Depuis quelque temps, les médias occidentaux se font l’écho du différent entre les USA et Israël concernant l’attitude à adopter envers l’Iran.

Ce différent, amplifié par les antagonismes des caractères dus à l’arrogance d’un Benyamin Netanyahou et au ton diplomatique d’un Barak Obama, ne met nullement en danger l’alliance stratégique nouée entre les deux pays.

Il relève plutôt d’une dissemblance entre la vision planétaire des USA et la vision régionale d’Israël, épaulé par ses amis républicains et néoconservateurs.

Ce dernier estime que le monde musulman dans son ensemble doit être considéré comme l’ennemi et que son intérêt supérieur est d’éviter qu’aucun pays musulman ne puisse devenir assez puissant pour s’opposer à sa suprématie militaire.

Le boucher de Sabra et Chatila, Ariel Sharon avait exprimé publiquement cette vision. Cela explique que dans un premier temps la cible à abattre fut le Pakistan avant que le danger ne s’appelât Iran.

Cette stratégie exige une présence américaine militaire importante et nous avons vu que lors de la dernière agression israélienne contre Gaza, les USA ont été obligés de réapprovisionner l’agresseur en munitions. L’héroïque Gaza a su résister malgré un double blocus imposé par Israël et le régime traître égyptien. Que se serait-il passé si Israël devait s’attaquer à un adversaire infiniment plus nombreux et mieux armé ? Les USA devraient alors mobiliser rapidement tous leurs moyens militaires et de renseignement pour venir en aide à son allié ce qui exigerait la présence d’un important dispositif dans la région.

Ce qui était possible quand les USA estimaient n’être que l’unique superpuissance mondiale. Mais les attaques du 11 septembre 2001 et leurs conséquences, les désastreuses agressions contre l’Afghanistan et l’Irak d’une part et la montée en puissance du potentiel militaire chinois d’autre part ont obligé les USA à une déchirante révision stratégique en les contraignant à déplacer le pivot central de leur positionnement militaire du Moyen Orient vers l’Extrême Orient.

La chute du mur de Berlin a signé le début de la rapide agonie de l’URSS et les USA ont pensé que l’instauration de leur Reich millénaire allait commencer. Mais il ne dura pas plus que le Reich allemand.

Si les USA désignèrent l’Islam comme leur nouvel ennemi principal à la suite de la déliquescence soviétique, certains groupes musulmans le lui rendirent bien. Les deux protagonistes inauguraient le début d’une des guerres les plus asymétriques de l’histoire.

L’histoire fourmille d’exemples d’empires épuisés par d’interminables guerres ou tout au moins largement amoindris par elles malgré les victoires emportées.

Les enquêtes sur les dix neuf personnes qui ont planifié et exécuté les attaques du 11 septembre 2001 ont toutes démontrées qu’elles possédaient un quotient intellectuel appréciable et étaient toutes détentrices de diplômes universitaires et qu’elles ne pouvaient être cataloguées sous le registre des « gens illuminés ».

Quels pouvaient être alors l’objectif d’une opération minutieusement préparée et froidement exécutée ?

Se peut-il que ce ne soit qu’un simple souci de vengeance contre les agressions continues américaines, directement ou indirectement par le biais d’un Israël largement armé par eux et promis à une impunité totale par le veto américain au conseil de sécurité de l’ONU, ciblant les pays musulmans entraînant leur lot de destructions et d’humiliation ?

La véritable manipulation, qui est loin d’être l’apanage des services de renseignement, consiste à créer les conditions idoines pour pousser une personne ou un groupe à agir dans le sens voulu alors qu’ils croient le faire dans leur propre intérêt.

Certes nous avons nombre de cas où des services spéciaux, relevant d’Etats, ont agi de la sorte. Mais rien n’empêche à ce que de simples organisations « privées » fassent de même pour manipuler des Etats.

