Contrairement à l’image qui lui est restée de sa courte histoire économique, l’Algérie n’est pas vraiment un pays pétrolier. L’Algérie est surtout un pays gazier (et ce n’est sûrement pas à Chadli et aux parasites en chef qui lui ont succédés – à quelques très rares exceptions près, dont le pauvre Boudiaf-, qu’on le doit). Quand on pense hydrocarbures, il faut penser gaz et pas pétrole. C’est cette ressource qui fait l’essentiel des excédents de notre commerce extérieur (que nous gaspillons copieusement au lieu d’investir dans l’intelligence de nos enfants).

Pour notre malheur, les nouvelles ci-dessous ne sont pas de bonnes nouvelles pour nous. Cet engouement futur pour le gaz favorisera plutôt le maintien en Algérie des écornifleurs indigènes et attira tout ce que la planète compte de canailles de haut vol.

A cause de cette richesse stratégique, toutes les grandes puissances, à commencer par nos voisins du nord qui peuvent compter sur leurs agents infiltrés au plus haut niveau de l’Etat et de l’économie, vont vouloir enfoncer l’Algérie dans des rapports de forces qui ne nous concernent pas et les truands locaux vont essayer de continuer à monnayer nos richesses nationales pour leur exclusifs intérêts.

Je doute dans ce contexte géoéconomique dangereux que notre pays soit socio-politiquement bien armé pour y faire face et faire prévaloir les seuls intérêts qui comptent, ceux de notre pays et de sa population. Et ce n’est pas parce qu’il a eu l’idée d’héberger le 10ème forum du gaz (13 membres) en avril dernier qu’il en va autrement sur ce point.

Je n’ignore pas les questions relatives aux projets américains d’exploitation des schistes bitumineux, adoptant des procédés intéressants permettant de transformer ces gisements en nouvelles sources de gaz. Certains ont pu craindre que cela allait faire chuter les prix du gaz dans des proportions qui pourraient menacer nos recettes d’exportation.

Toutes ces questions sont des questions techniques qui ne manquent peut-être pas de pertinence. Mais notre problème national n’est pas un problème technique. Ce n’est même pas une affaire de « démocratie » qui fait grimper aux rideaux nos intellectuels de salon et leurs médias favoris (vous n’aurez aucune difficulté à suivre la direction de mon regard).

Il s’agit d’un problème fondamental de pacte de confiance entre gouvernants et gouvernés. En l’état, nos gouvernants n’inspirent aucune confiance dans la défense des intérêts du pays.

Peut-être faudrait-il parler un langage plus clair pour les consommateurs de com’ bling-bling : l’ingénierie politique est aussi primordiale dans le développement d’une nation que la mobilisation de ses compétences techniques et l’exploitation rationnelle de ses ressources naturelles. Et rien ne laisse aujourd’hui penser que c’est le cas.

L’éviction de l’ancien ministre de l’énergie est-elle liée à l’érection d’un OPEP du gaz ? Qu’est-il devenu et va-t-il devenir ? Comment sont gérées réellement les recettes extérieures ? Où sont-elles entreposées ? Quel est leur usage et selon quelles procédures ? Toutes ces questions demeurent sans réponse et ouvrent sur un abîme d’autres questions sans réponses précises et satisfaisantes.

Non, mes chers compatriotes, ne claironnez pas ces nouvelles, car ce ne sont pas de bonnes nouvelles.

Djeha
16 novembre 2010

Le gaz naturel de plus en plus convoité par les groupes pétroliers
Associated Press, D. 14/11/2010 à 16:33

Le gaz naturel, future poule aux oeufs d’or de l’industrie pétrolière? Les grands groupes du secteur voient en tout cas de plus en plus cette ressource comme une solution d’avenir alors que la production de pétrole fait face à des difficultés croissantes.

