Si la secte wahhabite ne faisait pas autant parler d’elle par les excès dont elle se rend coupable de nos jours, je ne lui consacrerais pas une seule ligne, car elle ne présente aucun contenu sérieux digne d’attention. Le wahhabisme n’est que confusion des genres, fausse science et égarement pour les malheureux Arabes qui s’imaginent apprendre quelque chose en lisant les écrits de Mohamed Abdelwahhâb son fondateur. En fait, s’ils croient tout comprendre, c’est en raison du simplisme de la pensée de son auteur, qui s’adresse à des musulmans de l’époque décadente, où la société musulmane avait cessé de produire la civilisation et se trouvait dans le creux de la vague que remue l’Histoire. Mais il faut dire que la médiocrité de Abdelwahhab s’explique par l’influence de celui dont il se réclame et qui est Ibn Taymiyya (mort en 728 de l’hégire/1330). C’est de ce dernier que nous allons parler, car il laissa beaucoup plus d’ouvrages caractérisés par un ijtihâd formel, et surtout par ses outrances à propos de tout.

Ibn Taymiyya fait partie de ces musulmans qui ne se remettaient pas du choc causé par la chute de Bagdad entre les mains des Mongols, durant la seconde moitié du 13ème siècle. Choc traumatisant en effet, car les musulmans réalisaient qu’ils n’avaient plus la supériorité militaire dans le monde, et qu’ils venaient d’être touchés au cœur même de leur puissance. Né quelques années après l’évènement, Ibn Taymiyya n’en a pas été le témoin ni le contemporain conscient. Pourtant, entre la date de sa naissance et le moment où Ibn Taymiyya réalise la gravité de l’évènement (sans en comprendre la signification réelle), les Mongols s’étaient convertis à l’islam par un revirement rare dans l’histoire où le vainqueur embrasse la religion du vaincu. Pour Ibn Taymiyya et ses semblables, la disparition de l’empire abbasside tombé entre des mains étrangères mettait fin à une longue succession de juristes occupant des postes importants au service du khalife. C’était pour lui, un symbole central qui disparaissait de la scène musulmane. Ibn Taymiyya ne pouvait pas voir en cela autre chose qu’une porte ouverte à l’hérésie et au libertinage. Il ne réalisait pas que cette situation exceptionnelle était autrement plus grave qu’il ne le pensait. Elle n’avait pas besoin de ses services : on ne soigne pas un homme malade et désespéré, avec des fatwas. On n’arrête pas un cyclone avec des décrets.

En fait, tous les musulmans traversaient un grave malaise qui ne consistait pas seulement dans la disparition d’une fonction de l’Etat ou même de l’Etat tout court. C’était l’absence d’orientation, de consolation, de solution de rechange qui faisait encore plus mal. La littérature et les chroniques arabes de l’époque signalent beaucoup de faits qui sont des indices d’un malaise dans la civilisation : crimes abominables, suicides, perte de la foi en Dieu, etc. On peut trouver quelques éléments de cette sociologie, dans l’ouvrage d’Ibn al-Fuwati, intitulé al-Ḥawâdith al-jâmi‘a. Il ne s’agissait pas d’une simple aggravation de la délinquance que les Etats moderne savent endiguer par des mesures policières.

On peut penser que l’activité intense que déploya Ibn Taymiyya pour la rédaction de fatwas répondait dans son esprit à la nécessité de combler le vide juridique, que le gouvernement intérimaire installé en Egypte ne pouvait pas assumer.

L’ambiance régnante ne permettait pas loin s’en faut de remédier à la situation. (Le seul pouvoir politique capable d’agir était celui des Mongols). Il n’y avait plus de pouvoir pour décider au nom de tous les musulmans. Ceux de l’Orient étaient désemparés, et beaucoup pensaient que la chute de Bagdad était un signe de la fin du monde, car ils étaient incapables de contenir et de dominer les envahisseurs.

En fait, s’il n’y eut pas de puissance politique capable de relancer l’unité musulmane, c’est parce que la corruption avait rongé et épuisé les énergies en Orient, alors qu’au Maghreb, on assista deux siècles auparavant à l’émergence d’une puissante dynastie réformée, celle des Almohades, qui fut apte à repousser les attaques venues de l’Occident européen, reportant de trois siècles la perte de l’Andalousie.

Damas et le Caire, anciennes capitales d’empires musulmans étaient redevenues les nouveaux centres du pouvoir musulman, mais sans jamais égaler l’importance qu’eut Bagdad.

C’était donc un problème de civilisation, et ce problème ne relève pas du fiqh classique qui n’avait même pas le droit de regard sur les actes des gouvernants. Un problème de civilisation a besoin de sociologues qui examinent la société en tant que formant un corps, de spécialistes de l’anthropologie, pas de juristes. Une société qui souffre ne se soigne pas par une série de décrets. C’est tout l’homme qu’il faut redéfinir avant de prescrire un remède efficace au malade. En un mot, Ibn Taymiyya n’avait pas la compétence pour se mêler de près ou de loin. Mais l’ignorance ose tout.

Paradoxalement, c’est dans cette situation ubuesque qu’Ibn Taymiyya s’emploiera à rédiger son œuvre de mufti émettant des avis juridiques sur tous les sujets, les plus éloignés de la réalité vécue au quotidien, et en totale rupture avec le réel ; dépourvu du sens historique qui seul permet d’interpréter les évènements de façon à en tirer profit, Ibn Taymiyya fait des raisonnements dans l’abstrait, comme si rien ne s’était passé, et comme si l’empire était encore debout. Il travaille pour l’hypothèse absurde où l’empire reviendrait. Il s’offre le luxe de rédiger des fatwas condamnant des idées n’ayant plus cours, sans prégnance sociale, dans une société aux abois. Mais il espère que son action servira plus tard à revenir plus facilement au cadre régissant la société musulmane avant l’invasion mongole. Ibn Taymiyya ne se demande pas si la chute de Bagdad ne présentait pas aux musulmans l’occasion de réviser les principes et d’entamer un changement de cap. Ses prescriptions sont en général orientées dans le sens d’un retour au statu quo ante.

Sur ce point, on ne peut pas se tromper : Ibn Taymiyya a compris que les progrès de la pensée musulmane au Maghreb et en Andalousie dérangeaient énormément, d’autant plus que deux penseurs venus de ce Maghreb connaissaient déjà en Orient un succès immense : Ibn Arabî et Ibn Sab‘în, mais surtout le premier. Il eut, lors de son séjour à Alexandrie, l’occasion de s’entretenir avec les représentants de ces deux écoles de pensée.

La prise de Bagdad par les Mongols, puis des siècles plus tard, l’occupation de l’Algérie par la France, et récemment l’occupation de l’Irak par les USA ne sont que des moments d’épreuve destinés à purger les musulmans de leurs illusions passéistes. On cherche à les amener à lâcher l’ombre et à voir la lumière, à voir l’essentiel, ce qui a compté dans leur passé, la cause véritable de leur chute. Il y avait beaucoup à apprendre de cette expérience coloniale. Et de toute façon c’est Dieu qui décide des épreuves à infliger. Nous devions apprendre qu’il ne faut pas regretter des empires, que la puissance réelle n’est pas dans les possessions matérielles, ni dans le montant des taxes prélevées, ni même dans le sang versé, mais uniquement à la fidélité de l’enseignement originel.

Les musulmans continuent de trainer trop de reliques, trop de traces de leur « grandeur » passée dont l’évocation leur fait mal. Les écrits nombreux, la production écrite des auteurs de la civilisation musulmane fut si féconde que malgré tous les incendies, tous les autodafés, nous avons encore tant de titres d’ouvrages, tant de manuscrits que nous ne réalisons pas encore tout à fait que tout cela ne regarde plus que ceux qui les ont écrits, que nous sommes incapables de les comprendre, de nous en approprier. Nous ne savons pas quoi faire pour que ce lourd et encombrant héritage nous enrichisse au lieu de nous inhiber. Nous sommes morts depuis longtemps, mais nous ne le savons pas encore. Nous devons créer notre monde avec nos propres mains, et ne pas attendre qu’on ressuscite pour nous l’ancien monde. Malheureusement, Ibn Taymiyya fut de ceux qui ont entretenu cette illusion qu’il est possible de faire marche arrière dans l’hsitoire, de retourner à un modèle qui n’a jamais existé en réalité mais que les esprits usés et impuissants des 13ème et 14ème siècles ont fini par concevoir comme une fantaisie durable entretenue par des mentalités de vaincus. Depuis ce temps-là, on nous promet l’impossible Nahda qui ne viendra jamais car on ne se réveille pas à la réalité quand on se laisse bercer par des illusions. Le maître mot de sa pensée est le salaf.

Notre religion, celle dont nous sommes fiers sans toujours savoir pourquoi, nous parle avec insistance de l’imitation du Prophète (S) ; elle nous recommande l’effort intellectuel, l’ijtihâd pour devenir meilleur. Le Coran s’adresse à nous les croyants : « Ô vous qui croyez ! ». Il nous interpelle comme il interpela les premiers croyants. C’est à nous que s’adresse le Coran ; et Ibn Taymiyya ne cesse pas de nous aiguiller vers le salaf. Je ne sais pas ce que recouvre ce mot, mais il a une odeur d’innovation, une sorte de mot trompeur, un mot qui n’a reçu aucune bénédiction divine ou prophétique, qui rappelle plutôt les arguments des polythéistes : « Nous adorons les idoles de nos ancêtres, et nous continuerons à suivre leurs trace… ». Si par salaf, Ibn Taymiyya veut parler de l’ensemble de ceux qu’il a bien noté lui-même, nous lui rétorquerons qu’il y eut aussi tant d’hommes du salaf, qui s’empoignaient souvent à mort, bien qu’ils fussent tous des musulmans, que tant d’Arabes convertis aux premiers temps ont renié leur foi, ou se sont montrés faibles, etc.

Pourquoi cherche-t-il à nous imposer une grille de lecture qui est tout à fait contraire à la démarche scientifique authentique qui consiste à tout passer au crible de l’intelligence. Pourquoi cherche-t-il à nous imposer des raccourcis suspects ? Il craint que par notre seule démarche, nous fassions fausse route. Qui l’a nommé à cette fonction de gardien de la foi ?

Qu’est-ce qui a motivé Ibn Taymiyya pour mettre le salaf au centre de sa pensée ? Sûrement, la solution de facilité. Effrayé par la perspective d’un avenir trop incertain, il s’est laissé happer et dévorer par l’illusion passéiste, douce et soporifique. Il remporte des victoires sur le papier, faute de les gagner sur le champ de bataille.

Dans ses écrits, Ibn Taymiyya ne prend pas la peine de construire son exposé autour d’un plan précis, ni de définir ce qu’il a l’intention de soutenir, ni la méthode qu’il compte utiliser à cette fin, ni à qui il s’adresse, et surtout avec quelle puissance il compte faire exécuter ses sentences, car légiférer implique un pouvoir exécutif, une armée et une police. Molki nadârad ân-ke sepah nadârad, dit Rûmî : N’a pas de royaume celui qui n’a pas d’armée ! Son œuvre fut destinée aux esprits morts.

Il a hâte d’arriver à son but : ramener son lecteur au salaf, et espérer lui transmettre une dose de son optimisme artificiel. Reprendre tout depuis le début, exposer ses motifs, mener un exposé scientifique, s’obliger à définir le vocabulaire, la méthode suivie, tout cela risquait de le décourager, de le faire renoncer à la tâche.

