Discrètement arrivé le 14, reparti à la sauvette le 15 d’une clinique de Grenoble où tout un étage lui fut réservé, Bouteflika 1er fit une visite de courtoisie à son cardiologue préféré.

Entre coup de cœur et coup de grâce ! L’Algérie en chaise roulante et trébuchante.

Cette visite médicale en France n’est pas seulement une erreur politique au sens fort. C’est aussi une impolitesse à l’égard du peuple algérien. En fait une offense sous quelque angle qu’on la considère.

1. Un mépris pour les citoyens algériens qui « se contentent » de la médecine algérienne.

2. Un mépris pour la médecine algérienne et ses compétences ainsi dépréciées et déconsidérée.

3. Enfin, aller en France dans ce pays où de tous côtés, « l’Algérie française », la France revancharde qui n’a pas digéré les coups au c… de l’histoire, se déchaîne contre un président qui d’un côté prétend incarner la libération et la prospérité de son pays et de l’autre en catimini venir s’y soigner.

Et tout y passe, de la morgue baveuse à la mauvaise foi. Les réseaux sociaux en débordent.

« Un ancien fellaga », la « famille révolutionnaire », les « élites » algériennes, leur femmes et leurs enfants font la queue dans les hôpitaux français, c’est pour ça qu’ils nous ont mis dehors ? » « Ils l’ont voulue, qu’il la garde. Dehors Boutef ! » « Combien ça va coûter à notre sécurité sociale ? », hurlent les vieux débris de l’OAS et leurs descendants, alors que cette équipée aura sans doute coûté au Trésor algérien le budget de fonctionnement annuel d’un hôpital.

La communauté algérienne expatriée, laissée à son sort par tous, recluse dans les banlieues de l’univers, ni d’ici ni d’ailleurs, regarde ça avec les yeux écarquillés passer le cortège et les quolibets.

Pourquoi, s’il y tenait tant que cela se faire soigner hors de chez lui, ne pas aller en Suisse, en Italie, en Suède ou n’importe où ailleurs en Europe et dans le monde ? A tout hasard: Il y a de très bons médecins à Cuba…

Un réflexe de république bananière.

Qu’ajouter de plus ?

Sinon un manque total d’information vers les Algériens qui ne savent au juste ce qu’il en est de ceux qui les dirigent. Ils sont obligés de mendier les nouvelles auprès des médias étrangers pour savoir ce qui se passent chez eux.

Ce qui donne toute liberté à une minorité d’agitateurs nostalgiques qui confondent liberté d’expression et auto-mortification suspecte, continuant leur travail de sape : « au fond, distillent leurs messages, Le Pen n’a pas tout à fait tort : l’indépendance du pays a été probablement une erreur historique. L’Algérie est gouvernée par une collection de satrapes qui sucent les richesses du pays, pire que la colonisation…. »

Ce message a beaucoup de succès auprès des titis algérois, dorés sur tranches, qui ne rêvent qu’à s’envoler avec leur butin (comme beaucoup de ceux qui les ont précédés) loin des frontières du pays.

Sur ce point, je vous joins ci-dessous un papier très intéressant paru jeudi dans le Quotidien d’Oran, à propos des stéréotypes qui courent dans les « tabloïdes de référence » et dans les salons cossus de la capitale où des élites mimétiques causent de libéralisme et d’économie de la connaissance avec une distinction de plagiaires stériles.
 
Triste époque, dominée par des grabataires amputés du bulbe.

Reste à chacun d’entre nous de mesurer sa part de responsabilité.

Djeha
16 novembre 2014

Du discours sur la rente pétrolière, des clichés politiques en Algérie et de leur usage

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