistanais du Général Zia Ul Haqq. Par cette guerre inutile, le régime de Saddam Hussein aurait servi de « rempart aux pétromonarchies illégitimes », leur octroyant un sursis qu’elles n’auraient pu avoir en raison de la doctrine révolutionnaire iranienne qui aurait, elle, rallié tous les « déshérités ». Cet argumentaire fait abstraction de la spécificité même de cette doctrine révolutionnaire qui ne concerna que les communautés shiites et ne séduisit pas outre mesure les mouvements islamistes sunnites, surtout après les discours bellicistes et anti-sunnites de l’Iran contre l’Iraq de Saddam, et ce, dès le lendemain de la Révolution de 1979, le Président de l’Iraq étant perçu comme le bouclier sunnite de la région. Si toutefois la puissance du mythe fut utilisée des deux côtés, le régime iraquien ne fut pas un « exécutant » de l’impérialisme, cette guerre était aussi le fruit d’un antagonisme millénaire, au nom d’une angoisse culturelle prégnante, réelle et non feinte, qui a toujours existé aux confins d’un monde arabe menacé de façon constante par les ambitions hégémoniques d’un Iran revanchard, vivant dans le mythe de son histoire multiséculaire.

Il y avait, entre autres sources de tensions, la région arabe d’Al Ahwaz, actuelle province iranienne renommée « Khuzestan ». Il faut savoir, en effet, que ce territoire, nommé historiquement « Arabistan » par les occupants occidentaux, était et est toujours peuplé en très grande majorité d’Arabes, descendants de la tribu des Bani Kaab qui a migré depuis la péninsule arabique, bien avant l’ère islamique. Il a été annexé par les Perses, après entente avec les Britanniques, par le traité de Zouhab en 1639. C’est cette région ancestrale, Arabe et sunnite, dont les habitants demandent depuis des siècles la reconnaissance de leurs particularismes et sont régulièrement « pacifiés » par Téhéran en retour, que Saddam Hussein défendait, soutenu par cette population, en plus de réclamer la souveraineté du fleuve Chatt-al-Arab et de trois îles proches du détroit d’Ormuz, Abou Moussa, Tomb al-Kubra et Tom al-Sughra, territoires historiques de l’Iraq, également annexés sans droits par l’Iran.

Pour Baghdad, la révolution iranienne constituait une menace non seulement pour l’arabité de l’Iraq, mais aussi pour son caractère qui était le sien depuis des siècles et qui survécu à tous les bouleversements. Pour l’Iran révolutionnaire il s’agissait de laver l’affront historique de la bataille de Qadissiya qui effaça pendant plusieurs siècles la Perse de la carte du monde. Sous le vernis d’un discours pan-islamiste, où était évoqué le souvenir des batailles de Badr, la phraséologie guerrière iranienne visait tout simplement à reprendre pied sur un territoire qu’elle considérait de facto comme le sien, ceci justifié par la présence de lieux saints shiites.

Les événements qui amenèrent à la première guerre du Golfe qui vit se constituer une coalition mondiale contre l’Iraq de Saddam Hussein sont connus, il est inutile de revenir sur la politique de dupe des USA qui poussèrent les États du Golfe, dont le Koweït, à augmenter la production de pétrole pour ainsi accélérer la ruine économique de l’Iraq. Quoiqu’il en soit, suite à cette agression mondiale, l’Iraq avec l’embargo fut condamné à la mort lente jusqu’au coup de grâce porté lors de la guerre de mars 2003 avec l’invasion américaine, l’Iraq faisant partie intégrante de ce que Georges W.Bush nommait l’axe du mal. Baghdad fut rapidement occupée, le 9 avril, le régime s’effondrait et le tandem américano-britannique prit en charge la gestion du pays sous forme d’une « Autorité provisoire de la coalition », dirigée par le diplomate américain Paul Bremer. Ce dernier, le 22 mai de la même année, soit à peine un peu plus d’un mois après la prise de contrôle de Baghdad, annonça la dissolution de l’armée, de la police iraqienne et de tous les organismes de la sécurité de l’ancien régime.

Il convient de préciser que cette mise à mort de l’Iraq fut approuvée et soutenue par l’Arabie Saoudite et l’Iran qui malgré de profondes divergences soldaient définitivement, mais pour des motifs différents, leur compte avec le régime de Saddam Hussein.

