Les différents acteurs de la « boite noire », qualificatif qui s’applique le mieux désormais, au régime en place dans notre pays, semblent être en passe de sortir du bois…

— Un projet frelaté de révision constitutionnelle, concocté en dehors du peuple, voire, en dehors du pays…, un projet miné par de véritables bombes à retardement, menaçant l’unité de la nation et concocté.

— Une distinction étrangère hautement suspecte – l’Ordre des Chevaliers de Malte – attribué à un Chef d’Etat impotent et littéralement absent de la réalité.

— Un attentat manqué – ou préfabriqué ? – visant le Chef d’Etat-Major et 16 de ses officiers, lors de leur déplacement à Ouargla.

— La nomination d’un tortionnaire et Criminel de Guerre – le général Tartag – comme « Ministre d’Etat » à la tête d’une nouvelle super structure de Police politique en remplacement du sinistre DRS.

Tels sont les derniers évènements qui viennent, coup sur coup, bousculer une léthargie mortifère de la vie politique de notre pays ; des évènements forcément liés les uns aux autres, et qui s’apparentent à s’y méprendre, à de véritables spasmes de fin de régime… A moins qu’il ne s’agisse plutôt là, de l’ultime – et à coup sûr, fatale – fuite en avant d’un pouvoir acculé par ses propres crimes, ses propres compromissions, ses propres contradictions, et cherchant une hypothétique issue dans ce qu’il y a de pire : une trahison assumée du peuple et de la souveraineté de la nation.

Dans l’improbable et triste équipage du quartet d’apprentis-sorciers, qui composent pour l’essentiel, ladite « boite noire » siégeant à la présidence et actant au nom du président, le premier, Saïd Bouteflika, semble clairement fonctionner selon une « feuille de route » dont les grandes lignes semblent avoir été déjà prescrits, durant les séjours hospitaliers de son président de frère, dans les méandres des Invalides et les pénombres des officines ad hoc ; le second, c’est Ahmed Ouyahia, qu’on ne présente plus, comme étant l’un des hommes les plus corrompus du Système et l’un des faux jetons les plus authentiques au service de ses maîtres du moment, pourvu qu’il ait sa part ; le troisième, l’ex-général putschiste Mohamed Touati, qui faisait fonction de vaguemestre entre Matignon et la Junte, au début des années 90, semble être le plus discret du groupe, même si tout le monde sait que « Haddad », c’est lui ; le quatrième, le général Athmane Tartag, ci-devant tortionnaire en « chignole » dans les sinistres locaux de Antar et autres lieux de villégiature, accusé de crimes contre l’humanité, se retrouve aujourd’hui « Ministre d’Etat » – excusez du peu – en charge de la nouvelle structure de la Police Politique, comprenant trois Directions : Sécurité Intérieure, Sécurité Extérieure et Direction Technique… On se serait cru dans un véritable Etat de droit…

Or, loin s’en faut, hélas, que nous soyons dans un Etat de droit ; et l’on peut même craindre que nous ne soyons plus dans un Etat tout court… C’est pour cette raison que les jours et les semaines à venir semblent gros, de graves menaces pour l’unité du peuple et de la nation, mise à mal par un régime moralement discrédité, politiquement illégitime et économiquement en faillite. Mais qui s’accroche à son pouvoir, à ses privilèges, à ses rentes, à ses rapines, Un régime qui semble avoir perdu tous les repères moraux de notre culture nationale et divorcé d’avec toutes ses valeurs qui s’appellent nationalisme, civisme, intégrité, fidélité aux martyrs, etc.

Seul un retour vers le peuple, en tant qu’il est la source unique de toute légitimité et de toute souveraineté pourrait sauver notre pays. Un retour vers le peuple que les citoyens et les citoyennes algériens dans leur immense majorité, toutes générations, toutes conditions sociales, et toutes sensibilités politiques confondues, souhaitent voir se réaliser dans la paix civile. C’est-à-dire à travers les urnes, par l’organisation dans la transparence et la loyauté, et dans des délais les plus courts possibles, d’élections libres d’une Assemblée Constituante, seule habilitée à produire une Constitution authentiquement nationale.

Abdelkader Dehbi
24 janvier 2016

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