Le nouveau chef des travaillistes britanniques découvrent (ou fait-il mine de le découvrir) qu’il devait en tant que chef de parti mettre genoux à terre devant sa majesté, le vieux débris sorti de la cuisse de Jupiter qui trône à Buckingham Palace.

Le pays qui se targue d’être la première démocratie de l’histoire oblige un homme libre à s’agenouiller devant un autre et, de surcroît, lui prêter fidélité et protection.

Corbyn ne l’a peut-être pas su parce que c’est une cérémonie discrète. Pourquoi discrète ? D’abord parce que c’est inavouable, intolérable et aussi parce que derrière la reine, c’est tout un système qui gouverne la Grande Bretagne et ce système, naturellement n’a rien à voir avec la démocratie.

Et dire qu’il y a des cocos chez nous qui se plaignaient que notre pays était gouverné par un « cabinet noir », par le DRS ou celui qui l’a remplacé.

Qu’ils se réveillent ces petits naïfs.

Les cabinets noirs gouvernent la planète. Dans les républiques bananières la « gouvernance » est peut-être un peu plus brutale et primitive. Mais ailleurs, c’est plus cynique, mais violemment sophistiqué et tout aussi attentatoire aux libertés des êtres humains auxquelles nous sommes tous attachés.

Corbyn va-t-il se déculotter? Nous le saurons bientôt. Et ses électeurs aussi.

Djeha,
17 septembre 2015

S’agenouiller ou pas devant la reine ? Le dilemme de Jeremy Corbyn
AFP, 17 septembre 2015

Le nouveau chef du Parti travailliste britannique Jeremy Corbyn, radical et républicain, est face à un dilemme : s’agenouiller ou pas devant la reine Elizabeth II ?

Interrogé par la BBC à ce propos, M. Corbyn, 66 ans, qui doit prêter allégeance à Elizabeth II dans le cadre de ses nouvelles fonctions, s’est contenté de répondre : « Je ne réalisais pas que c’était inclus (…) je vais devoir y réfléchir, OK? ».

La cérémonie d’allégeance ouvrant les portes du « Conseil privé » n’attire généralement pas l’attention et se déroule en petit comité, avec un greffier et quelques ministres.

Ce Conseil, tradition remontant aux Tudor, réunit les fidèles conseillers de la reine, qui lui prêtent serment en s’agenouillant devant elle et en lui baisant la main. Il compte quelque 400 membres, y compris des responsables religieux, et se réunit une fois par mois.

Sollicité par l’AFP, un porte-parole gouvernemental n’a pas voulu révéler la date de sa prochaine réunion.

Le chef des travaillistes, principal parti d’opposition, est de droit et de fait membre de ce Conseil, ce qui lui permet d’avoir des informations des services de sécurité sous le sceau du secret absolu.

La cérémonie d’allégeance est purement formelle mais elle a pris un relief particulier depuis que Jeremy Corbyn s’est abstenu de chanter « God save the Queen » à une cérémonie commémorant la Deuxième Guerre mondiale.

M. Corbyn a assuré que ce silence était une marque de respect.

Mais il s’est par le passé prononcé pour une abolition de la monarchie, même s’il a assuré durant sa campagne pour l’élection à la tête du Labour qu’il n’allait pas « mener ce combat », vu la popularité de la famille royale.

M. Corbyn, élu député en 1983, avait alors prêté allégeance à la reine comme tous les élus au Parlement. Mais le serment du Conseil privé est beaucoup plus détaillé et formel. Les conseillers s’engagent à défendre « la personne de Sa Majesté, son Honneur, la Couronne et la Dignité royale ».

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