Je marche et je m’oublie
Ma silhouette nage dans le ciel
Et mon ventre déverse son fiel
Chaque matin les étoiles se voilent
Et mes mains dans tes cheveux se mêlent
Les hirondelles au loin s’essaiment
Et les abeilles chez moi butinent
Ces roses qui naissent et se fanent
Et ces idées qui germent et se barrent
Les âmes cruelles ne rendent jamais les âmes
Et les esprits sincères les suivent et déraillent
Chacun de leurs offenses cisaille mes tripes
creuse ma tombe, et froisse mes rites
Je me tais et je me dis
Fille de toutes les haines
Tes amourettes sont si vaines
Fille de toutes les joies
Tes amulettes sont sans foi ni loi
Fille de toutes les voies
Tu carillonnes la cloche de toutes les voix
Fille de toutes les valses
Tu danses au vent de mars
Fille de toutes les marges
Tu pleures au coin des marches
Fille de tous les âges
Tu ressembles à la reine des Mages
Fille de toutes les vagues
Ton âme perfide me nargue
Fille de tous les visages
Tu a mis mon coeur en cage
Fille de tous les vices
Et tes malices coincées au tour des vis
Je me dis et je me tais
Femme de toutes les vertus
Tes passions sont les bienvenues
Femme de toutes les misères
Tes douleurs me sont si légères
Femme de toutes mes douleurs
Tu fredonnes la berceuse de mes douceurs
Femme de toutes les amours
Tu mérites la palme de toutes les grandeurs
Femme de tous les matins
Je n’oublierai jamais l’odeur de ton jasmin

Kamal Guerroua
Por F. H.
6 avril 2011

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