J’ai cru que ces questions n’agitaient que les flots hebdomadaires de notre hirak national et qu’elles avaient cessé de troubler la marche paisible d’une vieille démocratie depuis l’époque où « Place de la révolution » on raccourcissait les « privilégiés » de l’Ancien Régime.

« Une dictature, c’est un régime ou une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais. Si la France c’est cela, essayez la dictature et vous verrez! » (AFP, vendredi 24 janvier 2020)

Ce n’est pas faux. Mais restrictif.

Voyons plus loin.

Une dictature peut être aussi un régime où les dirigeants se succèdent et c’est toujours la même politique qui est mise en œuvre.

Une dictature peut être aussi un régime où quoi que pensent les citoyens, les dirigeants sont sourds et aveugles et maintiennent coûte que coûte, vaille que vaille leur politique.

Une dictature peut être aussi (et c’est très courant en ces « système »), un régime où les dictateurs imposent leur idée de la dictature et tentent de convaincre que les dictateurs sont ceux qui osent remettre en cause leur politique et leur conception de la… dictature et de la démocratie.

Dictature démocratique

Assis sur son urne, le président a une conception électoraliste et très formelle de la démocratie :

« Une démocratie », explique-t-il, « c’est un système politique où l’on choisit nos dirigeants. C’est un système politique où l’on choisit des représentants qui auront à voter librement les lois qui régissent la société. Cela a beaucoup d’exigence, cela veut dire que la liberté du peuple et sa souveraineté sont reconnues. Mais cela a une contrepartie, c’est que dans une démocratie, on a un devoir de respect à l’égard de ceux qui représentent et votent cette loi, parce que précisément, on a le pouvoir de les révoquer. »

Élu pour 5 ans, rien ni personne ne peut disputer ni faire de l’ombre à sa politique pendant cette période.

Ce qui revient à dire que la démocratie est une très courte séquence de liberté consistant à élire des dirigeants et attendre 5 ans pour donner son avis et peser sur un programme assez flou pour être interpréter de diverses façons et qui, dans la plupart des cas, n’est pas respecté.

Entre-temps, le peuple au garde-à-vous patientera devant ses urnes pour exercer ses libertés « démocratiques ».

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