Réminiscence

« Vous marchez sans but sans savoir que les hommes
Ont besoin d’être unis d’espérer de lutter
Pour expliquer le monde et pour le transformer.« 
Paul Éluard
 
Il faut pour soi-même Vraiment y croire. Y croyez vous Vraiment vous en ces Droits de l’homme ?

Il n’était pas encore adolescent durant la guerre d’Algérie (1954-1962). Et en prenant encore de l’âge des années après « l’indépendance » il essayait de comprendre et de satisfaire sa curiosité : pourquoi la guerre, pourquoi les violences ? Pourquoi ce combat des révolutionnaires ? Il vivait les misères que subissaient les siens mais se réfugiait dans les classiques de Lettres françaises qui louaient les Droits de l’Homme, dénonçant des tas d’injustices et aussi celles des colonialismes…

Et à force de lectures, paradoxalement il n’y croyait pas Vraiment à l’avènement d’un monde juste : avant les atrocités en Algérie, il y avait celles d’Indochine. Avant celles d’Indochine, il y avait des tas d’autres guerres. Finalement, au fil des siècles des guerres succèdent à d’autres ; la vie de l’homme étant caractérisée par l’injustice…

Alors, le discours des moudjahiddines (révolutionnaires algériens) il n’y croyait pas Vraiment tant il lui apparut utopique et irréaliste ce projet d’arracher l’égalité, plus tard l’indépendance finale… Ainsi donc des années et des années de schizophrénie, de troubles faisant de la vie beaucoup d’amertumes…

Et bien plus tard, même si « l’indépendance » confisquée lui donnait quelques peu raison, ses échecs le conscientisaient cette fois ci Vraiment. Il comprenait enfin cette fois ci que La vie n’a de sens que dans la recherche de l’égalité entre les hommes, dans l’amour des siens, des autres et du monde, dans l’éternel combat contre toute forme d’injustice. Il est donc nécessaire de d’abord se convaincre Vraiment soi-même alors la communication avec l’opposition n’est plus pesante du tout…

***

Il n’y a pas de Vraie Vie là Où n’est point de Libertés
 
Je tremble de peur de déplaire. Lorsqu’il y a que l’envie de plaire. Et celle aussi de ne jamais froisser qui que ce soit. Je me sens quelque peu mal barré dans mon agréable et insignifiant nid d’amour où j’ai aliéné depuis longtemps mes libertés. Dans une vie sans remous. Je suis son  captif désiré. Parfois une sorte de porte- clefs attaché à son pantalon d’algérienne moderne. Je m’interdis même de boire un inutile coup. Et maintenant, je sens autour de moi, cette drôle de vie apaisée. Sans nulle envie de m’enivrer pour oublier mon passé. Se souvenir, pour mon médecin traitant, c’est thérapeutique. Comme si cela peut être autre chose pour un praticien…

Je suis ni journaliste, ni journalier. Mais toujours à piocher dans mes livres. Comme un trouvere (un « chercheur ») aimait ironiser un journaliste d’el watan . Ma tête est toujours sclérosée, dans des lectures d’articles des feuilles de choux de la sécurité, dont  j’ai pourtant toujours de la peine à croire leurs vérités. Je joue un jeu morbide. Comme si je n’ai pas où aller, comme si je ne peux guère  m’éloigner de leur propagande. C’est peut-être parce que je m’étais considéré vaincu de n’avoir pas pu m’intégrer dans le monde libre, d’en être revenu. Est-ce qu’au fond de moi, j’espérais leur ressembler, réussir, rejoindre cette classe qui ne cesse pas de nous soumettre, faire partie de cette élite qui…n’intègre personne du peuple. Qu’-est ce qui me fait croire que sans eux il n’y a point de salut pour moi ? La vos-populi ne s’y trompe certainement pas lorsqu’elle affirme « que rien ne peut se faire sans eux… »

Je suis donc resté longtemps comme tous  tenu en joue, en haleine par leur guerre, en titans déchaînés, entre militaires et islamistes. Non pas pour sauver le pays militarisé depuis belle lurette mais plutôt leurs têtes et le magot. Que chacun convoitait. Il n’y a que des rêveurs à croire qu’il y a vraiment de nos jours de vrais sauveurs.

Après le spectacle de leurs guerres avec les islamistes, nous sommes encore là aujourd’hui encore à lire sur leurs clans qui se déchirent. Sans quelques lueurs d’espoirs pour nous à l’horizon…

Qu’elle était si belle l’intronisation D’Obama la toute première fois. Nous y avons cru, surtout moi, vraiment tête baissée. Cela m’apprendra de ne pas savoir lire des livres et des revues savantes : celles qui sont au courant de tout et qui savant anticiper (Une Brève Histoire de l’Avenir de monsieur Attali est toujours posé sur ma table de nuit, j’ai beaucoup de peine, à me détacher de l’ordi et m’y atteler).On s’était laissé aller aux rêves en « oubliant que la vie ne fait pas de cadeaux ». Sommes-nous donc condamnés pour toujours à ces spectacles de guerres ?

Vous dire aussi qu’ils, les militaires étaient tellement depuis toujours au pouvoir, que j’en avais beaucoup de peines à croire même dans les moments cruciaux, à l’existence d’islamistes armés, alors que le pays était à feu et à sang. C’est un peu la même histoire que celle de ce jeune pas riche, qui passe son temps à ruminer, sans prendre le temps de réfléchir, sans s’arrêter à en vouloir constamment à ses parents d’êtres, et d’avoir  toujours  été très pauvres.

Que voulais-je, au fait vous raconter ? J’ai un peu durant quelques petits instants perdu le sujet. Tiens, je voulais dire, je voulais donc vous entretenir de l’élémentaire essentiel : c’est dans les pays où la liberté Est que l’on vit bien, que l’on voit clairement les gens tout autour de nous, les paysages, les lacs et forêts. Mais si mes yeux s’étaient durant la décennie de vie passée en la belle cité Lausanne (suisse) voilés, ce n’était pas par manque de libertés en ce pays. Non. Pas du tout. C’était moi qui, depuis mon enfance, était prisonnier de cette  haine envers les  militaires français ; et qui me faisais voir de même tous les européens. Cela m’avait aveuglé  jusqu’à ce que je mette vraiment, l’écriture aidant à chercher les voies du salut, afin de  m’en sortir vraiment du ressentiment, en comprenant l’effet boomerang de la haine…Des amis et amies m’y avaient aussi beaucoup aidé à m’en sortir quelques peu…

Il ne suffit donc pas de vivre simplement en pays de libertés.

J’aurai pu, y rester avec eux si mon éveil avait été précoce. Il a fallu le retour et la vie de nouveau  dans mon pays pour me remettre d’aplomb, et voir ce qu’ils ont aussi fait de notre pays.

 Je souffre, comme vous et cela est humain, de l’absence des Libertés, celles surtout des femmes : d’aimer, de sortir seules, de travailler, de nous aimer. Nous avons aussi grand besoin que le pays respire les libertés au lieu de sentir l’odeur des charniers. Les libertés d’écrire ce qu’on veut, de parler comme on veut en comprenant toujours que la nôtre s’arrête là où commence celle de l’autre. Si L’Occident fascine toujours c’est en grande partir du fait de ses persistances toujours à défendre les grandes idéaux de libertés. Il nous faut donc toujours travailler, nous mobiliser à l’essor toujours des libertés. Cela doit nous tenir de seul et unique programme. NON ?

Nourdine Amokrane
14 février 2014

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