S’il y a autant de morts c’est que le pays produit aujourd’hui beaucoup de délinquants–assassins. Ce n’était pas toujours ainsi. Loin s’en faut.

Je me souviens d’avant, de cette période juste après cette terrible guerre d’Algérie qui avait duré sept années, un simple fait divers faisait jaser toute la communauté. Un seul assassinat affectait durant longtemps toute la population ; c’était vrai qu’on avait cru en avoir fini avec cela, avec tous les crimes et sauvageries durant la guerre d’Algérie. Et que le départ des colons avait signé la fin de toute tragédie.

Et L’Algérie longtemps était un havre de paix.

Que s’était-il passé après les deux décennies de paix postindépendance de 1962 ?

Pour certains l’échec du projet de développement y était pour beaucoup, pour d’autres on avait demandé trop de sacrifices pour le peuple pendant qu’une minorité déjà, s’enrichissait à coups de pétrodollars ; la petite bourgeoisie appelée à s’agrandir…

Quoi qu’il en soit, l’Algérie depuis 1980 date du tournant libéral, ne cesse pas de mal partir et cette banalisation de la mort renseigne sur la déliquescence du pays, de l’état, de la société. C’est cela qui fait mal à tous ces algériens qui aiment le pays et qui n’aspirent qu’a vivre tranquille. Comme le disait un homme politique : « Rendez nous l’Algérie ».

N’y a-t-il pas assez de morts depuis les années 1980 ? N’avions pas atteint les summums de l’horreur – les décapitations d’hommes, l’éventrement des femmes, les tueries d’aussi de bébés – durant cette décennie d’horreur 1990-2000, que l’on croyait jamais finir un jour ?

Ce qui se passe à Ghardaïa est inacceptable, le peuple a été trop saigné. Il est nécessaire que cela s’arrête le plus vite. Il y va de la vie, du salut de la nation algérienne. Et de l’avenir de nos enfants.

« Je vous conjure d’arrêter » avait crié un autre homme politique algérien au milieu de la décennie noire dans une lettre ouverte aux autorités. Nous réitérons son appel pour que la barbarie cesse à Ghardaïa et sur tout le territoire algérien.

Nourdine Amokrane
11 juillet 2015

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