Après le terrible coup du 11 septembre 2011, les USA ne pouvaient pas ne pas réagir mais ils pouvaient le faire avec intelligence  ou foncer droit dans le mur avec toute leur puissance. Leur réaction fut au-delà de ce qu’avait dû espérer le groupe responsable de cette attaque.
Depuis l’avènement de Ronald Reagan, les USA vivaient dans une atmosphère de cow-boy, d’hystérie guerrière où la modération, la véritable diplomatie et l’esprit de responsabilité incombant à une grande puissance n’étaient plus qu’un lointain souvenir. Les USA avaient mis à leur tête, à l’époque, un homme à l’intelligence limitée, un évangéliste agressif, Dobleyou Bush qui avec l’aide de l’inénarrable Tony Blair, premier ministre britannique, allait engager le pays dans deux désastreuses aventures militaires qui se soldèrent par la mort d’environ 10.0000 militaires américains et la dépense de plusieurs centaines de milliards de dollars.

L’année 2007 signe la reconnaissance implicite des USA de leur échec en Irak avec la nomination du général David Petraeus qui, pour diminuer les pertes américaines, ne trouva pas mieux que de corrompre et armer certaine tribus sunnites pour les amener à trahir la Résistance irakienne. Ce fut une victoire à la Pyrrhus car ces mêmes tribus devaient faire alliance avec Daesh dans sa fulgurante offensive en 2014 bouleversant tout l’édifice mis en place par l’invasion américaine. Nommé en Afghanistan, ce même général ne put rééditer sa victoire en trompe l’œil n’ayant trouvé chez les talibans, qui malmenaient les troupes d’occupation depuis qu’ils avaient repris l’offensive après l’agression de leur pays fin 2001, aucune force pour trahir la Résistance afghane.

La défaite ne consiste pas uniquement en une capitulation en rase campagne mais aussi et surtout dans l’incapacité d’atteindre les buts, avoués ou non, de la guerre. L’impuissance américaine est patente dans les guerres qu’ils ont déclenchées après le 11 septembre 2001. Pire encore, dans une guerre où le facteur idéologique est prépondérant, ils ont montré, par les lois promulgués alors et en particulier le Patriot Act, que les valeurs prônées par leurs Pères fondateurs, comme la liberté, n’avaient au fond qu’une importance relative détruisant ainsi le soubassement psychologique sur lequel est édifiée leur société et dont les conséquences se verront dans le long terme.

Pendant le court Reich américain, les USA ont pensé faire d’une pierre deux coups, en détruisant l’Afghanistan et l’Irak tout en encerclant un des pivots de leur « axe du Mal », l’Iran. Pensant leur domination « éternelle », le paradoxe d’avoir détruit des régimes foncièrement hostiles à l’Iran, l’afghan par conviction anti-chiite, l’irakien par haine du Perse, ne les inquiéta nullement. Pendant la longue guerre Irano-irakienne (1980-1988), la population irakienne d’obédience chiite fut dans sa presque majorité loyale à son gouvernement prouvant ainsi que les ressorts qu’on voulait ataviques, un antagonisme chiite-sunnite, n’était pas pertinent. Avant la révolution iranienne, presque plus personne n’utilisait cette grille d’analyse.

La révolution iranienne allait changer la donne. Khomeyni voulait que la révolution iranienne soit authentiquement islamique c’est-à-dire qu’elle concerne le monde musulman dans son ensemble. Pour le prouver, il promeut une disposition hautement symbolique, permettant à tout musulman quelle que soit sa profession de foi et quelle que soit sa nationalité de briguer la présidence de la république islamique. Mais une levée de boucliers des tenants de l’atavisme chiite et persan avec à leur tête le propre fils du leader iranien, Ahmed Khomeyni le fit reculer, lui l’homme inflexible sur les principes. La manœuvre ne put réussir qu’en distillant la rumeur que Khomeyni n’était qu’un sunnite déguisé, utilisant la vielle « taquiya » (dissimulation) si chère au chiisme.

