Lettre ouverte de solidarité avec le Dr Abbas Aroua

Sale temps de tempêtes et de naufrages pour les dictatures arabes, aux prises avec des peuples définitivement affranchis de la peur de la répression et aspirant passionnément à la dignité et à la liberté, comme tous les autres peuples du monde !

Sale temps pour le régime « encore » en place à Alger et sur lequel, des charges persistantes et accablantes se confirment depuis plusieurs sources, sur les soutiens logistiques – sous forme de fournitures d’armes, de moyens de transports et de coopération militaire –  qu’il a apportés au criminel Kadhafi et à ses mercenaires, dans leurs crimes imprescriptibles perpétrés contre le peuple libyen. Et on devine que çà doit ramer dur, dans les officines du DRS, pour se défausser de cette nouvelle casserole, de cette nouvelle infamie morale, de cette nouvelle faute politique, dictée par la solidarité entre dictatures.

Fidèle en cela à ses techniques de diversion d’escamotage et de manipulation, le pouvoir affolé cherche donc à allumer des contre-feux usant ici, de démentis lamentables, comme l’a fait le non moins lamentable « ministre » des Affaires Etrangères Medelci ; ou usant là, de fanfaronnades imbéciles comme l’a fait l’octogénaire ministre Ould Kablia, en charge de l’Intérieur ; ou en recourant carrément à la calomnie et à la diffamation contre le camp de ses pourfendeurs, en particulier le camp de l’opposition réelle au régime des généraux putschistes, c’est-à-dire l’opposition authentique et crédible,  politiquement, intellectuellement et moralement.

Ce n’est donc pas tant, le Dr Abbas Aroua intuitu personae qui est ici mis en accusation par les scribes du DRS, ni même en sa qualité de Directeur de la Fondation Cordoue, mais c’est plutôt en sa qualité d’Editeur infatigable de l’Institut Hoggar, dont le site politique et culturel de haut standard n’a de cesse, depuis 1994, de documenter scrupuleusement entre autres sujets saillants, l’accablant dossier algérien des graves atteintes aux Droits de l’Homme et des Crimes Imprescriptibles, commis ou commandités par les généraux putschistes et l’oligarchie politico mafieuse et financière qui constituent l’ossature du pouvoir réel en Algérie. Des atteintes aux Droits de l’Homme et des Crimes Imprescriptibles qui, au cours de la « décennie noire » des années 90, se sont soldés par plus de 200.000 morts, 20.000 « disparus ». Sans compter les centaines de milliers de blessés, de familles endeuillées et de citoyens déplacés.

C’est dans cette dernière grille-là, qu’il nous faudra situer cette misérable charge de calomnies et de diffamations menée contre le Dr Abbas Aroua, à travers deux articles quasiment identiques, commis par deux journalistes apparemment en demi-solde du DRS, le premier, signé sous le pseudonyme de Sofiane. A, dans le quotidien en langue arabe « Ech-Chourouk » (http://www.echoroukonline.com/ara/national/74484.html) et le second, signé d’un illustre quidam, qui s’appelle Brahim Djalil, dans le quotidien en langue française « Le Jour d’Algérie » (Source : http://www.lejourdalgerie.com/Editions/040511/Rubriques/evenement.htm#6)

On y lit pour l’essentiel :

– que le Dr Abbas Aroua – qualifié ici de l’expression révélatrice et typiquement policière de « dénommé Abbas Aroua » – collabore avec les Services Secrets suisses moyennant rétribution ; on va jusqu’à en préciser le montant : 10.000 Francs suisses… ;

– que son assistante Madame Florence Laufer est elle-même un agent du Gouvernement suisse, servant de trait d’union entre M. Abbas Aroua et les Services ;

– que « le dénommé Abbas Aroua [….] et enseigne à la Faculté de Médecine » (ceci pour la version Ech-Chorouk).  En revanche, pour le quotidien Le Jour d’Algérie, Abbas Aroua s’est improvisé « universitaire » (*) (les guillemets étant celles du dudit canard) – aïe ! il y a comme un  manque de coordination apparemment… ;

