La multiplication des scandales au sommet de l’État ne représente pas apparemment un sujet d’étude intéressant pour Ramdane Redjala. Sa redjala, il la sort à contre le FFS. C’est normal ! Il est plus facile de taper sur un parti d’opposition que de dénoncer un pouvoir corrompu jusqu’à la moelle. Cependant, avant de répondre à ses attaques injustifiées, j’ai attendu que ce médiocre écrivaillon finisse de verser tout son venin sur Ait Ahmed. Ainsi, après quatre contributions, que le journal électronique Le Matin a éprouvé une délectation à les publier, le lecteur ne peut être qu’excédé par le discours haineux de Redjala. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son objectivité est à peu près assimilable à celle d’un membre de l’OAS parlant du général de Gaulle. D’ailleurs, la comparaison des personnalités n’est pas si éloignée. En effet, si on peut comparer Ait Ahmed au général de Gaulle, le plumitif peut être, quant à lui, comparé à un commando de l’OAS.

De toute évidence, en accumulant autant de haine envers le FFS et son président, tu ne peux en aucun cas élaborer un travail sérieux sur le FFS. D’ailleurs, même lorsque tu évoques la période du parti unique, où le régime dictatorial a fait de la vie des Algériens un enfer, tu ne rends même pas hommages aux anciens militants du FFS ayant consenti des sacrifices dans leur combat contre l’autoritarisme. Et bien que tu résumes cette période de clandestinité à une parenthèse, les anciens du FFS, ceux qui sont encore en vie,  savent à quel point cette période fut éprouvante. À travers ta contribution, il est clair que ce n’est pas un haineux comme toi qui reconnaitra un jour leurs souffrances.

En tout état de cause, que ce soit pendant la clandestinité ou après l’ouverture démocratique, survenue certes au forceps, l’idée que tu te fais du FFS et de son président sent le soufre. En recoupant des passages que tu sors volontiers de leur contexte, tu essaies d’accabler vaille que vaille Hocine Ait Ahmed. Pour toi, dès 1990, Ait Ahmed a choisi le choléra incarné par les islamistes. Bien qu’Ait Ahmed renvoie dos à dos les partisans de l’État intégriste et tes amis qui veulent imposer un État policier, cette déclaration franche et nette ne semble pas convaincre notre écrivaillon. Quant au choix des Algériens le 12  juin 1990 ou le 26 décembre 1991 [le spécialiste de la manipulation situe le scrutin législatif  au 16 décembre], tout le monde, y compris le ministre de l’Intérieur Ould Kablia (voir sa déclaration du 11 mai 2012), reconnait que le vote du 26 décembre était bien un vote sanction. Cette thèse a été celle du FFS depuis des lustres. Il y a juste une différence : le FFS l’a fait au moment opportun et non pour justifier le vote du 10 mai 2012.

De toute façon, deux décennies après la tenue des élections locales de juin 1990, les responsables de l’époque dévoilent le traquenard du régime. La déclaration de l’ancien harki du système, Sid Ahmed Ghozali, affirme que les dirigeants de l’époque avaient opté pour ce scrutin municipal, juste après l’inauguration de l’ère du multipartisme, dans le seul but de discréditer les partis pour leur gestion. Cela conforte l’analyse d’Ait Ahmed en 1990. Par ailleurs, reprochant à Ait Ahmed de ne pas accorder la même importance aux deux scrutins, municipal de 1990 et législatif de 1991, Redjala montre ses limites d’analyste. En effet, ou tu es aveuglé par ta haine envers Ait Ahmed ou tu es nul. Dans les deux cas, ton étude est d’une pauvreté intellectuelle incommensurable. « Quant au leader du FFS, qui avait décidé de boycotter les municipales jugées moins importantes, il avait d’ores et déjà fait savoir que son parti participerait à ces élections législatives », se permet-il de juger un homme dont la vie est consacrée à l’Algérie. Quand ça vient de si bas, ça ne peut pas atteindre le plafond, dit-on.

Quoi qu’il en soit, bien qu’il consacre une grande partie à ces deux élections, il n’a même pas l’honnêteté de signaler la démission forcée de Hamrouche. Où est la probité de Redjala quand il ne cite même pas le rapprochement entre les réformateurs du FLN (Hamrouche-Mehri) et Hocine Ait Ahmed en vue de faire barrage à la montée du péril islamiste. De toute façon, si tes amis ne voulaient pas de la victoire du FIS, ils n’auraient pas dû saboter l’alliance entre les réformateurs du FLN et le FFS. Car, dès le 1er avril 1991, Hamrouche soumet au parlement un projet de loi inhérent au découpage électoral. Bien qu’il ne soit pas juste, dans la mesure où il favorise les circonscriptions du sud et le centre du pays, le maintien des élections du 26 juin donnerait, comme le signalera plus tard Ait Ahmed, naissance à un gouvernement républicain et réformateur. D’ailleurs, c’est en s’opposant au  projet hamrouchien que le FIS et son syndicat lancent le mouvement de grève. Enfin, selon Madjid Benchikh, avec la démission de Hamrouche, « l’armée rappelle aussi qu’elle peut écarter même un gouvernement FLN dont le chef avait jusque-là la confiance du président de la République. »

Quant au harki du système, d’après un témoignage qu’il fera plus tard, il est choisi, à son insu bien sûr, pour une mission précise. Dépourvu de tout pouvoir, il est chargé d’organiser les élections législatives. Cela dit, bien que le coup de force contre l’équipe réformatrice ne présage pas un avenir démocratique radieux, en maintenant son contact avec les réformateurs, le FFS décide de participer aux élections du 26 décembre 1991. Ce choix est motivé par la nécessité de continuer les réformes nécessaires au pays, et non pour contrarier un autre parti politique, comme l’avance le politicard. En plus, faut-il rappeler à Redjala que la compétition électorale n’est pas une guerre que se livrent les partis, mais une compétition pacifique en vue de convaincre le peuple.