Il ne dira jamais pourquoi il emploie le mot de salaf, qui n’a aucun appui dans le Coran ni dans la tradition, alors qu’il n’hésite pas lui-même à qualifier de bid’a, innovation blâmable, tout ce qui dépasse son entendement.

S’il ne peut réfuter l’idée, qu’importe ! Il réfute l’homme promoteur ou partisan de cette idée. Par paresse, il ne prend pas la peine d’expliquer l’idée telle qu’elle est exposée par ses auteurs dans leurs écrits. Il se contente de la résumer, de la parodier, de la tronquer ou de l’exposer hors de son contexte.

En revanche quand il veut défendre un homme qui a sa préférence, il s’emploie à le rattacher par des subterfuges à des idées excellentes (à ses yeux) auxquelles il finit par l’associer, avant de l’encenser en accolant son nom au mot magique : le salaf.

Ibn Taymiyya n’est sûrement pas un penseur au sens strict du mot, mais un manipulateur.

On ne retrouve pas chez lui la démarche scientifique ou rigoureuse que l’on observe chez la plupart des penseurs musulmans qui l’ont précédé, comme les théologiens, les philosophes, les maitres spirituels. Al-Ghazzâli (mort en 1111), par exemple expose honnêtement et fidèlement les doctrines et opinions des philosophes avant de les réfuter ou d’en montrer les faiblesses, en leur opposant des arguments rationnels et en évitant l’invective et l’anathème (takfir).

Il ne viendrait à l’idée de personne de prononcer le takfir de Platon, d’Aristote ou de Ptolémée. Pourtant Ibn Taymiyya considère tous les penseurs qui n’ont pas sa bénédiction comme des kafirs. Il ne voit pas la pensée comme un effort des hommes, d’un effort soutenu et poursuivi par des générations d’hommes pour faire aboutir à quelque chose qui rapproche de la vérité. Les premiers théologiens de l’islam ont dit aussi beaucoup de choses que nous qualifierons de bêtises aujourd’hui, mais ils avaient eu le mérite de poser les fondations d’une science nouvelle. Plutôt que de les déclarer hérétiques, il faut saluer leur mérite de pionniers et relever bien entendu leur faiblesse. Les mutazilites ont fait surement des erreurs, mais aujourd’hui tout le monde s’accorde à leur reconnaître le mérite d’avoir soulevé en premier certaines des graves questions théologiques et philosophiques.

Ibn Taymiyya manque totalement du sens historique et s’imagine que tous les évènements relèvent de la justice des hommes. Il ne tient pas compte du hadith sunnite selon lequel si le chercheur qui trouve reçoit une double récompense, le chercheur qui se trompe a aussi droit à une récompense. Pour lui, toute idée exposée, sauf la sienne, expose son auteur à la malédiction. Il se moque de savoir que la science progresse par à-coups, par correction successives.

Je parle de lui en ces termes, parce qu’il n’a pas hésité lui-même à utiliser un vocabulaire diffamant (1) à l’égard d’Ibn Tûmart (mort en 1130), un homme de chez nous, fils de la terre de Berbérie, qui fut un esprit éclairé ayant réussi à injecter une bonne dose de rationalité dans la théologie musulmane qui se mourrait en Orient, comme nous allons essayer de le montrer pour ceux qui ne le connaissent pas. La dynastie Almohade qui se fonda sur la base de son enseignement a engendré Ibn Rochd et Ibn ‘Arabî. Ces deux seuls noms auxquels nous pouvons ajouter ceux d’Ibn Tofayl, d’Ibn Sab’în, de Sidi Abû Madyan, et même d’Ibn Hazm avant eux, devraient suffire à remettre Ibn Taymiyya à sa place et à l’envoyer chercher ailleurs une pâture pour nourrir sa méchanceté viscérale.

Quand Ibn Taymiyya ose s’attaquer à Ibn Tûmart, il commence par essayer de déstabiliser son « ennemi » en rapportant des commérages ayant eu cours à son sujet. Ibn Taymiyya les rapporte sans émettre le moindre doute sur leur authenticité. Normal ; il ne leur donnerait pas du crédit s’il ne les mettait pas en tête de son exposé. Pourtant, de nos jours, il n’échapperait pas à une accusation de diffamation. Mais l’arbre ne saurait cacher la forêt, même si on attribuait une réalité à ses mensonges, la personnalité d’Ibn Tûmart n’en serait point atteinte, car il reste indubitablement un penseur d’une grande étoffe, d’une haute facture.

Le fondateur du mouvement almohade fait partie des trois ou quatre grands penseurs qui font la fierté du Maghreb et de l’Andalousie. On peut même le considérer comme leur chef de file, leur leader, car c’est son œuvre qui a rendu possible l’avènement des deux autres, Ibn Rochd et Ibn Arabî, et la compréhension de leur œuvre.

Revenu de son voyage en Orient où il avait rencontré, dit-on, le grand réformateur khorassanien abû Hâmid al-Ghazzâli, ibn Tûmart ramène dans ses bagages quelques notes qui vont lui permettre de diagnostiquer le mal dont souffre la société musulmane. Il est persuadé que l’Orient est allé trop loin dans l’égarement et que seul des occidentaux musulmans non infectés par ce mal seront à même de trouver le remède à ce mal. Son diagnostic est clair : il faut aller plus loin que Ghazzâli. Il ne s’agit plus seulement d’apporter une rupture dans l’épistémologie (ihyâ ‘ulûm al-dîn), en revivifiant les sciences de la religion, (ce qui est aussi indispensable) mais de bouleverser, de révolutionner la façon dont la religion était vécue socialement. Autrement dit, le problème était aussi idéologique : instaurer une ambiance nouvelle au sein de la société vis-à-vis de ce que l’on croit être la connaissance religieuse, la perception du dîn, libérer le dîn pour le rendre aux croyants.

Le savoir des musulmans allait sans cesse à la dérive. Les fuqaha ne se préoccupaient pas de chercher à connaître la vérité, mais seulement à faire triompher leur propre madhhab respectif. Il n’y avait plus de science vivante et créatrice qu’on appelle ijtihâd, mais seulement une reproduction par imitation d’un savoir ancestral dont on ne se souciait plus de vérifier la solidité des fondements, considérant qu’ils sont acquis une bonne fois pour toutes. Il ne faudrait pas s’étonner que parmi les griefs qu’adresse Ibn Taymiyya à Ibn Tûmart, figure celui qui l’obsède le plus, et qui concerne l’entretien du mythe du salaf : Ibn Tûmart avait supprimé la mention des noms des quatre premiers califes dans le sermon de la prière du vendredi ! Sacrilège ! Pourtant cela aurait fait surement plaisir aux quatre califes d’apprendre qu’enfin la prière collective a été remise en conformité à la tradition prophétique. Mais Ibn Taymiyya entretient une autre visée, sous le couvert de la défense des califes… Il ne veut pas faire vivre la tradition du Prophète (S), il lutte pour perpétuer l’ambiance abbasside !

Ibn Tûmart a une intuition géniale qu’il formule ainsi : il faut ré-enseigner aux musulmans le monothéisme, rendre à l’islam son unité intrinsèque qui est d’être le reflet de l’unité divine. C’est cela le sens premier que vise à faire connaître son mouvement appelé al-muwahhidûn (les unitaristes). Contrairement à ce que comprend ibn Taymiyya, il ne cherche pas à enseigner ou à rappeler qu’en islam Dieu est unique, – c’est une évidence – mais à leur apprendre à le penser sans se heurter au butoir toujours persistant de la contradiction existant entre les positions acharite et mutazilite qui sont défendables toutes les deux, mais que l’on n’arrivait pas à réduire à l’unité.

Ibn Taymiyya obsédé par la recherche du biais facile pour attaquer et dénigrer n’y comprit rien. A vrai dire, il faisait partie lui-même de cette partie des musulmans qui avaient besoin de mettre leur savoir à l’heure, de l’extirper de l’état où il s’était figé depuis trois siècles, se montrant incapable d’aller plus loin que la dualité théologique mutazilite-acharite. Ibn Taymiyya ne pouvait pas admettre cela à cause de plusieurs préjugés, dont le premier, le mépris des non-Arabes, qu’il manifeste lui-même en parlant des pauvres Berbères des montagnes comme des hommes qu’Ibn Tûmart était venu tromper en abusant de leur ignorance ! A-t-il jamais mis les pieds au Maghreb ? N’avait-il pas rencontré des hommes du Maghreb au Caire et à Damas, qui se trouvaient là justement pour enseigner la doctrine du Shaykh al-Akbar, Ibn Arabî ? Pensait-il vraiment par un préjugé antiberbère, que les Maghrébins étaient des ignorants ? Sans chauvinisme, je ne doute pas qu’en ce temps-là, le Maghreb avait plus de savants que l’Orient.

Ibn Tûmart enseigne des idées qui dépassent en portée celle du discours juridique du premier degré dont l’essence même est de diviser. La sagesse, la philosophie, la sociologie sont des sciences qui unifient, alors que le fiqh est une science normative, qui entraine la division, la discrimination et qui oppose forcément des hommes à d’autres. C’est une vieille querelle de préséance entre les fuqaha qui étudient les applications pratiques de la sharia et les philosophes, les maitres spirituels et les théologiens qui étudient les sciences portant sur le fond des choses. Les fuqaha ont toujours jalousé ces derniers, alors qu’ils savent bien que la noblesse d’une science dépend de la noblesse de son objet. Celui qui médite sur les choses divines est quand même plus élevé en rang que celui qui étudie les conditions du partage de l’héritage et les parts qui reviennent aux uns et aux autres, même si chacun a son mérite.

Ibn Tûmart était bien au courant des difficultés que présentaient les écoles théologiques musulmanes. Il ne s’est pas rendu en Orient pour apprendre le droit, devenir un faqih au sens restreint. Il était suffisamment formé dans les écoles maghrébines qui jouissaient déjà d’un grand prestige. Il était parti pour prendre le pouls de cet Orient malade de ses excès.

Plutôt que d’œuvrer à perpétuer la haine que se vouent ces deux tendances globales de la théologie musulmane, Ibn Tûmart introduit une idée fondamentale qui vise à surmonter et à résoudre la plus grande aporie de la théologie musulmane.

Il fut le premier à parler de l’être absolu à propos de Dieu. Ibn Sinâ n’était pas loin de le faire… mais c’eut été trop tôt. D’ailleurs dans sa critique, Ibn Taymiyya ne manque pas d’établir un lien entre les deux hommes, qu’il associe avec sa bête noire et sa cible préférée, Ibn Sab‘în. Poser cette instance permet de relativiser la gravité de l’opposition transcendance – immanence. Cela sera mis au clair par Ibn Arabî.

Ibn Taymiyya n’hésita cependant pas comme à l’accoutumée à s’en prendre à cette idée selon ce qu’il en comprenait, c’est-à-dire pas grand-chose. Il aurait dû se contenter de faire du droit relevant des cas habituels que soulève son école juridique, le hanbalisme, plutôt que de se mêler de casuistique philosophique. Mais n’oublions pas qu’il agit, guidé par le seul souci d’empêcher l’émergence d’une pensée scientifique libre dans la société musulmane. La liberté lui faisait peur, comme à beaucoup d’autres. C’est un signe de faiblesse de la foi que de ne pas faire confiance aux hommes, à nos semblables. Le gouvernement almohade a donné l’exemple d’un grand courage en rendant possible l’avènement de l’œuvre et de la pensée d’Ibn Rochd.

