Le monde arabo-africain persiste dans une ère de stagnation dû à l’absence d’alternance et de renouvellement des élites au pouvoir. S’il est «normal» que les princes succèdent aux rois, est-il normal que des fils succèdent aux «présidents à vie» à la tête de systèmes totalitaires qui asservissent leurs peuples ?

En Algérie, le système totalitaire se succède à lui-même en renouvelant ses dirigeants, c’est-à-dire les généraux.

En préparant un 3ème mandat anti-constitutionnel pour Bouteflika, les généraux préparent dans son ombre leur propre succession pour préserver leur système totalitaire.

Le système totalitaire qui gère l’Algérie a été créé par Abdelhafid Boussouf, fondateur des services secrets algériens, par des «coups d’Etat» successifs contre les dirigeants historiques du FLN pendant et après la guerre de libération.

Le système des services secrets a changé de nom (MALG, Sécurité Militaire, DRS), mais pas de méthodes : infiltration, manipulation, désinformation, corruption, répression, torture, assassinats.

La violence des attentats, et la lourde logistique de leur préparation, ne relèvent pas de prétendus kamikazes marginaux et drogués, ni de la main de l’étranger. Ce sont des ACTES DE GUERRE d’un terrorisme d’Etat pour maintenir le peuple algérien sous la terreur et paralyser la communauté internationale.

D’ex-officiers ont nommément accusé des généraux du DRS d’être les instigateurs de la confusion et des crimes, et les créateurs des groupuscules obscurs, censés déplacer librement des tonnes d’explosifs dans un monde «hyper-sécurisé» (?)

Les deux principaux responsables du DRS (ex-SM, ex-MALG) sont en poste depuis 17 ans. L’un d’eux vient de décéder. Le DGSN (ex-colonel de la SM) est en poste depuis 12 ans. Cette longévité est-elle normale ? Non.

Le DRS a autorité sur tous les services de sécurité : intérieur, extérieur, militaire, économique, diplomatique, DGSN, Gendarmerie. Est-ce normal de monopoliser autant de responsabilités ? Non.

Le ministre de l’intérieur, et le ministre des collectivités locales, ex-officiers du MALG et de la SM, ont verrouillé toute l’administration.

Le DRS a parasité et étouffé toutes les institutions de la République algérienne. Derrière chaque responsable, «élu» ou nommé, se cache un officier du DRS, qui exerce un pouvoir occulte mais réel.

Les personnes ou les puissances qui protègent ce système-DRS contrôlent par son intermédiaire tout le pays.

Le Pouvoir totalitaire et anticonstitutionnel du DRS a affaibli profondément les fondements de l’Etat algérien.

Le système de répression est d’une telle férocité qu’il pousse les élites dans une double impasse : la lâcheté ou l’exil.

Cessons de nous taire et de fuir notre pays. Nous sommes la risée du monde entier. Mettons un terme à ce totalitarisme qui a appauvri un pays riche de tant de potentialités.

L’entrisme politique (que j’avais soutenu et encouragé) ne peut plus rien contre le verrouillage systématique où les décisions essentielles se prennent ailleurs que dans des institutions corrompues, fantoches et alibis.

J’appelle toutes les élites à s’organiser pour une grève générale illimitée et la désobéissance civile. Nous devons paralyser le pays jusqu’à la dissolution du DRS, l’exclusion de tous ses membres de fonctions politiques, et le rétablissement d’un Etat de droit démocratique.

Saâd Lounès
15 décembre 2007
Sourece : www.inkilabchaabi.com

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