Dans un livre à paraître, l’auteur, ancien ambassadeur en Iraq de 2005 à 2007, Zalmay Khalilzad, révèle que de hauts responsables américains ont eu des entretiens confidentiels avec l’Iran au sujet de l’avenir de l’Iraq, avant l’invasion américaine destinée à renverser Saddam Hussein, et qu’ils ont obtenu une promesse des Iraniens que leur armée ne ferait pas feu sur les avions de combat américains qui entreraient dans leur espace aérien Ces réunions se sont tenues à Genève avec Mohammad Javad Zarif, l’ambassadeur iranien aux Nations Unies et futur ministre des Affaires étrangères et ont continué même après l’occupation de Baghdad en avril 2003 (2).

Mais seul Téhéran profita réellement de la fin du régime iraquien, car disposant d’un avantage certain par le biais de l’opposition shiite qui lui était liée, notamment le parti de l’ayatollah Baqr al Hakim et sa puissante milice Badr, ainsi que le parti da’wa. Seul le mouvement sadriste fut à ses débuts rétif à l’alignement sur la ligne iranienne avant de se raviser et de rentrer dans le rang. Ces mouvements furent les principaux bénéficiaires de la politique dite de « dé-baasification » menée par Bremer et dont l’objectif était d’éradiquer les bases de l’ancien régime pour une prétendue « démocratisation » du pays. Il s’agissait ni plus ni moins que de procéder à la marginalisation de la communauté arabe sunnite. C’est par le biais de cette dite « dé-baasification » que des membres des milices shiites intégrèrent les organes de sécurité qui se firent tristement connaitre par des massacres de sunnites. Cette politique n’était en réalité qu’une « dé-sunnisation » du paysage politique iraqien, voulue aussi bien par les Américains que par les Iraniens. Les membres du parti Baas, sunnites, se sont vu interdire l’accès aux fonctions dans les forces armées, l’administration et l’enseignement. Le « Conseil de dé-baassification » fut dissout en 2008 et remplacé par un « Comité pour l’intégrité et la justice », dirigé par Ali al Lami.

C’est donc face à la double humiliation de l’occupation américaine et de celle d’une marginalisation massive de la vie politique, sociale du pays par un régime shiite sectaire qu’un mouvement de résistance, regroupant toutes les tendances politiques et religieuses du spectre sunnite, se développa en Iraq de façon massive. Les appareils sécuritaires iraqiens, l’armée, entraînée par les Américains, et les milices shiites telles que la Brigade Badr ou du Loup , financées par l’Iran, mènent une véritable politique de terreur à l’égard de la population sunnite alimentant de plus bel le cycle de la violence confessionnelle. Les milices sectaires shiites vidèrent des régions entières de leur population sunnite à l’instar de Baghdad qui vit sa population décroître à la suite des massacres menés par les milices Badr et Mahdi.

2. L’Iraq : lutte et résistance de la communauté arabe sunnite

La lame de fond révolutionnaire de 2011 ne devait pas épargner l’Iraq qui vit émerger un vaste mouvement contestataire sans précédent qui naquit dans la foulée de la guerre confessionnelle menée par les autorités politiques iraquiennes et les milices sectaires shiites contre la minorité sunnite. Comme à Tunis, au Caire, à Sanaa, les Iraqiens reprirent le même slogan contre le pouvoir d’al-Maliki inféodé aux Américains et à l’Iran. Dès le 30 janvier 2011, de Bassora à Soulimaniya en passant par Mossoul et la Place Tahrir de Bagdad, des dizaines de milliers d’Iraqiens défilèrent presque tous les vendredis en criant: « al-Maliki dégage ! », « Barzani, dégage ! », « Non à l’occupation ».

Le 4 février 2011, inspirés par le succès des manifestants égyptiens ayant arraché des concessions au président Hosni Moubarak, des milliers d’Iraqiens sont descendus dans les rues de Baghdad pour protester contre la politique des autorités. Ils se sont dirigés vers la « zone verte », secteur ultra-protégé de la capitale où siègent le gouvernement et le parlement.

Le 16, des manifestations ont lieu à Bassorah, Kout (2000 personnes incendient le siège du gouvernorat), Bagdad et Nasr. En plus des revendications d’ordre pratique, l’électricité, l’approvisionnement en eau, moins de corruption et des emplois, ils réclament la fin du régime sectaire et confessionnel de Baghdad.

Le 17, 2 manifestants sont tués à Souleimaniye, des manifestations ont aussi lieu à Kirkouk.

