Le contexte international

L’agression impérialiste n’explique pas tout et ne peut servir de référent à une pensée politique arabe authentique. Néanmoins il n’y a pas de possibilité d’avoir la chance de faire s’exprimer réellement les peuples sans prendre en compte les conditions de l’échec de la menace extérieure, US et israélienne. Nier cette dimension importante c’est vouloir même indirectement nier la faisabilité d’une approche interne effective.  Il demeure que l’agression vient lorsqu’on lui crée les conditions d’intervention et que la solution est surtout fondamentalement interne ; c’est celle des organisations politiques arabes, même si leur action se situe dans des marges étroites.

Les grandes puissances occidentales ferment tout dialogue effectif avec les peuples arabes et imposent l’application de politiques néolibérales régressives d’austérité, comme en Egypte et en Tunisie dès le changement de gouvernement.

Les révoltes et les mouvements populaires, peu sensibles aux idéologies des courants politiques dominants, sont mâtés pour leur revendication de liberté et de dignité dans le sang par des dictatures militaires rentières impitoyables et gonflées à bloc par le soutien qu’ils obtiennent de ces mêmes puissances dans la propagande la plus cynique et la diplomatie internationale officielle.

Partout dans le monde arabe, les élites, singent formellement ce qu’ils comprennent comme étant la culture supposée modernisante et le refrain de la social-démocratie en déclin.  Dans l’ensemble du monde arabe, ils se rangent aveuglément et massivement dans l’ordre néolibéral et impérialiste qui ré-émerge.

C’est dans ces conditions que les puissances impérialistes estiment que le temps est favorable pour recoloniser le Moyen-Orient, éclater les pays selon les anciens ordres impériaux turcs et envisager froidement la série de massacres perpétrés par les États-Unis et leur larbin régional, Israël et ce qui est nouveau, l’Arabie Saoudite et les Etats du Golfe. A côté, le monde arabe n’a toujours pas pris conscience de la nouvelle vision impérialiste de pouvoir unique des USA et n’est toujours pas libéré dans sa pensée stratégique des conséquences de l’implosion de l’URSS en 1989. Il demeure méfiant vis-à-vis de la voyoucratie d’alcooliques téléguidés par Washington qui a pris la relève à Moscou et qui a disparu, en dépit des efforts ultérieurs de Poutine pour redresser la barre. Il ignore la dimension stratégique à ses portes de la Chine et même l’unité vivante du Machrekh et du Maghreb et ce en grande partie du fait de l’étroitesse de la vision internationale politique des élites aujourd’hui.

Les grands conflits actuels sont concentrés dans cet objectif au Moyen-Orient en commençant par la Syrie et l’Asie centrale, s’étirant vers l’est à l’Iran et aux confins musulmans de l’Asie, vers l’Ouest, en traversant l’Afrique de l’est et la région du Sahel et du Maghreb. Nous assistons à une explosion au Moyen Orient ; de l’Irak à la Syrie et au Liban, la tendance est à la dislocation. Les kurdes en Irak jouissent déjà d’une quasi-indépendance. Un nouveau bain de sang s’annonce entre sunnites et chiites. En Syrie, la purification ethnique est à son apogée. Le régime policier fait tout pour transformer les tribus en mercenaires contre les sunnites, imitant en cela l’instrumentalisation d’Israël contre les palestiniens. Autant dire que les frontières s’effondrent et que le monde arabe se trouve désormais en apparence paralysé par les divisions confessionnelles et ethniques, ce qui réjouit tous les dictateurs apeurés par la révolution. Autour des gouvernements arabes, trois puissances sont engagées directement dans cet éclatement : l’Iran, la Turquie et Israël.

Dans ce contexte, la Syrie s’achemine vers une interminable guerre civile en raison essentiellement de la marginalisation de l’ensemble de son peuple.

Un nouveau type d’inquisition risque de se développer dans les pays arabes ; il sera exploité par l’incapacité politique arabe à résoudre la crise d’organisation populaire, à se tourner vers l’avenir pour mettre en place des politiques émancipatrices, combattre les systèmes rentiers et installer la justice : une pensée critique capable de remettre en cause, voire de détruire, les dogmes obsolètes, est nécessaire et ne peut plus longtemps être niée par les mouvements populaires majoritaires.

