«Sommes-nous vraiment gouvernés par des algériens ?» Cette lancinante question, tout citoyen qui a eu affaire à l’administration, à la justice ou au pouvoir se l’est déjà posée à maintes reprises comme un éternel refrain. Au fil des générations depuis 1962, la rumeur publique a accusé tour à tour «hizb frança» (parti de la France), les DAF (déserteurs de l’armée française), les harkis et tous les services de renseignement réunis (Mossad, KGB, CIA, DGSE, etc.) de se cacher derrière la Sécurité Militaire (SM) le cœur du pouvoir algérien.

Cette douteuse et malsaine impression que les dirigeants de l’Etat n’aiment ni l’Algérie, ni son peuple a toujours plané autour de la relation gouvernants-gouvernés. On a tous remarqué cette terrible malsaine habitude des membres de la nomenklatura qui, dès qu’ils n’occupent aucune fonction officielle, «fuient à l’étranger» dont ils ne consentent à revenir que pour occuper un nouveau poste. D’où les appellations de «mercenaires» ou de «coopérants» dont ils ont été affublés par les nombreux cadres algériens dont la promotion a été barrée ou sabotée par ces pontes du régime.

Les Marocains du MALG de Boussouf

La vérité vient enfin d’être révélée par un de ces hommes de l’ombre qui font et défont les institutions du pays selon leur bon vouloir. Le journal le Soir d’Algérie (1) a ouvert ses colonnes à son honorable correspondant Med Chafik Mesbah, ancien officier du DRS, qui a interviewé le colonel Ali Hamlat, ancien responsable des services techniques de la SM. D’après l’auteur, ce témoignage a été rédigé en 1999 sous le titre explicite : «Voilà comment sont nés les services secrets algériens», mais il ne le révèle que maintenant sans expliquer la raison de ce retard.

Le colonel Hamlat lève donc «le voile sur cette première promotion des cadres de la Wilaya V, dont les membres ont, effectivement, constitué, pour la plupart, l’ossature du MALG». A la question «Sur le plan social, quelle était l’origine des membres de cette promotion Larbi Ben M’hidi?», Hamlat répond sans hésitation : «Tous étaient issus, en règle générale, de familles de réfugiés, de fonctionnaires au service du gouvernement marocain ou, accessoirement, de commerçants et d’agriculteurs établis au Maroc de longue date. La petite bourgeoisie, pour utiliser une formulation marxiste».

Selon lui : «Le recensement effectué par l’Association des anciens du Malg a permis de situer à soixante-douze le nombre de stagiaires de cette promotion.»

Leur directeur de stage Khelifa Laroussi, mystérieux adjoint du mystérieux Boussouf, et père du golden boy déchu Rafik Khalifa, leur avait décrété : «Vous êtes les futurs ministres de l’Algérie indépendante!» Selon les dires du colonel Hamlat, Boussouf leur avait déjà tracé les feuilles de route du contrôle du futur Etat algérien : «La première concernait la mission de contrôle au sein des unités de l’ALN. Ce contrôle était indispensable pour maîtriser l’évolution de la lutte armée et répondre aux exigences du combat et du commandement. D’autant que la qualité de l’encadrement militaire des unités était à parfaire au regard des faibles qualifications des moudjahidine de la première heure. La seconde se rapportait à la nécessité d’exploiter utilement la masse d’informations recueillies… par tout moyen disponible. En rapport avec les transmissions, mais aussi des informations recueillies auprès de prisonniers et toute autre source susceptible d’améliorer notre capital documentaire.»

Le contraste du mode de vie des «malgaches» (*) reconnu par Hamlat est déjà significatif de la différence d’état d’esprit entre les moudjahidines de l’intérieur et les «planqués» de l’extérieur. «Ces lycéens et étudiants vivaient, au Maroc, dans des conditions de vie parfaitement pacifiques et heureuses. Des conditions qui étaient tout à fait déséquilibrées, cependant, par rapport à celles de leur peuple et de leurs frères étudiants qui mourraient en Algérie.»

