Même le Gouvernement espagnol n’était pas au courant!

Le journal "El Pais", dans son édition web, "Oviedo express" de ce jour, dimanche 28 octobre 2007, affirme que les autorités du pays étaient dans l’ignorance de cette arrestation jusqu’à la matinée d’hier. Aussitôt le ministre d’intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba, a sollicité des autorités judiciaires que Mohamed Samraoui soit immédiatement transféré dans l’aile VIP de la prison Soto del real à Madrid, où il avait été placé en détention par le juge d’instruction Ismael Brun en attente de la décision qu’il doit prendre suite à la demande d’extradition exprimée par l’état algérien.

La nouvelle qui commence à circuler depuis la matinée d’aujourd’hui a suscité déjà de nombreux echos de la société civile. L’information n’a pas été suffisamment relayée à cause du Week-end, mais il y a fort à parier qu’elle provoquera une onde de choc, dès demain matin. Cette décision du juge d’instruction de répondre à la demande algérienne, sur insistance d’interpol, si elle relève de la souveraineté et de l’indépendance de la justice, reste choquante à plus d’un titre. L’interpellé n’est pas recherché pour une affaire de droit commun, ni pour un crime contre l’humanité. C’est un réfugié politique, placé sous la protection de l’état allemand, de l’HCR et de l’Europe. Le juge d’instruction était à même de mener la procédure sans lui signifier un mandat de dépôt et sans le placer en détention provisoire. C’est plus que du zèle et de la précipitation, c’est du mépris! Non seulement pour le prévenu, mais pour tout le peuple algérien au nom duquel notre compatriote Mohamed Samraoui a pris les chemins de l’exil et du combat.

Monsieur Hocine Aït Ahmed, président du FFS et révolutionnaire algérien historique, s’est d’ailleurs empressé de condamner vigoureusement cette grave dérive et cette atteinte intolérable aux droits des réfugiés. Il a déclaré en substance, que cette arrestation était un scandale! Un scandale! Et qu’il ne s’imaginait pas que des personnes sensées, pouvaient commettre l’erreur monumentale d’arrêter un réfugié politique qui a été placé sous la protection officielle de l’état allemand. Et par conséquent sous la protection de l’Europe tout entière et du HCR. Il a ajouté, sans plus de précisions, que l’accusation était grotesque, que le régime algérien ne pardonnait pas à Mohamed Samraoui de l’avoir dénoncé et qu’il avait décidé de lui mener la vie dure.

Selon des sources judiciaires espagnoles, les motifs contenus dans le mandat d’arrêt algérien sont : Désertion, dénonciations calomnieuses contre l’armée et terrorisme. Tout à fait grotesque, en effet, puisque notre compatriote a quitté l’armée à la suite d’un ordre que le général Smaïl Lamari lui avait intimé de faire d’assassiner deux islamistes qui résidaient en Europe. Il s’était exprimé publiquement sur les exactions commises contre les populations sur ordre des généraux janvieristes, sur leur implication directe dans la création des GIA. Le livre qu’il a publié, "Chronique des années de sang"reprend dans le détail toutes ses accusations contre le régime.

En tout état de cause, le juge d’instruction espagnol a agi à la légère, pour le moins que l’on puisse dire. La mesure d’emprisonnement qu’il a décidé, n’a rien de conservatoire, puisque notre compatriote dispose de toutes les garanties de présentation. La mesure est d’autant plus condamnable que le juge d’instruction, aussi ignorant soit-il des questions politiques, doit savoir parfaitement que Samaroui ne pourra jamais être extradé vers Algérie. Ce serait le plus grand scandale judiciaire du millénaire. D’abord parce que les motifs invoqués par le mandat d’arrêt sont grotesques et cousus de fil blanc, et ensuite parce que le régime algérien est un repaire d’assassins et de voyous, où la justice est totalement soumise aux clans, où la sécurité militaire que Mohamed Samraoui dénonce est maîtresse du pays et où toutes les institutions sont des façades et des leurres, où les opposants sont assassinés sans plus de chichis.

Le juge d’instruction a donc arrêté notre éminent compatriote, non pour des considérations de droit, mais pour lui mener la vie difficile. Comme l’a si bien observé Monsieur Hocine Aït Ahmed. Nous savons tous, en effet, nous Algériens qui vivons dans l’exil, combien le régime algérien a le bras long, qu’ il ne recule devant aucune vilenie pour harceler ceux qui se sont dressés sur son chemin. Nous savons de quoi il est capable et jusqu’où il peut aller. Nous savons aussi qu’INTERPOL est proche du DRS, et qu’il n’est pas exclu que certains de ses responsables aient été soudoyés par le DRS pour persécuter Mohamed Samraoui et d’autres opposants algériens. Les patrons du DRS ont en les moyens.

Aussi, nous lançons un appel au peuple espagnol, à tous les hommes épris de justice et de liberté, à tous les Algériens pour lesquels Si Mohamed Samraoui a sacrifié une carrière brillante et un avenir prospère, de se mobiliser contre son arrestation.

Non à l’arbitraire!

Non au mépris des droits des réfugiés!

Oui à la Justice!

Oui à une enquête internationale sur les crimes contre l’humanité commis en Algérie!

Djamaledine Benchenouf
28 octobre 2007

Source: http://esperal2003.blogspot.com/2007/10/lespagne-dcouvre-avec-stupfaction.html

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