L’étape consacrée à la révision de la constitution franchie, le clan Bouteflika s’affaire fébrilement à trouver des lièvres servant de faire-valoir et susceptibles de ne pas gêner sa réélection à la présidence…

Certains en mal d’arguments, avancent l’idée incongrue d’un probable revirement du chef de l’Etat, quant à sa tenace intention de vouloir briguer un troisième mandat !

Sur quoi reposent ces supputations gratuites ?

La bonne question est de savoir pourquoi monsieur Bouteflika, en nageant à contre courant de ses nombreux opposants, a-t-il utilisé tous les moyens légaux à sa disposition pour contourner l’écueil du fameux article 74 de la Constitution ?

Au profit de qui ? Et puis, à qui profite le crime ?

Quels sont les présidents algériens qui ont déjà eu, deux mandats à leurs actifs ?

– 1er président algérien : Ahmed Ben Bella
1 seul mandat (15 septembre 1963 au 19 juin 1965)

– 2ème président algérien : Chadli Bendjedid
2 mandats (du 9 février 1979 au 7 février 1984) et (du 7 février 1984 au 11 janvier 1992)

– 3ème président algérien : Liamine Zéroual
1 mandat
Chef de l’Etat (30 janvier 1994 au 16 novembre 1995)
Président élu – RND (16 novembre 1995 – 27 avril 1999)
 
– 4ème président : Abdelaziz Bouteflika
2 mandats (du 27 avril 1999 – 8 avril 2004) et (du 8 avril 2004 – mandat en cours)

Deux présidents avec deux mandats sortent du lot : Chadli Bendjedid et l’actuel président Abdelaziz Bouteflika.

Monsieur Bouteflika n’est pas celui qui agit pour les autres.

C’est à défaut de se trouver de sérieux concurrents sur la scène politique algérienne que monsieur Bouteflika se pose en bon Samaritain pour le peuple, en se succédant à lui-même !

Il lui faut donc pour sauver les apparences, donner l’illusion d’une opposition plurielle, en présentant de potentiels candidats paravents… crédibles !

Moussa Touati du FNA ou Louisa Hanoune du PT inféodés au pouvoir, risquent de fragiliser la crédibilité des élections ! D’autres candidatures à la magistrature suprême, à l’image de monsieur El Kebir Noureddine ?! (Commandant de bord) ou de monsieur Salhi Chawki, porte-parole du Parti socialiste des travailleurs (PST) prêtent à sourire au vu des enjeux et de la gravité de la situation que vit le peuple algérien…

Monsieur Saïd Saâdi, un habitué des coulisses, n’a aucune caution à apporter au régime qui ne s’en accommode pas outre mesure…

Le "Benkirane" algérien du HAMS essaie de se poser là, comme le seul représentant de la mouvance islamique mais sans trop y croire…

Pour monsieur Bouteflika un sérieux outsider, potentiellement représentatif qui pourrait donner le change en drainant les citoyens vers les urnes, donnera plus de crédit à son troisième mandat sans l’entraver ! Qui ?
 
Qui est mieux placé en effet, que monsieur Liamine Zeroual ?

C’est ce qui explique peut être cette bruyante sortie de ce général en retraite que le cénacle des décideurs avaient remercié le 27 avril 1999. Liamine Zeroual, le président du "tout sécuritaire" ! Lui qui n’a pas pu rétablir la paix, la sécurité et la réconciliation nationale !

Quatre lièvres de façade pour le fauteuil présidentiel :
 
– un islamiste "modéré" du HAMS !
– un pseudo " démocrate républicain" du RCD !
– une "trotskiste" du PT !
– un "communiste" du PST !
– un indépendant ?

Monsieur Zeroual serait donc le lièvre désigné, pour avaliser des élections en mal de légitimité. Il a toutes les qualités requises…

Cependant, monsieur Zeroual ne bougera jamais le petit doigt sans l’aval de ses pairs !

C’est sous sa direction que le 21 février 1997, on avait procédé ex nihilo à la naissance du RND, un parti né d’un bouillonnement éradicateur, dans des conditions conjoncturelles et sans légitimité historique…

Quel est ce deal qui pouvait avoir été passé entre les deux hommes du sérail ?
 
Quels rôles auraient pu jouer monsieur Ahmed Ouyahia et monsieur Abdelkader Bensalah dans ce rapprochement contre nature ? Monsieur Hamraoui Habib Chawqi aurait-il été sacrifié dans ce jeu du chat et de la souris, lui un des membres fondateurs du RND ?

Monsieur Bouteflika sait qu’il a l’appui de monsieur Belkhadem, Ziari, Ben Bella et Ali Kafi…
 
Pour faire un peu vrai, le scénario le plus vraisemblable pour monsieur Bouteflika, serait que le score assigné à monsieur Zeroual en 2009, le désignerait d’office à la vice-présidence de la république ou ministre de la défense ! Ce qui lui permettrait alors de se débarrasser de ce "terrorisme résiduel" opposé à toute idée de réconciliation nationale ?

Seul l’avenir nous le dira !

Kamel Seddiki
29 novembre 2008

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