Qu’en pensent les peuples arabes ?

Il faut dire que cette vision stratégique de démantèlement des Etats ; elle ne fait pas peur aux peuples arabes et ne les fait pas se soumettre comme le pensent les stratèges israéliens et US. En premier lieu, le traumatisme étatique est en train de sauter en raison de l’incrédibilité devenue fondamentale de tous les états arabes affichés. Rien n’empêche, en cas d’échec, l’éclatement en régions ; les radicaux islamistes l’ont compris et les peuples aussi progressivement ; il n’y a pas là de grande rupture, seulement plus de chaos, et ceci n’est même pas certain.

Il y a aussi et il ne faut pas le minimiser, l’accumulation des échecs tant sur le plan sécuritaire que sur le plan économique des USA. Ce qui fait qu’en dépit de l’idéologie impérialiste ancrée, aucun consensus n’émergera du fait de ces politiques d’agressions. Face au rêve insensé d’imposer une « réingénierie » du Moyen-Orient imaginée aux USA, nous assistons progressivement à une levée de boucliers à peu près générale, et d’abord parmi les pays « émergents ». La Russie reprise en main par le nationalisme, cherchera à gagner son indépendance à se rapprocher des pays émergents et à s’éloigner des États-Unis, jusqu’à s’allier à la Chine, qui se sait bien menacée aujourd’hui et à terme. Les conséquences des  initiatives US pour miner et saper les États « émergents », surtout en les attaquant à la « périphérie », là où des zones de conflit peuvent déstabiliser les « émergents », comme au Moyen-Orient et au Maghreb, vers l’Afrique sub-saharienne  sont appelées à l’échec.  C’est à cela que les arabes se préparent en premier et que ce dessine la menaçante dislocation de la Syrie et du Liban ; ceci interpelle aussi les autres états arabes.

Le contexte interne

Ce qui nous importe dans cette situation c’est pour notre responsabilité d’identifier sur des bases bien éloignées des points de vue des élites arabes affichées modernistes et des fixations sur les référents classiques importés, les raisons des échecs de véritables ruptures de régimes dictatoriaux, qui soient stables et durables, et font disparaitre sans grand traumatisme les Etats.

Même si, pour nombre d’entre nous, nous sommes bien conscients du délitement depuis les indépendances des Etats arabes, nous devons tenter de penser correctement les événements à partir de ce que pensent les arabes sortis en masse qui ont pris concrètement l’initiative de se révolter au risque de leur vie sans passer par des intermédiaires d’appareils de divers de mouvements. Nous devons pour cela réfléchir à diffuser le discours politique des conditions théoriques et pratiques d’une démarche de l’insurrection arabe qui politiquement innove et avance vers une solution plus supportable pour les peuples arabes, de leur propre point de vue et loin des préoccupations idéologiques et théoriques souvent bien conservatrices. Ces derniers temps de nombreuses contributions ont avancé des propositions dans ce sens, en particulier les plus sympathiques, celles de Wallenstein, de Vincent Gessier, voire, encore plus enfermée dans une langue de bois, celles de Achkar ou des humanitaires.  L’utopie de révolution, ou tout au moins si ce terme est incorrect, celui d’une évolution politique de progrès, sont de notre point de vu toutes légitimes et c’est dans cette perspective que nous nous plaçons.

Tentative arabe de démarche

Il nous importe de rendre justice immédiatement à la singularité des événements survenus, dont les plus dramatiques viennent de se produire en Égypte et en Tunisie, et dont les plus meurtriers en termes de conséquences stratégiques se développent en Syrie dans une confrontation aveugles entre des logiques d’Etat, millénaristes et néolibéraux d’une part et militaires et laïques d’autre part . La guerre civile, qu’ils sont seuls à nourrir depuis longtemps et non d’aujourd’hui, en est devenue une guerre internationale, ils la veulent pour sauver leurs intérêts et leur vie. Les puissances voisines et plus lointaines y participent du côté du régime et contre lui. Les débordements du conflit hors Syrie, notamment au Liban, oblige à choisir son camp dans la conjoncture des menaces israéliennes.