L’Etre absolu n’est pas l’être général des philosophes (al-wujûd al-‘âmm) c’est-à-dire l’être en tant que mot. Il est le degré de l’Essence divine en tant qu’elle est envisagée en elle-même, sans relations, Dieu en tant qu’indépendant du monde. Ce degré correspond chez Ibn Arabî, à la ahadiyya, c’est-à-dire le niveau correspondant au nom divin al-Ahad que l’on trouve dans le Coran. Tous les musulmans savent d’instinct, dirais-je, que le Nom Ahad n’admet pas la relation de servitude (‘ubûdiyya) puisque de tout temps personne ne s’est appelé ‘abd al-Ahad. Par contre nous avons le nom ‘abd al-Wâhid, parce que la wâhidiyya correspond à l’unité divine multiple, admettant les relations qu’impliquent les Noms, attributs et actes de Dieu. Par exemple, quand nous disons que Dieu est Connaissant, cela implique une science, un être ayant la science et un objet connu. Quand nous parlons du Créateur, nous impliquons des créatures, etc.

Dans le cas de la ahadiyya, il va de soi que les relations (nisab) s’annulent, et que les noms divins sont niés parce qu’à ce niveau, Dieu est envisagé en tant qu’Essence inconnaissable, et à propos de Lui, on ne peut dire qu’une seule chose : nous ne savons rien, seul Dieu Se connaît. On ne nie pas la réalité des Noms et Attributs divins. Ils s’occultent d’eux-mêmes quand seule l’Essence sacrosainte est envisagée. Huwa al-Zâhir wal-bâtinû. Il est l’Apparent et Il est l’Occulte.

Ainsi Dieu se donne à connaître, d’une part, et Il demeure inconnaissable en même temps.

Si dans le discours théologique on confond ces deux points de vue, il va de soi que l’on proférera beaucoup de non-sens. Le monde dans lequel nous vivons est un monde où se manifestent les noms et qualités divines. Nul ne peut nier leur fait d’être des réalités.

 Ainsi avec l’idée d’Etre absolu, on pousse à son extrême la transcendance divine (tanzîh) chère aux mutazilites, et avec la wâhidiyya on affirme l’immanence divine, indispensable degré pour situer le lieu de réalité du domaine des Noms, attributs et actes divins.

L’Etre absolu n’a pas le même contenu chez tous les penseurs andalous-maghrébins, chez Abû Madyan, Ibn Arabî et Ibn Sab‘în, mais ayant été prononcé par Ibn Tûmart, il a ouvert le champ d’investigation aux esprits libres de notre contrée. Il est certain qu’en qualifiant son mouvement de muwahhid, Ibn Tûmart avait bien en vue quelque chose de plus grandiose que ce qu’en a compris Ibn Taymiyya.

Cet unitarisme va féconder la pensée maghrébine qui engendrera la doctrine de l’unité de l’âme (monopsychisme) chez Ibn Rochd (2) (Averroès), la doctrine de l’unité de l’être chez Ibn Arabî, la doctrine de l’unité absolue (al-wahda al-mutlaqa) chez Ibn Sab‘în. En politique, l’unitarisme a réalisé quelques succès comme celui de rassembler les maghrébins pour assurer le maintien de l’Andalousie, avant de s’achever dans une certaine forme de monolithisme. Car la pression des ulémas conservateurs et apeurés finira par faire retomber la tension progressiste, et retourner au malékisme dans les applications du droit (furû’). C’était le début de la fin de la puissance musulmane au Maghreb, dont les signes seront la perte de l’Andalousie, les débuts de l’occupation espagnole et la soumission des pays maghrébins au colonialisme français.

Si Ibn Taymiyya avait de la suite dans les idées, il aurait conclu que la catastrophe mongole aurait pu être évitée si les orientaux avaient prêté l’oreille aux ordonnances ghazzâliennes.

On s’attendrait à ce qu’Ibn Taymiyya aborde le sujet en savant pour soulever quelques critiques sur tel ou tel point de l’ouvrage d’Ibn Tûmart. Et bien non : comme à son habitude, il recourt à son langage de l’invective, de la menace et de l’excommunication (takfîr). Il se contente de citer des versets coraniques qui appuient ses dires, sans se douter que ceux qu’il critique sont aussi des musulmans et font aussi un large usage des références coraniques. Et bien entendu, il recommande à ses lecteurs de s’en tenir aux bonnes pratiques du salaf dont il se considère le porte-parole, et dont on n’a jamais compris la composante, étant dépourvu de pertinence scientifique, et n’étant ni une notion coranique, ni un concept clairement établi.

Avec Ibn Tûmart, va poindre l’aube d’une nouvelle pensée musulmane, grâce sans doute au fait que le Maghreb avait pris ses distances à l’égard des faux conflits qui avaient déchiré les orientaux, et auxquels al-Ghazzâli avait tenté de mettre fin. Cette nouvelle pensée musulmane trouvera son accomplissement parfait dans l’œuvre d’Ibn Arabî. Là aussi Ibn Taymiyya manquera l’occasion de se taire, préférant débiter des jugements sur des idées qui dépassent son savoir. Je dirais sans hésitation, que si rien ne va plus dans la société musulmane, c’est parce qu’on tarde à tourner définitivement la page du salafisme et à adopter des idées nouvelles, notamment celles qu’Ibn Taymiyya a mises à l’index.

La démesure de ses jugements n’a d’égale que leur inapplicabilité. Ses ouvrages constituent une sorte de musée des fatwas d’un désespéré. Ils sont le produit d’une pensée réactionnaire par définition. S’il eut disposé du pouvoir, il aurait envoyé tout le monde au bûcher, comme cela advint malheureusement pour tant d’innocentes personnes dans le Christianisme, pour le seul péché de vouloir comprendre, au sujet de la religion, un peu plus que ce qu’en disait le curé du village.

La pensée musulmane est restée encadrée, coincée plutôt, dans les limites étroites qui lui ont été définies par ledit salaf (puisqu’il faut appeler salaf tout ce qui bloque l’évolution de la pensée) dont la fonction principale est de canaliser les esprits vers l’impasse des Anciens. Cette tentative d’infantilisation de la pensée musulmane a longtemps réussi en se fondant sur des non-dits, des interdits implicites, des prétextes absurdes et une ambiance de peur : il faut respecter les « Anciens », ne rien dire à leur sujet. Il ne faut pas soulever le couvercle du puits, khelli lbîr be-ghtâh. Comment, dans ces conditions, pourrions-nous changer notre état ? C’est nous qui sommes devenus des puits et c’est sur nous-mêmes que nous mettons le couvercle. Nous nous condamnons à ne rien savoir, à ne rien dire… pour une raison que nous ne comprendrons jamais. Nous vivons dans la peur depuis des siècles… peur de ne pas caresser notre interlocuteur dans le sens du poil, de dire quelque chose qui va déplaire à l’inquisiteur inconnu qui se dissimule derrière une barbe ou un turban.

Ibn Taymiyya rêvait du rétablissement de la dynastie abbasside… pour que tout rentre dans l’ordre, son ordre à lui. Son idéal était un retour au passé. Un passé auréolé d’ombres qu’il appelle le salaf, un composé hétéroclite de sahâba, de tâbi‘in, de tâb’i tâbi‘in, et d’autres entités qui, si elles eurent leurs heures de gloire, pour certaines d’entre elles, n’en demeurent pas moins accessoires pour fonder une pensée islamique dynamique capable de nous orienter par pluie et par beau temps. Des ombres qui se dressent pour faire peur, pour empêcher l’intelligence de dire son mot, et que l’on nous a imposées comme des critères de la foi. Evoquer ces ombres sans faire suivre leurs noms de la formule « radiya Allah ‘anhu » est un péché.

Nous ne disons pas que la pensée a cessé de progresser ou encore que cela ne servira à rien de faire l’effort après Ibn Tûmart, Ibn Arabî, Ibn Rochd et les autres. Nous ne disons pas qu’Ibn Taymiyya ne fut pas un musulman encore moins un antimusulman. Il s’est tout simplement trompé dans ses jugements, à partir du moment où sa logique s’est fondée sur une idée fausse, et une attitude de réfutation de tout ce qui ne rentre pas dans ses critères érigés au rang de critère religieux absolu, cela l’a conduit à se tromper dans presque tous ses jugements.

J’ai commencé par donner l’exemple d’Ibn Tûmart, parce que je me devais de répondre à une accusation injuste contre un de mes compatriotes berbères du 13ème siècle.

Nous donnons un autre exemple de jugement erroné de la part d’Ibn Taymiyya.

Quand on l’interroge au sujet de son avis sur les Mongols, il fait preuve de la même attitude inquisitrice, du même manque de sens historique, comme on vient de le voir à l’égard d’Ibn Tûmart. Contre tout bon sens, il les qualifie de non-musulmans même s’ils ont prononcé la shahâda !

Ibn Taymiyya est né à l’époque où les Mongols, conduits par leur chef Hulagu (mort en 1265), petit-fils de Gengis Khân, prirent Bagdad (février 1258) et la saccagèrent avant de l’incendier, mettant un point final à l’empire abbasside. Il ne fut pas témoin de tous les évènements qui précédèrent ou suivirent cela. Pendant des années et jusqu’à l’époque d’Ibn Taymiyya, les musulmans seront militairement incapables de vaincre les Mongols, exactement comme la situation qui est la nôtre face aux Américains. Quelques années après la mort de Hulagu, les Mongols installés dans un territoire qui dépasse légèrement le domaine de l’Iran actuel se font musulmans grâce au travail d’initiation des maitres soufis. Très puissants, les mongoles adhèrent à l’islam, portent le turban et se mettent au service de notre religion.

Comme beaucoup de gouvernants musulmans, ils se permettaient quelques écarts à la loi divine, surtout quand il s’agissait de mettre fin aux jours de leurs opposants. C’est d’ailleurs ce que font encore de nos jours les chefs musulmans. Un homme fut outré par cela et demanda une fatwa à Ibn Taymiyya qui se trouvait tantôt en Egypte tantôt à Damas, loin d’atteinte des Mongoles dont le domaine se limitait plus ou moins au territoire iranien de l’époque. Ibn Taymiyya rédigea alors sa fatwa dans laquelle il se montre un faqih vivant dans l’irréalité et dans l’abstraction. Pour comprendre, imaginez Ibn al-Bâz, le mufti saoudien, en train d’appeler les musulmans à s’engager dans une guerre contre les Américains, à cette différence près que les Mongols s’étaient fait musulmans de leur propre gré, et alors qu’ils avaient les moyens militaires pour rester attachés à leurs religions d’origine, le chamanisme et le bouddhisme. Le cas d’Ibn Taymiyya relève donc de la psychiatrie, comme d’ailleurs en témoigne Ibn Battûta dans sa Rihla.

Ibn Taymiyya répond donc par une condamnation des actes des Mongols (3). Or cette fatwa peut être comprise de plusieurs façons : si les Mongoles qui ont commis les crimes que détaille la question (voir ci-dessous), ne sont pas des musulmans même s’ils ont prononcé les deux shahâdas, alors on peut se demander si les Arabes qui ont commis des crimes semblables en Afrique du Nord au début de leurs conquêtes (futûh al-buldân) étaient des musulmans, car eux aussi prenaient les femmes et les enfants, massacraient à tour de bras et pillaient les richesses des peuples conquis qui ne les avaient pas du tout agressés ?

