Les Rothschild mettent sur le marché deux tableaux de Rembrandt. Les Gaulois et les bataves sortent les couteaux et s’étripent sur le marché de l’art.

« Marché de l’art »… Laissons de côté notre surprise (et peut-être aussi notre indignation) renouvelée de voir l’art soumis aux lois de l’offre et de la demande. Alors qu’on ne peut concevoir l’art que comme une remise en cause des valeurs en cours.

Beaucoup d’artistes sont morts dans une misère noire alors que leurs tableaux sont échangés aujourd’hui à prix d’or… Mais comme cela dure depuis le XIXème et beaucoup de ces artistes ont joué le jeu… Et certes, des éditeurs font fortune avec le « Capital » à Manhattan. Un succès de librairie, depuis que le « Mur » s’est affaissé.

Une querelle entre France et Pays-Bas peut paraître dérisoire aujourd’hui. Sûrement pas de quoi déclencher un conflit majeur en Europe. Mais… C’est le procédé qui interpelle, comme on dit.

C’est ainsi que l’on poussait (naguère et encore aujourd’hui) les nations à entrer en guerre, les unes contres les autres. Des banquiers, des négociants, des agioteurs sont toujours dans les coulisses lorsque les croquemorts reprennent du service à l’échelle industrielle.

Un nonos à ronger, un peu de ruse et de fourberies, un peu de cupidité, une pincée de haines ancestrales ravivées et évidemment beaucoup d’intérêts…

C’est ainsi que la France a été poussée à envahir l’Algérie en 1930. Nous en avons payé le prix pendant plus 130 ans. Et nous payons toujours le prix… parce que nous sommes incultes, inciviles et oublieux.

Toujours les mêmes, toujours les mêmes enjeux, toujours les mêmes résultats.

Par-delà les siècles et les millénaires.

Djeha,
26 septembre 2015

Deux Rembrandt sèment la zizanie entre la France et les Pays-Bas

AFP, 25 septembre 2015

Que vont devenir les deux portraits de Rembrandt mis en vente par la famille Rothschild ? Ces chefs d’œuvre font l’objet d’un bras de fer entre les Pays-Bas désireux d’acquérir seuls la paire et Paris qui milite pour un achat conjoint de ces tableaux hors de prix.
Bien qu’il possède déjà une exceptionnelle collection de toiles du maître néerlandais, dont « La Ronde de Nuit », le Rijksmuseum d’Amsterdam joue aussi sa partie, bien décidé à accrocher sur ses cimaises Marlen Soolmans et son épouse Oopjen Coppit, peints en 1634.

La famille Rothschild est propriétaire des tableaux depuis plus d’un siècle. Au printemps 2013, elle entre en contact avec le Louvre, se disant prête à les céder pour environ 160 millions d’euros, un prix considéré comme très au dessus du marché par plusieurs experts.

L’offre est jugée trop élevée par le musée qui finit par la décliner après un an de négociation. Les deux toiles ont obtenu leur certificat d’exportation, autorisant leur sortie de France.

Le président du Louvre Jean-Luc Martinez engage alors des discussions avec son homologue du Rijksmuseum Vim Pijbes et une solution associant les deux pays semble alors se profiler.

Dans un courrier adressé en juillet aux propriétaires, la ministre française de la Culture, Fleur Pellerin, et son homologue néerlandaise, Jet Bussemaker, proposent que chaque musée acquiert un des deux portraits et que la paire soit exposée alternativement dans chacun des deux établissements. Un courrier qui « engage les deux parties », fait-on valoir côté français.

La situation se complique début septembre lorsque le gouvernement néerlandais manifeste clairement sa volonté de voir les deux toiles rejoindre les Pays-Bas. Il se dit prêt à apporter 80 millions d’euros, tandis que le Rijksmuseum se fait fort de réunir les 80 millions restants.

« C’est une opportunité exceptionnelle de faire revenir les peintures aux Pays-Bas et de les montrer au public néerlandais », déclare alors le ministère néerlandais de la Culture.

– ‘Trésor national’ –

Jeudi, la France s’est dit à son tour prête à acquérir pour 80 millions d’euros un des deux portraits pour le compte du musée du Louvre. La proposition a été soumise aux propriétaires et « l’opération bénéficiera du mécénat exceptionnel de la Banque de France », selon le ministère de la Culture, qui prend soin de préciser que cette démarche « s’inscrit dans le prolongement » du courrier adressé par les deux ministres aux propriétaires.

« Grâce à ce mécénat et à l’action soutenue des institutions françaises en lien avec leurs partenaires néerlandais, Fleur Pellerin souhaite la confirmation prochaine de cette double acquisition au profit du Louvre et du Rijksmuseum, qui constitue une solution innovante renforçant la coopération culturelle entre la France et les Pays-Bas », souligne encore le ministère.

L’initiative française ne semble pas avoir fait fléchir les autorités néerlandaises, qui ont réaffirmé vendredi leur détermination à voir les Rembrandt revenir sur leur territoire. Un discours qui suscite « l’incompréhension » à Paris.

Dans l’entourage de Fleur Pellerin, on fait remarquer que la France et les Pays-Bas « ont scellé un accord pour travailler sur une proposition conjointe, pleine de sens, à la fois culturel et politique ».

« Le Rijksmuseum est occupé à lever des fonds depuis un moment et les propriétaires lui ont donné leur préférence », affirme Jet Bussemaker, tout en assurant vouloir éviter des surenchères entre les deux pays car « cela ne serait dans l’intérêt de personne ».

L’acquisition d’un des tableaux par le Rijksmuseum constituerait le plus gros achat d’un musée néerlandais, selon les médias locaux. Trente-sept millions d’euros avaient été dépensés en 1997 par la Banque nationale néerlandaise, via une fondation, pour acquérir le « Victory Boogie Woogie » de Piet Mondriaan.

Le Rijksmuseum semble en tout cas confiant. Un porte-parole du musée a déjà annoncé que les toiles seraient exposées quatre jours dans chaque chef-lieu provincial des Pays-Bas. Toute la population pourra admirer ce « nouveau trésor national », a-t-il dit.

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