Le colonel Hamlat cite quelques noms connus de cette fameuse promotion des Marocains du MALG : Hadjadj Malika, Miri Rachida, Hamid Ghozali, Abdessmed Chellali, Berri Mustapha, Mohamed Semache, Kerzabi Smail, Abdallah Khalef (Kasdi Merbah), Abdelkader Khalef (Kamal), Mustapha Khalef (Kamel), Ali Tounsi (Ghaouti), Ahmed Zerhouni (Ferhat), Hadj Azzout (Nacer), Mohamed Laâla (Kaddour), Chérif Belkacem (Djamel), Abdelaziz Maoui (Sadek), Noureddine Delleci (Rachid), Abdelhamid Temmar (Abdenour), Abdallah Arbaoui (Nehru), Hassen Bendjelti (Abderazak), Ahmed Bennai (Hassan), Sid-Ahmed Osman (R’zine), Abderrahim Settouti (Bouzid), Khelladi Mohamed (Tahar), Boualem Bessaïeh (Lamine), Mohamed Morsly (Abdelaziz).

Hamlat cite aussi les noms de deux riches familles marocaines qui ont offert leurs maisons et leurs fermes pour abriter les stages du MALG. Il s’agit des familles Benyekhlef et Bouabdallah. L’un des fils Bouabdallah est actuellement le PDG d’Air Algérie.

Le colonel Hamlat raconte l’engouement des jeunes marocains ou soi-disant «Algériens de longue date» qui ont rejoint les cellules du FLN disséminées à travers le Maroc. En fait, la plupart d’entre eux militaient déjà dans les cellules lycéennes du parti nationaliste marocain de l’Istiqlal de Allel El Fassi. Bouteflika était même responsable de la cellule de son lycée à Oujda. Leur transfert naturel dans les rangs du FLN a été facilité par l’esprit révolutionnaire maghrébin, l’idéal du réveil musulman contre le joug colonial et l’ambition de libérer la riche Algérie dont les colons avaient fait un eldorado. Il faut rappeler que cet engouement nationaliste en faveur de la guerre de libération existait aussi à travers tout le monde arabe. Au Liban, Irak, Syrie, Egypte, etc. des jeunes manifestaient dans les rues et voulaient s’enrôler dans les rangs de l’ALN. Ce phénomène existe encore de nos jours chez les jeunes musulmans qui se sont engagés en Afghanistan, Bosnie, Tchétchénie, Irak, etc. Il est connu que de nombreux européens et arabes ont combattu aux côtés des moudjahidines de l’ALN et du FLN. Ils n’en ont pas pour autant dissimulé leur origine, comme l’ont fait en masse les marocains recrutés par Boussouf dans l’objectif de prendre le pouvoir.

Qui était vraiment Abdelhafid Boussouf ?

En lisant l’interview, on ne peut s’empêcher de remarquer que M.C. Mesbah déroule «sous les paroles» du colonel Ali Hamlat toute une démonstration savante comme si Boussouf réfléchissait déjà en 1955 comme un stratège d’aujourd’hui qui avait tout prévu. La conception stratégique et futuriste de l’opération de formation, le professionnalisme de son organisation et son déroulement, «l’intuition psychologique» de Boussouf, la «profusion de moyens dont il a pu disposer au Maroc»… prête aujourd’hui à sourire.

D’où donc Boussouf tenait-il ce professionnalisme et cette redoutable efficacité ? On est encore très étonné de ses choix très judicieux de collaborateurs professionnels, tous DAF, comme le «technocrate» Laroussi Khalifa, l’officier de transmission Omar Tellidji et le baroudeur Abdallah Arbaoui. Etait-il donc un «prophète» ou un génie de la formation et de l’organisation militaire ? Ou plutôt a-t-il été lui-même formé, encadré et coaché et par qui ? Pourquoi Boussouf a-t-il recruté ses stagiaires et agents uniquement au Maroc et n’a-t-il pas fait venir des volontaires de toutes les régions d’Algérie? Voilà les vraies questions que devrait poser aux autres et se poser à lui-même Chafik Mesbah dans le flot de sa phraséologie débridée.