Pour ma part, je pense que les Mongols étaient sincères dans leur conversion, mais ils l’étaient de façon inégale, d’un homme à un autre, comme les Arabes des premiers temps : de mauvais musulmans, inconséquents avec leur foi. Mais voyons la question posée à Ibn Taymiyya, traduite du texte en anglais :

« Question (4) :

« Qu’est-ce que les grands savants jurisconsultes de cette nation (oumma) disent au sujet de ces Tatars (Mongols) qui sont apparus en l’année 699 de l’hégire (1200) ? Ils ont commis ce à quoi ils doivent leur renommée : l’assassinat des musulmans, la prise des captifs, femmes et enfants, et le pillage des musulmans qui tombaient sous leur domination. Ils ont porté atteinte à l’honneur de la religion en humiliant les musulmans et en endommageant les mosquées, en particulier Bayt al-Maqdis (la mosquée al-Aqsa à Jérusalem) et l’ont souillée en y accomplissant des actes répréhensibles. Ils se sont emparés de la richesse des musulmans et du trésor public (bayt al-mâl) et ont fait prisonniers un grand nombre d’hommes musulmans et les ont déplacés loin de leur patrie. Et en dépit de tous ces actes, ils prétendent s’attacher à la profession de foi de l’islam (shahâda) et soutiennent qu’il est interdit de s’opposer à eux par les armes, car ils affirment être attachés à l’islam, suivre ses principes fondamentaux, et que leur extermination des musulmans leur sera pardonnée. Ainsi, (pouvez-vous nous dire s’il) est permis de les combattre ou bien s’il est obligatoire de les combattre ? Et quel que soit la réponse, de quel point de vue (preuves du Coran et de la Sunna) peut-on déduire la permission de les combattre ? Ou bien quelles sont les preuves de la nécessité de les combattre ?»

Dans sa réponse, Ibn Taymiyya juge, comme à l’accoutumée, dans l’absolu, en faisant abstraction de l’histoire et des méfaits des Arabes, en ne rappelant pas les causes qui ont été à l’origine de l’invasion des Mongols : un émir musulman Khwârezm Shâh, avait fait assassiner à deux reprises des ambassadeurs de Gengis Khan. Il se comporte en salafiste pour qui tout ce qui s’est passé jusque là dans la société musulmane fut parfait et que ce sont les « Tatars » (Mongols) qui sont des intrus et qui ont gâché la fête. Ibn Taymiyya ne pouvait pas accepter l’idée de colonisabilité : que la cause du malheur tatar puisse se trouver dans les insuffisances des musulmans. Ce qui est le trait d’un esprit faible qui attribue d’instinct la responsabilité aux autres, attitude qui est propre à la « pensée » du wahhabisme qui ne feint de se réveiller que lorsqu’il s’agit de condamner les non-musulmans, mais jamais pour dénoncer les propres insuffisances des (chefs et peuples) musulmans.

Les Mongols ont été la vengeance que Dieu a prescrite aux Arabes pour le mal qu’ils ont fait subir aux Berbères et aux orientaux non-arabes. Les Arabes ont payé pour avoir engagé des guerres de conquêtes interdites par l’islam. Les Mongols leur ont pris leurs femmes et leurs enfants ainsi que leur or, pour leur rappeler ce qu’ils firent eux-mêmes au début de leurs « conquêtes » en se félicitant et en croyant mériter le paradis pour cela.

Il faut lire les chroniques arabes des premières années de l’« islamisation » du Maghreb pour comprendre parfaitement ce que je dis. Les Arabes s’étaient comportés exactement comme les Mongols décrits ci-dessus, voire pire. Sauf que les Mongols étaient venus suite à l’assassinat des ambassades envoyées à deux reprises par Gengis Khan et pour se venger en toute justice divine et humaine, alors que les Arabes étaient venus prétendument pour nous apporter la bonne nouvelle de l’islam.

Non, Ibn Taymiyya, les Mongols se sont bel et bien convertis, mais tu es jaloux de ce que ce ne sont pas des fuqaha comme toi qui les ont guidés, mais que ce fut l’œuvre de modestes maîtres soufis ne portant ni épée ni bouclier agissant avec leur sincérité pour seule arme. Les Mongols se sont convertis et ils avaient plus de mérite que tout autre, parce qu’ils étaient militairement vainqueurs et que rien ne les y obligeait à le faire.

Dieu est juste. Il n’aime pas l’injustice. Il ne favorise les croyants que lorsqu’ils sont croyants. Il aime toutes Ses créatures, même les Mongols. Il n’est pas exclusivement le Dieu des Arabes. Et rappelons que seul le Prophète (SAW) avait le droit de lancer le jihad offensif.

Le texte de la réponse d’Ibn Taymiyya, que l’on peut lire sur internet, ne nous apprend rien de nouveau sur une constante de sa pensée : sa tendance à considérer que les musulmans du salaf étaient tous des anges auréolés de sainteté. Il suffit de mettre le mots berbères à la place de musulmans et de remplacer Mongols par Arabes, pour comprendre qu’en fait la question a été inspirée par Dieu pour rappeler aux Arabes qu’ils ne recevaient que la monnaie de leur pièce, qu’Il a envoyé les Mongols comme une illustration vivante leur rappelant leur aventure en Afrique du Nord.

Imaginez maintenant dans quelle gêne se trouverait Ibn Taymiyya si la question lui était posée aujourd’hui et qu’à la place des Mongols, la demande de fatwa portait sur les Américains qui tuent chaque jour des centaines de musulmans.

Abû al-‘Atâhiya
10 octobre 2012

Notes de renvoi :

(1) Voir Laoust, Henri, texte arabe et traduction française d’« Une fetwâ d’Ibn Taimiya sur Ibn Tumart », publié dans le Bulletin de l’Institut Français d’Archéologie Orientale (BIFAO), numéro 59, 1960, pp. 157 à 184.

(2) C’est sur ordre du sultan almohade abû Yûsuf Ya‘qûb al-Mansûr (qui régna de 1184 à 1199), qu’Ibn Rochd accomplit son œuvre critique d’Aristote qui lui valut la renommée en Occident.

(3) Les Mongols ont dominé l’Orient musulman au 7ème/ 13ème siècle, et ont notamment pris en 1256, Baghdad dont ils massacrèrent les habitants et qu’ils brûlèrent. Ce fut une catastrophe inimaginable pour les musulmans, pire que le ne fut le 11 septembre pour les USA. Ibn Taymiyya n’était pas encore né. Il est mort vers 1330. Entretemps, les Mongols étaient devenus musulmans de leur propre gré, alors qu’ils avaient la puissance militaire de leur côté.

(4) Fatwas d’Ibn Taymiyya, volume 28, page 576. Le lecteur qui le souhaite pourra lire la réponse détaillée d’Ibn Taymiyya sur internet. On peut en trouver la traduction anglaise sur ce site :
http://ia700502.us.archive.org/17/items/WhyTheTatarsAreKaafirs/tatar1.pdf

26 commentaires

  1. ABOUPORTANT on

    تاه يتيه أبو العتاهية
    Le titre de l’article a le mérite d’être clair sur les intentions de son auteur à vouloir régler son compte à « Ibn Taymiya et ses semblables ».
    Donc pour l’objectivité , nous sommes fixés.
    Encore que ce n’est pas tant sa partialité qui dérange , l’auteur a tout à fait le droit d’apprécier ou non l’homme et son œuvre, à partir du moment qu’il propose une lecture critique et documentée , mais c’est la véhémence des propos , l’invective et l’insulte qui choquent , cela ressemble à une inquisition , on est à deux doigt de l’excommunication .

    Nous nous attendions à un travail d’ universitaire , mais quand on lit :
    « Ibn Taymiya n’est surement pas un penseur au sens strict du mot, mais un manipulateur. Je parle de lui en ces termes, parce qu’il n’a pas hésité lui-même à utiliser un vocabulaire diffamant à l’égard d’Ibn Tumart ( mort en 1130) , UN HOMME DE CHEZ NOUS, FILS DE LA TERRE DE BERBERIE » ou bien
    « J’ai commencé par donner l’exemple d’Ibn Tumart, parce que je me devais de répondre à une accusation injuste contre UN DE MES COMPATRIOTES BERBERES du 13e siècle. » , en lisant cela on a l’impression d’avoir affaire à un chauvin supporter de foot.
    Je ne prétend pas avoir l’érudition de Abu El Atahiya qui lui permet de dire que Ibn Taymiya est un ignare , ce que je sais par contre , c’est que c’était un savant rigoriste , littéraliste connu pour ses critiques et divergences avec les Mutaziltes, les chiites et les Soufis , ce qui ne l’empêchait du reste pas de reconnaître les mérites de certains de ses contradicteurs sur certaines questions .
    L’ignorance ose tout, la rancune aussi.
    Je pense justement, que c’est son jugement sur Sheikh el Akbar, « bien noté » lui, par Abu El Atahiya, qui explique le parti pris chauvin et l’outrance dans les propos .
    Ibn Taymiya n’est certainement pas exempt de critiques et d’objections , mais orienter son travail uniquement sur les aspects discutables ou contestables de son œuvre est pour le moins injuste .
    Je voudrais terminer en citant ici quelques extraits d’une présentation du livre « le traité du droit public » faite par Abdessami DJEBARI qui dit absolument le contraire d’ Abu El Atahiya .
    « Il a affronté la pensée figée et le conservatisme , il a magistralement détruit l’assertion qui voulait que l’exercice de l’effort personnel de réflexion ( Ijtihad) doivent être considéré clos après les quatre imams »
    « En outre, il rectifia de nombreuses conceptions qu’avait la communauté , notamment en démontrant que la pluralité des rites ne peut nullement être la cause de discorde de conflit ou de rupture »

