“El Mahgour Haggar” ne cessait de répéter vainement toute sa vie un vieillard incompris, et seule la postérité semble le réhabiliter à titre posthume, et donner un sens à sa sagesse précoce ; étant entendu qu’un Mahgour réfère à une personne soumise et non vaincue de force.

Ainsi si vous acceptez indignement le dictat et l’humiliation d’une autorité tyrannique ou corruptive, vous avez toutes les chances en « bon élève » de transmettre cela fidèlement à vos subordonnes, et par ricochet à toute la pyramide sociétale prédisposée. Et la passerelle entre ces deux états d’opprimabilité et tyrannie n’est autre que la lâcheté, maitresse des tyrans et des soumis. Mais attention n’allez surtout pas accuser d’infidélité  cette courtisane de lâcheté, elle ne fait qu’alterner et promouvoir pour son plaisir, ou plutôt son manque, ces deux facettes chez un même amant indigne.

Vous avez beau faire semblant de critiquer, insulter et diaboliser l’ordre tyrannique établi, vous ne pouvez désormais leurrer personne, si vous n’êtes qu’un de ces outils et gadgets caméléons, incapables de satisfaire les fantasmes inassouvis de Miss Lâcheté, et dont les symptômes sont désormais puants et repérables à distance.

Il est évidemment facile et confortable pour toute personne jusque là indemne d’établir une liste d’anciens opposants très virulents et magiquement retournés ensuite en marionnettes ridicules et serviles pour de vils avantages matériels ainsi qu’une poignée de dollars. Il est toutefois très peu recommandable de se livrer à cet exercice car seuls les morts résisteront avec certitude aux tentations, et même à des chekaras de dollars de plus. Certains membres de cette liste, n’ont-ils pas aussi eux-mêmes établi antérieurement une liste similaire, avant de finir par la rejoindre ?

A force de s’oublier et de trop chercher des poux chez les autres, on finit par en développer soi-même et les exposer outrageusement.

« Calomnier – Attribuer malicieusement à quelqu’un les actions vicieuses que l’on n’a pas eu la tentation ou l’opportunité de commettre soi-même », Ambrose Bierce.

« Discuter avec la tentation, c’est être sur le point d’y céder », Miguel de Unamuno

Outre tombe, notre sage vieillard incompris, ne comprenant pas à sont tour notre recours aux belles citations occidentales, décide alors de nous balancer une de ses plus élémentaires :

« Un musulman qui néglige sa prière, principal pilier de sa religion, sera forcément plus négligent envers toute autre chose. » Sans exception, y compris honneur, dignité, souveraineté.

Mais de puissantes voix, entretenant une confusion fortuite ou délibérée sur la nature de la condition de cause à effet, s’élevèrent alors pour protester vigoureusement contre le vieillard en avançant des listes tout aussi longues de contre exemples d’hypocrites barbus et autres faux dévots.

Cela obligea alors une autre voix outre tombe, celle d’un certain Malek Bennabi, à intervenir pour rétablir la sérénité :

« Ne vous-ai-je pas dit et répété, plusieurs fois, que ces conditions ne sont que nécessaires et loin d’être suffisantes ? » Autrement dit, si un bon musulman doit normalement faire un bon gardien du temple, l’inverse n’est pas toujours acquis !

Et quand c’est le cas, ce n’est pas le bon musulman, et donc sa religion, qui sont mauvais, mais tout simplement que le bon musulman doit être recherché ailleurs !

Et où trouver les meilleurs candidats ? Ne devraient-ils pas être justement ceux-là mêmes qui ont ce don particulier de flairer et repérer instantanément les mauvais musulmans ?

Un musulman qui ne fait que se plaindre et critiquer les autres mauvais musulmans n’a qu’un seul choix : Etre meilleur musulman ! Sinon il risque tout simplement d’emprunter une mystérieuse tangente l’éloignant dangereusement de sa sphère originelle vers l’inconnu.

