La presse algérienne, depuis longtemps au degré zéro de l’information, est incapable d’éclairer ses lecteurs sur l’anomalie de la non-démission du gouvernement après la prestation de serment. Quatre jours après l’investiture, toujours rien.

Les tractations habituelles sur la composition du gouvernement n’y sont pour rien mais c’est plutôt la reconduction d’Ouyahia qui pose problème.

Si Bouteflika voulait maintenir Ouyahia, la cérémonie de démission aurait déjà eu lieu et le premier ministre aurait eu un délai pour "composer" le gouvernement avant de l’annoncer.

La patron du DRS veut maintenir son poulain Ouyahia pour continuer à contrôler le gouvernement et surtout le laisser en "pôle position" pour succéder à Boutef, le moment venu.

Mais Boutef ne veut pas reconduire Ouyahia, d’abord parce qu’il ne l’aime pas et ne le contrôle pas. Mais surtout parce que ni les chancelleries étrangères, ni le patronnat algérien ne veulent du maintien de ce "mahboul" à la tête du gouvernement. En quelques mois, il a déjà causé des dégâts considérables à l’économie. Le simple fait d’acheter une voiture est devenu un calvaire, alors que dire de tous les projets abandonnés.

Le message est très clair: si Ouyahia est maintenu, l’Etat peut dire adieu au partenariat économique. De nombreuses entreprises étrangères, qui ont patienté jusqu’à l’élection présidentielle, quitteront l’Algérie, entraînant avec eux des milliers de cadres algériens qui ont commencé à boucler leurs valises.

Les tractations actuelles au sommet visent soit à trouver une alternative à Ouyahia, soit à nommer un Vice Premier ministre chargé de l’Economie pour rassurer les investisseurs.

Dans un cas comme dans l’autre, Mourad Medelci se trouve être le mieux positionné pour jouer ce rôle. Il a l’avantage d’avoir la cote auprès des milieux d’affaires. Originaire de Tlemcen il fait partie du clan de l’Ouest, et il a l’avantage d’être très proche de Toufik.

S’il est nommé, Medelci revêtira aussitôt l’habit d’un présidentiable potentiel.

Mais Ouyahia ne veut aucune ombre dans sa marche vers le palais d’El Mouradia, et fait de la résistance.

C’est pour cette raison que le black-out actuel autour de la démission du gouvernement ressemble beaucoup aux tractations de la "désignation" prématurée du futur président.

Saâd Lounès
22 avril 2009

2 commentaires

  1. Cette histoire de « bras de fer », de « guerre », de « duel au soleil » entre Toufik et Boutef, c’est un disque mriyyi, enta3 deryassa qui plus est…

    Depuis 10 ans que ces 2 enfoirés se font la « guerre », aucun n’est mort…curieux!!! Pourtant Toufik sait tirer…Si mes souvenirs sont bons, Boudiaf a été expedié lors de sa deuxieme sortie hors d’Alger, 5 mois aprés etre devenu « president », comme quoi ca ne traine pas quand les gars du DRS font la guerre au president de la RADP…et c’etait en Mondovision pour les fans des films d’epouvante…un autre disque plus moderne svp…

    Omar

    • boutef ,ouyahya……
      les enfoirés sons depuis l’indépendance et non pas depuis 10ans

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