Les compagnies pétrolières lorgnent sur le gaz naturel pour plusieurs raisons: les champs pétrolifères exploités depuis longtemps sont de moins en moins productifs et les nouveaux gisements d’or noir sont plus difficiles d’accès ou bien contrôlés par des pays hostiles. En outre, le gaz a l’avantage d’être plus écologique que le pétrole lors de la combustion, et apparaît comme un possible carburant d’avenir.

Dernière illustration en date du phénomène, le groupe américain Chevron a conclu un accord de 4,3 milliards de dollars (3,1 milliards d’euros) pour l’acquisition de gisements de gaz naturel dans le nord-est des Etats-Unis.

Exxon Mobil a de son côté racheté cette année le groupe pétrolier et gazier américain XTO Energy pour 30 milliards de dollars (21,7 milliards d’euros), devenant ainsi le premier producteur de gaz naturel aux Etats-Unis. Quant au groupe pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell, il compte porter à environ 50% la part du gaz naturel dans sa production totale en 2012.

« La plupart des grands développements aujourd’hui ne concernent pas le pétrole mais le gaz », souligne Fadel Gheit, analyste d’Oppenheimer & Co. Certes, le pétrole restera incontournable au cours des années à venir. Mais même avec la découverte de nouveaux gisements, la production de brut devrait stagner dans les prochaines décennies, selon les dernières estimations de l’Agence internationale de l’énergie.

M. Gheit pense qu’à terme, des géants comme Exxon et Shell ouvriront une nouvelle ère dans laquelle les compagnies pétrolières consacreront l’essentiel de leurs efforts à produire du gaz. Selon l’Administration de l’information sur l’énergie (EIA), la production mondiale de gaz devrait augmenter de 46% entre 2007 et 2035.

Le gaz séduit notamment les groupes pétroliers parce qu’il est plus accessible. Les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) contrôlent la plus grande partie des réserves mondiales d’or noir, mais moins de la moitié des réserves de gaz.

Aux Etats-Unis et en Europe, le gaz naturel est essentiellement utilisé pour le chauffage des logements. De plus en plus de centrales électriques l’utilisent également pour produire du courant: le gaz est à l’origine de 23% de l’électricité produite aux Etats-Unis, contre 16% il y a dix ans.

Cette tendance devrait s’accélérer si les Etats-Unis décident de faire plus pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les années à venir. Le gaz naturel émet en effet moins de dioxyde de carbone que d’autres énergies fossiles.

De petites quantités de gaz naturel sont aussi utilisées comme carburant aux Etats-Unis, essentiellement pour les autobus et les bennes à ordure. L’industrie pétrolière presse le Congrès américain d’instaurer des incitations financières pour encourager les entreprises de transport routier et de fret à faire rouler leurs véhicules au gaz.

Les techniques d’exploitation des gisements gaziers se sont améliorées et les coûts de production ont baissé. La production aux Etats-Unis a atteint 55 milliards de mètres cubes en août, son plus haut niveau sur un mois depuis janvier 1973, selon les statistiques officielles.

L’exploitation gazière fait toutefois face à certains défis aux Etats-Unis. Les prix bas du gaz ont conduit la compagnie ConocoPhillips à freiner la production. Et les habitants vivant près des forages se plaignent d’une pollution des nappes phréatiques par des produits chimiques utilisés pour l’exploitation des gisements. L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a lancé une étude sur l’impact éventuel pour l’eau potable et la santé publique. AP

Gazprom et Sonatrach ont découvert des réserves d’hydrocarbures en Algérie
AFP, S. 13/11/2010 à 16:12

Le géant russe Gazprom et l’entreprise énergétique publique algérienne Sonatrach ont découvert ensemble des réserves d’hydrocarbures dans le bassin de Berkine en Algérie, une première découverte pour Gazprom en Afrique du Nord, a annoncé samedi le groupe russe.

Cette découverte a eu lieu à la suite du forage du puits Rhourde Sayah-2 (RSH-2) au niveau du bloc 236b, situé dans le périmètre d’El-Assel dans le bassin de Berkine (500 kilomètres au sud d’Alger), précise Gazprom dans un communiqué.