50 ans et plusieurs assassinats et règlements de comptes après l’indépendance, il y en a assez de cette insupportable suffisance qui consiste pour les malgaches à faire passer Boussouf pour un génie supérieur aussi bien à toute la génération militante qui a généré le 1er Novembre, qu’à toute l’intelligentsia militaire française qui sortait d’une capitalisation militaire de plusieurs guerres.

Sans oublier que les leaders de la guerre de libération tombaient comme des mouches sur dénonciation ou dans des embuscades ou sur des repérages de leurs appareils de transmission fournis par la logistique de Boussouf… quand ils n’étaient pas appelés au Maroc pour y être assassinés comme le regretté Abane Ramdane. Sans compter l’énigmatique détournement d’avion qui a neutralisé cinq dirigeants historiques de la révolution qui, à part Mostefa Lacheraf, ont connu des destins très douloureux dès leur libération. Tout cela dans une étonnante impunité, ou plutôt une tolérante protection dans un Maroc sous protectorat français.

Les nombreux et illustres historiens français de la guerre d’Algérie n’ont pas abordé ces questions qui fâchent. Il appartient toujours aux historiens algériens de fouiller un peu mieux les méandres de notre histoire de libération… si on les laisse faire.
La Sécurité Militaire sous contrôle des Marocains du MALG

Pendant que les valeureux moudjahidines tombaient au champ d’honneur dans les maquis algériens, les «marocains du MALG» se formaient et s’entraînaient avec «l’armée des frontières».

Dès la proclamation de l’indépendance le 5 juillet 1962, le clan d’Oujda fomente son premier coup d’Etat en destituant violemment le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) basé à Tunis et impose un authentique marocain à la tête de l’Etat. Ahmed ben Mahjoub ben Embarek dit Ben Bella est un marrakchi de père et de mère. Sa biographie officielle le fait naître à Maghnia, mais le culte du mensonge du pouvoir algérien est tel qu’il est permis d’en douter. Il a longtemps caché sa marocanité comme une tare avant de l’avouer publiquement. Une des impostures les plus cocasses des gouvernants algériens est à mettre à son actif. Lors de la guerre des sables de 1963 lancée par Hassan II, il s’était écrié : «Hagrouna el marrakchia!»

Mais durant le court épisode Ben Bella, qui fut destitué par le coup d’Etat du 19 juin 1965, et à l’ombre de Boumediene qui était ministre de la défense, les marocains du MALG ont pris toutes les commandes de la Direction de la Sécurité Militaire en la structurant. Le directeur de la SM Kasdi Merbah, assassiné en 1993, a été présenté jusqu’à aujourd’hui comme un kabyle né à Beni Yenni et ayant vécu au Maroc. C’est un mensonge d’Etat. De son vrai nom, Abdallah Khalef, c’est un authentique marocain dont la famille est originaire et vit encore à Sidi Kacem. Il a étudié à Fès où il a connu ses futurs compagnons du MALG. Il a dirigé la SM depuis sa création en 1963 jusqu’à 1979.

Son 1er adjoint, le colonel Nourredine Zerhouni dit Yazid est également un authentique marocain, ainsi que son frère Ferhat, également haut responsable à la SM. S’il y a bien une famille qui ne peut nier son origine marocaine, c’est la famille Zerhouni dont le nom vient du djebel Zerhoun accolé à la ville Moulay Idriss Zerhoun, située à 25 km de Meknès, devenue ville sainte depuis qu’elle abrite le sanctuaire du fondateur de la dynastie Idrisside, Idrîs Ier.

Malgré l’évidence de son origine, Nourredine Zerhouni continue de mentir comme il respire. Dans un récent article biographique édulcoré et narcissique sur son parcours où il se vante d’avoir enrôlé en 1962 le sous-lieutenant d’artillerie Mohamed Mediene futur général Toufik, il décrit «une enfance tunisienne (il est né en 1937 à Tunis) et une adolescence marocaine (dans la région de Fès)». (2) Le journaliste d’origine marocaine comme son nom l’indique, Chérif Ouazani, a oublié que dans un précédent article laudateur, il avait écrit 10 ans plus tôt avec un certain Mohamed Sifaoui que «Zerhouni était né en 1938 au Maroc». (3)