– que les membres du Mouvement Rachad sont des « fugitifs et des réfugiés »…Des termes qui se veulent être insultants… Comme si le fait pour des opposants politiques menacés, de fuir la répression, la torture, voire l’assassinat politique ciblé, constituait une sorte de « délit de fuite »;

Puis, on bute rapidement sur le « gâteau sous la cerise » si on peut dire… Car c’est là où nous touchons le problème de fond en lisant dans la version «Le Jour d’Algérie » :

– « La situation actuelle en Libye intéresse au plus haut point un pays comme la Suisse qui a eu, l’année dernière, maille à partir avec Kaddafi lorsqu’un de ses fils a eu des problèmes avec la justice pour avoir maltraité sa gouvernante. Le gouvernement suisse vient de geler les avoirs du guide libyen et de sa famille et compte les utiliser probablement pour soutenir les insurgés… »

(Juste cette parenthèse, avec deux petites remarques de sémantique avant de conclure : première remarque : c’est semble-t-il le gouvernement suisse qui a eu maille à partir avec Kadhafi et non l’inverse… ; deuxième remarque : on aura noté que les scribes aux ordres, parlent toujours de « guide libyen » même après que celui-ci soit devenu désormais un vulgaire et méprisable criminel, recherché par les polices internationales et relevant des tribunaux pénaux de la Libye libérée mais aussi, d’un tribunal pénal international, pour crimes imprescriptibles, conformément au Droit International. Ce genre d’attitude obséquieuse, propre aux scribes des régimes totalitaires a un nom : le réflexe de la génuflexion. Même, devant un cadavre.)

Et revenons donc au paragraphe cité plus haut, où tout semble s’éclairer d’un seul coup et où les attaques diffamatoires infâmes contre le Dr Abbas Aroua et d’autres personnes nommément citées, appartenant à l’opposition politique réelle contre le régime d’Alger, n’apparaissent plus que comme des dommages « collatéraux » pour cacher la peur panique la hargne et l’agressivité qui semblent d’être saisies d’un régime qui refuse de concevoir que son « tour » arrive et que l’heure de rendre des comptes s’approche à grands pas.

Abdelkader Dehbi
11 mai 2011

Post-scriptum :

1- Au moment où je finis ce texte, un ami vient de me faire parvenir la vidéo Youtube montrant le meeting de solidarité du FLN avec le régime du criminel Kadhafi et animé à Tripoli par un certain Bougattaïa Sadak, membre du Comité Central du FLN, version parti godillot. La vidéo est intitulée en arabe : « « Intervention du héros Abou Ghattaïa Sadek, membre du Comité Central du FLN d’Algérie. Et vive le peuple algérien héros » »

كلمة البطل ابوغطاية الصادق عضو اللجنة المركزية لجبهة التحرير الوطني الجزائر وعاش الشعب الجزائرة البطل

Folklore garanti en son comme en image…..

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&…

Inutile de chercher à retrouver cette vidéo sur le compte vidéo Ech-chorouk (http://www.youtube.com/watch?v=lOifTGel3yg&feature=pl…)  où elle a figuré pour quelques heures… Elle n’y est plus. Censure DRS oblige.

Quand je vous disais qu’il y a de la panique à bord…

2- Pour ceux qui ne connaissent pas le Dr Aroua, voici deux liens qui donnent des informations essentielles sur son Cursus universitaire ainsi que sur ses activités professionnelles et sociopolitiques :

http://www.aroua.com/aroua.htm
http://en.wikipedia.org/wiki/Abbas_Aroua

Çà n’est sans doute pas aussi brillant – j’en conviens – que les gallons, les chamarrures et autres dorures « compensatoires » qui harnachent nos gros généraux d’opérette.

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