Puisse Le Bon Dieu nous guider à faire partie de ceux qui écoutent les bonnes paroles pour en suivre les meilleures.
    
Abdelhamid Charif
27 novembre 2014

7 commentaires

  1. entre tyranie et opprimabilité
    Sallamou Allaykum Cher frère A.Charif

    « Entre tyrannie et opprimabilité, la lâcheté comme passerelle sûre »
    « لَا يَغُرَّنَّكَ تَقَلُّبُ ٱلَّذِينَ كَفَرُواْ فِى ٱلۡبِلَـٰدِ »

    Pour mettre un peu de baume dans votre cœur, je vous fais part de cette sentence Illahiya évoquée dans le Qoran 196/3 qui peut avoir, linguistement, + de 1 sens avec la même finalité (Allah est seul savant) :
    1- « Tu ne seras pas abusé par la versatilité des mécréants … » et/ou
    2- « Ne sois pas abusé par la versatilité des mécréants …. »

    Ainsi et additivement à votre analyse, j’ajouterais comme passerelle, la fourberie, voire la trahison.
    Vous écrivez : « les symptômes sont désormais puants et repérables à distance. »
    Effectivement, nous pouvons lire leur plein de sentiment, mais en lui aussi une gentille fourberie, juste ce qu’il faut pour tromper.
    Chantres à la mode et de service : droits de l’homme, société civile et … folliculaire, essayiste, intellectuel, tout le menu quoi !

    En matière ddh, je me suis permis de proposer un sujet sur un site internet que je fréquentais et dont le responsable est un chantre des ddh ; Eh bien depuis, je suis persona non gratta. Censuré !
    Tout ce qui ne figure pas dans le menu établi par leur mentor (ONG) est banni.
    Il m’est arrivé aussi de lire sur la presse quelqu’un qui suggérait la philosophie contre la Chari3a. Un autre qui préconisait le berbérisme contre l’islamisme !
    La haine et l’hostilité envers l’Islam font partie du décret immuable qu’Allah a attaché à l’Islam lui-même …
    Ceci pour dire qu’ainsi est le Proccess établi par Allah : l’Islam !
    Sunnatu Allah !
    Sallamou Allaykum
    DZiri45

  2. Abdelkader Dehbi on

    RE: Entre tyrannie et opprimabilité, la lâcheté comme passerelle sûre
    @ — Si Abdelhamid Charif :

    Il me semble inique, de qualifier systématiquement de « lâchetés » toutes les attitudes de résignation, voire de soumission – individuelles ou de groupes – face à la tyrannie et à l’injustice. Du moins, quand ces attitudes de résignation ou de soumission, sont uniquement dictées par l’état des rapports de force et non par de quelconques motivations inavouables.
    Si l’on considère que la tyrannie et l’injustice sont des concepts inséparables, consubstantiels et essentiellement sociétaux, nous devons considérer de la même manière, que la réponse à la tyrannie et à l’injustice doit être nécessairement sociétale, c’est-à-dire prise en charge par une opposition socio politique organisée et unifiée a minima, autour de la seule nécessité d’abolir le pouvoir tyrannique et injuste en place.
    Encore que cette démarche à but unique, pourrait bien se révéler être la pire des choses si ses promoteurs – l’opposition, donc – n’élargissent pas leur démarche à « l’après abolition du régime de la tyrannie » en posant des règles consensuelles organisant les futurs pouvoir publics.