En dépit de ces contraintes, la révolution arabe dans sa phase protestataire est déterminée ; elle subit et observe les contraintes et avance sur le court et moyen terme. Notre rôle est de tenter de retenir ce qui va éclairer la politique et ce que nous avons le devoir de faire à présent.

La gauche arabe est épuisée et sans discernement. Elle l’est aux Etats-Unis et en Europe. Fondamentalement il s’agit du point de vue des gens d’essayer de reproduire ce que les gens ont fait en Palestine et au Liban: tenter de bâtir un mouvement de solidarité global qui transcende le type de politiques centrées sur l’Etat qui s’est déroulé au cours des trente derniers mois, tournant uniquement autour des gouvernements, des Etats, des armées, etc.

Il est significatif également que les gens ne s’appesantissent pas sur l’histoire ni même sur l’historicité des idéologies, y compris celles affichées islamiques; ils sont loin de ce que pense la gauche sur les résultats positifs de la répétition au niveau des logiques qui suivent sous différentes formes les penses et les pratiques de  domination hypocritement couvertes par des discours creux que des orientalismes locaux habillés de camouflage laïciste ont trop longtemps dissipé nos capacités de discernement. Les médias dominants occupent suffisamment ce terrain et les gens les leur laissent volontiers. Ce sont eux qui assument leur mensonge et leur aveuglement réactionnaire. Hors de ces schémas et de leurs formulations, les gens pensent plus utilement la politique réelle en œuvre telle que vécue et pratiquée dans la réalité par les arabes eux mêmes, la où ils vivent.

J’en suis arrivé en termes d’investigation essentiellement un long moment pour trois raisons :

J’ai été particulièrement frappé par la similitude des démarches populaires et des démarches « élitistes » avec ce que j’ai vécu personnellement de 1989 à 1991 en Algérie. Cette expérience accumulée et dont les implications n’ont été correctement discernées que progressivement, car il a fallu plus de vingt ans pour saisir la nature réelle du régime qui s’est imposé et de ses soutiens véritables aujourd’hui en pleine action de déconfiture. L’expérience, mieux partagée, permet de compenser partiellement l’absence d’enquête qu’empêchent la dictature égyptienne et la dictature syrienne, mais que permet partiellement et avec beaucoup de risques le fonctionnement de la « transition » tunisienne.

Ces écoutes directes (faute d’enquêtes) de la population sont précieuses car elles remettent à leur juste place les référents abondamment indiqués par les commentateurs arabes et étrangers, systématiquement extérieurs aux événements en dépit des expressions limpides. Leur distance vis-à-vis des gens fait qu’ils sont de peu de secours et sont peu instructifs voir inopérants pour influencer l’évolution de la politique dans la région. Ce qui nous importe en effet, en dépit des approximations que nous ne pouvons pas éviter, c’est la politique juste dans la région, intelligible pour les militants, non obsolète et qui aide à réfléchir sur le développement pour créer un champ d’action pour avancer dans la réalité d’aujourd’hui.

Incidemment, nous devons rappeler quelques caractères qui pour nous semblent à priori  des évidences mais que la volonté d’amalgame oublie opportunément :

1. Les arabes partagent très largement, et non en partie minoritaire une conscience culturelle musulmane qui les identifie et les unit. C’est à partir de cette conscience et non de référents extérieurs, tout aussi louables qu’ils peuvent être, que se développe subjectivement leurs pensées et leurs prescriptions. Ceci explique le très faible antagonisme qu’ils ont avec les mouvements islamiques. Ceci n’aboutit pas à l’opinion répandue qu’ils sont « politiquement retardés » comme le répètent les « élites arabes ». L’incontournable diversité que nous sommes tenus de respecter si nous donnons du sens à la démocratie, doit au moins empêcher l’explication pesante et coloniale dans les commentaires, sur l’échec des résistances et le besoin vital d’intégration et d’assimilation. Cette figure majoritaire arabe demeure inchangée en dépit de près de dix siècles de stagnation et bien plus de régressions, communément admises. La puissante figure de communauté fraternelle, d’utopie de progrès social et de libération n’est pas effacée par les événements pourtant douloureux y compris pendant les batailles coloniales.

