Cela fait des mois que nous tentons d’attirer l’attention de l’opinion publique sur l’action insidieuse et subversive des néo cons américains dans notre pays, dans le Maghreb, le Sahel et l’Afrique “utile”. D’autres voix, celles d’intellectuels probes et de militants alter mondialistes s’expriment inlassablement sur le même sujet dans des sites libres comme Algéria Watch, le réseau Voltaire et bien d’autres qui ont fait de la vérité et de la liberté d’informer leur credo et leur raison d’être.

Pourtant, et alors que le régime algérien a déclaré officiellement, par l’entremise de son chef du gouvernement, de ministres et d’autres hauts fonctionnaires “autorisés”, qu’il était hors de question de permettre aux américains d’installer une quelconque base dans le pays, nous découvrons qu’ils nous mentaient, au moment même où ils nous faisaient ces déclarations, et qu’une base militaire américaine a été construite par BRC, de sulfureuse réputation.

La BRC, selon Monsieur Hocine Malti, “a sous traité la partie BTP à la société canadienne RSW – SCATT”. Selon la même source, Le mur d’enceinte de cette base est d’une dizaine de kilomètres et dispose d’une piste d’atterrissage de 4000m. Ce qui permet à de gros porteurs de l’armée américaine de se poser. Cette base qui dispose de nombreuses infrastructures, dont une piscine olympique, a une capacité d’accueil de 2000 personnes. C’est dire que ce n’est pas un petit cantonnement de fortune, destiné à accueillir une unité de l’armée algérienne.

Monsieur Hocine Malti nous apprend avec une foule de détails que non seulement cette base existe bel et bien, mais aussi qu’elle a été opérationnelle et qu’elle a accueilli 400 hommes en provenance d’Allemagne, très probablement d’une autre base militaire américaine. Ces effectifs ont, par la suite, été acheminés vers le nord du Mali.

Cette base ne serait plus opérationnelle. Officiellement, elle n’existe pas et n’a jamais existé.

Nous pouvons aisément imaginer, qu’après l’alerte que les journalistes et militants libres ont déclenché sur ces tractations secrètes pour une installation en douce des américains dans notre pays, les “décideurs” ont décidé de geler cette opération. D’autant que des fuites d’informations sur le sujet, organisées par un clan pour déstabiliser un autre, avaient refroidi les ardeurs des pro américains.

La question qui se pose aujourd’hui est celle-ci: Pourquoi ce cas de haute trahison a-t-il été étouffé?

Car il s’agit bien, en l’occurrence, de haute trahison. Des officiers supérieurs de l’armée ont conclu avec une puissance étrangère un contrat secret pour lui permettre de s’installer sur le territoire national, pour lui permettre de faire atterrir ses gros porteurs et d’y faire transiter des troupes qui ont envahi un pays voisin depuis le nôtre. Et cela à l’insu du peuple algérien. Très probablement même à l’insu du chef de l’état lui même. Ce qui explique la dissolution précipitée de BRC par ce dernier. Non pas pour sévir, mais pour étouffer l’affaire et éviter que le peuple algérien ne le découvre sous son véritable jour: Celui d’un président marginalisé, dont la junte au pouvoir ne tient aucun compte. Une clique de généraux et d’affairistes qui s’enrichissent en milliards de dollars sur la conjoncture, et qui offrent le pays, portes béantes, à une puissance militaire qui, au même moment, a fait main basse sur l’Irak qu’elle a précipité dans le chaos.

Lorsque je dis que cette haute trahison a été perpétrée à l’insu du chef de l’Etat, je ne dis pas qu’il n’était pas au courant, mais qu’il n’a pas été jugé utile de lui demander son avis.

Il ne peut pas ne pas avoir été informé du moindre détail. C’est une trop grosse opération pour passer inaperçue. Chakib Khellil, qui joue prudemment sur tous les tableaux, dispose dans le sahara, d’un réseau d’informateurs très bien rôdé. Dans la mesure où il n’était pas lui même fortement impliqué, et, encore plus, arrosé!