  3. Abdelhamid Charif on

    RE: Entre tyrannie et opprimabilité, la lâcheté comme passerelle sûre
    Chers Dziri45 et Abdelkader Dehbi, salam

    La seule et unique lâcheté que je ciblais est cette étrange prédisposition d’intellectuels opposants, y compris les plus virulents, à changer de camp pourvu qu’ils reçoivent un coup de fil. Et du jour au lendemain ils se mettent alors à démanteler avec des rétro-analyses tout ce qu’ils défendaient auparavant. D’autres choisissent de développer des allergies répulsives envers leurs compatriotes « mauvais musulmans », et au lieu d’agir et servir en bons exemples de musulmans modèles, ils empruntent la tangente les éloignant de leur milieu et les rapprochant d’une autre orbite et gravitation. Et pour ceux qui disposent de plumes raffinées, les distinctions et tapis rouges constituent une force attractive supplémentaire.
    J’insiste, et peut-être même que je m’acharne, sur les défaillances intellectuelles et morales, car j’estime que même pour les politiciens et autres décideurs, en dépit de l’échelle exclusivement matérielle qu’ils utilisent pour jauger leurs carrières et leurs acquis, c’est toujours la dimension intellectuelle qui est défaillante.
    Chers amis, celui qui aspire à transformer sa société doit d’abord transformer son âme. « Dieu ne modifie pas l’état d’une communauté tant que ses membres n’auront pas modifié ce qui est en eux-mêmes. » Et encore une fois cette loi sublime est sujette à des conditions nécessaires seulement. Elles ne sont pas suffisantes et sont aussi nombreuses et imbriquées que les membres de la communauté.
    Si j’ai maladroitement laissé échapper des insinuations malencontreuses pouvant laisser croire que je traite la faiblesse ou la défaite matérielle de lâcheté, alors je dois me repentir ici même et vous en êtes témoin. Et comment ne le ferais-je pas quand on sait que notre prophète (SAWS) disait :
    أبغوني ضعفاءكم فإنما ترزقون وتنصرون بضعفائكم
    اللهم أحيني مسكيناً، وتوفني مسكيناً، واحشرني في زمرة المساكين

  4. RE: Entre tyrannie et opprimabilité, la lâcheté comme passerelle sûre
    Cher frère A. Charif
    Sallamou Allaykum
    Votre repentir n’a pas lieu d’être !
    Votre opinion/reflexion en la matière reflète les dangers que représentent ces « spin doctors » dont on peut mesurer les nuisances, qu’ils ont causé et continuent encore, à long terme au Peuple et au Pays.
    Et C ainsi qu’il importe aux algériens de prêter toute l’attention nécessaire aux prises de positions de tout un chacun à l’effet de les disséquer, les analyser par lui-même. Ceci afin de donner et de placer chacun selon ses positions : conformes au Peuple et au Pays ou non !

    Il importe également de le dire, l’affirmer, que ce que nous lisons de ces prétendus intellects et représentants de « la société civile » est généralement antinomique à notre culture.
    Ils se servent et servent un régime/système inique et se croient uniques, juste pour remettre en cause notre identité s’ils le pouvaient !

    A cet effet, il n’est pas défendu d’évoquer, même après leur mort, ceux portent préjudice « à tort » aux Muslims, ceci à l’effet de prévenir et de s’affranchir de leurs nuisances. (cf. Boukhari, chapitre les nuisances des morts).
    C sur leurs dos que chevauchent les princes oppresseurs pour nous écraser.
    Que notre Grand frère A. Dehbi défend l’opprimé est tout à son honneur.
    Sauf qu’il n’est pas sans savoir avec son parcours et son engagement, lorsque l’Algérie et les algeriens, sous occupation coloniale, étaient sous l’oppression et le meurtre, ils n’étaient nullement lâches. Tout au moins « ceux » qui l’auraient été n’ont rien à envier à ceux qui décrit M. A. Charif.
    Je le répète, s’excuser à tort, C se déclarer coupable !
    Sallamou Allaykum
    DZiri45