Zerhouni, bras droit de Kasdi Merbah, l’avait aidé à structurer la SM, dirigé la Direction du Renseignement extérieur (DRE), géré le contre-espionnage et créé le Service Action commandé par le sinistre Abdallah Benhamza. Ce tortionnaire, qui avait fait des aveux à la presse par la suite, était chargé de réprimer durement les opposants communistes et berbéristes. Kasdi Merbah, les frères Zerhouni, Ali Tounsi et tous les marocains formés par Boussouf et structurés dans la SM ont semé la terreur au sein de la population. Après l’éviction de Merbah, Zerhouni prend la tête de la SM de 1979 à 1982. A la suite de quoi, il fut nommé ambassadeur à Mexico puis Washington avant de prendre sa retraite en 1989.

Après l’élection de Bouteflika en 1999, Zerhouni le rejoignit à la présidence avec l’ambition de devenir ministre de la défense. Face au refus catégorique des généraux d’avoir leur ancien patron comme chef, il s’octroya le ministère de l’intérieur. Cela fait maintenant 10 ans qu’il sème de nouveau la terreur dans toute l’Algérie et en particulier en Kabylie, région qu’il déteste particulièrement. Il est secondé pour cela par son compatriote le marocain Dahou Ould Kablia, né en 1933 à Tanger, qui est actuellement ministre des collectivités locales. Il est aussi le président de l’association des anciens du MALG et s’est révélé être un lamentable négationniste qui s’est permis récemment de nier l’aide arabe en la qualifiant de mythe.

Zerhouni peut compter également sur son ami d’enfance Ali Tounsi, originaire lui aussi de la région Fès-Meknès, et qu’il a trouvé installé à la tête de la DGSN depuis 1995. Auparavant, le colonel Ali Tounsi faisait partie de l’équipe dirigeante des marocains de la SM en qualité de responsable de la sécurité de l’armée, avant d’être radié des effectifs pour délit d’homosexualité.
Afin que les policiers de base ne sachent rien du passé de leur chef, le site de la DGSN ne mentionne absolument rien sur la biographie d’Ali Tounsi.

Le culte du secret qui couvre le passé et le présent de la carrière des dirigeants militaires n’a pas permis aux journalistes, ni aux historiens de déceler leur véritable origine. Eux savent tout sur tous les algériens et les algériens ne savent rien sur eux. Plusieurs générations d’officiers de la SM ont fait des enquêtes d’habilitation sur les cadres de la Nation sans se rendre compte que leurs propres chefs n’étaient pas algériens.

On citera à titre d’exemple le cas du général Salim Benabdallah dit Slim, «né en 1938 à l’Ouest». De la même génération que Zerhouni, il a occupé des fonctions stratégiques en qualité de Directeur des Relations Extérieures au MDN de 1990 à 1996. Cette structure du renseignement coiffe l’ensemble des attachés militaires affectés dans les ambassades algériennes. En 1999, Bouteflika lui confie la direction du protocole en voulant faire de lui le maître de la sécurité à la présidence en coiffant la direction de la sécurité et la protection présidentielle (DSPP). Le DRS l’en a empêché en maintenant à la présidence un autre «Marocain du MALG» le général Hassan Bendjelti dit Abderrezak, dont le «mensonge officiel» fait croire qu’il est le seul officier supérieur originaire du sud, en raison de son bronzage prononcé.

On finira ce tableau par le plus illustre des marocains, le président de la république Abdelaziz Bouteflika, né à Oujda en 1937. Ancien ministre des affaires étrangères de 1963 à 1979, il a toujours menti sur ses origines marocaines. La biographie officielle le faisait naître à Tlemcen, notamment dans le document distribué aux membres de l’ONU, lorsqu’il fut élu président de l’assemblée générale en 1974. Ce n’est que récemment que l’imposture a été dévoilée sur sa naissance et sa vie à Oujda où vit encore une partie de sa famille. Le mensonge public continue à faire croire que son père serait originaire de Tlemcen ou d’Aïn-Temouchent.

