« Le régime algérien ne donne aucune importance à ce que pense la rue algérienne. Il ne s’intéresse qu’à ce que pensent les grandes puissances. S’il trouves des appuis français ou américain il peut se passer des voix des électeurs ou des boycott des boycotteurs » (1)

« L’opposition, si opposition il y a, ne doit en aucun cas convoiter le pouvoir, ou chercher à affaiblir l’image de l’autorité des dirigeants, ni à se présenter comme une composante différente ou autonome, au risque d’être accusée de vouloir provoquer des dissections au sein du peuple. Bref, pour exister physiquement et avoir la légalité, l’opposition doit se nier et accepter de jouer comme un élément de décor d’un pouvoir soucieux plus de son image auprès des institutions financières internationale qu’auprès de son peuple » (2).

L’opposition en Algérie n’a pas vraiment le rôle qui est le sien, elle est normalement le fondement principal de tout système démocratique. La démocratie signifie le pouvoir et le contre-pouvoir, l’existence d’une opposition digne et respectée est la preuve même du fonctionnement démocratique, elle est le moteur principal, le fond de roulement, l’assurance de la permanence et de la continuité. Cela est possible quand l’opposition est conçue dans un système politique où le pouvoir est considéré tel un lieu vide, ce qui est d’ailleurs une caractéristique de la modernité politique qui avait connu les régimes démocratiques dans leur évolution. Le pouvoir est un lieu vide certainement. Il n’appartient en vérité à personne, même selon le fondement de la pensée musulmane telle qu’elle s’est révélée dés les origines, l’homme assure seulement la lieutenance, Dieu seul gouverne.

L’Algérie au milieu du quai, à la recherche d’une identité politique, n’a connu dans son développement politique, ni l’ancrage à un régime islamique en s’appuyant sur ses règles aboutissant à une société de justice et de développement, ni à la modernité positive et humaine en appliquant un système démocratique avec ses règles et ses méthodes.

Le pouvoir est un lieu vide, il appartient dans les régimes démocratiques au peuple, autrement dit, à l’opposition représentée par des partis politiques de son choix. L’opposition reflète les critiques, elle envisage de déconstruire, c’est-à-dire de rebâtir et assurer le rebondissement. Elle prend naissance de la faiblesse de l’autre, de ses failles et ses erreurs ; elle se renforce par l’alimentation idéologique impliquant l’existence préalable d’une idée, voire un idéal et tenter de le concrétiser à travers la prise du pouvoir. Elle doit être animée et armée par un programme qui justifie ses actions et sa démarche politique.

L’opposition observe surtout les erreurs du pouvoir pour les corriger, « critiquer ‘’le pouvoir‘’ ou ‘’les pouvoirs’’ n’est plus synonyme d’anti-pouvoir au sens de le ‘’détruire’’ ou de le remplacer par je ne sais quel autre type de pouvoir ; critiquer le pouvoir c’est dénoncer les méfaits ou les pratiques nuisibles à son propre fonctionnement, c’est corriger en quelques sortes, ses imperfections afin de le rendre plus efficace et plus conforme à la justice et au respect du droit » (3).

Il faut donc bâtir un système démocratique pour arriver là. L’opposant ne doit pas être conçue comme un traître ou un danger pour la république fragile, d’où émane l’exaltation de l’idée d’harmonie et de symbiose en trompe-l’œil, l’idée unique d’une société réunie et unanime.

Il y a déjà longtemps, prés de 50 ans d’indépendance et on continue toujours à traiter le peuple de mineur politique. Dès le départ la bureaucratie de l’Etat s’est positionnée au-dessus du peuple, incapable selon elle, de faire et défaire le pouvoir de son choix. Les tutelles se sont alternées successivement, au nom de l’Etat, de l’islam, de la révolution et finalement au nom du maintien de cet Etat républicain durement arraché au colonialisme.

Le pouvoir qui n’appartient normalement à personne, est monopolisé, voire privatisé par un groupe d’hommes mercantiles, libéraux et bourgeois dans les sociétés occidentales, et bureaucratico-bourgeois dans le cas de l’Algérie. La bureaucratie de l’Etat est fondée à la base sur le nationalisme populaire et révolutionnaire, elle s’appuie sur une légitimité historique incontournable, ce qui lui a donné la force de transformer ce nationalisme populaire en un capitalisme bureaucratique. Le dessus qu’a pu prendre cette bureaucratie lui a permis de contrôler le peuple et décider à sa place, le rendant inerte et prêt à suivre.