Le puits a donné un débit de 60.000 mètres cubes par jour de gaz et de 49,38 tonnes par jour de pétrole, ajoute le groupe russe.

Il s’agit de la première découverte d’hydrocarbures en Afrique du Nord pour Gazprom, selon le communiqué.

En octobre, à l’occasion d’une visite du président russe Dmitri Medvedev en Algérie, le patron de Gazprom Alexei Miller qui l’accompagnait, s’était félicité des discussions réussies avec Sonatrach.

En 2008, Gazprom avait ouvert un bureau de représentation en Algérie afin de développer ses activités en Afrique en partenariat avec Sonatrach.

Chiffres

En 2005, selon BP, le monde a produit 2743 milliards de mètres cubes de gaz naturel, en hausse de 2,5 % par rapport à l’année précédente (alors que la production de pétrole n’a augmenté que de 1 %). La Russie représente 22 % de la production mondiale.

Les chiffres de production de gaz naturel sont assez complexes à interpréter, selon les modes de calcul on peut ou non compter le gaz associé brûlé en torchère, compter les volumes de gaz avant ou après extraction des polluants, etc. Les chiffres de l’AIE sont d’ailleurs différents de ceux de BP, avec une production mondiale de 2 871 G(m3) pour la même année, soit près de 5 % plus que BP.

 

Pays

Production (Gm3)

Production (Mtep)

Notes

1

Russie

598

540

Principalement en Sibérie Occidentale

2

États-Unis

525

473

Rôle croissant du gaz non conventionnel et de l’offshore profond

3

Canada

185

167

En déclin probable

4

Algérie

88

79

Plus de 50% de la production africaine

4

Royaume-Uni

88

79

Déclin rapide

6

Iran

87

78

Réserves sous-exploitées

7

Norvège

85

76

Troll, Ormen Lange

8

Indonésie

76

68

Exportations en déclin

9

Arabie Saoudite

70

62

Réserves sous-exploitées

10

Pays-Bas

62

57

Voir Groningue (gisement)

11

Malaisie

60

54

 

12

Turkménistan

59

53

Dauletabad.

13

Ouzbékistan

56

50

 

14

Chine

50

45

Croissance très rapide (production doublée en 5 ans)

15

Émirats

47

42

 

16

Argentine

46

41

Déplétion rapide des réserves

 

TOTAL MONDIAL

2763

2486

 

 

Pour plus d’informations sur la production par pays, on pourra se reporter à la série régions pétrolifères. Les principaux pays exportateurs, suivant l’EIA, sont :

 

 

Pays

Exportations (Gm3)

Exportations (Mtep)

Types d’exportations

Clients principaux

1

Russie

203

183

Gazoduc

Europe, Turquie

2

Canada

106

95

Gazoduc

États-Unis

3

Norvège

82

74

Gazoduc

Europe

4

Algérie

68

62

Gazoduc et GNL

Europe, Maroc

5

Pays-Bas

52

47

Gazoduc

Pays voisins

6

Turkménistan

49

45

Gazoduc

Injection dans le réseau russe

7

Indonésie

36

33

GNL

Japon, Corée du Sud

8

Malaisie

32

29

GNL

Japon, Corée du Sud

9

Qatar

28

25

GNL

Europe, Asie

 

Ici encore, ces données demandent quelques remarques :

• Il s’agit d’exportations brutes, c’est-à-dire que le volume des importations n’en est pas déduit. Par exemple, le Canada a exporté 105 Gm3 aux États-Unis, mais a aussi importé 10 Gm3 de ce pays. De même, la Russie importe du gaz turkmène.
• Ces données n’incluent pas les exportations de produits directement dérivés du gaz, comme le méthanol ou l’ammoniac.

Source des statistiques ci-dessus: Wikipedia.

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