Qu’il soit pour ou contre une idée, le FFS est la cible de la presse et de certains acteurs politiques. Bien que son projet politique, consistant à créer les conditions d’un consensus national, soit annoncé depuis dix-huit mois, contenues notamment dans les résolutions de son 5eme congrès de mai 2013, une certaine presse nationale, acquise à la cause de la CNTLD, se déchaîne contre le FFS. De son côté, le RCD, qui n’a aucune leçon à donner au FFS, renoue avec ses anciennes pratiques. Pour lui, le FFS serait le problème empêchant la résolution de la crise politique algérienne. En effet, dans sa déclaration à la presse, Mohcine Belabbes accuse le FFS, pour ne pas avoir intégré le comité de suivi de la CNTLD, de ne pas avoir « de paroles » et de tenir « un discours vide ».

Normalement, en politique, le bon sens veut que les partis se fixent des limites de respect à ne pas franchir. Dans la déclaration en question, il est évident que le président du RCD ne s’est pas accommodé de ce principe. Hélas, la stratégie de son parti, et ce, depuis sa création, consiste à attaquer en premier pour que les mis en cause le suivent sur ce terrain. Or, dans une période pareille où l’Algérie a besoin d’un changement salvateur, il est souhaitable que le FFS ne réponde pas à ces attaques. Il a sans doute mieux à faire en menant à bien son projet de rassemblement national. Qu’il laisse au RCD cette sale besogne, aidé par des journalistes militants dont la mission d’informer objectivement les citoyens est reléguée au second plan. Mais, cela n’empêche pas les militants de rappeler que leur parti n’a pas à rougir de son parcours. Comme l’a si bien dit Hocine Ait Ahmed, le FFS n’a pas de leçons à recevoir de quiconque. A fortiori quand il s’agit de ceux qui défendent une cause pour la trahir le lendemain.

De toute évidence, le FFS est mu par une seule préoccupation : s’opposer aux usurpateurs du pouvoir pour le restituer au peuple algérien. Et il a prouvé, à plusieurs reprises, sa bonne foi dans ce domaine. Ainsi, au moment où certains pensaient que la démocratie devait être protégée par les chars et les Kalachnikovs, le FFS préconisait déjà le respect de la volonté populaire. Pour lui, il n’y avait aucune raison de barrer la route à Ali Djedi ou à Kamel Guemazi si le peuple lui confiait le mandat de gérer le pays. 22 ans après, et pour des raisons stratégiques, on assiste à une véritable palinodie du RCD. Les deux militants de l’ex-FIS sont reçus en grande pompe au siège du RCD. Pour le RCD, il suffit que les opposants préparent une feuille de route pour que le pouvoir rende les clés de la maison Algérie. Bien qu’elle soit louable, cette approche a peu de chance d’aboutir. Et c’est ce qui sépare fondamentalement les deux formations politiques, le FFS et le RCD.

Ainsi, dans les années 1990, si pour le RCD, la démocratie devait être sous la tutelle de l’armée, le FFS se battait pour que celle-là soit du seul contrôle du peuple. Aujourd’hui, et compte tenu de la situation géopolitique régionale, le FFS prône un dialogue sans exclusive, incluant même le pouvoir dans le processus. Pour ne pas se précipiter, le FFS s’est donné largement de temps pour mûrir son projet. Selon le nouveau secrétaire national, Mohamed Nebbou, les conditions de la tenue de la conférence nationale de consensus sont désormais réunies. « Inchallah, j’espère pour ma part, que cette conférence pourra se tenir avant la fin de l’année, avec l’accord de tous les partenaires pour réaliser le consensus le plus large possible », déclare-t-il devant les participants à l’université d’été du FFS. Enfin, sans vouloir polémiquer, les Algériens, qui aspirent à une véritable démocratie, reconnaissent au FFS ce mérite. Quant à ces détracteurs, ils peuvent jouer à la mouche du coche.

Boubekeur Ait Benali
16 septembre 2014

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