L’économie distributive a joué un rôle catalyseur. Dans ce contexte, il faut revenir à Marx et son fameux dicton : « Ce n’est pas la conscience du peuple qui détermine leur existence sociale mais c’est leur existence sociale qui détermine leur conscience ». La politique de la rente et la conduite distributive de l’économie avait créé des circonstances sociales spécifiques pour déterminer une conscience et une idéologie unanime, non contestatrice pour forger finalement une opposition docile.

Mais malgré tout, c’est en Algérie que nous avons connu le plus d’opposition : trois genres d’opposition au moins ; elles se révèlent sur scène à des époques différentes et dans des contextes différents.

D’abord, l’opposition gauchiste ou socialiste qui se dit laïque ; même si elle parle au nom de la classe la plus démunie, la plus majoritaire, elle n’a pas pu se frayer un chemin au sein de l’espace politique algérien laissé jusqu’à lors en friche. L’opposition socialiste, même si elle exprime les conditions sociales du peuple, n’a pas trouvé le langage convenable pour renouer des liens avec la société, notamment dans les moments cruciaux. Elle n’a pas su mobiliser un grand nombre d’adhérents. Peut-être cela est dû à l’incompatibilité entre l’islam, élément fondamental de la société, et le socialisme conçu tel une idéologie étrangère au particularisme national. L’opposition de gauche en Algérie est restée une affaire d’élite et d’intellectuels convaincus de leurs idées sans pouvoir concrétiser leurs objectifs sur le terrain. Elle est devenue opposition dès l’indépendance, pour exprimer justement l’idée qui était en vogue d’appliquer le socialisme. Le contexte international de l’époque a joué un rôle déterminant, une sorte de groupe de référence ; le socialisme des années soixante-dix et, même d’avant, était le modèle à suivre. Il était justifié par le pouvoir en place par son application sur le terrain à travers l’autogestion des domaines agricoles délaissés par les colons et la révolution agraire par la suite ; puis également à travers la vague de nationalisation après l’indépendance prônant une démarche manifestement aux antipodes du capitalisme.

L’opposition socialiste justifie sa démarche de protestation par l’application d’un vrai socialisme dont le pouvoir a escamoté l’application réelle de ses principes. Laïque ou démocratique, elle a suivi la même dialectique entre le marxisme et le trotskisme, que les trotskistes croient que le socialisme est mal appliqué et qu’ils prétendent le mettre convenablement en œuvre. Cette démarche a justifié pendant longtemps la conquête du pouvoir jusqu’à ce que l’opposition de gauche en Algérie ait subi une déconfiture presque complète. Le socialisme contenait une seule et importante contradiction, comment faire fonctionner dans une même combine, l’islam et le socialisme ? Comment appliquer la laïcité dans un pays musulman, sachant que la religion est au cœur de l’Etat ? L’opposition socialiste est restée un rêve ancré dans l’imaginaire de ses adeptes avant de connaître la banqueroute définitive suite à la chute du mur de Berlin ; cela avait coïncidé avec l’ouverture démocratique des années quatre vingt dix, ce qui avait fait beaucoup profité aux islamistes.

Or, le contexte favorable à l’émergence d’un pôle politique encadré par l’opposition n’a pas duré longtemps. Dénigrée par le pouvoir, non reconnue et combattue par la suite, l’opposition islamiste n’a pas beaucoup résisté ; elle a subi un cuisant échec. Nonobstant tous les vœux affichés, la bonne volonté d’appliquer l’islam justicier et, malgré l’emprise totale de l’islam sur la société, les adeptes de l’islam politique n’ont pas réussi à se frayer un chemin. L’écho de la révolution iranienne a résonné en plein jour, attentivement écouté, il avait inspiré la démarche de l’action politique. Les islamistes algériens avaient certainement un groupe de référence à suivre, d’ailleurs c’est le seul pays arabe où le mouvement islamiste est arrivé au sommet du pouvoir. Ce n’est pas le cas de l’Egypte où ce dernier avait un ancrage plus consistant, du Maroc, de la Tunisie ou même du Liban où l’islam politique actif est respecté, voire vénéré sous l’égide de Hisballah.

