‘’Notre Malheur est nous vivons avec des gens qui pensent que Dieu n’a guidé personne d’autre qu’eux-mêmes.’’ 

Ibn Rushd philosophe Andalou (980 – 1037)

Epopée extraordinaire d’un homme politique de mesure face à la démesure d’une Histoire malveillante qui ne se rappelle de lui qu’une mauvaise interprétation et hors contexte d’une phrase  “Si j’avais découvert la nation algérienne, je serais nationaliste, et je n’en rougirais pas comme d’un crime. Les hommes morts pour l’idéal patriotique sont journellement honorés et respectés. Ma vie ne vaut pas plus que la leur. Et cependant, je ne mourrai pas pour la patrie algérienne, parce que cette patrie n’existe pas. Je ne l’ai pas découverte. J’ai interrogé l’histoire, j’ai interrogé les vivants et les morts, j’ai visité les cimetières, personne ne m’en a parlé…”.

Quand même bien, le destin aux voies insondables  fit de lui le premier président de cette même l’Algérie, indépendante et souveraine, le 20 Septembre 1962.

Infatigable défenseur itinérant aux quatre coins du monde, d’une révolution sanglante, il n’a consenti a  plaider la cause nationaliste qu’après s’être battu, un quart de siècle durant, pour imposer le réformisme et la non-violence, le refus des solutions extrêmes, la volonté et le courage intrépide d’un compromis historique.

Dans une interview tardive il a rappelé qu’il avait appelé de vive voix contre vents et marais, à la coexistence des trois grandes religions monothéistes, Le Judaïsme, Le Christianisme et l’Islam.

Dans sa vision du monde et de l’existence, Ferhat Abbas pensait que tout engagement doit être inscrit dans le sillage du vivre-ensemble et qu’un mauvais compris est bien meilleur qu’une bonne guerre.

Sa conviction inébranlable pour le dialogue entre croyants, émane d’une profonde certitude intellectuelle que les êtres humains forment tous une famille, et qu’il existe une communauté humaine et un bien universel.

Son long combat avait comme boussole le refus total de la xénophobie, la dénonciation de l’ostracisme racial et surtout le rejet des idéologies d’exclusion.

Pour lui le dialogue entre cultures et entre croyants n’avait pas seulement pour but de mieux se connaitre pour éviter les conflits mais aussi un moyen pour  l’élaboration d’une culture qui souscrit à tous le droit de vivre dans la dignité et la sécurité ; et qui fait du vivre-ensemble le seul et unique chemin pour le salut pour cette humanité.

Ferhat Abbas considérait les croyants des trois religions non comme des sédentaires satisfaits de ce qu’ils possèdent mais comme appartenant à la grande famille humaine, vivant sous une « tente spirituelle» des itinérants guidés par L’Esprit de Dieu.

Et que ces croyants se sont reconnus tous spontanément non pas comme possédant la vérité divine, mais comme possédés par cette même vérité qui les guident, les entrainent, les libèrent, chacun dans sa ligne propre.

En finalité, Ferhat Abbas souscrivait à l’idée fondamentale que l’homme est constitutivement d’essence transcendantale, et le dialogue interreligieux est parti intégrante de la condition humaine.

Il est un chemin de grandeur humaine et un antidote à l’étroitesse mesquine d’un courant de pensée prêchant le clash des civilisations.

Transcendant le temps et l’espace, l’abnégation de Ferhat Abbas dans sa vision, doit être consignée dans les réminiscences d’un rêve perdu, le REVE ANDALOU. 

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