En France de nos jours, les candidats à la magistrature suprême s’en passent de présenter au peuple un programme politique bien défini, du moment où les candidats n’ont rien à présenter, où les intrigues et les manœuvres politiciennes paient plus que le sérieux et le regard que devrait avoir chaque candidat sur la situation actuelle de la France, le débat s’est réduit aux coups bas. La crise du système capitaliste, ayant privilégiée à outrance le capital au détriment du travail, encourageant la spéculation, la location et le commerce de l’argent a crée une situation inflationniste complètement nuisible à la relance de l’économie. La France qui appartient à ce même système, se trouve dans une situation de crise, crise de compétitivité comme élément central de toute politique économique. Sans oublier les autres sujets liés à la question des libertés, élément important aussi, et ultime sujet de débat politique, que proposent-ils les candidats ?

Celui qui, dans un contexte de concurrence maximum, propose un revenu universel rendant inerte les forces vives, où les chômeurs rejoignent les fonctionnaires rentiers pour faire une classe moyenne au détriment de son propre développement. Ou celui qui sait que l’extrême gauche a été toujours une minorité, mais il est là juste pour le décor, dans l’esprit de faire du chantage peut-être et servir un système dans lequel il a accepté de jouer le rôle du figurent. Pour regrouper les éléments du puzzle de cette gauche casée, vient un autre candidat, plus important que ceux qu’ils le précèdent, un candidat qui vient presque de nulle part, et qui veut du jour ou lendemain devenir président.  Le contexte rappelle ce que Montesquieu a déjà précisé concernant cet état de chamboulement et de retournement de situation. Autrefois écrit-il : « le bien des particuliers, faisait le trésor public, mais pour lors le trésor public devient le patrimoine des particuliers. La république est une dépouille ; et sa force n’’est plus que le pouvoir de quelques citoyens et licence de tous ». Ce candidat qui arrive à l’improviste se veut idéologiquement le porte parole d’un certain libéralisme de gauche, et piquer à la droite son programme. Ce n’est plus une question de mélange de gauche droite, nous avons déjà vu cela dans le bonapartisme, et aussi chez les démocrates chrétiens comme F.Ozanam (1813-1835) ou René de la Tour du pin (1834-1924). La question est que le candidat actuel est le porte parole des quelques entreprises multinationales puissantes et très décisives sur le sort du contribuable, outre un soutien de Jaques Attali et le secrétaire général à l’Elysées Jean Pierre Jouyet, quelques matraques ou arrangements médiatiques et le tour est joué, Macron devient en France ce qui était Hilary Clinton pour les États-Unis. Son rôle est d’affaiblir la gauche, car nous n’avons presque jamais vu une gauche bicéphale qui s’exprime en dehors de ses primaires ; affaiblir à travers ses idées libérales la droite, et représenter l’alternative au Front National. Le parti de droite qui reste encore à la procession de F. Fillon se met quant à lui, à chasser l’odeur du gaullisme de son camp, une droite d’autre genre, non celle d’Henri de Boulainvilliers  (1658-1722) de Joseph de Maistre (1753-1821) ou du duc de Saint –Simon. (1875-1755), une droite qui rentre dans un délire populiste semblable à celui qui a amené Donald Trump à la présidence des États-Unis. En l’absence d’une véritable solution à la crise, celle du capitalisme et la dévalorisation du travail créant des classes sociales qui se regardent en chien de faïences, l’une monopolise le capital, l’autre travaille sans récompense, dans cette situation de blocage la communication passe mal, et on revient à la crise. En faisant tourner les regards, le système cherche un ennemi idéal pour la congédier, il trouve l’islam comme bouc-émissaire, et les pays musulmans comme terre de pétrole pour faire la guerre. Les répercussions de celle-ci se paient directement par le quotidien des français qui, vivant un état de psychose, croient que les étrangers sont les sources de toux les maux, et c’est partis pour un tour. L’extrême droite récupère la gronde sociale à son compte et s’il pense que la question de l’immigration est le problème numéro un en France, il oublie que ce n’est pas ça le problème, et même s’il était, il est la conséquence pas la cause. Que serait-elle la capacité de Marine le Pen de luter contre le capitalisme financier, ou de lui trouver une solution, remettre en cause la mondialisation, sortir subitement de l’Europe, à moins de prôner une politique populiste qui fait rêver les foules, aiguise un sentiment de haine raciale, l’antisémitisme et d’islamophobie. Le système imagine un deuxième tour Macron/ Marine le Pen, et que les électeurs des autres partis voteront Macron comme l’a fait la gauche en 2002 en élisant à 82% Jaques Chirac contre Jean Marie le Pen. Les électeurs de droite vont il basculer à gauche pour élire Macron ?  Je ne crois pas. Le champ est ouvert devant le Front National pour conquérir la présidence, à moins qu’il y ait un trafic ou un coup d’État.

Hammou Boudaoud
9 mars 2017

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