L’opposition islamiste en Algérie devait créer son propre créneau, son idéal, sa démarche et son programme politique adéquat, elle avait naturellement un groupe de référence servant à créer l’instrument éducatif pour familiariser la société et la convertir à un nouveau mode d’expression politique. L’exemple des ancêtres et le puisement dans l’imaginaire propre à l’islam, puis l’exemple du mouvement islamiste dans le monde, l’Afghanistan, sachant qu’il y avait des Algériens afghans, du Pakistan, de l’Egypte, ou autre pays dans lequel s’est exprimé le mouvement islamiste, n’ont pas suffi pour concevoir un modèle algérien capable de résister suite au retournement de la situation et la dispersion rapide du mouvement après l’arrêt du processus électoral de 1991. Les islamistes algériens pensaient renverser la donne et se substituer à l’Etat FLN, selon eux, responsable de la décadence éthique et morale, de l’échec économique et social et finalement de la crise de la légitimité à laquelle aura abouti le pouvoir. Voyant les choses de cette manière, d’ailleurs le score électoral de 1991 l’avait confirmé, les islamistes semblaient être la seule vraie opposition bien organisée, mais que reste-t-il de cette opposition aujourd’hui ?

Les islamistes sont apparus comme une puissance redoutable mais en vérité un regroupement de masse vide d’objectif bien précis. Ils s’opposaient au pouvoir sans être en mesure de représenter le renouveau, sans être prêts à prendre la relève et donner satisfaction aux revendications politiques. Dénigrés dans le contexte international cultivant des doutes sur leur volonté et leur capacité de respecter l’univers des références démocratiques, les islamistes n’ont pas su présenter de véritable alternative.

En outre, ils s’appuyaient sur une force populaire qui n’est pas la leur. Le mouvement de masse en leur faveur est apparu comme une sanction du pouvoir à travers un vote massif auquel pratiquement toute la population avait adhéré. L’Etat islamique n’était rien qu’un slogan. Le programme du mouvement islamiste était vague, des lacunes théoriques ont entravé une définition claire de leur projet politique en perspective. Nous prenons en compte naturellement les difficultés auxquelles a fait face le mouvement islamiste depuis sa révélation fracassante sur scène et son positionnement en second plan dans la hiérarchie des normes politiques dominées jusqu’alors par le nationalisme séculaire. C’est l’une des grandes lacunes de ce mouvement, il est certes arrivé au pouvoir d’une manière démocratique et non contestée mais, il n’a pas su mettre en œuvre une stratégie pour résister aux manœuvres et aux représailles du pouvoir. Il n’a pas pu conserver sa victoire. Dispersé juste par la suite, le mouvement islamiste s’est réduit en un supplétif du pouvoir qui jadis le combattait. Il a apporté son soutien de manière tantôt larvée et discrète, tantôt exprimée et médiatisée.

Le pouvoir a su en définitive comment casser le mouvement ; l’opposition islamiste malgré son émergence sporadique et alternée par les quelques mouvements de Nahdha ou du MSP acquis aux thèses du pouvoir, n’a eu qu’une existence spectrale au centre de la décision politique et sans influence au niveau subalterne. Entre l’un qui joue le lièvre dans une course électorale gagnée d’avance et l’autre qui applaudit derrière l’écran. Le MSP s’est rangé, circonstances politiques obligent, au côté du pouvoir sous le couvert de l’alliance. Peu importe, la philosophie, la tactique ou la stratégie de chaque opposant islamiste, le terrain nous montre qu’il n’y a réellement pas d’opposition véritablement encadrée.

Maintenant nous devrons changer le ton, regarder d’une manière plus lucide et objective, la vraie opposition en Algérie ; l’opposition de la majorité silencieuse. Nous sommes très frappés par cette idée si chère à François Burgat, celle d’une opposition silencieuse qui ne se range auprès de personnes, qui boycotte les urnes, que le pouvoir s’arrache les cheveux pour qu’elle aille voter, pour l’honorer, lui rendre son souffle, le rassurer et le rendre légitime : « Ne me faites pas rougir vis-à-vis de l’étranger » (4) a dit A. Boutefilka pendant la campagne présidentielle d’avril 2009. « Je veux que vous participiez au scrutin en force pour démonter à nos ennemis de l’intérieur et de l’extérieur que le peuple algérien s’intéresse à la vie politique » (5).

