La rivalité entre les Etats a engendré, au début du XXème siècle, de multiples conflits. Certains ont failli conduire à l’extermination des peuples les plus fragiles. Par ailleurs, bien que des initiatives aient été prises avant la seconde guerre mondiale en vue de régler ces conflits, la montée des extrémismes a hypothéqué ces démarches. Tirant les enseignements du passé, les membres fondateurs de l’ONU, au nombre de 50, se sont réunis à San Francisco, le 26 juin 1945. N’étant pas présente ce jour-là, la Pologne va ratifier la charte des nations unies quelques semaines plus tard. C’est pour ça que l’on parlera plus tard de 51 membres fondateurs. Aujourd’hui, l’ONU compte 193 pays membres. Tous ses membres sont d’accord sur un principe fondamental : maintenir autant que faire se peut la paix dans le monde.

I- Les organismes dirigeants

Bien qu’elle ait une apparence gouvernementale, l’organisation des nations unies n’est pas un gouvernement mondial. Comportant six organes principaux, qui sont l’Assemblée générale, le conseil de sécurité, le conseil économique et social, le conseil de tutelle, la cour internationale de justice et le secrétariat, chacun de ces organes fonctionne selon ses propres statuts.

Cependant, l’Assemblée générale se réunit une fois par an. Cet organe est central dans la mesure où celui qui donne naissance aux autres. Ainsi, le conseil de sécurité, par exemple, mis à part les cinq membres permanents (Chine, France, Etats-Unis, Royaume-Uni et la Russie), les dix autres sont élus, lors de la session ordinaire de l’Assemblée générale, pour un mandat de deux ans.

Quant à l’administration, celle-ci est assurée par le secrétariat général, dont le titulaire est élu pour cinq ans. Ses pouvoirs sont bien évidemment limités. Toutefois, quand il estime que la paix est menacée, le secrétaire général de l’ONU pourra attirer l’attention du conseil de sécurité.

Élu pour trois ans, le conseil économique et social intervient pour régler les problèmes de coopération économique et sociale et organisent l’assistance technique. De la même manière, la cour internationale de justice, composée de quinze juges élus pour neuf ans, s’occupe des conflits juridiques opposant les Etats.

II- La présence de l’ONU sur le terrain

L’organisation des nations unies privilégie, dans le premier temps, le dialogue. C’est dans cet esprit que l’organisation a réglé le conflit des missiles de Cuba en 1962 et la crise du Moyen-Orient en 1973. Grâce aux bons offices de l’ONU, la guerre entre l’Iran et l’Irak a pris fin en 1988. Du coup, en soixante ans, onze fonctionnaires de l’ONU ont reçu le prix noble de la paix.

Cependant, quand le recours à la force parait inéluctable, l’ONU, en s’appuyant sur le conseil de sécurité, vote des résolutions lui permettant d’intervenir sur le terrain. Ainsi, en 1990, l’ONU contribue à la résolution du conflit du Koweït militairement. En 1999, la force internationale, KFOR, mandatée par l’ONU, intervient en ex-Yougoslavie. Je me limite à ces deux exemples. Car, dans ce domaine, les exemples peuvent se multiplier à foison.

Enfin, à la fin de l’année 2013, l’ONU gère 17 opérations sur l’ensemble des cinq continents. Ces opérations exigent la mobilisation de 121000 soldats.

III- L’ONU est-elle une organisation qui dépend des Etats ?

Malgré la pression incessante de certains Etats, l’ONU demeure une organisation distincte et autonome. En effet, hormis quelques cas où le conseil de sécurité a été mis devant le fait accompli, les conflits internationaux sont gérés par l’ONU.

Cela dit, le fait que  cinq pays disposent d’un droit de veto –bien que le conseil de sécurité soit composé de quinze membres –, cela crée une hiérarchie au sein de l’organisation. Ainsi, les USA, en exerçant une pression sur les  Etats membres, peuvent intervenir partout dans le monde en vue de sauver leurs intérêts, maquillés à l’occasion par un discours libérateur.

La guerre contre l’Irak en 2003, que le secrétaire général de l’ONU de l’époque, Kofi Annan, qualifie d’illégale, s’inscrit dans cette logique. Mais, dans la plupart des cas, ils essayent d’obtenir le feu vert de l’ONU, comme en 1990. La France, de son coté, agit quasiment de la même manière. La chute de Kadhafi en 2011, par exemple,  obéit aux mêmes impératifs.

Pour conclure, au-delà de toute polémique, il va de soi que le rôle principal de l’ONU est la préservation de la paix mondiale. La multiplication des conflits, en Afrique et au Moyen-Orient, rend cette mission plus que jamais nécessaire. Malgré les carences, peut-on parler d’un quelconque échec ? On ne peut pas juger cette organisation de façon globale tant sa mission est loin de se terminer. Pour autant, son fonctionnement est-il parfait ? Dès lors que le spectre du fascisme et du nazisme sont éloignés, le maintien du droit de veto des grandes puissances est en contradiction avec les principes qui ont forgé ces nations.

Boubekeur Ait Benali
31 mars 2014

Comments are closed.

Exit mobile version