On peut faire l’impasse sur les confusions des scribouillards de El Watan [aussi condamnable – mais cette feuille de choux n’est pas seule dans ce fiasco – que les autres truands « libéraux » à la manque qui gouvernent ce pays depuis plus de 30 ans] qui confondent par exemple taux de croissance sectorielle et part du PIB (VA générée par l’industrie dans la richesse produite).

Il faut appeler un chat par son nom : tout a été fait pour concourir à la destruction des bases industrielles du pays. Et les vampires qui en sont coupables sont toujours là (entreprises publiques et privées, Etat, UGTA, ministères, administrations…) et continuent à sucer la vie de la nation, tant qu’il y a du pétrole à pomper et des devises à siphonner vers des comptes à l’étranger.

Et maintenant on vient l’avouer platement devant une Assemblée de ploucs qui ont bien d’autres soucis que ceux de la défense du bien public et de la protection de l’économie du pays.

Je hurle avec quelques illuminés depuis les années 1980 au meurtre annoncé de l’industrie et l’ouverture mortelle des frontières nationales au bazar, avec le prétexte habituel servi aux crétins à savoir:

« que le marché est le meilleur processeur pour parvenir au développement, la liberté d’entreprendre l’unique voie vers l’innovation et le progrès, le rattrapage de notre retard, qu’on ne peut continuer à distribuer des bénéfices à des imbéciles qui ne produisent rien dans des entreprises déficitaires, que l’URSS par sa faillite a fait la démonstration que l’économie gosplanifiée ne fabrique que des fainéants et des dictateurs »

Qui ne connaît pas cette ritournelle, servie en toute occasion?

Ces criminels parasites mériteraient d’être traduits devant un tribunal où une seule peine devrait être prononcée. Djeha qui milite pour l’abolition de la peine de mort, accepterait de surseoir à ses principes.

Après avoir post-mortem assassiné Boumediene en l’accusant d’avoir trahi Amirouche, on évoque son nom à nouveau, plus de 30 ans après sa mort, pour lui faire porter la responsabilité de la mort de l’industrie algérienne. 2000 ans après ce jour, on continuera de l’accuser de tous les malheurs à venir.

« Llifik erzia roddih fiya » dit l’adage.

Les libéraux – enfin les bonimenteurs qui font office de… – peuvent toujours nous bourrer le mou avec un marché idéal, atomistique où jouent en toute loyauté entre une infinité d’opérateurs, l’arbitrage concurrentiel de l’offre et la demande, dans un univers où règnent l’anticipation rationnelle et l’affectation optimale des ressources. Ils peuvent toujours se gargariser d’un monde sans frontières où les capitaux, les marchandises, les informations, les hommes (et les illusions) circulent en toute liberté, sans considération de langues, de cultures, de religions, de couleurs de peau, d’opinions philosophiques… et s’investissent selon des différentiels objectifs de conditions et d’avantages comparatifs fondés sur le seul critère de rentabilité.

On voudrait tant y croire.

Mais quand on regarde la réalité en face on voit – pêle-mêle : Chadli, Ghozali, Boutef, Ouyahia, Sidi Saïd (qui a au moins collaboré autant à destruction de l’industrie que…) Temmar, Belkhadem, Khlelil, Benachenhou et tous les ministres des finances qui ont gouverné le trésor du pays pilotés à la baguette par les fonctionnaires du FMI, de la Banque Mondiale et d’une multitudes de transnationales, sans oublier les larbins de toutes catégories (et en particuliers les porteplumes) ainsi que tous ces étoilés, ces galonnés qui participent à la curée par prêtes noms interposés, les uns dans le sucre, les autres dans le café, la farine ou dans le pop-corn a et qui se retrouvent tous dans la mélasse, soit pour avoir détruit, soit pour s’être tus.

La liste de ces crapules est tellement longue… et un tribunal pragmatique et réaliste peut faire l’économie d’un long procès. 12 balles pour chacun d’entre eux et un monument érigé à l’honneur de la bêtise, en mémoire de ces poignées de pauvres bougres idéalistes qui ont rêvé d’une patrie plus équitable et plus honorable en cette nuit glaciale du 1er novembre.

De temps à autre, les nations ont besoin que l’on tire la chasse.

La justice, la décence… l’hygiène l’exigent.

Un Djeha complètement dégoûté
25 octobre 2010

Le premier ministre l’a confirmé, l’Algérie a perdu son industrie
Kamel Benelkadi, El Watan du 23 octobre 2010

Malgré quelques reprises, l’industrie se voit de plus en plus marginalisée et n’a participé qu’à près de 5% de la valeur ajoutée globale de l’année dernière, soit moins que la part des services de l’administration. Cette déclaration faite par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devant les députés de l’APN lors de la déclaration de politique générale du gouvernement, résonne comme un aveu d’échec.

Pire, elle se situe en dernière position parmi les secteurs pour sa contribution à la création de richesses nationales. La production nationale connaît des lacunes structurelles et laisse ainsi la place à une progression envahissante des importations de toute nature. Cette situation est qualifiée dans son discours «d’anormale et d’inacceptable, alors que l’Algérie dispose d’une importante base industrielle ayant besoin de relance et de savoir-faire». Les industries manufacturières n’ont pratiquement pas connu de hausses durant plusieurs années, notamment depuis que notre pays est passé de l’économie dirigée à l’économie de marché, malgré les sommes colossales injectées.

Il faut reconnaître aussi que l’industrie du secteur public n’a pas les moyens et ne pourra pas concurrencer celle du secteur privé.