L’absence d’une véritable opposition encadrant le pouvoir, représentant la dynamique nécessaire au changement pour s’adapter aux impératifs et perdurer dans la scène politique en s’appuyant sur des forces politiques autonomes est la preuve de l’absence de la démocratie. La déclaration du président nous montre à bien des égards qu’il y a une séparation de fait entre le pouvoir et la société, que la confiance a véritablement disparu entre les deux composants du corps social, que le peuple ne s’intéresse que dérisoirement à la politique rendant le pouvoir mal élu. Ce dernier est désormais contesté à travers le boycott des élections, à telle enseigne, que cette pratique est devenue le seul moyen de lui retirer la légitimité. Cette opposition qui ne dit pas son nom, dont le pouvoir en place et ses disciples espèrent qu’elle vote, ne vote pas, ne participe pas, elle tourne le dos aux appels du pouvoir comme ce dernier a tourné le dos aux véritables solutions. Elle est représentée par les haragas avec tout risque et péril, les intellectuels exilés, les résistants de l’intérieur, les hommes politiques qui restent silencieux après que le pouvoir ait refusé de reconnaître leur parti et leur permettre de rentrer légalement dans la vie politique.

On peut dire, en guise d’esquisse, que l’opposition, élément clé de la démocratie, est née en Algérie dans les années 80, morte dans les années 90 et enterrée dans les années 2000. Dans les années 80 et, bien que le terrain ait été semé d’embûches, il y avait un contexte propre, un espoir et une tentative du changement. La société voulait prendre sa revanche et avoir sa part de consubstantialité au pouvoir, la démocratisation lui apparaissait comme une expérience nouvelle consolidant sa marche vers le progrès. Elle représentait un apprentissage et une tentative de changement dans le terrain. Il y avait même au sein du pouvoir une partie qui penchait plus vers l’instauration d’un régime démocratique dans l’avenir, parlementaire dans son aspect politique selon les uns, libéral dans son aspect économique selon les autres. La société de son côté, était sous l’influence de ce qui se passe dans le monde, où la démocratisation des régimes de partis unique, notamment après la chute du bloc soviétique, se faisait beaucoup sentir ; elle apparaissait tel un besoin vital pour la survie de ces régimes. Les forces démocratiques et les partis politiques qui ont occupé la scène, y compris celles des islamistes, voulaient mesurer leurs forces, tenter une nouvelle expérience et essayer de savoir si elles seraient en mesure de se prendre en charge après trois décennies d’indépendance. Cette fois le mouvement islamiste s’est confondu avec les masses, c’est lui désormais qui s’exprime à travers un populisme soutenu par l’idée de l’équité et la justice sociale. Il y avait la première génération née après l’indépendance qui arrivait sur le marché du travail et qui essayait d’intégrer les rouages de l’Etat à travers une socialisation politique, en majorité diplômée, elle s’est retrouvée, exclue, engouffrée dans une crise sociale exacerbée. Il y avait une préparation lente à travers grèves et manifestations jusqu’à l’éclatement d’octobre, elle s’est baptisée par conséquent « la génération d’octobre ». Elle fait table rase avec tant d’années de gouvernement par le parti unique argumenté par la primauté de la légitimité historique. Elle voulait tout simplement le passage d’une légitimité historique à une légitimité électorale.

Nous préférons parler d’une opposition dans les années 80 parce que l’idée de la dispute du pouvoir était plus au moins présente par rapport à l’enfermement d’aujourd’hui. Depuis les années 90, c’était le compte à rebours et le retour sur les acquis, le pays était en guerre et à force de vivre dans la confusion, nous avons assisté à la clôture des portes de la démocratie les unes après les autres et, à travers des actes mêmes inti-constitutionnels. Quelle institution dans les années 90 ou même avant était issue d’un principe constitutionnel ou d’un consentement populaire exprimé à travers les urnes ? Jusqu’à ce qu’on arrive au calme relatif des années 2000 et faire semblant de tourner la page, on continue notre marche vers l’abîme et, au nom de la réconciliation de et la paix sociale.

On laisse périr les droits les plus élémentaires du peuple, on laisse fondre les acquis démocratiques comme neige au soleil au nom de la stabilité et du calme en trompe-l’œil. On revient à la case départ et même avant, considérant la démocratie qui, représente normalement la seule issue, comme source de discorde. La paix, la stabilité, le développement économique et sociale impliquent la connaissance de la vérité, la justice, l’égalité des chances ou des conditions.

