Comme on pouvait s’y attendre, la campagne pour contrer les accusations de la « Sale Guerre » est venue principalement des « détachés de presse » du général Toufik. Omar Belhouchet, actuellement en mission à El Watan, appelle les journalistes étrangers à venir enquêter dans les villages de Moretti et du Club des Pins pour se rendre bien compte qu’il n’y a point de trace de massacres dans ces villages pourtant isolés et encerclés par les forces de sécurité…

Deux autres illustres détachés, S. Tlemçani et N. Belhadjoudja, envoyés « débriefer » Omar Chikhi en avril 99, se rappellent soudain les révélations de ce dernier. Pourquoi ne pas en avoir parlé à l’époque? Le métier premier du journaliste n’est-il pas d’informer ? Oui, dans les autres pays du monde. « Révélation » de S. Tlemçani : « J’ai conservé ces informations pour un livre que j’écris « .On a pris note.

Elle va maintenant devoir l’écrire, ce livre! c’est ça le prix du mensonge. Comble du ridicule: pour faire ombrage à la « Sale Guerre », Tlemçani et Belhadjoudja viennent de signer une « pétition nationale » pour s’indigner des révélations de Chikhi…comme quoi deux êtres distincts peuvent très bien s’offusquer simultanément et rétroactivement, sans que l’un ou l’autre ne succombe au grotesque.

Quant aux généraux, ils ont préféré laisser à leurs détachés le soin de la réplique, car d’autres soucis les guettent. Ils savent par exemple que des criminels de guerre serbes se sont fait condamner à 30 ans d’ombre par la justice internationale.

Ils savent aussi que l’ancien ministre de l’intérieur de Ben Ali a dû fuir comme un vulgaire malfrat l’hôpital de Genève entre deux pontages coronariens de peur de se faire rattraper par son passé de tortionnaire. Ils n’ignorent pas non plus que les comptes bancaires des dictateurs sont gelés les uns après les autres, pour ensuite fondre comme neige au soleil.

Ce qu’ils ne savaient pas, par contre, et qu’ils commencent à entrevoir avec effroi, est que certaines puissances jusqu’ici « amies  » complotent dans l’ombre en laissant généreusement publier des ouvrages accusateurs et en agitant le spectre d’une traque globale et sans pitié. Il est vrai que la fortune de Belkheir et consorts fait loucher pas mal de chancelleries en ce moment…

En résumé, disons que « nos » généraux vivent actuellement à crédit, d’où l’air un peu « emprunté » de la récente intervention de Lamari…

27 février 2001

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