Cela fait trois ans que Chakib attendait le moment propice pour revenir en Algérie pour la libérer de ses colonisateurs. Profitant du déploiement total de l’ANP sur le flan est pour faire barrage aux Dawaâech extérieurs, Chakib se précipita du côté ouest, et après une bataille  héroïque contre on ne sait plus quel ennemi, il fonça vers l’aéroport d’Oran. Là, sous couvert de la nuit, il emprunta un salon d’horreur où vint le saluer un ramassis de tout ce qu’Oran compte d’abrutigencia. Un Wali pas-très-salah l’attendait qui se jeta à ses pieds pour les embrasser tout en implorant sa baraka.

Passés les torrents de salamalecs, une horde de journalistes assiégea Chakib de questions :

Question : Pourquoi êtes-vous retourné ?

Chakib : Je veux combattre Daech qui a des visées sur notre gaz et notre pétrole.

Question: Ils sont combien les Dawaâech dans ce pays ?

Chakib : 40 millions. C’est facile à compter : tu prends l’Algérie, tu soustrais la Bouteflicaille, et le reste, c’est des Dawaâech…

Question: Et comment comptez-vous les combattre ?

Chakib : Il faut d’abord assécher leurs sources de financement, en particulier la Sonatrach…

Question : Et dans une deuxième étape ?

Chakib : Il faut rembourser notre dette au FMI, ce qui servira à affamer les Dawaâech…

Question : Mais on n’a pas de dette envers le FMI…

Chakib : Je me projette un peu dans le futur proche…

Question : Et ensuite ?

Chakib : Une fois réduits à l’indigence la plus extrême, les Dawaâech devront être expulsés vers où ils sont venus. Les Arabes vers leur Roubaâ el-khali, les Kabyles vers leurs montagnes, les Chaoui vers les Aurès. Quant au Sahara, personne parmi les Dawaâech ne peut le revendiquer, car ça appartient naturellement à ceux qui savent quoi en faire, c.-à-d. le clan Bouteflika, Haliburton, Total et Shell…

La conférence de presse impromptue allait bon train quand un homme hurla : « On m’a volé mon portefeuille ! ». Les présents se mirent instinctivement à palper leurs poches, et chacun d’eux lança le même cri: « Au voleur, on m’a volé mon portefeuille ! ».

Chakib poussa un sourire narquois, palpa sa poche comme tout le monde et dit calmement : « Moi aussi on m’a volé mon portefeuille, celui de l’Energie et des Mines, mais je sais qui l’a volé. C’est Toufik. Je suis donc venu récupérer mon bien… »

Puis, profitant de la stupeur générale, Chakib s’essaya à l’humour noir : « Savez-vous ce que fait Toufik quand il n’a plus la possibilité de tuer ? Eh bien il tue le temps… »

Mounir Sahraoui
19 mars 2016

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