Les 25 et 26, des dizaines milliers de manifestants défilent en Iraq, dont 5000 à Baghdad. Ils rendent la double occupation (américaine et iranienne) du pays responsable de tout, car pour la majorité d’entre eux, le régime instauré par les Américains n’était pas une démocratie. Ils exigeaient des élections libres et transparentes, ce qui est loin d’avoir été le cas depuis 2003. Les policiers tiraient à balles réelles à Baghdad et dans plusieurs autres villes. Le bilan fut au moins 23 tués et plusieurs centaines de blessés à Baghdad, Haouidja, Mossoul et Bassorah.

Nouri al-Maliki tenta à ses débuts de jouer l’apaisement en subventionnant la nourriture et le carburant et en promettant des mesures dans un délai 100 jours. Mais début juin, ne voyant rien venir il ne restait plus aux Iraqiens qu’à manifester à nouveau leur colère. Human Rights Watch (HWR) affirme qu’à Baghdad, le vendredi 10 juin, des nervis pro-Maliki armés de planches, de couteaux et de tuyaux en fer ont battu et poignardé des manifestants, agressé sexuellement des femmes participant à la manifestation. Cent cinquante policiers et militaires en civil infiltraient le rassemblement. Les 17 et 24 juin, les forces de sécurité présentes pour protéger les contestataires, aidaient ouvertement les voyous. Méthode contre insurrectionnelle très connue et utilisée partout dans les pays arabes où des révoltes se sont déroulées.

Contre toute attente, les cadres religieux shiites, tels que Moqtada al-Sadr ainsi que leur plus grande autorité le Grand Ayatollah Ali al-Sistani, condamnèrent d’emblée les manifestations qui, pour eux, n’étaient que le fruit d’un complot étranger (3). Al-Sadr fit publier un communiqué prétendant que le fait de participer aux protestations faciliterait aux forces de l’Etat la justification d’une répression : « Ils tentent de mettre un terme à tous vos acquis, à tous les gains démocratiques, aux élections libres, aux échanges pacifiques entre le pouvoir et la liberté. Et donc, j’en appelle à vous par compassion, de contrecarrer les projets ennemis de ne pas participer aux manifestations de demain parce qu’elles sont suspectes et qu’elles donneront une voix à ceux qui ont détruit l’Iraq. » (4) Pour les dignitaires religieux shiites, tout comme le gouvernement Al-Maliki, ces manifestations n’étaient qu’un écran utilisé par les « anciens partisans de Saddam », et les « wahhabites », termes utilisés pour désigner les sunnites, pour détruire le nouvel état iraqien. Ainsi les élites politiques et religieuses shiites firent le choix délibéré de la confessionnalisation d’un problème politique, où toute revendication des Arabes sunnites était de facto assimilée au baassisme et au wahhâbisme. L’appareil étatique iraqien n’était désormais plus qu’un instrument au service de la majorité shiite se comportant comme une minorité politique. HRW a vivement critiqué dans son rapport annuel de janvier 2012 l’attitude des autorités iraquiennes face aux manifestations pacifiques de 2011, dénonçant « l’autoritarisme » d’un pays qualifié « d’Etat policier en devenir » (5)

https://www.youtube.com/watch?v=bmJnJg8t1zg (6)

Si le caractère contestataire fut à ses débuts, unanimiste, il ne tarda pas à prendre une tournure confessionnelle en raison de la politique de Maliki et des dignitaires shiites qui décrétèrent que tout mouvement de contestation politique des Arabes sunnites était de surcroit et par essence du terrorisme. Par sa politique sectaire et par le blanc seing accordé aux milices shiites auteurs de nombreux massacres, Al-Maliki ne fit que nourrir la base des mouvements sunnites les plus radicaux, qui explique le chaos iraquien actuel.

https://www.youtube.com/watch?v=esMVzoCYg0o (7)

Si le régime de Baghdad parvint tant bien que mal à réduire la révolte, il ne réussit pas à éliminer l’esprit de résistance de tout un pan de la population sunnite. Réduits au rang de minorité, frappés de « dé-baasification », mis en marge au plan politique, humiliés au quotidien, chassé par des milices sécuritaires confessionnelles, les Arabes sunnites ont décidé purement et simplement d’opter pour le choix autonomiste à travers un projet de « région sunnite » scellant ainsi la fin de l’état-nation. Publié par Adnan al-Dulaimi, homme politique sunnite de premier plan et chef de l’ancien bloc parlementaire Tawafiq, ce projet comprendrait cinq provinces : Ninive, Anbar, Salaheddine, Diyala et Baghdad. Il permettrait aux sunnites, (qui utiliseraient la constitution du pays de 2005 qui stipule que toutes les provinces d’Iraq ont le droit de se transformer en région semi-autonome faire si cela est soutenu par la majorité à l’issue d’un référendum) de prendre en main différents services tels que la santé, les finances, l’enseignement. Mais surtout de former et contrôler les forces de protection régionales, la police locale, objectif principal que la plupart des sunnites espèrent réaliser dans le but de se bâtir une alternative à l’état iraquien actuel qui est de facto un état shiite et ne plus subir les persécutions des forces de sécurité à dominance shiite (8).