  5. Abdelkader Dehbi on

    RE: Entre tyrannie et opprimabilité, la lâcheté comme passerelle sûre
    Le second commentaire de notre frère Si DZiri45 m’a rappelé la réflexion d’un ami très cher – le défunt Ahmed Médeghri dit « Si Hocine » que Dieu ait en Sa Miséricorde – au cours d’une discussion informelle de plusieurs cadres que nous eûmes avec lui, début 1974, dans son propre bureau, à l’issue d’une réunion qu’il présidait. Le sujet tournait autour des « passe-droits » en général et dans l’Administration en particulier… Je me souviens qu’il nous avait dit en substance :
    «  »Le passe-droit, c’est le pire des poison pour tuer (il avait dit bousiller) la vertu dans une société. Il vous transforme un homme digne en quémandeur, juste pour se prouver qu’il peut obtenir la même choser que son voisin… Et c’est le commencement de la chute » »
    Sans qu’il l’ait explicitement indiqué, je sais que Si Hocine avait en tête les privilèges matériels octroyés à une catégorie de haut gradés des moudjahidine….
    Apparemment le clan des Bouteflika a redécouvert la « recette »…

  6. Abdelhamid Charif on

    RE: Entre tyrannie et opprimabilité, la lâcheté comme passerelle sûre
    Salam Si Abdelkder Dehbi

    Le défunt Khemisti a été évoqué plusieurs fois ces derniers jours. Il est mort il y a 40 ans. Dans une sortie plutôt surprenante de Mr Ould Kablia, un de vos anciens collègues je présume, on apprend que Mr Khemisti se serait suicidé. Je sais qu’il n’est pas correct d’évoquer ce genre d’informations, mais s’agissant d’une ancienne personnalité publique très importante, il est de notre droit et devoir de connaitre certains détails importants sur nos leaders élus ou désignés. Même si vous ne disposez pas de toutes les données pour confirmer ou infirmer, j’aimerais connaitre votre opinion sur le sujet, et sur la « suicidabilité » éventuelle de cet ancien ministre de l’intérieur.

  7. Abdelkader Dehbi on

    RE: Entre tyrannie et opprimabilité, la lâcheté comme passerelle sûre
    Salam Si Abdelhamid Charif,

    Je n’ai pas eu de relations, ni amicales, ni professionnelles avec M. Ould Kablia, parce que nos chemins ne se sont pas croisés. Les rares occasions où j’ai pu le rencontrer, ce fut dans telle ou telle réunion des cadres, au cours de la période 1965 – 1974, cette dernière année ayant marqué ma démission de l’Administration, pour m’installer à mon compte à Kuwait puis à Paris.
    M. Ould Kablia est un peu le modèle de l’apparatchik des pays socialo-tiers-mondistes des années 70 : socialiste derrière son bureau et affairiste à temps partiel… Il est coutumier de ce genre de sorties et il m’est arrivé de polémiquer avec lui, (*) du temps où il était Ministre délégué à l’Intérieur, en tandem avec son ami Zerhouni.

    Pour revenir aux circonstances de la mort du défunt Mohamed Khémisti, victime d’un attentat avec arme à feu le 11 Avril 1963, devant le palais Zighoud Youcef et décédé le 4 Mai de la même année, il ne fait pour moi aucun doute qu’il s’agit d’un crime politique et non d’un « crime de Droit Commun », comme allégué par le pouvoir d’alors.
    Je n’ai cependant, aucune indication crédible pour argumenter ma conviction.
    Mais oser dire aujourd’hui, plus de 50 ans après, que Mohamed Khémisti se serait « suicidé », cela relève de la forfaiture politique et morale. Tout comme le fait de prétendre que son agresseur « fou » a été trouvé « pendu » dans sa cellule…, comme par hasard, le 20 Juin 1965, c’est-à-dire le lendemain du Coup d’Etat du 19 Juin…

    (*)
    https://hoggar.org/index.php?option=com_content&view=article&id=554:lettre-ouverte-a-m-ould-kablia-president-du-malg&catid=19:dehbi-abdelkader&Itemid=36
    http://www.algeria-watch.org/fr/article/tribune/reponse_dehbi.htm
    http://www.lematindz.net/news/1780-lettre-ouverte-a-m-ould-kablia-president-du-malg.html

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