L’aura de l’immense chef d’Etat charismatique et populaire qu’était Houari Boumediene a ravalé toute cette faune d’espions et de diplomates au rang de fourmis travailleuses à son service et au service du pays. Son sens inné des équilibres du pouvoir et son nationalisme farouche a longtemps camouflé les réelles origines de son entourage sécuritaire et diplomatique passé maître dans l’art du mensonge et de la mystification. Après son décès en 1978 (par empoisonnement selon certaines révélations), les Marocains du MALG ont connu des flottements dans l’ombre du président Chadli Bendjedid, avant d’occuper en force le devant de la scène depuis l’élection de Bouteflika en 1999.

L’affaire des «magistrats faussaires»

Le système de cooptation des nominations en Algérie a introduit de nombreux marocains dans les rouages stratégiques de l’Etat. Un des plus célèbres est l’actuel directeur de cabinet de la présidence Moulay Mohamed Guendil El Meknessi qui n’aurait acquis la nationalité algérienne qu’en 1972. Avant d’être nommé à de si hautes responsabilités par Bouteflika, il a longtemps été la cheville ouvrière du ministère de l’intérieur dont il a grimpé tous les échelons (chef de daïra, wali, chef de cabinet, directeur, secrétaire général).

Les «moins menteurs» de ces très hauts fonctionnaires d’origine marocaine font situer leur lieu de naissance à Tlemcen. Comme Tlemcen est une «sœur de Fès» dont les relations remontent à plusieurs siècles, avec des «mariages mixtes» entre les deux villes, la marocanité des Tlemcéniens est une évidence historique et géographique que seul le tracé frontalier colonial a pu brouiller virtuellement.

Deux Algériens courageux ont essayé de lever une partie du voile de cette imposture historique imposée au peuple algérien : Benyoucef Mellouk et Abderrahmane Mahmoudi.

Mellouk est une sorte de Don Quichotte algérien qui a révélé à ses supérieurs l’affaire des «magistrats faussaires» dès 1986. Alors qu’il était chef du service contentieux au ministère de la justice, il a découvert des anomalies dans le passé et la carrière de certains magistrats originaires du Maroc et en a déduit que les diplômes et attestations d’anciens moudjahidines figurant dans leurs dossiers étaient faux. Il détient toujours 132 dossiers et une liste de 328 noms d’imposteurs qu’aucun responsable algérien ne veut voir. Il a été jeté deux fois en prison.

Abderrahmane Mahmoudi a quant à lui été le seul journaliste courageux qui a écouté Mellouk et rendu publique cette affaire en 1992, une très mauvaise année malheureusement. Mahmoudi fut d’abord jeté quelques mois en prison en même temps que Mellouk, puis placé sous contrôle judiciaire durant plusieurs années. Il fut contraint de fermer son journal l’hebdo Libéré après l’attaque d’un «commando terroriste» qui a mitraillé trois de ses employés dont son frère.

Mahmoudi est décédé en février 2007 des suites d’un cancer foudroyant. Quant à Mellouk, il continue à vivre une insupportable pression psychologique en prêchant dans le désert de la presse algérienne et en frappant à des portes qui ne s’ouvrent jamais, surtout celle de la présidence.

La double trahison des Marocains du MALG

On comprend mieux maintenant l’impuissance et l’illégitimité de Bouteflika, Zerhouni, des ministres marocains et même des «Marocains du MALG» face à l’omnipotence de l’appareil du DRS. L’importation des réflexes makhzéniens et d’allégeance ont construit autour de la SM un système qui s’est auto-bloqué. (4) Seul un séisme de forte intensité dans une faille du système peut débloquer les faux rapports de force qui s’annulent. Cette faille s’appelle aujourd’hui le général Toufik qui a jeté le déshonneur et l’opprobre sur toute l’armée avec toutes les exactions ignobles qu’il a commises depuis 18 ans. Tout le monde attend qu’il démissionne ou qu’il se suicide après la révélation de l’énorme scandale de l’enlèvement et l’assassinat des moines de Tibhirine, comme tout soldat qui doit assumer seul l’infamie de ses actes.

