En se promenant dans les villes de la RADP, on a l’impression qu’il y a un Algérien derrière chaque policier. C’est fou le nombre de civils qu’il y a en pays de Junte ! Il faudra bien faire quelque chose pour renverser la tendance. C’est tout naturellement donc que le colonel Tounsi, policier en chef de la RADP, ancien de la SM, et l’un de derniers survivants du sinistre « Commando Tempête » de l’armée française, vient de déclarer qu’il allait encore augmenter le nombre de policiers pour être en phase avec ce qui se fait dans les pays civilisés, comme la République Démocratique de Guantanamo Bay.

Rêvons donc un moment en suivant Tounsi dans son délire sécuritaire : on peut imaginer une RADP où il n’y aurait de place que pour les policiers : policiers dans les commissariats, dans les rues, dans les prisons, dans les hôpitaux, dans les banques, dans les cafés, dans les maquis, et même dans les cimetières ! Il n’y aurait plus de papiers d’Etat Civil, lesquels seraient remplacés par des attestations d’Etat Policier. Plus de mariages civils, mais des mariages policiers. Même les chats seraient des chats policiers, pour ne pas laisser le champ libre aux seuls chiens policiers…

On aurait cependant besoin d’un président civil pour nous représenter dans le cancer des nations. Un civil avec 35 millions de policiers derrière lui. On serait heureux comme un vieux lion dans une cage du Jardin d’Essai, dites-donc ! Notre président passerait son temps à vanter les « forces de sécurité » pour leur travail admirable dans le combat contre… euh… contre qui ? Mais Il n’y aurait déjà plus d’ennemis, plus de voleurs, plus de corrompus, plus de Haggara ni de Harraga…

Une question très importante cependant : Dans un pays où la totalité de la population serait d’origine policière, y aurait-il des généraux génocidaires, genre Tewfik le Maléfik, Mhenna El Djabbar, ou Nezzar El Djezzar ? Non, par définition du mot « totalité » ! Bon, alors : Vive l’Etat Policier !

Mounir Sahraoui
14 mars 2008

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