What’s next, President Obama?

Now, that you’ve done it, what’s next President Barak Obama?

En portant pour la première fois de son histoire, un homme noir à la magistrature suprême des Etats-Unis, le Peuple américain vient de délivrer au monde, un double message de rupture :

1- rupture d’avec la politique belliciste et impérialiste tous azimuts, qui a été conduite tout au long de ces dernières années par le clan Bush, c’est-à-dire la secte des néoconservateurs illuminés, issus de l’idéologie du sionisme chrétien ;
2- rupture d’avec une longue tradition de culture sociopolitique de « containment » des hommes politiques de couleur, à la lisière du pouvoir Exécutif suprême.

Après moins d’un demi siècle, le « rêve » du Dr Martin Luther King est aujourd’hui pleinement accompli, au-delà des rêves les plus insensés. Ceci, malgré les gesticulations imbéciles et criminelles de certains groupuscules de primates nazis. Malgré aussi, certaines propagandes venimeuses suintant le racisme dégénéré des « White, Anglo-Saxons and Protestants », cette sinistre doctrine raciste qui aura été historiquement, à la source de la plupart des grands conflits mondiaux.

Ce double message de rupture exprimé par le Peuple américain, en ce mardi 4 Novembre 2008, le Président Barak Obama se fera certainement un devoir – du moins on le souhaite -, de le traduire en actes concrets.

A commencer par engager une procédure constitutionnelle contre le Chef de l’Exécutif sortant – Mr. George W Bush -, et les membres principaux de son Administration, à l’effet de leur demander des comptes :

1- Sur les véritables tenants et aboutissants des « attentats du 11 Septembre 2001 » qui ont constitué l’acte « fondateur » de ce qu’on appelle dans un vocabulaire manifestement simpliste, « la guerre contre le terrorisme international » ;
2- Sur les conditions et les mobiles réels des invasions militaires de l’Afghanistan et de l’Irak et les innombrables crimes de guerre qui s’y sont déroulés, avec leur cortège de dizaines de milliers de morts et de blessés parmi les populations civiles, ainsi que les milliers de cas de torture et de viols, perpétrés par les armées d’occupation dans ces pays ;
3- Sur les responsabilités politiques, juridiques et morales, dans les gigantesques prévarications qui sont à l’origine de la profonde crise financière internationale qui s’est propagée depuis les Etats-Unis sur l’ensemble de la planète en menaçant gravement l’économie mondiale.

Il ne peut y avoir en effet, de Liberté, de Démocratie ou de Justice, si les responsables des atteintes à cette Liberté, à cette Démocratie ou à cette Justice, bénéficient de l’impunité ou de l’immunité, en raison de leur rang social ou de leur position politique.

Les Etats-Unis ont aujourd’hui l’impérieux devoir de réparer leur image internationale dégradée et de se réconcilier avec les Peuples du monde, en admettant la nécessité d’un monde solidaire et multipolaire : politiquement, économiquement, culturellement. Ce qui implique l’acceptation d’une forme de gouvernance démocratique mondiale dont aucun groupe civilisationnel ne sera exclu.

Cette volonté de réconciliation doit singulièrement s’adresser à un monde Musulman humilié et meurtri, dont les Etats-Unis se sont profondément aliénés les peuples, pour au moins trois raisons majeures :

1- leur désastreuse politique de soutien systématique et inconditionnel à l’Etat sioniste d’Israël, au préjudice du peuple Palestinien
2- leurs guerres d’agression, de caractère impérialiste en Afghanistan et en Irak, au nom de la lutte contre un « terrorisme international » insaisissable et sans visage ;
3- leur soutien immoral aux régimes totalitaires en place, tant au Moyen Orient qu’au Maghreb, en contradiction manifeste, avec leur proclamation de foi dans les idéaux de « liberté » et de « démocratie ».

Ce sera l’honneur du futur Gouvernement du Président Obama, de délivrer un message clair aux peuples concernés, en cessant d’appuyer politiquement, toute cette kyrielle de petit potentats qui – du Kuwait à Alger, en passant par Le Caire ou Tunis -, n’avaient plus que le mot de « mon ami Bush » à la bouche, pour couvrir leur pouvoir illégitime et totalitaire, en se prévalant ouvertement de la complicité de la Maison Blanche.

Les changements socio politiques promis à l’intérieur tout au long de sa campagne électorale, ainsi que les attentes suscitées par ses intentions de réorientation de la politique extérieure des USA, le Président Obama les a solennellement réitérés, dans son discours de victoire d’aujourd’hui, un discours empreint d’une grande sincérité. Certes, il faut tenir pour acquis que cette volonté de changement rencontrera des hostilités et des résistances – manifestes ou pernicieuses -, à l’intérieur même des Etats-Unis, et accessoirement, du coté de leurs alliés traditionnels. Mais c’est au prix d’une attitude d’intransigeance, – face aux différents lobbies et intérêts – quant aux principes de paix, de justice et de progrès social qu’il affirme vouloir défendre, que le Président Obama, – celui qu’on qualifie déjà du sobriquet de « Kennedy noir » -, pourra gagner son pari pour un monde meilleur.

Un monde qui en a grandement besoin, après les désastres humains, moraux et matériels, auxquels ce monde a été soumis par l’aventurisme des néoconservateurs, adeptes illuminés d’un sionisme chrétien et messianique de nature impérialiste, qui ont prétendu être porteurs du rêve insensé de dominer l’Humanité.

C’est dire combien il est souhaitable que le Président Obama mette promptement à profit, cette période qu’on appelle l’état de « grâce » – et qui ne dure généralement que quelques mois -, pour mettre en chantier, aussi simultanément que possible, les actions du vaste programme politique sur lequel il a été élu. Sur lequel il est attendu.

Abdelkader Dehbi
5 novembre 2008