50 ans après l’indépendance, on peut mesurer aujourd’hui les dégâts de la double trahison des Marocains du MALG à l’égard de leurs deux pays. Ils ont érigé un mur d’incompréhension et de camouflage entre les Algériens et les Marocains, deux facettes d’un même peuple. A tel point qu’il y a quelques malheureux kabyles qui se croient encore seuls au monde au fond de leur puits et ignore que le Maroc est peuplé d’authentiques berbères. Au lieu de revendiquer une illusoire «autonomie de la Kabylie», ils seraient plus inspirés d’aller rendre visite à leurs frères jumeaux du Maroc et de militer pour une «Union du Maghreb Berbère». Le mensonge, l’imposture et le maintien dans l’ignorance du peuple algérien est un crime de haute trahison.

Mais la plus grave trahison qu’ont commis ces Marocains qui gouvernent en Algérie s’est faite et continue à se faire envers leur propre pays. Il ont d’abord commis le double crime des diasporas de 1975. Le soutien militaire et logistique au front Polisario a provoqué un exode massif de sahraouis vers Tindouf. A ce jour, près de 160.000 Sahraouis sont dispersés dans six camps de toile distants les uns des autres de plusieurs kilomètres en plein désert. Des Sahraouis naissent et grandissent dans ces camps et sont abrutis par la chaleur aride et une propagande d’un autre âge. Cela fait plus de 30 ans que ça dure sans aucun espoir de solution. Et cela fait aussi plus de 30 ans que le Polisario est toujours dirigé par le marrakchi Mohamed Abdelaziz, considéré par les Marocains comme un imposteur et un renégat.

L’autre crime a été la déportation violente en 1975 de 40.000 familles marocaines (300.000 à 350.000 personnes) qui vivaient en Algérie et ont été expropriés de leurs biens. En référence à la Shoa juive, les marocains déportés appellent ce crime la Chouha de 1975, ce qui veut dire grande honte en dialecte marocain.

Enfin une des hautes trahisons des Marocains au pouvoir à Alger est cette fermeture de la frontière terrestre depuis août 1994, qu’ils refusent toujours d’ouvrir malgré les demandes insistantes de leurs frères du Maroc.

Le fils du général de Gaulle a rapporté dans son dernier livre «Mon père De Gaulle», une confidence lourde de sens faite par son père : «Nous avons laissé 140.000 harkis infiltrés dans les rangs de l’ALN». Etait-ce au nez et à la barbe du «génie» Boussouf et de ses «Marocains du MALG».

Saâd Lounès
29 juillet 2008

www.saadlounes.com

(1) Consulter l’interview du Colonel Ali Hamlat sur les liens ci-dessous :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2008/06/23/article.php?sid=69939&cid=2
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2008/06/24/article.php?sid=69987&cid=2
(2) Jeune Afrique du 15/06/2008
http://www.jeuneafrique.com/partenariat/article_jeune_afrique.asp?art_cle=LIN15068zerhostnorf0&part=23
(3) Jeune Afrique du 17/08/1999
http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_jeune_afrique.asp?art_cle=LIN17086leshoakilfe0
(4) «Le Makhzen du DRS condamne l’Algérie à la décadence»
http://www.tahiabladi.com/index.php/1541/le-makhzen-du-drs-condamne-lalgerie-a-la-decadence/
(*) Le Malg était le Ministère de l’Armement et des Liaisons Générales créé et dirigé par Abdelhafid Boussouf. Le mot «malgache» désigne les agents membres de ce ministère.