Au lieu d’aboutir, certes après un long processus, comme celui voulu au XVIII ème par Nadir Chah à enterrer définitivement la querelle entre sunnites et chiites en promouvant l’école juridique chiite djafarite comme la cinquième école canonique avec les quatre autres écoles sunnites, la mesure finalement arrêtée, exigeant non seulement que le candidat soit chiite duodécimain, éliminant ainsi les sunnites représentant le dixième des iraniens de la possibilité de briguer la présidence de la république mais aussi que le candidat soit de mère et de père iraniens forgeant de la sorte un chauvinisme inconnu auparavant.

Pour paraphraser un homme célèbre, la religion est chose trop grave pour être confiée aux… « hommes de religion ».

L’agression irakienne de l’Iran a permis de vérifier encore une fois l’aphorisme de Nietzsche, « ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». Depuis la fin de la guerre irako-iranienne, la montée en puissance de l’Iran ne fait de doute pour personne.

L’annexion brutale irakienne du Koweït a créé un traumatisme persistant dans le royaume saoudien. Le sauve qui peut moral qui s’en suivit marque à ce jour les mentalités dans ce pays. Ce fut l’époque où quelques bouffons « politiques » algériens qui venaient de créer des partis allaient en Arabie saoudite empocher des pétrodollars contre quelques paroles dithyrambiques en faveur de la famille royale saoudienne. La diplomatie feutrée inaugurée par le fondateur du royaume et continuée par ses successeurs a été remise en cause. Après la première guerre contre l’Irak, l’Arabie saoudite a consacré ses efforts à contrecarrer l’influence iranienne dans la région. Elle voulut couper les liens entre la Syrie et l’Iran en proposant en 2002 un plan de règlement de la question palestinienne avec à la clé une reconnaissance totale d’Israël en échange de la création d’un état palestinien sur les territoires occupés avec en outre la rétrocession des terres syriennes. Le tandem USA-Israël lui opposa une fin de non recevoir. N’ayant ni la volonté ni les capacités de s’opposer à ses maîtres elle décida un changement stratégique en substituant à l’ennemi, tout rhétorique, israélien un nouvel ennemi le chiisme et l’Iran.

L’Arabie saoudite est partie prenante dans la cabale qui aboutit à l’assassinat de Rafik Hariri aux côtés des USA et d’Israël afin de créer les prétextes, avalisés par le Machin qu’est l’ONU, pour bouter hors du Liban l’armée syrienne en attendant l’occasion pour fomenter un soulèvement armé contre le régime alaouite syrien pour le plus grand profit d’Israël.

Devant la trahison saoudite, il ne restait à la Syrie, dernier pays à faire face à Israël, que l’alliance avec l’Iran. Cette alliance est éminemment politique et c’est la propagande alimentée par les médias qui l’a voulue chiite. Le chiisme duodécimain a eu des mots plus durs que le sunnisme pour qualifier, par le passé, les alaouites. Les alaouites, en tant que minorité, ne représentant que 10% de la population, ayant accaparé le pouvoir aurait pu être tentés par la trahison en se soumettant aux oukases américano-israélien en échange de la pérennité de leur pouvoir. Il n’en fut rien et on se souvient de la réunion de Hafez al-Assad avec Bill Clinton à Genève en 2000 où le président américain ne fut pas avare de menaces si la Syrie ne voulait pas accepter une reddition déguisée avec la reconnaissance d’Israël sans la récupération totale du plateau du Golan. Dans ce contexte, la coalition anti-syrienne commet une double trahison en affaiblissant durablement le seul pays qui résiste à Israël et en punissant un régime qui a refusé la trahison.