La réconciliation implique la reconnaissance de ses torts et être en mesure de les redresser ; le projet démocratique espéré dans les années 80 est actuellement à l’agonie. À chaque rendez-vous électoral ou concertation, il y a un slogan qui incite au retour sur ce qui avait été envisagé au préalable. Au nom de la stabilité et la prospérité économique du pays, au nom de la paix et la réconciliation, et finalement au nom de l’absence d’une opposition capable de prendre la relève.

La bureaucratie qui a fait naitre l’Etat se considère toujours comme supérieure au peuple. Le compte à rebours, l’évaporation des acquis démocratiques, la négation définitive de l’opposition se fond par les partis de l’alliance qui basculent tous dans un seul camp. Ces partis qui sont censés jouer le rôle de l’opposition politique ne semblent, dans leurs discours, leurs idéologies et leurs actions, que le résidu du pouvoir, et n’ont ainsi de chance pour survire que de s’atteler, d’une manière ou d’une autre, à la charrette de ce dernier. Sauf que le pouvoir, le président de la république se réclamant libre, ne voulait même pas se représenter au nom de l’un des partis politiques qui le soutenaient. Selon différentes sources, il les trouve détestables parce qu’il voit que le FLN par exemple, « n’a pas levé le petit doigt pour lui lorsqu’il a eu des problèmes », concernant le RND, « il estime que c’est un parti qui a été créé sur mesure pour des ambitions politiques d’une classe qu’il n’appréciait pas véritablement » (6).

Quelle perception de la démocratie possède ce dernier et ses partis de l’alliance ? Personne ne se soucie du peuple, ni même des électeurs potentiels. Se sentant toujours mal élu et n’ayant pas de rapport avec l’électorat, le président a regardé surtout vers l’extérieur : « Ce qui me préoccupe, c’est l’opinion étrangère et non pas nationale, ne me faites pas rougir vis-à-vis de la communauté internationale » a-t-il déclaré. La perdition de la démocratie se fait quand on fait la négation de la représentation majoritaire du peuple pour compter sur des forces occultes n’ayant pas de rapport avec la réalité algérienne. Les campagnes électorales ont été orientées vers l’étranger. Quelle souveraineté restera au peuple ?

La limitation du nombre de mandats considérée comme un acquis démocratique dans la décennie 90 est maintenant levée, ouvrant la voie au dérapage périlleux même si la démarche est attisée par les bonnes intentions de trouver des solutions à la crise du pouvoir. L’état d’enfermement dans laquelle vit la société amène à un éclatement dans le futur proche. Le pouvoir même concédant aux pressions de la contestation sociale ces derniers temps, refuse toujours la légalisation des partis ; « l’agrément de nouveaux partis politiques n’est pas envisagé pour le moment », indiqué Ould Kablia le ministre de l’intérieur.

Hammou Boudaoud
28 février 2011

Références :

(1) Ait Larbi Morane, « Le pouvoir ne soucie pas de ce que pense la rue », El Watan, 12 février 2009.
(2) Ghalion Burhan, Le malaise arabe l’Etat contre la nation, op.cit., p 119.
(3) Rouadjia Ahmed, « Faillite des universitaires ou faillite des universités », El Watan, 18 mai 2009.
(4) S.T, « Ne me faite pas rougir devant les étranger », El Watan, 30 mars 2009.
(5) Ibid.
(6) Oukazi Ghania, « Chamboulement annoncé dans l’échiquier politique », Le Quotidien d’Oran, 22 juin 2009.

Un commentaire

  1. Une prise d’otage morale ?
    « le socialisme conçu tel une idéologie étrangère au particularisme national »
    « L’état d’enfermement dans laquelle vit la société »

    Pourquoi un tel état ? Les algériens sont pris en otage d’un discours axé sur la fierté nationale qui ne peut tenir qu’en se focalisant sur des ennemis « intérieurs ou extérieurs ».

    Sinon il n’y a rien, c’est le vide sidéral : la réalité simple du peuple qui en tant que tel est semblable à tous les autres peuples sans rien de plus particulier, ni par la religion ni par l’histoire, cette réalité simple et concrète est niée.

    Dès lors les gens n’ont plus qu’à se taire ou à tenir des discours hypocrites, de purs slogans vides de sens. On comprend que beaucoup se lassent à ce jeu.

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