Réponse à Saâd Lounès, par Abdelkader Dehbi, 3 août 2008

Réponse à Abdelkader Dehbi, par Saâd Lounès, 4 août 2008

Re-Réponse à Saâd Lounès, par Abdelkader Dehbi, 5 août 2008

6 commentaires

  1. la guerre des clans en algerie
    ce que monsieur said lounès pretend dans cet article ,en faisant savoir que la déffaillance de l’Algerie est due à ce que la plupart de ses dirigeants son des marocains dissimulés, est totalement faux car ce qui est arrivé en Algérie depuis le début de son indépendance et meme un peu avant, n’est qu’une guerre déclarée entre deux clans: le clan d’oujda qui ramasse tous les algériens qui ont vécu au maroc avant meme la guerre de l’Algerie.le Maroc n’a fait que son devoir d’heberger, sur son territoire, les frères algeriens qu’ils soient militants ou autres.Le clan de tunisie qui habrite les algériens qui ont vecu sur le territoire tunisien malgré qu’ils étaient minorité par rapport à ceux qui vivaient au maroc. cette guerre n’a jamis cessé entre ces clans mais jamais n’a été à la vafeur du Maroc ou de la Tunisie. La vérité que les drigeant de ces clans et plus particulièrement le clan d’oujda, a mordu en premier lieu la main Marocaine qui lui a été tendu à la faveur du peuple algérien et ce dès le premier jour de l’independance jusqu’à nos jours: il ont fait du Maroc l’ennemi numero 1 de l’Agérie. Comment alors dire qu’ils sont des marocains dissimilés sans qui’ils agissent à la faveur d’un agenda Marocain ? au contraire, ils dépenses des milliards depuis des année pour faire mal au Maroc en faisant savoir par la sorte que c’est l’unique façon des algeriens pour se montraient reconnaissants envers la bienveillance marocaine. Tous le monde en Algerie sait ou croit que chaque personne algerienne opposante à la politique désatreuse des dirigeants algeriens est automatiquemnt considéré comme traitre pro Marocains.Peut entre que Monsieur lounès se souvient d’un cours dans l’école algérien ou l’anti-marocanisme fait partie des matières éssencielles de haut coefficient. ceux qui ont guidé l’algerie vers le mal et le désartre sont des vrais algériens qu’ils soient du clan d’oujda ou de tunis.Dire le contraire fait partie de la propagande au complot étranger qui est utilisé toujours par l’Algerie pour falsifier la réalité.

    • manipulation
      je crois que vous faites de la manipulation des deux cotés,et nous comme toujours nous devons morde a plein dents .QUE FAITES VOUS DE TOUS CES MORTS morts pour une algerie belle et prospére pour ses enfants nés en algérie ou ailleurs il faut seulemnt aimés cette algrie la naissance importe peut , voir les images des garnd nation obama ,zarkozi ect.. ségolene royal ect .QUE DIEU VOUS PARDONNE PARCEQUE VOUS FAITES MAL 0 UN PAYS QUI A BESOIN de sincérité et construire ce maghreb.HOMER

      • La guerre des clans
        Je suis nee en 1963, don cje n’ai pas connus la guerre d’Algerie contrairement a mes parents et mes soeurs et freres. Cela fait plsu de 20ans que je vis au Canada Anglais (ouest). Je ne suis plus connectee avec le pays mis a part les visites que j’y effectue de temps en temps pour faire connaitre a mes enfant leurs heritages culturel.

        C’est par hasard que je suis tombee sur cet article.

        Je trouve cela ecoeurant qu’on fasse de la manipulation de la sorte. Les algeriens sont seul a blamer pour tous les problemes qui regnent. les pauvres martyrs qui ont donne leur vie pour liberer l’Algerie doivent se retourner dans leur tombes.

        C’est triste de voir dans quel etat est le pays. Un pays aussi riches en resources naturelles, n’a rien fait compare a la Tunisie ou au Maroc.

        L’Algerie fut ingrate envers les francais qui ont combattus a ses cotes comemme Chaulet, Maillot et tant d’autres. On ne nous a meem pas parle d’eux a l’ecole.

        Les Kabyles furent aussi maltraites par le gouvernment et rien n’a ete fait pour developper la region Kabyle.

        Enfin bref, je voulias juste dire deux mots a ce sujet. Mon francais n’est plus bon car cela fait 20 ans que je ne vis et travaille qu’en Anglais.

        • Double trahison
          je fais partie de la generation apres independance, mais un fait certains làuteur tout en denoncant les marocains et tunisiens qui ont confisques le pouvoir legitime en Algerie revele son total soutien au maroc, meme plus une hegemonie marocaine est souhaitable pour lui, il oublie que des Algeriens de lÈmir abdelkader et de Mokrani ainsi que de larbi ben Mhedi existent belle et bien que làvenir moyen leurs restutuera leurs droits de facon naturels.