L’Iran a commis la même erreur que l’Irak du Président Saddam Hussein qui a réussi à forger la puissance irakienne et dont il fit un usage immodéré paniquant ses voisins au lieu de forger, à long terme, un ensemble qu’il aurait aisément dominé tout en leur accordant une large autonomie. Au lieu de rassurer ses voisins, l’Iran prisonnier de sa propagande chiite ne manque pas une occasion de soutenir les minorités chiites chez ses voisins en les poussant à se distinguer de leurs compatriotes. Son implication dans les exactions chiites en Irak a convaincu ses voisins que son aspiration à une domination de la région est réelle et ce n’est pas l’affaire yéménite qui indiquera le contraire. Il a entraîné dans l’exacerbation communautaire chiite le Hezbollah dont l’admirable résistance de la population qu’il encadre à l’agression israélienne de 2006 a suscité l’enthousiasme de tous les musulmans. Son alliance avec le régime syrien est une question vitale car la chute de ce dernier tarirait son approvisionnement militaire et sonnerait sa rapide disparition. C’est un autre crime commis par les ennemis du régime syrien en sabotant un autre résistant à l’entité sioniste. Mais son soutien aux milices chiites irakiennes et au pouvoir chiite irakien ne relève plus de sa résistance mais de son chiisme. Par ce soutien inconsidéré il avalise la création d’un arc chiite à la solde de l’Iran. Et ce n’est pas son soutien à la milice houthiste yéménite qui démentira cette analyse. Et il est en voie de perdre rapidement le soutien des musulmans non chiites offrant ainsi une victoire idéologique à ceux qui mettent le chiisme comme ennemi principal à la place du sionisme.

Le décor du conflit sunnisme-chiisme est ainsi planté et le conflit yéménite en est une nouvelle illustration où tout à coup la propagande aidé comme toujours par les médias répètent ad nauseam que les zaidites houthistes sont des chiites alors qu’ils sont infiniment plus proches du sunnisme que du chiisme duodécimain. Leur profession de foi les rapproche du malékisme et leur fiqh du hanafisme.

Nous avons vu que le souci américain est de déplacer leur centre d’intérêt vers l’Asie sans toutefois abandonner la région avec deux objectifs prioritaires : maintenir la suprématie israélienne et empêcher un éventuel renouveau musulman. Ce double but peut être atteint en créant un grave conflit au sein de l’Islam.

Divide ut regnes, diviser pour régner disait les Romains. Le colonialisme et l’impérialisme ont toujours favorisé les minorités pour les opposer dans les pays qu’ils voulaient contrôler à la majorité. Non pas que la minorité soit plus manipulable que la majorité mais pour essayer d’atténuer l’avantage numérique de cette dernière et permettre ainsi un nouvel équilibre des forces. La France l’a fait en Algérie et en Syrie. Les USA le font actuellement à l’échelle du monde musulman en aidant l’Iran, le chef de file de la minorité chiite qui représente environ 10% des musulmans. L’encerclement de l’Iran n’est plus qu’un lointain souvenir et les USA ont livré l’Irak à l’Iran allant jusqu’à une alliance militaire implicite où les deux pays ont aidé par leur aviation les milices chiites et l’armée chiite irakienne à prendre Tikrit avec son lot d’exactions passées sous silence par les médias et les gouvernements pour mieux souligner ceux de Daech. L’Iran a même dépêché des combattants. La levée de l’hypothèque préfabriquée par les USA qu’est le dossier nucléaire iranien procède de la même démarche. Il faut donner à l’Iran le maximum de puissance pour que le conflit sunnite-chiite soit crédible et aussi créer au sein de l’élite dirigeante un sentiment qui brouille la recherche du véritable intérêt supérieur.