    • Abu al-Atâhiya on

      Réponse à Abouportant
      Permettez-moi d’abord, d’apporter deux corrections au texte : Ibn Tûmart est du 12ème et non du 13ème siècle, comme je l’ai écrit par faute de frappe. La prise de Bagdad a eu lieu en 1258, et non 1256.
      [b]Réponse à Abouportant :[/b]
      Salam et merci pour votre commentaire. La science du fiqh procède par un découpage du réel, en unités sujettes au droit. Elle traite son sujet point après point, séparément. Le jurisconsulte en général ne propose pas un projet d’ensemble, encore moins un projet de société. Il part du principe qu’il s’adresse à des musulmans, principe qui est pour lui une ligne directrice. Il s’occupe d’indiquer au mukallaf, sujet adulte et volontaire de la loi musulmane, la façon dont il devra s’acquitter des obligations. La cohérence du droit repose sur la cohérence de la conformité à la lettre et à l’esprit du Coran et de la tradition prophétique.
      Cette façon de percevoir le réel par une approche juridique n’a pas la même valeur qu’une approche directement philosophique ou spirituelle, même si indirectement, il est possible de dégager quelques positions idéologiques ou philosophiques de l’étude d’un traité de droit. Normal, le fiqh au sens restreint s’occupe des applications (furû‘). Il va sans dire que celui qui n’est pas musulman ne verra pas la nécessité de s’y conformer, à quelques cas d’exceptions près. Autrement dit, c’est en acceptant la foi musulmane, que le croyant est amené à chercher à connaître les moyens et les modes de manifestation de son obéissance à Dieu.
      Généralement, c’est par la prédication des hommes de cœur (musulman immigré donnant le bon exemple ou maitre spirituel, etc.) que l’islam se répand. Le faqih vient pour homologuer la nouvelle situation. Il est donc un technicien nécessaire du rite, comme le médecin qui est un technicien de la santé. On consulte le faqîh qui aura obtenu ce titre après des années d’études. La carrière du faqih se fera selon sa compétence et ses qualités personnelles, et donc selon sa réputation.
      Le jurisconsulte n’est pas un juge. Le juge (Qâdî) traite les cas particuliers, individuels : il rend la justice sur la base des cas concrets conformément à la loi, et avec les règles définies par elle ainsi que sa liberté d’appréciation.
      Seulement voilà : le juge, comme le faqîh sont des fonctions qui sont créées par la civilisation humaine. Lorsque la civilisation recule, ces fonctions deviennent obsolètes, ou si l’on veut des fonctions sans organe. On ne peut pas légiférer si le peuple n’en fait pas la demande, et si on continue quand même à le faire, alors la législation perd son objet (ou se heurte à un rejet violent des hommes). Lorsque la société musulmane a cessé de fonctionner à régime normal, la foi s’est progressivement repliée dans les cœurs. A partir du 14ème siècle, nous avons cessé de produire des grands hommes, pas seulement dans le droit, mais dans la quasi-totalité des sciences qui florissaient jusque là, plus de grands philosophes, ni de grands médecins.
      A l’époque coloniale, les algériens n’avaient pas d’institutions étatiques propres, mais ils ont gardé la foi de l’islam. La foi est antérieure au fiqh. Elle le conditionne.
      Dire que les fatwas d’Ibn Taymiyya n’avaient pas lieu d’être, signifie que même s’il avait eu raison dans son jugement, en toute objectivité, ou seulement aux yeux de certains de ses lecteurs, ces dites fatwas seraient demeurées sans effet, parce qu’il n’y avait plus d’Etat musulman capable de les imposer ou de les appliquer. Sa pensée essentiellement réactive, produite pour tenter de colmater les brèches du corps de la société musulmane, allait à l’encontre de la majorité des musulmans qui voyaient d’autres urgences. J’admets que cela a quelque chose de dramatique, à la fois pour Ibn Taymiyya et pour ses opposants musulmans. Son agitation irritait sans doute certains des chefs des quatre madhâhib sunnites qui l’ont envoyé en prison. Vous comprendrez alors que je serais en contradiction avec moi-même si j’excommuniais un tel homme (même si lui-même eut tant recours à cette arme). Il a fait un effort d’interprétation. Il s’est trompé. Je n’ignore pas que certains lui ont trouvé des jugements justes. Pourquoi pas ? Tout dépend du point de vue où l’on se place. Voilà tout. Ses erreurs ont encore été aggravées par ceux qui se réclament de lui et qui lui portent tort. Bien entendu, nous parlons de l’œuvre ; quant à l’homme, Dieu seul le connait. A moins de considérer que sa pensée est appliquée en ce moment dans la péninsule arabique.

      • strategika51 on

        Désolé mais Ibn Taymyya est loin d’être fini
        Ce qu’il faut savoir est qu’Ibn Taymmyya est le produit d’une époque et la réaction à un contexte eschatologique. C’est un homme du 13ème siècle vivant dans un Orient où la déferlante mongole venant de l’Est, l’acculturation Croisée sur le littoral syro-palestinien et les déprédations des bédouins ont fait croire à une imminence de fin du monde, sinon la fin de l’Islam. D’oû la réaction virulente. L’oeuvre d’Ibn Taymyya doit être abordée en conséquence et ce fut un effort en son temps adapté aux exigences de son environnement immédiat (guerres, massacres, dépravation totale des moeurs, vols, brigandage, corruption, etc.) Je ne crois pas qu’Ibn Taymmya puisse être rapproché du Wahabisme dont les origines, l’évolution et l’établissement ont obéi à d’autres contextes socio-culturels spécifiques à l’humus culturel rigide d’une région particulière d’Arabie au 18ème siècle qui n’avait rien à voir avec le Sham du 13ème siècle.

    • Réponse à Abou portant.
      Monsieur,
      Je tiens avant tout à remercier Abu al-Atâhya pour cet excellent article qui m’a libérer l’esprit.
      Monsieur, moi j’ai lu beaucoup de livre de Ibn Taymiyya et je retrouve tout à fait l’homme (je ne dit pas le savant car il ne l’est pas) décrit par Abu al-Atâhya.
      Par contre vous, je crois que vous n’avez pas beaucoup lu Ibn Taymiyya. En particulier quand vous parlez de (Ijtihad) en sous entendant qu’il en fut un.
      Pour finir, voyez de vous même le résultat de l’ijtihad de Ibn Taymiyya les wahhabites.

      • ABOUPORTANT on

        Réponse à Moussa
        Monsieur,
        Vous avez tout à fait le droit de trouver excellent l’article d’Abu al Atahiya, et j’ai parfaitement le droit de discuter le contenu de l’article à condition bien sur que l’on avance les raisons que l’on croit fondées , et qui motivent notre appréciation, chose que je prétend avoir justifié , alors que vous ne le faites pas, sinon en affirmant avoir beaucoup lu Ibn Taymiya mais pas moi .
        Ma première objection portait sur la partialité et même le chauvinisme de l’auteur, qui le reconnait d’ailleurs , assume et justifie même par sa soit disant nécessité de se conformer à la sunna, en citant son « hubb al-watan min al imane » notoirement connu comme étant un hadith dha3if.
        Contrairement à lui, je ne prend pas parti pour Ibn Taymiya qui , pour
        moi, n’est ni un saint , ni quelqu’un d’infaillible, il est sujet à étude et objections à condition de faire preuve d’objectivité et d’impartialité, choses totalement absentes dans l’article d’Abu al Atahiya.
        L’objectivité aurait été par exemple de replacer l’IDJTIHAD d’Ibn Taymiya dans son contexte historique et surtout éviter l’aberration de le rendre responsable de la déliquescence du monde musulman (d’hier et d’aujourdh’ui) ou de ce que font en son nom, d’autres musulmans du 19 et 20 siècle .
        L’auteur aurait pu aussi , rappeler l’attitude courageuse d’Ibn Taymiya avec Kazan l’empereur des tatares lors du siège de Damas,notamment lorsque réclamant à Kazan la libération des prisonniers , celui-ci n’en libéra que les musulmans , ce à quoi Ibn Taymiya exigea et obtint la libération des autres prisonniers juifs et chrétiens car « Ahl Edhima ».
        Cela aurait rendu l’article plus crédible , tout en restant critique à l’égard d’Ibn Taymiya.
        Ma deuxième objection , portait sur l’opposition qu’il fait entre les musulmans (les arabes et les berbères) et sa lecture très coloniale de la pénétration de l’Islam en Afrique du nord.
        On ne peut pas , sous (faux) prétexte de soulever les couvercles, dire n’importe quoi.
        Ce serait bien d’être humble et de respecter l’intelligence des lecteurs.

        • Le fond ou la forme
          Monsieur,
          Mon intervention du 21-10-2012 était premièrement pour rendre hommage à monsieur Abu al-Atâhya et pour confirmer ses propos sur Ibn Taymiyya car, comme je l’ai écrit, j’ai lu beaucoup d’ouvrage de Ibn Taymiyya et sur Ibn Taymiyya. Ce n’était pas par manque d’humilité de ma part que de dire ceci mais juste de rappeler qu’une simple lecture, sans les lunettes salafistes, permet d’avoir un avis sur cet homme.
          Par contre vous, vous commencer par me répondre, je vous cite :
           » j’ai parfaitement le droit de discuter le contenu de l’article à condition bien sur que l’on avance les raisons que l’on croit fondées , et qui motivent notre appréciation, chose que je prétend avoir justifié ». Excusez moi, mais j’ai relu vos deux interventions sur cet article je n’ai trouvé point de discutions sur le fond de votre part. Donc je ne vois pas ce que vous avez justifié (On ne justifie pas le néant.)
          Concernant Ibn Taymiyya , voici pour vous, les reproches que lui ont fait les savants musulmans (de son époque). Ils sont au nombre de quatre.
          – Mudjassim (il considérait que Dieu est un être physique)
          – Zindiq (il a interdit l’appel du secours du prophète)
          – Mounafiq (pour son manque de respect envers le quatrième qualife l’imam Ali)
          – Il voulait la « Imama al oudhma » (opportuniste)
          Vous trouverez les détails dans le livre « Al Durar al kamina » de Ibn Hadjar Aj A’squalani. Tome 1 page 155. Dar Aldjaïl. Beyrouth.
          Je ne citerais pas ceux qui l’ont sortie de la sphère de l’islam. C’est pour toutes ces raisons qu’il a été emprisonné et non pas pour son jihad ou autre comme on aurai pu le croire.
          Je vous cite encore :
          « ce que je sais par contre , c’est que c’était un savant rigoriste , littéraliste connu pour ses critiques et divergences avec les Mutaziltes, les chiites et les Soufis »
          Cela dépond ce que vous entendez par « critiques », pour Ibn Taymiyya c’est des apostats. Vous conviendrez, monsieur, qu’on se trouve là au delà de la simple critique. Je fais mienne la première partie de votre gentil citation  » L’ignorance ose tout. »
          Je vous cite encore :
          « Je pense justement, que c’est son jugement sur Sheikh el Akbar, « bien noté » lui, par Abu El Atahiya, qui explique le parti pris chauvin et l’outrance dans les propos . » Je ne savais pas que Ibn Arabi était berbère.
          Je vous cite encore :
          « Ibn Taymiya n’est certainement pas exempt de critiques et d’objections , mais orienter son travail uniquement sur les aspects discutables ou contestables de son œuvre est pour le moins injuste. »
          Monsieur, il existe des milliers de livres « même le feu ne les brûlera pas » qui parle de Ibn Taymiyya dans le sens des poils « Hodjato Al islam », « Almoudjhid al akbar », « Sheïkh al islam « … etc. Pas une seule année ne passe sans qu’il y est des thèses, notamment dans les universités d’Arabie, ou des livres louant les biens faits d’Ibn Taymiyya. Des générations entières de perroquets ressassant les mêmes propos les mêmes arguments que leur maître. Monsieur Abu al-Atâhya contrairement à ce que vous prétendez, je vous cite : « Ce serait bien d’être humble et de respecter l’intelligence des lecteurs », respecte l’intelligence des lecteurs en leurs offrant une lecture de l’histoire, en analysant les causes de notre décadence et enfin en ciblant les événements et les personnes qui y ont participé et non pas en faisant le perroquet comme les autres.
          Je vous cite encore :
          « Il a affronté la pensée figée et le conservatisme , il a magistralement détruit l’assertion qui voulait que l’exercice de l’effort personnel de réflexion ( Ijtihad) doivent être considéré clos après les quatre imams »
          Mais seulement en ramenant tout le monde au salaf. il a combattue le conservatisme en mettant à la place un retour en arrière (vers le salaf). Il a bien créer un mouvement mais de rétropédalage.
          Je vous cite :.
          « En outre, il rectifia de nombreuses conceptions qu’avait la communauté , notamment en démontrant que la pluralité des rites ne peut nullement être la cause de discorde de conflit ou de rupture »
          Rien de nouveau sous le soleil, personne ne disait le contraire à son époque, sauf ces disciples et pour cause, à force d’écouter ses prêches. Ce qu’il voulait c’est se plaçait au dessus de ces quatre imams (R). Comme à sa façon manipulateur il cherchait une place sur soleil.
          Et pour finir je vous cite :
          « Ibn Taymiya exigea et obtint la libération des autres prisonniers juifs et chrétiens car « Ahl Edhima »
          Si vous avez lu l’article, les tatars sont devenu musulmans. Ceci pourrait être un geste de bonne foie de leurs part. Je ne voie pas le courage.
          L’histoire est têtue Monsieur.

