« La peur de l’ennemi détruit jusqu’à la rancune à son égard » (Dostoïevski)

A Gaza, toutes les créatures vaquent à leurs occupations quotidiennes, de jour comme de nuit. Le rêve de Ben Gourion de voir un jour Gaza disparaitre engloutie par la mer ne s’est pas réalisé. Même sceptiques, ses descendants tentent coûte que coûte d’honorer ce serment en cherchant de nouveaux prétextes, à ajouter aux rendez-vous périodiques mais insuffisants telles les chutes de popularité des premiers ministres, ainsi que les périodes pré-électorales. Les bombes et missiles permettent en outre d’ajuster régulièrement la démographie galopante de Gaza en tuant les quelques milliers en surplus. A Gaza, on ne connait ni vieillesse ni maladies chroniques ; on n’a besoin que de morgues de fortune et des services mobiles de traumatologie. La gynécologie y est tellement développée que chaque maison dispose de son propre service. C’est ainsi qu’à Gaza le moral tient bon, les femmes renouvelant et rajeunissant la population, pas du tout tentées par l’euthanasie préventive nommée contrôle des naissances. Elles préfèrent enfanter et voir leur progéniture tomber au champ d’honneur. Rien de plus normal à Gaza, même si cela indispose les autres, voire leur fout la trouille et leur brise le moral. C’est sans doute l’objectif recherché par les militaires israéliens à chaque fois qu’ils décident d’envoyer « une pluie de bombes sur Gaza pour briser le moral ».

Sans la peur, l’héroïsme n’aurait aucun mérite

Les gens n’ont pas moins envie de vivre à Gaza, et n’ont pas moins peur de la mort. Cependant, nos vaillants gynécologues de Gaza, ayant bien identifié les deux types de progéniture de la peur, qui sont la lâcheté et l’héroïsme, ils ont fini par apprendre à bien féconder la maman « peur ». A Gaza, la peur n’enfante que de la bravoure.

La faveur chez les nantis, particulièrement les pauvres frères arabes et musulmans, ne doit surtout pas être trop surestimée, car le soi-disant plus grand bonheur de vivre est bien payé par une plus grande peur de mourir, et cette dernière peut parfois dégénérer en une misérable lâcheté à telle enseigne que l’ennemi provoque par anticipation autant de peur que d’admiration !

Les plus puissantes marionnettes du monde

La défaite de la puissance est sans doute la plus humiliante, la plus avilissante, et la plus déshonorante. On ne peut que ressentir de la pitié, mépris, et dédain, envers ces plus grandes victimes que sont les divers leaders des pays occidentaux, quand on entend leurs pitoyables déclarations officielles sur le conflit israélo-arabe. Et les misérables tentatives de rachat offline, dans les coulisses ou dans leurs mémoires, de ces leaders aveuglés et asphyxiés par une vile et dégradante ambition politique dont le lobby sioniste tire les ficelles, les accablent davantage. Cette triste et étrange cohabitation de la lâcheté et de la puissance chez ces leaders-marionnettes blancs, jaunes, et même noirs, constitue sans doute une nouvelle et inquiétante valeur constante de cette mondialisation tant glorifiée ; et qui n’augure rien de bon ni d’optimiste pour l’avenir de notre planète.

Dans tout conflit armé, le déséquilibre des forces se répercute invariablement sur la disproportion démesurée des pertes, mais la guerre de longue haleine n’est toujours gagnée ou perdue que si l’un des deux belligérants abandonne définitivement le champ de bataille. Une cause juste n’est jamais perdue tant que survit quelque part une âme pour la défendre.

A Gaza, toutes les créatures, y compris les coqs et les poules, vaquent à leurs occupations quotidiennes, de jour comme de nuit. A Gaza, les poules continuent de pondre des œufs, et si malaise des coqs il y a, voire souffrance et traumatisme, ce n’est certainement pas à Gaza, mais ailleurs.  

Abdelhamid Charif
5 août 2014

4 commentaires

  1. Elwahn
    Sallamou Allaykum
    @ A.Charif

    « A Gaza, les poules continuent de pondre des œufs, et si malaise des coqs il y a, voire souffrance et traumatisme, ce n’est certainement pas à Gaza, mais ailleurs. »

    En effet, mon cher frère, il est ailleurs ce traumatisme, cette souffrance.
    C une promesse, une conséquence Illahiya, C Elwahn !
    Sallamou Allaykum
    DZiri45

  2. Abdelhamid Charif on

    ElWahn
    Cher dziri45, essalam alaykoum

    Face aux épreuves du destin, Elwahn, cette faiblesse défaitiste et démoralisante sans contre partie, finit toujours par se muer en collaborationnisme actif. Certains sacrifices paraissent alors, aux yeux du lucre, si grands, si inimitables et si démoralisants qu’ils ne peuvent être contrés que par la diffamation.

    Et pourtant les réactions ailleurs ne sont pas si déprimantes.
    La mode de l’antisémitisme et désormais périmée et ne porte plus comme avant.

    Les jeunes Américains sont plus pro-Palestiniens que leurs aînés :
    http://www.slate.fr/story/90639/americains-israel-gaza-twitter

    En Grande-Bretagne, le boycott d’Israël gagne du terrain :
    http://www.lepoint.fr/monde/grande-bretagne-le-boycott-d-israel-gagne-du-terrain-05-08-2014-1851674_24.php#xtor=CS3-190

    Sayeeda Warsi, première femme musulmane d’origine Pakistanaise, secrétaire d’Etat au Royaume-Uni, a démissionné, disant ne plus pouvoir « soutenir la politique du gouvernement sur Gaza ».

    Salam

  3. Elwahn
    Sallamou Allaykum
    @A.Charif
    Cher frère !
    Que Allah me préserve de diffamer qui que ce soit, et encore moins vous !
    Et croyez moi, lorsque j’évoque ce Wahn, je l’évoque à l’égard des « Régents ».
    Et puis, je n’ai fais que « comparer » votre dernière expression à un Hadith Nabaoui, que vous ne devez certainement pas ignorer.
    La lâcheté, la peur de mourir, la peur de perdre les privilèges, la peur de l’adversaire…

    Ce Wahn annoncé par Mohammad (sas), lorsque des nations se précipiteraient sur notre Oumma, comme des affamés sur un plat. Ce qui est actuellement le K. Ce Wahn conséquence du non attachement à Allah et à son Messager (sas) exclusivement, de notre part.
    Là où un faible ne voit pas d’issue, ne voit pas Allah, il croit voir la fin. Et C là que la peur de l’ennemi détruit jusqu’à la rancune à son égard.
    Sallamou Allaykum
    DZiri45

  4. Abdelhamid Charif on

    RE: Gaza ou la dissection du moral des uns et de la morale des autres
    Mon cher Dziri45, Salam alaykoum

    Ma réponse à votre premier post ne faisait que confirmer et appuyer votre thèse, et j’étais loin de vous viser en évoquant la diffamation.
    Je n’aime pas trop personnaliser les critiques, je préfère m’en tenir aux actes, mais si je dois donner des exemples, il suffit de revenir aux récents débats sur certains chroniqueurs.

    Salam à vous cher frère, et désolé de ne pas avoir été suffisamment clair.

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