Alger le 26 octobre 2011. 3h 56. Le téléphone me réveille brutalement. C’est la voix de mon frère Noureddine Belmouhoub. Je ne savais plus en cette nuit froide si je rêvais ou pas.

– Où es-tu ? lui dis-je ? sans vraiment y croire.

– Ici, près du cimetière d’El Alia, sous les arbres. « Ils » viennent de me jeter là !

Noureddine est sain et sauf ! El Hamdou Lillah. Il sera vite récupéré par son compagnon, celui-là même qui était avec lui lors de son kidnapping, quelques jours plus tôt.

Selon son premier témoignage à chaud et malgré son état de délabrement physique et mental, il me racontera au téléphone qu’il a été enlevé selon lui par la police politique. Après avoir été embarqué de force dans le Caddy Volkswagen le dimanche 23 octobre à 11h, Noureddine se rappelle qu’ « ils » avaient pris la direction de la rue de l’ALN (ex-Moutonnière), vers El Harrach. En cours de route, l’un des civils lui intima l’ordre de baisser la tête sous le siège pour éviter qu’il sache où il est. Au bout de quelques minutes, le véhicule s’arrêtera près d’un fourgon de type Peugeot et Noureddine sera transféré vers ce dernier sans qu’il sache où il est et où il va. La seule chose qu’il pouvait deviner c’était que le véhicule empruntait une longue côte.

Il fut débarqué en un endroit inconnu. Il fut accueilli et abreuvé d’insultes et de grossièretés. Il ne sera pas agressé physiquement. Ces « civils » lui reprochèrent d’avoir déposé une plainte contre le sieur Khaled Nezzar et lui intimèrent l’ordre de la retirer. Ils voulaient lui faire signer une déclaration « sur l’honneur » qu’il retirerait sa plainte, ce qu’il refusera de faire avec courage et dignité.

Devant l’attitude stoïque de notre frère Noureddine et au vu des réactions nationales et surtout internationales, affolés, « ils » n’avaient d’autre solution que de le jeter dans la nature pour s’en débarrasser.

Nous voilà ainsi revenus aux sombres années 90 où dans l’impunité la plus totale, la police politique faisait disparaitre des algériens.

Telle est aujourd’hui l’Etat de non-droit où la police politique kidnappe en pleine rue de la capitale et en plein jour un citoyen de 64 ans, malade, le séquestre durant trois jours dans l’illégalité la plus totale, l’insulte, le terrorise pour avoir déposé une plainte contre un officier en retraite que Noureddine juge en son âme et conscience être responsable lorsqu’il était en fonction en 92, des tortures subies et de sa déportation au camp de concentration de Reggane.

Je tiens à porter cette odieuse machination digne des temps staliniens à l’opinion publique, aux institutions judiciaires internationales et aux gouvernements démocratiques du Monde Libre.

Je tiens à dénoncer ces pratiques terroristes de ce régime illégitime qui ne resteront pas impunies. Nous saisirons toutes les institutions internationales pour que ce crime soit sévèrement puni.

De plus amples détails seront fournis ultérieurement par notre compatriote Belmouhoub qui a besoin actuellement de repos, vu son extrême fatigue physique et son état mental très affecté.

Salah-Eddine Sidhoum
26 octobre 2011

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  1. SELIM بتاريخ

    Justice pour les opprimés
    Les démocrasses à géométrie variable et à l’émotion sélective US et ceux de l’UE,se disent “inquiets” de la victoire incontournable et très démocratiquement acquise du parti islamique tunisien . Cet axe du “Bien” le fait savoir officiellement et active sa cinquième colonne médiatique aux ordres. On sonne le tocsin et l’on nous joue l’air de la calomnie et l’on ravive ad-nauseaum les vieilles rengaines de la peur du Musulman,cette hantise fantasmagorique intériorisée de l’Islam datant du temps des croisades et de leurs guerres impérialistes.

    La peau du militaire sioniste de “l’armée la plus morale” au monde vaut bien celles de 1000 Palestiniens (hommes-femmes et enfants) détenus arbitrairement dans les geôles sionistes et, pour nombre d’entre-eux depuis plus d’une décennie.Ce tankiste de cette machine infernale de 60 tonnes qu’est le Merkeva 4,a été fait “citoyen d’honneur” de plusieurs capitales occidentales et fût la vedette internationale du remake du film -Il faut sauver le soldat Ryan/Shalit-.

    Que Mr Belmouhoub,cet homme remarquable et digne, à la frêle et émouvante silhouette,rescapé miraculeux des camps de concentrations du Sud Algérien, puisse à lui tout seul faire changer la peur de camp, est tout simplement admirable et très révélateur. Loin des projecteurs de médias officiels de la bienpensance,cet homme d’acier faisant face vent debout à un système criminogène par essence,est devenu grâce à une poignée de valeureux compagnons de route, un sacré gravier dans la chaussure de ces sous-hommes officiers tortionnaires sadiques, lâches exécuteurs des basses œuvres de leurs maîtres à Washington,Paris ou à Tel-Aviv.

    Il nous faut sauver le soldat de Dieu qu’est Mr Belmouhoub et,le fait qu’il puisse être encore de ce bas-monde est le signe qu’Allah le tout-puissant lui a accordé sa Protection. La patience et la solidarité active que nous enseigne le Saint Coran,sont de puissants moteurs face à ces puissances mondialistes du Mal qui nous ont déclaré la guerre à outrance.

    Non! Le combat du Prophète (saws) est un combat contre l’oppression et une lutte sans merci pour avoir la liberté de témoigner de ce devoir de défendre l’opprimé et témoigner du droit de l’opprimé à se défendre. L’imam Ali un des meilleurs élus de l’école mohammadienne témoigne de l’exigence de vérité enseignée par Mohamed (saws) (Omar Mazri):

    «Ma colère (celle de Dieu) s’accroît contre celui qui est injuste envers quelqu’un qui n’a d’autre soutien que Moi» «Dieu a demandé à l’un de Ses prophètes dans le royaume d’un tyran de dire à celui-ci s’il le rencontrait : «Je ne vous ai pas employé pour répandre le sang et prélever des impôts, mais pour que je n’entende plus les cris des opprimés ; car je ne néglige pas leur plainte, même s’ils étaient des mécréants»

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