2. En conséquence de cette situation et de la capacité de résistance qu’elle crée, et pour maintenir des visions de pouvoir pseudo-islamistes ou pseudo-laïcs, les états arabes ont choisi d’être globalement policiers, répressifs et rentiers, en Egypte, en Syrie, comme ailleurs. Il n’y a pas là de différence, du point de vue des gens, entre régimes dits islamiques et régimes dits laïcs. Les pays arabes constituent, à l’image caricature de l’Arabie saoudite, des systèmes cohérents bien avancés de la corruption et de la spéculation néolibérale dans ces aspects les plus rétrogrades.

3. les petites bourgeoisies n’ont pas agi pour éclairer cette contradiction et penser politiquement où et dans quelles conditions se trouverait une vision progressiste et de révolution de  conscience culturelle musulmane qui identifie et unit les peuples arabes à la recherche de justice et de liberté. Elles ont agi depuis les indépendances pour s’ancrer dans les dispositifs étatiques et  bien plus aujourd’hui qu’hier pour élargir leur assise étatique d’intermédiaire incontournable des dictatures, en raison de leurs intérêts individuels soutenus par l’abondance des ressources rentières ; elles ont opté pour la constitution d’une classe bureaucratique et travaillent avec acharnement à la consolider. Cette classe s’est maintenant multipliée et a fini par s’organiser solidement en courant puissamment résolu à défendre vigoureusement les régimes arabes en place et à manier avec cynisme le langage extérieur de la modernité. Elle s’illustre chaque fois comme la troisième voie pour faire dévier les revendications populaires et pour justifier le retour « légalisé » des militaires. Elle agit aussi comme un puissant voile à l’appréhension de la vérité.

4. La grande masse arabe manque chaque fois de relais et de définition de ligne du réel ; elle subit l’oppression des Etats et de leur bureaucraties insensibles à toute culture d’émancipation et méprisant fortement la pensée populaire. Les bureaucraties se trouvent ainsi opportunément en position favorable de comptoir pour les expéditions punitives dominantes. Dans ces conditions, il est bien difficile pour la grande masse de trouver des alliés prêts à la soutenir, ou au moins des artisans de guerre à décourager pour intervenir militairement.

5. Les courants islamistes qui ont l’avantage d’utiliser un langage compréhensible pour la résistance, se comportent par la suite souvent de façon étatique et conservatrice. La culture rentière non condamnée et le libéralisme spéculatif, décevront profondément après coup lorsque leur accès relatif au pouvoir les mettra face aux besoins de politiques sociales émancipatrices et de respect delà justice. Plus gravement leur imaginaire de révolution s’épuise immédiatement. (L’expérience des manœuvres politiques d’alliance de classes avec les forces rétrogrades à l’époque des réformes de 1990 a bien montré ces alliances contre nature et l’incompréhension des islamistes de la prégnance des contradictions avec les revendications populaires.

Comment avancer ?

Cette question est au cœur des interrogations de la crise du printemps arabe que nous vivons aujourd’hui. Elle est ouverte et centrale et ouvre de solides perspectives de mobilisation et d’action politique à condition que nous en tirions les conclusions correctes pour les futures dynamiques politiques.

1. La question de la contradiction fondamentale « néolibéraux/masses exploitées » pour simplifier et en attendant de trouver les nominations qui conviennent, divise les sociétés arabes en deux camps ennemis, en deux catégories diamétralement opposées, aujourd’hui en situation de mieux se définir au vu des expériences vécues. Même s’il reste du chemin pour les nommer en tant que figures politiques et organisations prescriptrices il nous appartient d’y travailler afin que les conclusions politiques soient stratégiquement définies et que les consciences politiques, culturelles et idéologiques avancent vers l’action.

