Ces slogans et d’autres encore, comme ceux-ci:  » ça suffit de la justice du téléphone ! »  » Procureur dégage ! »  » Le peuple exige la chute du système ! » Ont secoué la salle du tribunal de Ghardaïa, le mercredi 23/11/2011. Ces slogans, scandés par des dizaines d’activistes défenseurs des droits humain, exaspérés par cette bassesse du pouvoir Algérien, qui ne répugne pas à utiliser l’appareil judiciaire pour harceler et réprimer les militants des droits de l’Homme, d’une façon inusitée dans le reste du monde, mesquine autant qu’elle est insolente, méprisante, et méprisable, sont l’expression d’une patience poussée à bout.

Cette expression de colère est la manifestation d’une révolte trop longtemps retenue, celle qui a été provoquée par la flagrante falsification des faits, menée de main de maître par le représentant de la justice « officielle » à Ghardaïa, en l’occurrence le procureur, qui a transformé les victimes en coupables, au vu et au su de tous !! Et la prononciation de sentences télécommandées, contre les militants des Droits de l’Homme, a été la goutte qui a fait déborder le vase et qui allait mettre le feu à la placidité légendaire des Mozabites, présents ce jour là, à l’audience.

Lors d’un évènement dans l’affaire en cours, qui défraya la chronique, et qui remonte à la date du 19/08/2010, des militants de droits de l’homme ont été victimes d’agressions sauvages, et ont reçu des coups de la part d’un groupe de voyous récidivistes (baltaguia du pouvoir), qui leur ont occasionné des blessures sérieuses. Des certificats médicaux furent délivrés par le médecin légiste dont l’un de 20 jours d’arrêt de travail. Un dépôt de plainte, appuyé par des témoins oculaires, a été effectué auprès de la police et du Parquet. Bizarrement, ces mêmes militants, des plaignants, ont été transformés, par le procureur, en accusés, puis en coupables. L’humour noir a été poussé très loin, puisqu’ils ont été condamnés à des peines diverses, pour avoir eu l’audace de déposer plainte. C’est dire…

Ce n’est pas la première fois que de telles émeutes et incidents éclatent devant le tribunal de Ghardaïa. Cela a une explication. C’est tout simplement de l’exaspération. Les populations de la région sont ulcérées par un tel cynisme, par une telle instrumentation des services sécuritaires et de l’appareil judiciaire, de manière aussi abusive qu’elle est grossière, pour harceler et réprimer les défenseurs des droits de l’homme, qui militent tant et plus, depuis plusieurs années, pour recouvrer la citoyenneté, les droits et toutes les libertés qui ont été abusivement déniées à toute une population. Les populations sont ulcérées, parce qu’elles n’en peuvent plus assister, impuissantes, à des complots de bas étage, qui consistent à « coller » des dizaines d’ »affaires » à ces militants des Droits de l’Homme, qui ont en fait des résidents presque patentés des couloirs et des salles du Palais de justice de Ghardaia.

Les harcèlements se sont accentués et les poursuites judicaires ont redoublé tout récemment, après que ces militants de la dignité aient exigé officiellement, et publiquement, la nécessité de préserver l’identité mozabite des habitants de cette région, et après que leur travail sur le terrain, pour la réalisation pacifique et légale de cette légitime revendication a suscité une vaste empathie au sein des populations du Mzab.

Est-ce un crime, que des citoyens algériens militent pour préserver leur identité culturelle linguistique et religieuse ? Celle des Mozabites, en l’occurrence.

Est-ce un crime que d’exiger que des dispositions juridiques, nécessaires à la réalisation d’une telle aspiration, soient instituées ?

Croit-on, en ces milieux de manipulation, et de subversion autiste, que traiter de tels revendicateurs en dangereux criminels puisse les faire taire ? Au nom de quel nationalisme étriqué et réducteur ces sombres officines s’arrogent-elles le droit d’ordonner à la Justice de sévir contre des innocents, des citoyens qui ne font qu’exprimer les aspirations les plus chères de millions de leurs compatriotes ?

Croient-ils pouvoir faire taire une si profonde et si légitime aspiration à la justice, de millions de citoyens, en emprisonnant leurs porte-parole, leurs défenseurs, ceux qui militent en leur nom à tous ?

Une question s’impose désormais. Après toutes ces sordides machinations, qui ont tant coûté à des innocents, quelle est la prochaine étape, dans ces infâmes cabales du pouvoir ?