          • ABOUPORTANT on

            rien dans la forme , rien dans le fond
            Monsieur,
            Considérant cette espace comme un lieu de débat , il faut comprendre et accepter qu’il y ait des avis divergeants et contradictoires sur tout sujet abordé, l’essentiel c’est de débattre en essayant d’apporter des arguments ou autres éléments d’explications justifiant son point de vue et c’est exactement ce que j’ai tenté de faire dans mes précédents commentaires, même si vous n’avez pas voulu voir l’objets de mes réserves.
            1/ Ma première réserves concernait le manque d’objectivité avéré et le parti pris de l’auteur, trahies par l’utilisation de termes et de propos qui n’ont rien à voir avec un travail d’analyse sérieux, voici, un échantillon des propos tenus par l’auteur sur le « manipulateur » Ibn Taymiya:
            – Le titre déjà qui en plus d’être prétentieux , annonce l’intention d’en découdre;
            – « Ibn Taymiyya et ses semblables » terme méprisant;
            -« Ibn Taymiyya n’avait pas la compétence pour se mêler de près ou de loin. Mais l’ignorance ose tout. »
            -« La démesure de ses jugements n’a d’égale que leur inapplicabilité ».
            -« Ibn Taymiya n’hésite cependant pas comme à l’accoutumé à s’en prendre à cette idée selon ce qu’il en comprenait c’est- a-dire pas grand chose;
            -« Ibn Taymiya obsédé par la recherche du biais facile pour s’attaquer et dénigrer , n’y comprit rien »
            -« Là aussi il manquera l’occasion de se taire préférant débiter des jugements sur les idées qui dépassent son savoir »
            -« Il se trompe dans presque tous ses jugements »
            et le must du must « Le cas d’Ibn Taymiya reléve DONC de la PSYCHIATRIE comme d’ailleurs en témoigne Ibn Battuta dans sa Rihla »
            2/ Les raisons avancées , entre autre, pour justifier sa défense de Ibn Tumart me paraissent ridiculement chauvines;
            3/Sa lecture de la pénétration de l’ISLAM chez nous, reprend carrément la version colonialistes des orientalistes , qui exagèrent les faits et insistent sur l’opposition bérbéres-arbes;
            4/J’ai dit que Ibn Taymiya devait être étudié par rapport à son époque et qu’il était ridicule et insensé de lui imputer les agissements des wahabites combien même ils se réclament de sa pensée.
            Concernant votre article , j’aimerais porter certains ecclaircissements:
            1/ A aucun moment je n’ai dit que Ibn Arabi etait bérbére, j’ai trouvé osé de la part de l’auteur de reproché à Ibn Taymiya de bien noté ceux qui il apprécie , alors que lui, il fait strictement la même chose avec son Cheikh el akbar ,Ibn Arabi;
            2/Vous me prêtez l’intention de prendre inconditionnellement la défense d’Ibn Taymiya , relisez mes commentaires , je n’ai jamais dit qu’il était infaillible où qu’il ne s’est pas trompé dans certains de ses jugements;
            3/Vous avez décidé et trouvez qu’ Abu al atahiya offre « une lecture de l’histoire, en analysant les causes de notre décadence et enfin en ciblant les événements et les personnes qui y ont participé et non pas en faisant le perroquet comme les autres. »
            permettez moi de trouver votre sympathique jugement complaisant et très discutable ;
            4/Ne pas respecter l’avis des autres, ces « perroquets » qui lisent avec des « lunettes salafistes » parce que n’ayant pas lu autant que vous sur le sujet n’est certainement pas une marque d’humilité.
            Je persiste à dire que l’article en question n’a rien d’édifiant ni de révolutionnaire contrairement à ce que vous voulez faire croire.

            • A Aboutourant en rond
              Monsieur,
              Vous demandez de comprendre et accepter qu’il y ait des avis divergeant et contradictoires. Le problème vous ne donnez aucun avis, mis a part le chauvinisme de l’auteur vous vous contentez de faire de la non critique en restant tout le temps sur la forme.
              « Même si vous n’avez pas voulu voir l’objets de mes réserves » , il va falloir vous décidez entre arguments et réserves. Quand on a des arguments on les avances alors que quand on émet des réserves c’est par absence d’arguments.
              « Le titre déjà qui en plus d’être prétentieux », en quoi ce serait prétentieux de vouloir en découdre avec Ibn Taymiyya ce n’est pas un saint puisque lui même il traitait les savants de l’époque avec une logique d’apostas. L’auteur utilise la même logique de Ibn Taymiyya.
              « Ibn Taymiyya n’avait pas la compétence pour se mêler de près ou de loin » M. Abu al atahia n’a repris que ce que pensait de lui ses contemporains.
              « Ibn Taymiya reléve DONC de la PSYCHIATRIE » Il ne fait que citait Ibn Batuta
              « Sa lecture de la pénétration de l’ISLAM chez nous, reprend carrément la version colonialistes; » Contrairement à vous Abu al ne tombe dans la confusion dans la quelle vous vous trouvez il fait nettement la différence entre Islam et Arabe deux choses qui n’ont rien avoir. Donc le problème c’est que vous confondez ces deux notions. La lecture des livres d’histoire d’ibn Sa’d et de Tabary de cette époque montrent bien que les arabes, notez bien je dis arabes, ont commis des crimes effroyables. L’islam lui est passé dans les cœurs grâce à des personnes que Dieu seul connait mais surement pas grâce aux A’rab qui sont venue avec des comportements de la djahiliya.
              « Imputer les agissements des wahabites à Ibn Taymiya combien même ils se réclament de sa pensée. » Que vous le vouliez ou non les wahabites se réclament de sa ligne, le revendiquent et l’assument. Le reproche que je vous fais est que vous parlez de la pensée de Ibn Taymiya alors qu’il y en a pas.
              « A aucun moment je n’ai dit que Ibn Arabi etait bérbére, j’ai trouvé osé de la part de l’auteur de reproché à Ibn Taymiya de bien noté ceux qui il apprécie , alors que lui, il fait strictement la même chose avec son Cheikh el akbar ,Ibn Arabi. Oui mais l’auteur ne se place au dessus de ces savants alors que Ibn Taymiyya il apprécie pour les considérer moins que lui. le problème c’est que vous restez toujours dans la forme, Si j’ai bien compris les propos de l’auteur(il pourra le corriger s’il le souhaite) il ne compare à aucun moment Ibn Taymiyya à Ibn arabi au contraire le propos c’est de faire un état des lieu de la décadence des musulmans, et comme dans le début de son article il parle du wahabisme son analyse l’emmène vers Ibn Taymiya comme c’est une référence de la secte. Ibn arabi et Ibn
              Tumart avancent et Ibn Taymiya non seulement recule mais traite d’apostas ceux qui ne le suivent pas dans son mouvement.
              « Vous me prêtez l’intention de prendre inconditionnellement la défense d’Ibn Taymiya… , Non j’ai dit que vous critiquez la forme en prétendant parler sur le fond. En plus ça ne me gène pas que vous soyez un inconditionnelle de Ibn Taymiya mais ce qui me gène c’est vos remarques que sur le chauvinisme, manque d’objectivité alors que quand on lit l’article ce n’est pas ça qu’on retient.
              « jugement complaisant et très discutable », complaisant pourquoi pas ? mais discutable, allez y discutez le.
              « Ne pas respecter l’avis des autres » . Un avis est le produit d’une réflexion qui est elle même le résultat d’une démarche logique qui est produite par un certain nombre de connaissances et de travail nécessaires. Quand tous ça est absent, avec tous le respect que je vous doit, même une vache (Meuh) ou un âne (I an) à un avis. En plus si vous avez bien lu Abu Al dit dans son article que Ibn Tay traité pratiquement tous les courants de philosophes les soufis d’apostats donc avec quels outils il donnait son avis lui, on se le demande.
              Je persiste à dire que l’article en question n’a rien d’édifiant ni de révolutionnaire contrairement à ce que vous voulez faire croire. Je ne veux rien faire croire je veux tout simplement que vous dites ce que vous reprochez sur le fond de cet article. Je veux juste vous dire que malgré vos belles phrases et votre vocabulaire dans vos interventions vous n’avez rien critiquer, j’en arrive même à me demander si vous avez lu l’article ou vous vous êtes arrêté au titre.

              • ABOUPORTANT on

                à Abou Rourou
                Ah sacré Moussa , finalement tu es un vrai rigolo, franchement tu m’a fais rire avec ton imitation de la vache et de l’âne , tu fais très bien les animaux.
                Je crois qu’ après la marque de respect que tu m’a témoigné et les amabilités dont tu m’a gratifié on peut se tutoyer.
                C’est drôle mais à voir l’acharnement schizophrénique avec lequel tu te jettes et invectives ceux qui ne sont pas d’accord avec lui ,on pourrait croire que Moussa c’est Abu al atahiya avec un autre pseudo et la forme en moins puisque toi tu te laches complètement oubliant les règles de la bienséance. Tu es en plein transe.
                Je sais pertinemment que cela ne servira à rien , mais je vais quand même essayer de t’expliquer certaines choses , bien que c’est difficile , voire inutile, de débattre avec quelqu’un qui vient avec l’intention d’en découdre, surtout quand celui-ci a une grande estime de sa personne , car à part les attaques personnelles mesquines et tes commentaires ironiques sur mes extraits tu n’explique pas grand-chose.

                1/ La critique sur la forme , n’est pas aussi futile que tu veux bien le faire croire avec l’insolente légèreté qui est la tienne , en considérant que c’est juste un détail ,
                par exemple , émettre des réserves sur le choix des propos et des termes employés (insulte, invective, dérision…) n’est pas un détail , il renseigne sur la subjectivité de l’auteur et c’est un argument sur le fond.

                2/ Mes remarques « QUE sur le chauvinisme » de l’auteur , sont un argument qui concerne le fond, car avec un tel état d’esprit on risque pas d’être crédible.

                3/ Revendiquer le chauvinisme est grave pour un « intellectuel » , le faire en avançant une prétendue conformité avec la sounna en s’appuyant sur un hadith dha3if soulève chez moi des questions sur la suite de son raisonnement et la qualité de ses références, et ça , c’est un argument sur le fond .

                Quand tu confonds entre arabe et A’rab , preuve de lacunes évidentes dans ta compréhension de la langue ARABE, et des versets du Coran, qui plus est pour justifier un certain racisme , il vaut mieux s’écraser, ou comme tu dis se taire.
                Je t’offre cette autre Aya du Coran , qui parle des A’rab
                وَمِنَ الْأَعْرَابِ مَنْ يُؤْمِنُ بِاللَّهِ وَالْيَوْمِ الْآَخِرِ وَيَتَّخِذُ مَا يُنْفِقُ قُرُبَاتٍ عِنْدَ اللَّهِ وَصَلَوَاتِ الرَّسُولِ أَلَا إِنَّهَا قُرْبَةٌ لَهُمْ {التوبة: 99}
                Des extraits que tu choisis et la manière toute fourbe de les présenter pour me « répondre » , je prendrais juste un , tout à fait représentatif de ta malhonnête intellectuelle, tu reprend : « Ibn Taymiya relève DONC de la PSYCHIATRIE » Il ne fait que citer Ibn Btuta ». C’est faux, et c’est en sachant cela que tu omet vicieusement de citer le passage en entier qui dit clairement que c’est Abu Ata Moussa qui le dit prenant à témoin Ibn Batuta. La citation disait « Le cas d’Ibn Taymiya relève DONC de la psychiatrie ( il n’ ya pas de guillemets, donc c’est Ibn Ata Moussa qui le décrète) comme d’ailleurs en témoigne Ibn Batuta dans sa Rihla » J’espére que tu sais quand est ce qu’on met des guillemets .
                Sincèrement j’aurais aimé que tu me réponde autrement que par des braiements , et c’est surement pas avec ça que tu me feras taire.
                Pour les « faits historiques » je te renvoie vers l’article « La caricature de l’Occident »
                Au fait j’allais oublier, je voudrais vraiment te féliciter pour tes imitations , ton imitation de la vache était parfait , en plus on peut rien dire mais tu fais très bien l’âne.
                Sacré Abu Ata Moussa.