En tout état de cause, malgré les promesses du régime, la victoire du FIS est saisie par le pouvoir et ses relais en vue de mettre un terme à la parenthèse démocratique. Bien que le FFS tente désespérément de ramener à la rasions les putschistes, lors de la manifestation du 2 janvier 1992, l’armée sonne la fin de la récréation. Désormais, le pouvoir est entre les mains du HCE, une idée née à la suite d’une réunion regroupant Nezzar et ses collègues. Les civils ne sont invités à rejoindre le comité que pour donner une apparence trompeuse à leur machination.  C’est cette équipe qui confie le pouvoir à Boudiaf et c’est elle aussi qui intronise Zeroual. Ne mangeant pas à tous les râteliers, le FFS refuse de participer aux élections du 15 novembre 1995 visant à satisfaire la demande de Zeroual de bénéficier d’un statut de président élu. Enfin, considérant que les élections nationales ne peuvent pas être une panacée tant que le régime dénie aux Algériens le droit de choisir librement leurs représentants, le FFS revoit sa copie. Désormais, le FFS ne participe aux élections législatives que pour soulever les problèmes politiques du moment. Ainsi, en juin 1997, sa participation est dictée par la nécessité de développer un discours de paix en Algérie.

Cependant, dans son étude hargneuse, Redjala n’hésite pas à utiliser le sang des jeunes assassinés en Kabylie en vue de discréditer le FFS. Tu te trompes sur toute la ligne. En 2001, le FFS  ne s’est pas opposé à ce que le mouvement populaire s’organise. Dès le début, le FFS mobilise ses structures et ses moyens en vue d’accompagner pacifiquement la colère des jeunes. Or, profitant du désordre, certains chargés de mission réussissent à détourner  le mouvement. Normalement, un représentant sérieux devrait œuvrer pour l’arrêt de l’effusion de sang. Bien que des délégués se soient démenés pour épargner les vies humaines, d’autres délégués, qui sont notoirement connus, font tout pour envenimer la situation. Grâce à un appui médiatique, ces pyromanes s’attaquent sans vergogne à tout ce qui symbolise la politique dans la région. Voulant ensuite offrir la région sur un plateau au régime, le FFS s’oppose à leur dessein machiavélique. D’ailleurs, un mouvement qui incendie les sièges des partis, qui interdit aux citoyens de voter mérite-t-il de représenter une région aussi importante comme la Kabylie ? Enfin, peu de temps après, leurs magouilles sont apparues au grand jour. Après 2005, la plupart deviendront des amis du chef du RND, Ahmed Ouyahia. Et c’est cette stratégie que Redjala, aveuglé par sa haine, ne veut pas comprendre.

Hélas, ce voyou de la plume ne recule devant rien. Bien qu’il n’ait rien à voir avec le FFS, en parlant des élections présidentielles de 2004, il se permet même de donner des leçons. « En effet, puisque le ‘grand timonier’ n’est plus, du moins physiquement, en état de conduire une campagne électorale, la logique démocratique aurait voulu qu’un autre dirigeant reprenne le flambeau et descendre dans l’arène pour défendre les couleurs du FFS », écrit-il sans avoir la moindre honte. En tout cas, on a pas besoin de faire des grandes études pour comprendre que ce plumitif n’a rien à voir avec la politique au sens noble du terme. En effet, accusant Ait Ahmed de ne pas pouvoir mener la campagne électorale en 2004, il l’accuse en 2011 d’avoir fourni des efforts pour saboter le changement en Algérie. Il reproche surtout au FFS de ne pas accompagner la CNCD. Or, comment peut-on œuvrer pour le changement, alors qu’en 1991 les partis formant la CNCD ont tout fait pour empêcher ce changement ? En plus, doit-on se contenter du départ du chef de l’État ? Bien que Bouteflika ait sa part de responsabilité, son départ, sans qu’il y ait la fin de la mainmise des services  secrets sur la vie politique, ne changera pas grand-chose. Et c’est pour ça que le FFS ne veut pas participer à un mouvement dont les fausses solutions sont considérées comme la solution idoine à l’équation algérienne. Quant au dispositif policier, mis en exergue par les initiateurs de la CNCD pour expliquer leur échec, il n’y avait pas plus de policiers à la place du 1er mai qu’à la place El Tahrir, au Caire.

En somme, en ce qui concerne la crise interne du FFS, celle-ci ne te concerne ni de loin ni de près. Et ce n’est pas à l’ennemi du FFS, en fin de compte, que revient la tache de faire le bilan de l’action du FFS. Mais puisque tu veux être l’avocat du diable, pourquoi tu ne soulèves pas le fait que les médias anti FFS sont ouverts à ces contestataires que tu défends ? Pourquoi ces derniers n’ont pas choisi d’autres moyens que le recours à TSA ou à BRTV ? Pourquoi tu n’as pas soulevé le retournement de Karim Tabou contre le parti après avoir été élu sur la liste du FFS ? À vrai dire, seuls ceux qui partagent le combat de Hocine Ait Ahmed peuvent en parler objectivement de ce qui se passe au sein du FFS. Quant aux haineux et ceux qui veulent casser le FFS, les militants ne vous accordent aucune importance.     

Boubekeur Ait Benali
11 avril 2013

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