Cette industrie, fortement implantée à l’Est algérien, vit les mêmes difficultés : des usines à l’arrêt, des travailleurs qui n’ont pas perçu de salaire depuis plusieurs mois et du matériel qui a coûté cher à l’abandon. Une situation qui n’a pas pu être corrigée par l’Etat. La relance des entreprises publiques industrielles s’est vue mise en attente de repreneurs privés nationaux dont les capacités financières limitées les excluaient de l’accès aux unités industrielles d’envergure et en attente de partenaires étrangers, dont certains ont choisi de confiner l’économie algérienne au rang de simple marché.

La stratégie algérienne dite «des industries industrialisantes» a montré ses limites dès le milieu des années 1980 à la suite de la baisse drastique des revenus pétroliers qui avaient servi à la financer. Dans la stratégie de redéploiement industriel, de nombreuses contraintes persistent et se transforment souvent en obstacles par rapport aux objectifs recherchés : règlement de la question du foncier économique, réglage des mécanismes de financement, mise en relation des entreprises et des universités et centres de recherche, accès des entreprises aux TIC et leur mise en réseau, portails d’entrée des entreprises et leur accès aux informations et centres experts mis à leur disposition, regroupements en réseau des entreprises, création de noyaux de coordination entre les différentes activités de production, de distribution et d’exportation…

Industrie cherche stratégie
Omar Berbiche, El Watan du 23 octobre 2010

Le constat est alarmant : la part de la croissance industrielle pour l’année 2009 dans le produit intérieur brut plafonne péniblement à 5,3%. Un résultat considéré comme le plus faible de tous les secteurs d’activités et de développement de l’économie nationale. Même l’administration et les services ont réalisé de meilleures performances, soit respectivement 6,8% et 10%. Durant les cinq prochaines années, le gouvernement se fixe comme objectif de porter la production industrielle à 10% du PIB. C’est là un aveu d’échec patent de la stratégie industrielle, ou ce qui est abusivement qualifié comme telle, poursuivie par le gouvernement au cours de ces deux dernières décennies placées pompeusement sous le signe des réformes économiques.

On aura tout essayé durant cette longue période où d’autres nations auraient pu réaliser des miracles avec les potentialités qui furent celles de l’Algérie, surtout au cours de ces dix dernières années avec l’embellie du marché pétrolier qui a permis à l’Algérie de mieux respirer au plan financier. On a pratiqué la méthode thérapeutique de la mise sous perfusion des entreprises économiques publiques au prix de coûteuses opérations d’assainissement financier. Sans résultats probants.

L’échec de la démarche a conduit les pouvoirs publics à explorer une autre voie qui s’est révélée être tout aussi hasardeuse et hypothétique : la privatisation de ces entreprises supposées irrémédiablement déstructurées. Autre expérience, autre échec. L’opération, conduite dans l’opacité la plus totale, fut tout de suite frappée de suspicion. Des voix se sont élevées pour dénoncer le bradage de l’outil national de production. On a parlé de transfert et d’accaparement des richesses nationales par des intérêts privés dissimulés sous des prête-noms agissant pour le compte de gens haut placés au sein du Pouvoir, dit-on.

La privatisation d’entreprises publiques bénéficiaires a donné du grain à moudre supplémentaire aux adversaires de cette opération. Cette option stratégique du gouvernement Ouyahia a été soutenue par la convocation d’une espèce d’état-major de l’industrie nationale destinée à plancher sur l’élaboration d’une stratégie industrielle apte à propulser l’Algérie dans l’ère de l’après-pétrole. L’ancien ministre de la Participation et de la Promotion des investissements, M. Temmar, qui s’est beaucoup investi au plan théorique et de la réflexion pour jeter les bases de cette stratégie industrielle, est parti de ce ministère en laissant un dossier lamentablement vide à son successeur, aux plans pratique et opérationnel.

Le démantèlement de la base fragile du tissu industriel héritée de l’ère Boumediene se poursuit jusqu’à aujourd’hui encore. Le recours aux investissements étrangers, qui était censé servir de catalyseur pour aider au développement d’une industrie nationale apte à réduire la facture des importations de biens et de produits manufacturés et de conquérir des marchés extérieurs n’aura pas été toujours une opération fructueuse, parce que les projets furent mal négociés. Les exemples de la cession de la cimenterie au groupe français Lafarge par Orascom et de l’investissement de Djezzy dans la téléphonie mobile en Algérie sont deux cas édifiants de l’inexistence d’une stratégie industrielle et, plus largement, d’une politique économique qui trace clairement le cap pour l’économie nationale en termes de stratégie et d’objectifs.

Un commentaire

  1. « que le marché est le meilleur processeur pour parvenir au développement, la liberté d’entreprendre l’unique voie vers l’innovation et le progrès, le rattrapage de notre retard, qu’on ne peut continuer à distribuer des bénéfices à des imbéciles qui ne produisent rien dans des entreprises déficitaires, que l’URSS par sa faillite a fait la démonstration que l’économie gosplanifiée ne fabrique que des fainéants et des dictateurs »
    Qui ne connaît pas cette ritournelle, servie en toute occasion?
    Oui cher monsieur on nous ressortait, on nous ressort chaque fois cela comme si le libéralisme sauvage sert le pays sert le peuple…
    Mais que ne feront ils pas pour être ds la proximité d’un pouvoir qui pourtant les rejette.
    Ils sont pourtant conscients que beaucoup de choses vont train mal en ce moment et qu’il n’y a pas TANT de JUSTICE SOCIAL et qu’au moins au temps du « socialisme specfique « existait l’espoir et que la corruption ne s’étant point démocratisée comme aujourd’hui

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