          Des cades Algeriens ont ete massacres par les delinquants marocains et tunisiens qui ont profites de la presences de quelques refugies Algeriens sur leurs territoires pour infiltrer ce peuple meurtrie par cette guerre comme si que les crimes de lÒAS ne suffisaient pas il aurait fallut une organisation de crimminels comme pour mieux assassiner ce pays purger voire eleminer tout espoir de development pour ce pays et ce en massacrant motif french educated mais enfin 135 ans dòccupation voulait-il dire que lAlgerien doit rester ignorant bref un homme de caverne bref les kmers rouges massacraient tout educated man la meme devise, ironie du sort on les appelles les homme de la france mais pourquoi aujourd`hui ces mecreants envoient0ils leurs enfants en france et ont des comptes en banques dans ce meme pays???

          le massacres des Algerisn apres lìndependances sìnscrit dans la logique dùn plan de sabotage et de confiscation de làvenir de tout un pays par la france et leurs complices le maroc et tunisie…

          • fausse guerre
            vous menez une fausse guerre, avec des ennemis imaginaires,par ignorance ou pour dévier le vrais problème.

            remarquons que la Tunisie, économiquement et socialement parlant, à prix un élan en avant…

            le Maroc aussi, malgré le cout financier pour défendre et restituer son territoire, il ne cesse de développer ses infrastructures et donne une image brillante de l’Afrique, sans avoir ni gaz ni pétrole.

            la question est ou est investi la fortune de l’Algérie?

            l’armement ne donne rien au peuple algérien, il le maintien démuni.

            cet armement ne stoppera pas le chemin du développement du Maroc et ne touchera à son territoire.

            cherchez votre vrais ennemi, et regardez vos problèmes en face.

  2. RE: La double trahison des Marocains qui gouvernent en Algérie
    [quote name= »Naima »]Je suis nee en 1963, don cje n’ai pas connus la guerre d’Algerie contrairement a mes parents et mes soeurs et freres. Cela fait plsu de 20ans que je vis au Canada Anglais (ouest). Je ne suis plus connectee avec le pays mis a part les visites que j’y effectue de temps en temps pour faire connaitre a mes enfant leurs heritages culturel.C’est par hasard que je suis tombee sur cet article.Je trouve cela ecoeurant qu’on fasse de la manipulation de la sorte. Les algeriens sont seul a blamer pour tous les problemes qui regnent. les pauvres martyrs qui ont donne leur vie pour liberer l’Algerie doivent se retourner dans leur tombes.C’est triste de voir dans quel etat est le pays. Un pays aussi riches en resources naturelles, n’a rien fait compare a la Tunisie ou au Maroc.L’Algerie fut ingrate envers les francais qui ont combattus a ses cotes comemme Chaulet, Maillot et tant d’autres. On ne nous a meem pas parle d’eux a l’ecole.Les Kabyles furent aussi maltraites par le gouvernment et rien n’a ete fait pour developper la region Kabyle.Enfin bref, je voulias juste dire deux mots a ce sujet. Mon francais n’est plus bon car cela fait 20 ans que je ne vis et travaille qu’en Anglais.[/quote]

    Monsieur, J’approuve ce que vous dites. Mais s’il y’a un seul peuple a citer quand il s’agit de l’aide fournit au a algériens lors de leur lutte pour l’indépendance c’est le peuple marocain. Déjà en 1844, 800 marocains sont tombé pour l’Algérie dans la bataille d’ISLY (voir les encyclopédie d’Histoire ou peut être Wikipédia). Entre 1952 et 1962 au moins 1300 marocains sont morts pour l’Algérie. Savez vous qu’il y’avait des marocains dans l’ALN algérienne ? Savez vous aussi que les armes qui arrivaient de l’extérieur vers l’Algérie pour le profit de l’ALN et transitant via la Tunisie, Bourguiba exigeait 10% de leur valeurs pour la Tunisie. Dans ce temps, Mohamed 5 pas seulement il ne pouvait imaginer prendre un certain pourcentage mais les premiers avions militaires qu’a possédé l’Algérie à la veille de son indépendance étaient offerte par le Maroc et GRATIS (c’étaient des MIG).

    Donc, ce n’est pas parce que le Maroc ne fanfaronne pas avec ses actes que je trouve héroïques, qu’il ne faut pas parler de lui.

    Cordialement.

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