« Ceux qui refusent le nouveau baccalauréat c’est comme celui qui refuse un logement respectable alors qu’il habite un bidonville » A. Benbouzid

La vérité ne sort pas que de la bouche des enfants! Cette déclaration de Benbouzid a valeur de constat, et d’aveu! Il reconnaît donc que l’actuel Baccalauréat, le sien, l’enfant de ses oeuvres, celui qu’il a peaufiné lui même, qu’il a aménagé, réaménagé, revisité, restructuré, ficellé et mijoté, celui qui a déjà ouvert la porte de l’Université à des centaines de milliers de lauréats, est, pour reprendre ses propres termes, à un véritable Baccalauréat ce qu’un "bidonville est à un logement respectable".

Au delà de cette sortie où la démesure le dispute à l’improvisation, et où le poids des mots ne pèse que celui de ses auteurs, c’est à dire rien, il faut retenir que c’est le Ministre de l’éducation nationale lui-même qui a fait cet incroyable constat. Le Bac algérien ne vaut donc rien. C’est donc, comme un bidonville, un diplôme obtenu à la suite d’études hétéroclites plutôt que diverses, élaborées à la va-vite, par des personnes non qualifiées, sans plan, sans viabilisation, sans harmonie avec l’environnement immédiat, sans perspectives d’avenir.

Le comble de ce terrible aveu d’échec est que c’est Benbouzid lui même qui le fait. Et en la circonstance, il est le seul ministre algérien qui ne peut pas invoquer la raison de l’héritage et du bricolage de ses prédécesseurs, puisqu’il est à à la tête de ce ministère depuis… 15 ans! C’est proprement ubuesque! C’est un peu comme si un vendeur à la criée haranguait les clients en leur disant: " Achetez mes beaux légumes d’aujourd’hui, parce que ceux que je vous ai fourgués hier étaient pourris." Et puis de se mettre en colère, et de tempester contre ses clients parce qu’ils ne veulent plus de ses produits, parce qu’ils ne lui font plus confiance. A juste raison.

La vérité qui est sortie de sa propre bouche, sur ses propres turpitudes et sa propre incompétence aurait provoqué dans des États dignes de ce nom une immense clameur. Il aurait été sommé de déposer sa démission sur le champ, ou mieux encore, il aurait été limogé avec fracas et célérité. Chez nous, cela restera lettre morte. Rien de plus qu’une note discordante dans un tintamarre de foire. Il n’y a rien de plus anodin et de plus normal qu’un mauvais ministre dans un mauvais gouvernement. Et surtout dans un mauvais régime. Benbouzid était devenu Ministre en 1997, parce qu’il était, à la fois, le beau frère d’un général et du chef de l’Etat. Mais surtout parce qu’il venait de rejoindre le RND. Et rien ne ressemble plus à un bidonville que le RND! Cette formation construite hâtivement, de nuit, frauduleusement, avec des politiciens hétéroclites de récupération, sans autre perspective que de squatter les lieux.

Djamaledine Benchenouf
27 janvier 2008

Tahia Bladi

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