L’Iraq demeure jusqu’à aujourd’hui une pièce centrale dans la mise en évidence des rapports de forces des pays arabes avec l’impérialisme occidental mais aussi avec le projet hégémonique iranien. Bien avant la révolution syrienne, l’Iraq a mis à nu tout le mensonge de la propagande iranienne sur la « résistance » à l’occupation occidentale et au sionisme, lorsque l’on sait combien la chute de Saddam était aussi importante pour l’entité sioniste que pour l’Iran et l’Arabie Saoudite (9). La surenchère palestinienne a servi de paravent pour masquer les forfaits de la politique iranienne en Iraq, aux antipodes d’un discours unioniste, politique de soutien au pire sectarisme, sans négliger son alliance officieuse avec la puissance occupante américaine.

A l’heure actuelle, tous les chemins convergent vers Damas, et le sort de l’Iraq comme celui de la Palestine sont indissociablement liés au triomphe de la révolution syrienne que tous veulent voir échouer. Car l’avènement d’une Syrie libre ne pourra que renforcer la dynamique de libération d’un monde arabe de toute tutelle et dont Damas et Baghdad furent et demeurent le cœur.

Yassine Aït Mesbah et Houria Tahrir
15 mars 2016

Notes de références :

1) En Egypte, des manifestations quotidiennes sont organisées contre le coup d’Etat dans tous le pays, avec des campagnes massives d’activistes et militants qui dénoncent les violences policières, les arrestations et emprisonnements arbitraires, et plus largement le coup d’Etat du putschiste Abdel-Fattah Sissi. En Tunisie, le mois de janvier 2016 a connu des révoltes sans précédent depuis la fuite du président Ben Ali, notamment dans la ville de Kasserine, où chômage et misère sociale ont fait naître chez les habitants le sentiment que rien n’a été accompli 5 ans après la glorieuse révolution du 14 janvier 2011.

2) « U.S. Conferred With Iran Before Iraq Invasion, Book Says », Michael R. Gordon, 6 mars 2016, The New York Time.

3) Nous comprenons dès lors comment cet argumentaire « conspirationniste » a également été appliqué à la révolution syrienne par l’allié iranien de Bashar al-Assad.

4) « Les protestations de la « journée de la colère » en Iraq secouent le régime d’occupation américain »,  Alex Lantier, 4 mars 2011.

5) « L’Irak en 2011 a durement réprimé la liberté d’expression et de rassemblement en intimidant, frappant et arrêtant des militants, des manifestants et des journalistes » rapporte HRW qui dit avoir découvert en février une « prison secrète contrôlée par les forces d’élite qui réfèrent au bureau militaire du Premier ministre Nouri al-Maliki ». Les mêmes troupes contrôlent Camp Honor, un autre centre de détention à Bagdad, « où les détenus sont torturés dans l’impunité », dénonce le rapport annuel de Human Rights Watch publié en janvier 2012.

6) Répression à balles réelles par les forces de sécurité d’al-Maliki du mouvement de protestation pacifique des Arabes sunnites de Falloujah qui avait duré plusieurs mois en 2011 et 2012.

7) Exemple d’exécutions sommaires d’Arabes sunnites  menées par les milices shiites sectaires répondant à l’appel des hauts dignitaires religieux shiites en 2014.

8) « L’unité par la division : le plan des sunnites pour leur salut et celui de l’Iraq », Suadad Eal-Salhy, 23 février 2016, middleeasteye.net

9) Dans ses mémoires, Making Government Work, publiés chez University of South Carolina Press, le 16 Juin  2008, le sénateur américain  Ernest F. Hollings écrit que « Il [Bush] était déterminé à envahir et « démocratiser » l’Iraq pour assurer la sécurité d’Israël », et cela en vertu du plan « Clean Break » que Richard Perle, Doug Feith et  David Wurmser ont négocié avec Netanyahu.  Cette révélation Hollings l’a fera bien avant, dans un éditorial du 6 mai 2004 au journal américain The post and the Courier.

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