                • AbouRienDuTout
                  Monsieur,

                  Je ne savais pas que les A’rab n’étaient pas Arabe, c’est nouveau. Vous voulez nous faire marcher sur la tête.
                  On connait, c’est une vieille ruse des anciens salafistes pour noyer le poisson. Ils veulent nous expliquer que les A’rab c’est Ahlou al badia et les arabes c’est les Hadar afin de sortir les arabes de ces versets.
                  Les A’rab s’ils ne sont pas arabe ils sont quoi des romains peut être?
                  Enfin, je ne connais pas Abu Al Atahya, mais contrairement à vous moi je ne me suis pas arrêté sur les titres et la forme j’ai compris sont propos et je le trouve très intéressant et très profond. Car il me parle et il répond aux questions que je me pose « Pourquoi moi musulman je fais partie des sous développés ».
                  Pour le reste de votre réponse ça tourne maintenant dans le NANANERE.

          • Bravo Moussa
            Un grand merci à Moussa pour cette intervention.
            Moi aussi comme vous les articles de M. Abu al-Atâhya m’ont libéré l’esprit.
            Je tiens à le remercier pour ce travail et l’encourager à continuer et de ne pas faire attention à ces oiseaux de malheurs.

  2. RE: Pour en finir avec Ibn Taymiyya
    [quote]Si la secte wahhabite ne faisait pas autant parler d’elle par les excès dont elle se rend coupable de nos jours, je ne lui consacrerais pas une seule ligne, car elle ne présente aucun contenu sérieux digne d’attention.[/quote]
    Donc écrivez nous quelques lignes sur la secte chiite pour en finir avec Al-Kilani par exemple, ou Assistani ou qui vous voudrez, vous avez l’embarras du choix.

    • Abu al-Atâhiya on

      Réponse à Abouportant
      [b]Réponse à Ja3far :[/b]
      Salam. Pour répondre à votre remarque, je ne connais pas ces deux hommes, Kilani et Assistani, ni s’il s’agit d’auteurs contemporains d’Ibn Taymiyya ou de notre temps. Mais la situation décrite ici n’a rien à voir avec le sunnisme ou le chiisme et n’est pas propre à l’un ou l’autre. Sinon comment expliquer tous ces grands hommes sunnites qui ont élaboré des doctrines cohérentes dans la théologie, la philosophie ou le droit, fondées sur des principes généraux, à partir desquels ont découlé les principes d’application ? Dans le chiisme aussi, on trouve des fuqahâ qui décrochent de la réalité. Ainsi lorsqu’on comprend la wilâyat al-faqih comme le remplacement systématique des musulmans cravatés par des musulmans enturbannés, nous sommes en présence d’un salafisme chiite, car on vise à créer une ambiance qui imiterait une époque passée, au lieu de promouvoir une mentalité capable d’instaurer une nouvelle expérience de civilisation avec les mêmes principes coraniques. Dieu est plus savant…

  3. RE: Pour en finir avec Ibn Taymiyya
    Prendre les recits tout a fait invraisemblables d’Ibn Batouta pour discrediter Ibn Taymiyya prete franchement a rire. Concernant la Shahada des Mongols, je dirais simplement que la shahada ne suffit pas pour rester musulman, car il y a des actes qui font qu’un musulman quitte la sphere de l’Islam. Le Prophete (SAAW) a bien predit que le khawaridj « yamrouqouna mina ad din », ce qui poussa nombre de Oulama (parmi lesquels des « maghrebins » (pour vous faire plaisir) comme Ibn Al Arabi (le qadi Maliki, pas le soufi) a les considerer comme kouffars, et il est bien evident que les crimes des khawaridj sont bien moindre que ceux des Mongols.

    Aussi: vous ferez franchement bien de jetter le chauvinisme par la fenetre et pour de bon. Si certains « arabes » sont chauvins, devrons-nous, nous maghrebins ou berberes, faire pareil? Le chauvinisme, c’est la Djahiliya sans khimar ni hidjab.

    • Abu al-Atâhiya on

      Réponse à Salman
      Salam. Merci pour votre bonne humeur!
      Moi aussi je souris pour la réaction que suscite ma référence à la Berbérie. Dans tout pays normal, où règnent la liberté d’expression et le respect d’autrui, cela n’aurait même pas été relevé. Il faut un début à tout. Ce n’est donc pas par chauvinisme mais par  »hubb al-watan min al-îmân » que je l’ai écrite. Vous voyez, la nécessité de se conformer à la sunna est de règle. J’aime mon pays et je ne le cache pas. Je me fais un devoir, que je n’impose à personne, de me documenter sur son passé. Se dire berbère ne saurait impliquer une haine de ce qui n’est pas berbère. Il y a des Turcs musulmans, des persans musulmans, des pashtouns etc., pourquoi pas des berbères ? Notre arabité, en tant qu’elle se réfère à la langue du Coran et de la sunna, et à toute l’œuvre écrite de notre civilisation, est indiscutable.

  4. Si Salah on

    RE: Pour en finir avec Ibn Taymiyya
    Je demanderais a M. Abi al-Atahiya de nous dire pourquoi les berberes -apres avoir subi les « massacres » inqualifiables de la part des sauvages bedouins venus d’Arabie- pourquoi ont-ils massivement adopté l’Islam? Est-ce par extreme masochisme? Pourquoi Tarik Ibn Ziad, le berbere, a-il-levé une armée faite essentiellement de berberes pour aller propager l’Islam et « massacrer » a son tour des populations wisigothes qui ne lui ont rien fait de mal?

    Vous voyez: vous ne pouvez pas insulter les arabes et encencer les berberes, les deux se valent en principe. La seule difference qui separe les hommes: c’est la TAQWA, j’espere que vous le savez…

    • Abu al-Atâhiya on

      la Doctrine et les faits
      Salam Si Salah
      mais je n’encense pas les berbères ni n’insulte les Arabes. il se trouve que nous ne sommes pas habitués à lire notre histoire, mais seulement à nous dresser contre quiconque nous dérange dans nos illusions. Or dans notre héritage, des faits graves sont mentionnés qui doivent être dits sans passion. Mes contradicteurs reconnaissent n’avoir pas lu l’histoire, et ignorent qui fut Ibn Tumart. Les berbères ont subi des massacres, mais comme tant d’autres peuples, cela ne les a pas empêchés de recevoir l’islam authentique (parce que fort heureusement, il y eut beaucoup de soldats arabes, le leur ont enseigné), et d’y adhérer de bon coeur. mais il y a une différence, je ne vous l’apprends pas entre la doctrine islamique, la meilleure qui soit wal-hamdu lillâh, et la société musulmane qui n’a pas toujours eu que vrais muslmans, craignant Dieu. les faits que je dénonce peuvent être lus par n’importe quel musulman qui veut le savoir. l’islam n’a pas peur de la science, du savoir: au contraire, il se renforce par le savoir. Si Hoggar me le propose, je donnerai avec plaisir une bibliographie succinte des passages relevés dans la littérature historique musulmane en Arabe. Je sais que certaines vérités font mal à apprendre (j’en ai souffert moi-même, car je m’imaginais aussi les anciens comme des hommes parfaits). mais les dire ne nuit en rien à notre religion, car reconnaitre les faits ne fera que nous aggrandir. Notez bien que les faits que je signale sont tous antérieurs au débarquement en Andalousie. Cela confirme que les berbères qui composaient l’essentiel des soldats débarqués avaient su distinguer les errements de quelques uns avec la Noble Doctrine de l’islam.
      Que Dieu nous guide, en ce mois béni du Hajj.

      • Dr. Jamal Al-Ahmar on

        Vous prechez le fourvoiement
        [b]1- Vous prechez le soufisme et la tombeaulatrie en attaquant Ibn Taymiyah, comme premier pas.

        2- Vous n’avez meme pas le courage de divulguer votre vrai nom et votre personnalité.

        3- C’est honteux de se cacher, pour quelqu’un qui veut discuter une chose sérieuse. Cette sorte de discussion est une tache qui déteste les masques. Surtout dans le cas d’un anonime qui veut en finir avec une montagne de science et spiritualité comme Ibn Taymiyah. Ce n’est pas serieux du tout. Plutot c’est un jeux …

        4- Tous les peuples du monde considèrent que la religion est une chose sérieuse.

        5- Il y’a tants d’erreurs et d’égarements dans ce que vous avancez ici, sur les plans islamique et idéologique.

        6- Ibn ‘Arabi a choisi la croyance du stoïcisme. Il a préféré de finir sa comme serviteur de la croyance de l’infiltration divine dans l’esprit du soufi.

        7- L’honorable lecteur est prié de voir avec Google qui est Ibn Taymiyah pour faire la comparaison.[/b]

        • Réponse au Dr
          Vous commencer votre pseudo par Dr. cela n’impressionne personne monsieur. Il y a tellement d’universitaire analphabette.
          Contrairement à vous et grace à abou al atahiya on sait maintenant qui est ibn taymiyah.
          Au lieu de verser dans l’intimidation et les sous entendus foireux, dites nous où sont les erreurs et les égarements dans ce qui est avancé ici, sur les plans islamique et idéologique.
          On attent Docteur, car entre nous vous n’avez rien dit.

        • salim moufdi on

          RE: Vous prechez le fourvoiement
          M. Abu al Atahiya a peut-etre lu Fusus al Hikam (?), peut-il s’etaler sur ce qui suit:

          1) Dans ce livre Ibn Arabi dit que le gens de Bani Israel qui ont adoré le veau n’ont en fait qu’adoré Allah, et c’est pour cela que de Moussa (SAAW) a grondé Haroun (SAAW) qui n’a pas compris cela!!!

          2) Ibn Arabi donne raison a Fira’oun quand il dit « Je suis le plus haut de vos Dieux » (ana rabboukoumou al aa’laa)!!!

          Comment concilier cela avec le message essentiel du Quran et de la Sunna?

  5. desacraliser l’histoire
    Je trouve l’article de Mr Abul al-Atahya très intéressant, richement documenté, et digne d’une prestation universitaire de haut niveau. En revanche le débat qui s’en suit n’est pas du même niveau que le travail fourni par l’auteur, en ce sens qu’il est porté plus sur l’auteur que sur le sujet. Il ne s’agit pas là de savoir si Mr Mr Abul al-Atahya est berbère ou pas, chiite ou sunnite, quand bien même il invoque son identité, à juste titre, cela ne relève pas du chauvinisme. Il s’agit plutôt de permettre que jaillisse un échange de point de vue fructueux, l’œuvre d’un esprit d’analyse et ayant un sens critique. Au lieu de cela, nous avons eu droit à une narration redondante, à une invective.
    Je ne doute pas que l’auteur attende un vrai débat, car le sujet, en l’occurrence celui-ci, pose la problématique de la désacralisation de l’histoire (musulmane), question primordiale et d’actualité qui se pose aujourd’hui à nous autres musulmans, dont la réponse ne pourra qu’aider à nous affranchir, et libérer «El Aql el Muslim» en vue d’une meilleure compréhension des faits historiques, et de pouvoir en dégager ce qui nous permettrait de sortir de la léthargie dans laquelle nous nous trouvons depuis des lustres. Cessons d’être les captifs de l’orthodoxie d’Ibn taymiya et de ses semblables, et laissons « El Aql el muslim » voler de ses propres ailes.
    Mr Abul al-Atahya a raison de soulever cette question, je le remercie.