Nous sentons même une accélération de la mise en place de cette optique pour deux raisons. La myopie des républicains qui risque, s’ils revenaient au pouvoir de la remettre en question et le fait que le temps ne joue pas en faveur des USA qui estiment qu’ils doivent endiguer à tout prix la montée en puissance de la Chine. Déjà que la guerre contre Daech leur cause énormément de soucis en retardant leur déploiement. Ils n’ont sûrement pas oublié, toute proportion gardée, l’exemple allemand où l’attaque contre l’URSS fut retardée de deux mois à cause de l’échec de l’allié italien en Grèce obligeant l’Allemagne à intervenir pour écraser la résistance grecque. Ce retard combiné à un des hivers les plus rigoureux qu’a connu la Russie empêcha la Wehrmacht de prendre Moscou à cause du gel qui immobilisa à environ trente kilomètres les chars allemands de la capitale soviétique. Cet échec allait peser lourd dans la suite de la guerre.

Le dindon de la farce qu’est l’Arabie saoudite coupable d’avoir aidé à la destruction du régime du Président Saddam Hussein qui empêchait l’Iran, y compris du temps du Chah, de dominer la région a été aveugle encore une fois en acceptant et en participant aux attaques contre les territoires sunnites contrôlés par Daech sous le fumeux prétexte de la guerre contre le « terrorisme » à géométrie variable aggravant ainsi la main mise chiite et iranienne sur l’Irak.

Magnanime le maître américain octroie à l’Arabie saoudite le bombardement contre le Yémen où la milice houthiste est toute prête à accorder tous les prétextes le justifiant.

Cette stratégie qui permet d’aveugler des Etats en leur faisant perdre de vue leurs intérêts supérieurs à long terme et en les lançant dans des batailles contre-productives est un chef d’œuvre de manipulation à grande échelle.

L. Dib
9 mai 2015

4 تعليقات

  1. BELAIZ Slimane بتاريخ

    un autre avis
    vous êtes sûr qu’il puisse exister un différend americano-sioniste?
    jetez un oeil sur le premier pourvoyeur de fond de la campagne Obama ou un autre sur les 18.219.856.000.000 USD de dette ( cfr. u.s. national debt clock )
    et ce depuis le federal act de 1913 et vous comprendrez aisaiment qui possède qui.
    et cessez d’utiliser le terme “Israel” qui n’existe que dans la tête de ceux qui croient aux chimères.

    Slimane.

  2. Dib بتاريخ

    Rapide
    Je remercie Slimane Belaize d’avoir pris de son temps pour me lire même si ce fut une rapide lecture. Tout mon article se voulait une explication de la différence d’attitude entre le premier responsable israélien et le premier responsable américain. J’expliquais que cette différence ne met nullement en danger les liens entre les deux pays ou si l’on veut ne met nullement en cause la domination du lobby sioniste sur les USA.Ce sont deux approches pour le même but: dominer le monde musulman.
    Les incantations ne nous permettront jamais de démanteler les structures sionistes en Palestine occupée mais le travail sérieux et de très longs et coûteux sacrifices sont nécessaires pour arriver au but atteint par Noureddine Zengui et Salaheddine al-Ayyoubi contre les états croisés.

    L. Dib

  3. Bouras بتاريخ

    Stupidité
    [ltr]Conclusion appropriée vient d’un haut personnage iranien dont je ne me rappelle pas le nom.Il dit :”les dirigeants arabes sont stupides.Ils combattent des jihadistes qui en réalité luttent pour les défendre.Alors que ces dirigeants se liguent contre eux avec des puissances étrangères ennemies de leurs peuples”[/ltr]

  4. Dib بتاريخ

    Judicieux
    J’aimerai faire deux remarques au judicieux commentaire de Bouras:
    1)Daech, il faut appeler les choses par leur nom, par son action et sa résistance au plan américano-sioniste, recrée le glacis,détruit par la chute de Sadam Hussein, contre la volonté de domination de l’Iran. C’est en ce sens qu’il protège malgré lui les dirigeants des pays arabes.
    2)Le vocable “jihadiste” est un terme forgé par les ennemis de l’Islam (je renvoie à mon article paru dans Hoggar “de la guerre psychologique”)

    L.Dib

Exit mobile version