Bouteflika savait, mais il ne pouvait rien faire. Nous avions évoqué, dans cet espace même et à plusieurs reprises, des contacts “secrets” entre des Américains et des responsables du DRS, à l’étranger et au Sahara.

Certaines rumeurs prétendent même que la brusque disgrâce de Larbi Belkheir serait liée à cette affaire de BRC et à d’autres encore, peut être plus graves. Si tant est qu’il puisse exister un crime plus grave que de vendre son pays aux américains.

L’autre question que nous pourrions nous poser est de savoir ce que tout ce beau monde compte faire avec cette affaire. Ces messieurs vont-ils, le plus naturellement du monde, continuer à considérer que le peuple algérien n’est même pas là, que ce sont leurs affaires, qu’ils vont les régler entre eux, comme si de rien n’était. Cela voudrait dire que nous entrons là dans la phase découverte du régime. Une junte qui a le pouvoir total, qui ne s’embarrasse plus de faux semblants, qui use de la force brute et de sa totale main mise sur la pays pour le vendre au plus offrant. Après en avoir massacré des dizaines de milliers de ses habitants et mis au pas toute sa “société civile”.

D’une certaine manière, cela aurait le mérite de clarifier la situation. La balle serait dans le camp du peuple, si l’on peut dire. Il lui reviendrait, par conséquent, de prendre son destin en main et de se dresser contre ceux qui, de façon aussi directe, violent les fondements même des lois qu’ils ont eux mêmes instaurées.

Ou bien alors, ces messieurs vont-ils nous tricoter un autre de ces rideaux dont ils ont le secret? Allons nous apprendre, comme le suggère Monsieur Malti, que cette base, aujourd’hui désaffectée, appartient à l’armée algérienne, que ce sont les “ennemis extérieurs et intérieurs” de l’Algérie qui créent ces rumeurs pour semer la confusion entre une armée qui a sauvé la république et son peuple? Ils sont capables de faire face, avec un aplomb inimaginable, à n’importe quelle situation. Ils ont acquis la science d’altérer n’importe quelle évidence et la faire passer pour le contraire de ce qu’elle est!

Allons nous assister au déchaînement d’une campagne de discours et de presse contre ces “ennemis de la nation”, pour détourner l’attention et faire passer cette autre affaire à la trappe? Cette hypothèse est dans leurs cordes. Rappelez vous l’affaire Khalifa, entre autres nombreux voleurs qui ont été escamotés, quand l’un des leurs a reconnu, à la barre, qu’il avait falsifié le Procès verbal du Conseil d’administration pour placer frauduleusement plusieurs centaines de millions de dollars dans la banque Khalifa. Il avait même dit qu’il en assumait l’”entière”responsabilité. Pourtant, il ne fut ni inculpé, ni encore moins condamné, alors que le directeur général qui avait exécuté ses ordres croupit en prison. On nous expliqua ce curieux “dysfonctionnement” par une argutie judiciaire: Il se trouvait que ce monsieur, en l’occurrence le secrétaire général de leur UGTA, n’avait pas été mentionné sur l’appel de renvoi. Oui, c’est grossier, oui c’est incroyable, oui c’est injuste! Mais c’est comme çà! C’est eux qui font ce qu’ils veulent. Et les journalistes qui pourraient faire éclater ces scandales, les expliquer à l’opinion, en démonter les mécanismes odieux, ces journalistes là ne peuvent pas ou ne veulent pas.

Et c’est ainsi qu’avec la multiplication des scandales et leur aggravation, il s’est opéré une sorte de banalisation dans l’esprit des gens. Rien ne les étonne ni ne les choque plus.

Cette affaire de haute trahison aurait eu des conséquences et des répercussions incalculables dans n’importe quel état moyennement respectable. Chez nous les consciences se sont assoupies. Nos élites ne rêvent plus que de se convertir en importateurs, nos démocrates appellent au retour d’EradicatorII, et nos islamistes repentis font des oraisons funèbres à Hadj Smail.

Djamaledine Benchenouf
29 mars 2008

Source: Tahiabladi.com

Comments are closed.

Exit mobile version