2. La clôture du mouvement du printemps, en échec, montre que les forces d’insurrection n’ont pas eu de ligne claire pour continuer, même s’ils continuent à exister en tant que forces véritables et volontaires. En dépit du nombre, elles n’ont pas été sur les places, les lieux, où s’affirment avec succès la prescription politique du droit commun et de la justice sociale et économique. Au Caire et surtout à Damas, comme à Tunis où les conditions étaient bien meilleures, il n’y a pas eu de lieux d’unité.

3. Le dépérissement des Etats arabes est inéluctable même si la réaction sanglante des militaires mène tout à fait à une impasse. Il est patent que les Etats arabes vont disparaître à plus ou moins brèves échéances. Hâter cet achèvement viendra de la résolution dans la pensée qui entraînera des prescriptions efficaces pour lever les contradictions vivantes dans les sociétés. Il ne faut pourtant pas prendre des mauvais chemins.

4. Les partis existants dont nous avons parlé tout à l’heure sont enfermés dans des logiques révolues et impraticables; ce ne sont pas des partis de révolution; la cause devient également entendue faute de changement radical pour les mouvements islamistes (autrement peut être que Hezbollah et Hamas).

Perspectives

1. Pour que la « Révolution » se poursuive, les différents courants d’émancipation et de progrès se doivent de réexaminer le contenu des démarches qui se sont essoufflées et appeler à des formes d’organisation innovées, capables de poursuivirent la lutte des masses. Un nouveau champ de questions s’ouvre.

2. Il y a la un espace théorique et politique, stratégique à occuper dans l’histoire des peuples arabes aujourd’hui. Il faut aujourd’hui que soit intégré un dispositif politico-idéologique interne des peuples qui dépasse les divisions, trouve une solution aux contradictions et maîtrise le temps des événements. L’arbitrage populaire, le seul valable, vient alors quand émergent les contradictions au niveau local comme au niveau mondial.

3. Nous sommes ainsi aujourd’hui dans la fondation d’une organisation nouvelle qui doit répondre à ses questions en formulant une conception innovante et actuelle de la politique. Elle doit récuser les partis enfermés dans l’étatisme et congédier l’ancienne pensée en terme de classe inopérante dans le subjectif des gens.

4. Il ne faut pas surtout négliger de discerner le développement de la pensée qui va se développer sous un mode propre. C’est dans ce mode que la pensée des gens organisera l’action. L’enquête sera fondamentale.

5. Il ne faut pas oublier que l’échec restera celui de la centralisation générale de la politique étatique: la projection populaire sera celle qui empruntera la voie de la recherche d’une nouvelle disposition de l’Etat. La disposition optimale est celle de la à capacité des gens et de leur possible. C’est dans ces modes, singuliers, que se réalise la révolution. Le reste, visible, en extériorité, s’assigne l’Etat et le pouvoir, sans aboutir nécessairement à la victoire.

Conclusion

1. Or, sur ce point, nous sommes persuadés que le peuple arabe atteint a une intellectualité de révolution radicale. La rupture se produit quand cette intellectualité devient une « figure de la politique ». Aucune situation ne peut renoncer aux principes de masses. La dialectique s’appuie sur la capacité humaine pour laquelle la guerre fait partie en permanence de la réalité.

2. Aujourd’hui nous sommes encore en utopie; l’antagonisme à l’énorme machine bureaucratique, militaire et policière des États n’est pas celui de bonne appréciation de la nature de l’ennemi; nous ne disposons pas en tant que figure, des catégories contemporaines de la conflictualité ; nous devons attendre et militer.

3. La dimension juridique et constitutionnelle, la distinction des pouvoirs, la reconnaissance des libertés d’opinion et d’association, sont des traits structuraux de l’état attendu par les gens que n’identifie pas le mode parlementaire soumis a une configuration consensuelle et fonctionnelle. L’état parlementaire peut être répressif, inaccessible et sépare; le militant y est exclu comme aujourd’hui en Égypte et ailleurs.

Ghazi Hidouci
20 septembre 2013

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