Après l’échec patent de ce régime, d’infléchir, et de faire fléchir les activistes humanitaires, de « dégonfler » leur volonté de faire aboutir leurs revendications, et de les couper de leurs soutiens populaires, que prévoient donc ces officines, pour la suite des évènements?

Sur un fond de black-out médiatique, et dans le le silence complice des personnalités et des ONG nationales et internationales sur ce dossier, confortés par le confort que prodigue ce genre de guerre inégale, menée sans pitié par le pouvoir Algérien contre des citoyens sans armes, pacifistes et déterminés à le rester, ces barbouzes de la « pacification mozabite » pourraient être tentés d’aller plus loin encore, puisque malgré tous leurs excès, ils n’ont pas eu à en pâtir.

Guerre psychologique ,harcèlements, poursuites judiciaires abusives , privations sommaires de droits civils politiques et même économiques, à l’encontre de toute une population, qui durent depuis plusieurs années, sans oublier l’usage de méthodes extrêmes, exécutées par des services sécuritaires sans état d’âme, et un appareil judicaire, qui est plus appareil, voire outil, que judiciaire, et qui ne rechigne pas à transgresser quotidiennement toutes les lois et les règles possibles et imaginables, aussi bien nationales qu’internationales ! Autant de graves dépassements qui se sont déployées impunément, sans même susciter la moindre condamnation, voire la plus timide couverture médiatique. Voilà la réalité des faits ! Comme si l’on cherchait délibérément à pousser toute une population, toute une région du pays, à l’irréparable.

Ce ne serait donc pas exagéré de prédire le pire, et de se demander, si la prochaine étape ne serait pas celle des assassinats politiques, dans le plus pur style de la mafia politique algérienne, dont le lourd passé est suffisamment éloquent pour convaincre que ce scénario est tout à fait envisageable. Quelques liquidations de plus n’jouteront, ni ne retrancheront rien du pesant bilan de meurtres et de disparitions qui sont inscrits à l’actif de ce régime fondé sur le meurtre et la rapine.

C’est pour alerter les opinions publiques internationales, et prévenir l’irréparable, que des activistes humanitaires lancent un appel à la cour pénale internationale et à son procureur général « Ocampo », pour l’ouverture d’une enquête pour crime contre l’humanité, et pour l’utilisation illégale, et abusive, des services sécuritaires et de l’appareil judiciaire contre des citoyens pacifistes, afin de les réduire au silence. Cet appel est lancé pour éviter le pire, avant qu’il ne soit trop tard, dans une démarche qui se veut résolument préventive, avant que le pouvoir Algérien ne passe à l’irréparable, la seconde étape, celle de la liquidation physique. Cet appel se veut résolument préventif, mais innovateur aussi, pour servir d’exemple, à tous les régimes prédateurs et criminels, qui poussent des populations paisibles à la violence, pour pouvoir mieux les réprimer, les laminer, et les réduire au silence des cimetières. C’est le cas du régime algérien, pour continuer son travail d’assassinat identitaire, qui a commencé depuis l’indépendance, et qui consiste à effacer toute trace de la spécificité, de l’identité et de la personnalité Mozabite, par tous moyens, y compris par la subversion, et par la force!!

Kameleddine Fekhar
25 novembre 2011

Un commentaire

  1. Le peuple demande… la cour pénale internationale ! Le peuple demande… Ocampo !
    Monsieur,
    Cour penale …ocambo…etc. C eux qui vont nous liberer ?
    Qu’on ne croit pas à la sincérité de ce mode d’emploi.
    Quand on veut la chute du système, il faudra que l’on soit prêt à payer le prix.
    On nous délivre du système et nous nous restons à la maison.
    Et puis C quoi ce truc de cour pénale internat et ocambo ? Uniquement pour les autres !! Non mon ami ça ne marche pas comme ça.
    En 1954, et bien avant, nos pères et grands pères n’ont compté que sur Allah et puis sur eux-mêmes.
    Ils ont d’abord politisé religieusement et patriotiquement tout le peuple.
    La solution consiste à éduquer et former encore davantage le peuple à n’obéir qu’au Summum de la liberté, C à dire l’Islam.
    En Islam, on n’obéit qu’à Allah. Il nous a envoyé le mode d’emploi.

    Amicalement

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