bougrabTrois mois et demi après la fusillade de Charlie Hebdo, Jeannette Bougrab quitte la France. L’ex-compagne du dessinateur Charb vient d’accepter un poste à l’ambassade de France d’Helsinki en Finlande: «Je rejoins en effet l’ambassade de France en Finlande, et serai opérationnelle à Helsinki à partir de fin août début septembre. Mais pas au poste d’ambassadeur, ni de consul, mais de conseiller culturel: un poste modeste».

Trois jours après la disparition du caricaturiste, la famille de Charb avait voulu la faire taire: «Nous démen­tons formel­le­ment l’enga­ge­ment rela­tion­nel de Charb avec Jean­nette Bougrab. La famille ne veut plus que Jean­nette Bougrab s’exprime au sujet de Charb dans les médias de quelque manière que ce soit.»

Absente le jour des obsèques de Charb, « en raison d’une hospitalisation », Jean­nette Bougrab avait fait savoir qu’elle était prête à aller en justice pour défendre son honneur. Quelques jours après « elle confiait à ses proches qu’elle avait juste envie de mourir. »

Depuis, Jeannette Bougrab et sa famille sont toujours « sous protection (surveillance) policière. »

Fille d’un harki algérien, décoré de la légion d’honneur « à titre militaire », Jeannette Bougrab fait partie des réseaux qui comptent dans les cercles du pouvoir et des médias.

Docteur d’Etat en droit public, maître de conférences à la Sorbonne et à l’IEP, juriste au Conseil Constitutionnel, membre du conseil d’administration de l’Institut du monde arabe, maître de requêtes au Conseil d’État, Secrétaire d’Etat en 2010 du gouvernement Fillon, présidente de la HALDE (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité), membre du cabinet d’avocats Mayer Brown, membre du Conseil d’orientation et de réflexion de l’Assurance (CORA) créé par le lobby des assureurs (FFSA).

Jeannette Bougrab est une habituée des Dîners du CRIF. Elle fait partie du Club XXIe siècle, véritable antichambre ministérielle des «minorités visibles». Elle est aussi membre du Club Le Siècle, réseau le plus puissant de France. Sarkozy la fit Chevalier de l’ordre national du Mérite en 2008.

Selon des sources proches du ministère de l’Intérieur, citées par le journal La Nouvelle République, Jeannette Bougrab et sa famille faisaient l’objet de menaces de mort trois semaines AVANT l’attentat de Charlie Hebdo. Des éléments de la police judiciaire de Limoges et de la Brigade de recherche et d’intervention de Paris (BRI) assuraient une surveillance permanente du domicile familial de Jeannette Bougrab.

Le commissaire de police Helric Fredou, directeur adjoint du service régional de la police judiciaire de Limoges, chargé de rédiger un rapport sur la famille de Jeannette Bougrab a été retrouvé mort dans son bureau quelques heures après la fusillade survenue au siège de Charlie Hebdo. Il se serait tiré une balle dans la tête avec son arme de service… sans laisser aucune explication à son geste.

Pourquoi une ex-ministre aussi influente a-t-elle été réduite au silence et éloignée de France à un poste subalterne ?

Saâd Lounès
23 avril 2015

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