    • Mohand Tahar Akrous on

      C’est pas fini, oui ?!
      C’est pas fini,oui?!

      Et Ibn machin chose par ci, et Ibn machin chouette par là, et patin-couffin.Et bla-bla-bla et bla-bla-bla…… !

      C’en est assez de ces querelles byzantines ! C’en devient même indécent et franchement débile quand on voit le ghetto de Gaza écrabouillé pour la énième fois par la machine de guerre infernale sioniste et ce, avec la bénédiction toute canine des yanks, de la « communauté internationale » et des barons pillards arabes soumis! Que dire aussi du cauchemar somalie avec son cortège de famines, de maladies, ses drones-tueurs et un État en lambeaux ?! Sans oublier, bien sûr, les centaines de milliers de morts, les destructions massives, les colonnes de réfugiés sur les routes du désespoir de Libye, de Syrie, d’Afghanistan, d’Irak….etc.!

      N’entendez-vous pas ces cris de détresse des populations épouvantées, ne lisez-vous pas la terreur dans les yeux des enfants sans défense et sans abris devant la mort venue du ciel ?! Ne ressentez-vous rien devant le drame épouvantable d’un père hurlant son désespoir et portant le corps ensanglanté et mutilé de son bébé ?! Tous ces crimes de guerre qui éclaboussent nos écrans et qui restent ignominieusement impunis, ne vous interpellent-ils pas ?!

      Le monde islamique brûle de par la volonté implacable d’un Occident hégémonique,génocideur,vorace,sûr de lui-même et dominateur ! Oui, je sais, je n’oublie pas les ignobles poussahs roitelets eunuques graisseux du Golf pas très clair et leurs Contras arabes et autres mercenaires illuminés de tous poils. Je n’oublie tous ces voleurs de pouvoir en képis ou en col blanc qui nous oppriment et nous spolient. Je n’oublie pas ces « oulémas » autoproclamés qui enflamment les esprits, divisent au lieu de rassembler et s’avilissent à collaborer avec les ennemis mortels de l’Islam et des Musulmans. Je n’oublie pas aussi ces idiots utiles occidentalisés à la sauce Saïd Saadi/Mehenni, cette cinquième colonne d’indigènes-harkis traitres-espions-propagandistes, à la soumission canine, ces copies carbones des « Jeunes Turcs »,qui s’activent dangereusement dans notre pays à faire le lit du Mondialisme totalitaire voulu par la haute finance internationale et les corporations transnationales.

      Et alors?!, que faire contre cela, me diriez-vous?! Certainement pas en s’éparpillant, en se querellant sur de futiles et stériles chikayas si caractéristiques à nous que nos ennemis s’en amusent! Les exemples consternants de l’OCI (organisation des chykayas islamiques), de la ligue anti-arabes et de la vacuité affligeante de la dite « intelligentsia » islamique, sont là pour illustrer le naufrage du monde islamique auquel s’est attelé avec succès, hélas, cette conspiration d’envergure mondiale qui a visé à la destruction de la civilisation islamique et à la reconstruction d’une « société nouvelle » qui nie toute hiérarchie des valeurs, toute morale, toute transcendance et, en particulier, l’existence de Dieu . Une stratégie de perversion de nos peuples qui les rend plus « disposés à marcher vers un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et des banquiers du monde étant sûrement préférable à l’autodétermination nationale pratiquée dans les siècles passés. » ( Dixit David Rockefeller en Juin 1991).

      Pour ne pas rester de simples spectateurs passifs devant cette entreprise démoniaque de subversion mondiale, Il faut s’impliquer pleinement et s’insurger, poser les bonnes questions dans une optique résolument islamique, qui feront ressortir les bonnes réponses pour réagir. Le Saint Coran et la Sunna de Mohammad (sws) nous y invitent depuis des siècles. Ceux dont Dieu le tout Miséricordieux a doté d’une intelligence trouvent là un guide infaillible en lieu et place des « valeurs citoyennes », des « droits de l’homme » américanisé et autres idéologies importées, matérialistes sans-Dieu des « lumières » sataniques.

      Cela, nous le devons pour défendre les intérêts de l’Islam et des Musulmans. Il nous est fait un devoir d’entrer en résistance comme l’ont fait nos illustres aïeuls, nos Chouhadas et tous ceux qui ont donné leur vie, leurs biens et perdu leur famille pour avoir été conséquent avec eux-mêmes et agi, dans la cdrainte de Dieu et selon les valeurs et principes islamiques.

      Les pensées personnelles, les souhaits et autres bavardages, ne sont plus de mise. Nous devons ré-agir selon moyens propres à chacun ou disparaitre.

      Et Dieu seul sait

  6. important inchallah… :o)
    Que la paix, la miséricorde de Dieu et ses bienfaits soient sur toute personne cherchant la vérité en se combattant afin de ne jamais laisser ses émotions (son Ego) prendre le dessus. Et aux autres aussi… :o)

    Ce qui est intéressant dans cet article n’est pas ce qui est dit sur ibn taymyya. Pas du tout d’ailleurs.
    A moins qu’on décide de se pencher sur ces communautés « religieuses » dérivées de la vérité de Dieu par son livre saint et son dernier prophète sws.
    Dans ce cas, c’est aussi très exact, car on retrouve cette frustration et cet inconscience de la véritable réalité de l’être humain de notre époque, à notre époque…
    Il est vrai que ce qui est regrettable, c’est cette colère qui émane de l’auteur de cet article, car cela lui fait perdre un temps soit peu de crédibilité. Qu’il en soit rassuré, ce n’est le cas que pour ceux qui veulent défendre leur « idole » ibn taymayya je pense.
    Le conseil en tant que frère croyant ia, serait donc juste de faire les efforts nécessaire pour garder une distance avec ses émotions afin de s’enrichir et de nous enrichir encore inchallah. :o)

  7. RE: Pour en finir avec Ibn Taymiyya
    Maintenant, il y a une vérité inquiétante définie dans cet article, à laquelle j’ajouterai une vérité encore plus profonde et encore plus inquiétante, si vous me le permettez, et si Dieu me l’autorise:

    « Il est dramatiquement vrai, que la colonisation des peuples musulmans fut une épreuve de Dieu UNIQUE, afin de faire en sorte qu’ils se remettent en question et qu’ils se rendent compte qu’ils s’étaient bien éloignés de la vérité de Dieu, à cause du fait qu’ils fuient l’introspection (autrement dit la réalité social, individuelle… et autrement dit, en un mot: L’EDUCATION).

    Pour preuve, dans un contexte plus dramatiquement et faussement généralisé, on en est arrivé à appelé cela, faussement encore: LA SUNNA (mot francisé qui n’existe pas en français), alors que ce n’est ni plus ni moins que de l’EDUCATION.
    Notre cher feu CHEIKH KICHK, appelait cela « l’école de Mohamed sws » (madrasatou mohamed) et il avait tellement et dramatiquement raison, que Dieu Lui fasse miséricorde.

    Aujourd’hui, déjà au sein de la communauté musulmane, si cette dernière parle autant de la SUNNA du prophète sws c’est justement parce qu’elle en manque (d’éducation) d’une manière mortelle…

    Si bien que cette SUNNA, fausse par son identité et par sa priorité, car la priorité étant d’abord DIEU et la FOI en LUI sans aucun doute, a faussé toute la religion unique de DIEU, pour donner lieu au final (tenez vous bien mes frères et soeurs)…., ni plus ni moins à UN COMMUNAUTARISME!!!! Autrement dit, rien à voir avec ce que veut DIEU et son (ses) Prophète sws.

    Du coup, on a aujourd’hui une succession d’identités religieuses, et en aucun cas LA RELIGION UNIQUE, DE DIEU L’UNIQUE.

    A l’image de tous ces mots francisés qui n’existent pas et jamais n’existeront, quand bien même on les ai intégrés dans le dictionnaire…

  8. RE: Pour en finir avec Ibn Taymiyya
    Pour exemple, Dieu nous informe que c’est au temps d’Abraham et par sa cause (sabab) que la communauté d’Abraham s’appelle…????
    Musulmans? Eh bien surtout pas.
    En réalité, ce sont les SOUMIS (à Dieu), car la notion de soumission est la principale et la seule notion qui existe dans la religion de Dieu.
    De la même manière que islam, qui en réalité veut dire: SOUMISSION (à DIEU).

    C’est à cause de cela qu’aucune autre religion monothéiste refuse et renie l’Islam, et ils ont raisons. Car Ils ne renient pas la vérité de Dieu, ou alors autant qu’ils la renient à leur niveau pour leur propre prophète, mais en réalité ils renient l’identité.

    Rappelons qu’Abraham est notre père à tous, et par conséquent ce sont les judaiques, les chrétiens et les musulmans qu’on doit considéré comme Soumis.
    Ce qui fait si la vérité de Dieu était revenu en Europe sous la forme de SOUMISSION (pour islam) et Soumis (pour musulmans), il aurait été bien plus difficile pour n’importe qui de renier la vérité de Dieu.

    Ce qui fait, qu’à cause donc de ce problème profond d’ignorance de l’état de l’être humain à notre époque, que relate l’auteur de cet article, c’est carrément toute la vérité universelle de Dieu qui a été déguisée en autre chose.
    Pas étonnant qu’à l’image de ce déguisement on trouve donc mnt autant de déguisement tentant de véhiculer la foi et la pudeur…

    Tout cela est faux, ignorant et a fini par déséquilibré l’individu et la communauté.

    Les polémiques, la violence des échanges, la mauvaises foi, les conflits et finalement les guerres, ne sont que de simples conséquences…

    En effet, les musulmans finalement font comme les autres, en l’occurrence les juifs, un raccourcis, s’autoproclamant, non pas « peuple élut », car le titre est déjà pris, mais « meilleure communauté créée pour les Hommes »… Tout cela n’est que fausse interprétation, car rappelons que l’interprétation n’est que le fruit de l’état de la poitrine, du coeur de celui qui interpréte. Et comme c’est le coeur le principal problème, cela devient évident que les interprétations sont à l’image de l’état de déséquilibre de ceux qui prétendent avoir reçu le dernier message de Dieu…

    Pourtant, il faut lire ce que dit Dieu dans sourate « le repentir », à propos des arabes… aie aie aie…

    A bon entendeur… :o)

    Merci et à très bientôt. Fraternellement.

    Neb
    (pourrais m’entretenir avec l’auteur de l’article en privé svp? Merci d’avance).

  9. Abdelmadjid AIT SAAD on

    Le DAJJAL, Ibn Taymiya, le disciple d’Ibn Maymoun
    [rtl]و ماذا ترد على من يفيدنا بأدلة صريحة لا شك فيها و يبين لنا أن ابن تيميه مفتري كذاب و يكذب حتى على من يدعي أنه يتبعه و هو الإمام أحمد ابن حنبل ؟
    الجواب : كان الكذاب في عصره لا يدري أنه يجيء عصر الأنترنت حيث كل يكاد يراجع مصادره المزعومة حتى يكتشف أن هذا الكذاب الضال المضل يفتري و خاصتا على أهل البيت عليهم السلام
    موقف ابن تيمية من حديث الغدير ق 2 – 32[/rtl]
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=f_UFB8J9CjQ

    [url]http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=f_UFB8J9CjQ[/url]

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